"La morale est une vertu aussi belle que relative, aussi nécessaire qu’insuffisante. Elle est, par exemple, à géométrie variable. Quand la classe politique tient ses promesses, ou donne le sentiment de pouvoir les tenir, on a pour ses faiblesses une coupable indulgence, voire même une totale indifférence. Le bon peuple irait jusqu’à persuader ses dirigeants que la fin justifie les moyens, s’ils n’étaient pas un peu convaincus. Quand ceux qui nous gouvernent sont, ou qu’ils nous paraissent, incapables de régler les problèmes qu’ils avaient promis de résoudre, le moindre écart de conduite devient insupportable à l’opinion. On veut bien être déçus ou trompés, mais pas les deux à la fois.
La morale a horreur du vide laissé par la politique, et elle le remplit avidement. Que nos élus, au lieu de nous promettre l’avènement du fascisme via le populisme, refassent de la politique, et la morale reprendra sa place, rien que sa place."
Extrait de la chronique de Jean-Michel Bretonnier dans La Voix du Nord
lundi 26 juillet 2010
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