lundi 31 mars 2014

Pas content


Jean Rousselot

"Orphelin issu d'une famille ouvrière, il doit se satisfaire de brèves études et gagner sa vie dès l'âge de 15 ans. Son beau-père lui fait interrompre ses études. Jean Rousselot entre en qualité d’auxiliaire à la Préfecture de la Vienne. Rousselot fait également la rencontre du poète Louis Parrot, alors libraire à Poitiers, de sept ans son aîné et qui devient son ami, son mentor."

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Rousselot

dimanche 30 mars 2014

Continuons les révisions révisions

J'ai lu la page concernant la courgette, du site provençal. Une courgette peut se développer sans fécondation, mais alors elle est mal fichue. Étonnant phénomène. 
 

samedi 29 mars 2014

Madame Comme tout le monde

Une dame sophistiquée, rouge à lèvres rouge vif, cheveux auburn remontés en chignon, front dégagé,  sa robe est  noire, décolletée, seyante malgré le petit ventre rebondi, enfin, elle est perchée sur des hauts talons : c'est la cliente du magasin où j'attends pour payer ; son compagnon à peu près de la même hauteur,  pas très grand, épaules rondes,  porte des lunettes noires, aux verres étroits, et mâchouille une sucette en parlant à la vendeuse ; le bâtonnet monte et descend, va en tous sens. La vendeuse amaigrie depuis ma dernière visite le mois dernier,  a l'air surexcitée. Les trois parlent de leurs enfants. On va leur mettre des gens non qualifiés pour les garder le soir à l'école. Je présume que c'est lorsqu'ils attendent l'arrivée de leurs parents pour rentrer chez eux. "Non qualifiés!"... ils s'offusquent, haussent le ton, prennent des airs entendus et partent sur autre chose : une réunion sur fond d'élections municipales,  à laquelle la vendeuse a assisté. Un politique leur a expliqué une organisation que les parents n'approuvent pas, cela concerne leurs enfants, ils ne sont pas d'accord. Derrière le comptoir la vendeuse s'agite, affirme plusieurs fois qu'elle était à deux doigts d'étriper le politique qui en a été quitte ricane-t-elle nerveusement pour s'en aller à 18h30 alors qu'il escomptait se tirer à17 heures. L'homme à la sucette exulte, ricane à son tour, complice, sa dame  lève les yeux au ciel, hoche la tête, mime le dégoût de ses lèvres fermées qu'elle avance en les tordant légèrement ; expressionisme digne de l'époque du muet. Elle me regarde, j'y vais d'un sourire compatissant, sans doute faux. je patiente. Ils se lâchent à nouveau, belle apothéose,  "le fric, dit l'homme à la sucette, ils n'ont qu'à le prendre aux fonctionnaires, pourquoi  le prendre aux riches? de toute façon, ils foutent le camp les riches ! Ils sont là, les fonctionnaires, qu'est-ce qu'on attend ? C'est sur eux qu'il faut faire des économies!" La conversation repart sur leurs enfants. Ils parlent comme les rois du monde, bien haut, en force vive du pays qu'ils se sentent j'imagine. Quand le couple s'en va, la vendeuse semble monologuer durant une minute, se souvient de moi et me dit qu'elle ne sait pas quelle boisson acheter pour arroser un gâteau au chocolat que lui apporte son amoureux ce soir pour leur premier rendez-vous.   Elle insiste. Assez indifférente   je dis  du cidre. "Brut ou léger ?" demande-t-elle aussi sec, parce que, précise-t-elle,  elle ne boit jamais d'alcool, elle ne s'y connaît pas. L'idée de le prendre de travers ne m'a pas traversé l'esprit. je m'ennuyais seulement,  voulais payer et sortir. Bizarre cette madame "Comme tout le monde".
Je vais voter demain finalement. À gauche... mais ça ne suffira pas, juste un peu moins grave peut-être.      

La joie du jour

vendredi 28 mars 2014

à partir de la note précédente

Je viens de relire la note précédente, où je m'aperçois par ce petit segment de phrase : ne plaçait pas mal sa vanité,  que l'écriture fait entre autre appel à la concentration ou présence d'esprit, et à la mémoire, mémoire des mots, de leur orthographe (dans la note précédente j'avais écrit aussi mahoiste, ... avec le h de masochiste ?) de leurs différents sens et agencement possible qu'on appelle grammaire ; par défaut des qualités précédemment citées, pourraient advenir des assemblages bancals, où une absence involontaire du sens qu'on voulait y mettre, (le pataquès) alors qu'un autre sens  parfois, inattendu, peut se révéler, hélas le plus souvent c'est bien de bafouillage dont il est question, qui ne fait que traduire notre confusion du moment.
 S'exercer à la peinture, au dessin ou à tout autre activité artisanale ou artistique procède entre autre de cette concentration et de cette mémoire, comme d'autres activités, dont les professionnelles. D'où que, à mon sens, l'artiste n'est ni plus haut, ni plus bas qu'un autre et si génie il y a, il peut rester aussi éphémère (à terme) que celui d'un excellent chirurgien ou mécanicien ou tout autre exerçant une activité précise. L'artiste s'exprime juste plus personnellement que ne le font ceux qui exercent simplement un métier, et à qui il n'est pas demandé, au sein de cette activité, qu'ils s'expriment en tant qu'individu. C'est là où réside  la différence, non pas de statut (lequel ici n'a pas d'importance en soi), mais de démarche. L'artiste s'octroie le luxe de s'exprimer. Un luxe qui pourrait déboucher autant sur la lumière, ou le soleil de la communication à terme, que sur la froide incompréhension, ou jalousie parfois.  L'activité, par exemple d'écriture, procède aussi d'un temps de solitude que requiert le cheminement vers soi et les autres, un temps qui n'est pas toujours accepté ou mal interprété, un peu comme si l'artiste voulait se couper des autres ou alors se faire plaisir à lui seulement, se monter l'ego... interprétation dommageable et là, je pense à la révolution culturelle de Mao et à ses millions de morts. L'idéal serait de faire espace à tous, espace mental d'abord et surtout, faute de quoi j'entrevois l'assèchement des esprits, la machinisation de l'homme.... La liberté se serait cela pour moi, oser le luxe, lorsque l'on en éprouve le besoin, de s'exprimer à travers une activité artistique. Luxe à bouder d'autant moins si l'on n'a pas de profession par ailleurs (si la peinture coûte cher en matériel, l'écriture non.)

Après réflexion à l'écrit de ces quelques mots, je  pourrais apparemment tout aussi bien  prendre le philosophe pour un artiste, mais non, détrompez-vous, car le philosophe à mes yeux s'exprime en général (sauf Michel Onfray qui lui, est plus un érudit qu'un philosophe) au nom du système qu'il a mis en place, tandis que l'artiste, non.
  
Pour en revenir à ces mots que j'ai utilisés dans la note précédente, "vanité pas mal placée", à la relecture, je me suis dit que la vanité est toujours mal venue en principe, alors pourquoi ai-je écrit ça tout de go ?
J'ai vu dans le fait que la mère s'offusque  qu'on puisse retenir de son fils que c'était un dingue, de la vanité, c'est vrai, mais je l'ai excusée j'ose dire, du fait que c'était  par respect pour la mémoire de celui-ci, qui a droit à la vérité de ce qu'il a été sur terre. D'un coup, par un raccourci, la vanité n'était plus inconvenante dans ce contexte. À croire que mon cerveau ne peut s'empêcher en certains cas, sous l'émotion même, de juger à toute vitesse et ensuite d'essayer, par un sentiment plus profond (qui tiendrait de la bonne volonté de la petit fille qui fut bien éduquée ?)  d'aller au-delà du jugement qui a été fait de prime abord ; en l'occurrence je jugeai la mère vaniteuse parce que j'étais plus préoccupée par la condition du fou, sur un plan aussi politique, que par le suicide volontaire, le sacrifice à une cause, de son fils. En même temps, est-on pleinement conscient de ce que l'on fait lorsque l'on se suicide ? ... une fois revenu à la réalité, que pense un homme qui s'est raté s'il n'est pas entamé au niveau de la conscience ? Donc, que le jeune étudiant ait eu, ou non, sa part de folie, là n'est pas la question au fond. La question est : où le désespoir conduit-il ? 

jeudi 27 mars 2014

le film

Je viens de regarder un film sur le jeune Tchécoslovaque, qui s'est immolé par le feu, vers les années 68-69. Alors qu'à Paris, les mahoistes maoïstes (ai écrit maoïste avec un h hier soir, ce matin, en corrigeant je laisse trace de la faute mystère)   fleurissaient nombreux, telles des fleurs de pavé, par besoin de croire en une idéologie plus qu'en pleine connaissance de cause diront les uns,  le contraire se produisait en Tchécoslovaquie où l'on ne voulait plus entendre parler des russes et de leur communisme. Une réplique du scénario qui résume l'état d'esprit de beaucoup de gens  : "il faut demander aux Russes l'autorisation de péter". Ensuite on essaya de faire passer l'étudiant qui s'était sacrifié au nom de la liberté pour un fou ou un idiot au grand dam de sa mère qui, pour autant, ne plaçait pas mal sa vanité ; en effet, selon que c'est un fou ou quelqu'un de pleinement conscient  le geste  porte à conséquence ou pas.
 
La politique n'est décidément pas un long fleuve tranquille...  violente, elle enrégimente au lieu de libérer la plupart du temps, et pourtant il ne faut jamais oublier les politiques, certains d'entre eux ont toujours dans leur collimateur des gens pour incarner leurs obsessions, un peu comme dans Kafka.  

Marcel Schwob

"Il y a près de cent ans, le 26 février 1905, mourait Marcel Schwob. Figure centrale du monde littéraire au tournant du XIXe et du XXe siècle, il était admiré tant pour son œuvre de fiction (Cœur double, Le Roi au masque d’or, Mimes, Le Livre de Monelle, Vies imaginaires, La Croisade des enfants) que pour son rôle de traducteur et de « passeur » des littératures étrangères, et pour son érudition devenue légendaire. Le cercle de ses amitiés (Stéphane Mallarmé, Jules Renard, Paul et Camille Claudel, Oscar Wilde, Robert Louis Stevenson, Alfred Jarry, Paul Valéry, André Gide, Colette, Paul Léautaud…) manifeste l’importance d’un créateur qui demeura en marge des écoles ; sa disparition prématurée contribuant à la relative éclipse d’une œuvre hâtivement classée comme symboliste ou décadente et « fin de siècle ». En réalité, multiforme et paradoxale, elle pose avec acuité quelques-unes des questions dont vit aujourd’hui la littérature : qu’il s’agisse des rapports du biographique, de l’historique et du fictionnel, des jeux du fantastique, de la voix du récit et des « rapports mystérieux » des signes entre eux. Elle n’a cessé d’exercer une influence diffuse, souvent méconnue, sur de nombreux écrivains du siècle écoulé, en France comme à l’étranger, des surréalistes à Jorge Luis Borges.
L’exposition organisée par la Bibliothèque et la Ville de Nantes, en mars-juin 2006, a bénéficié des recherches qui ont accompagné les rééditions récentes des textes de Marcel Schwob. Elle a présenté pour la première fois au public les manuscrits autographes conservés par la Bibliothèque municipale de Nantes, ainsi que de nombreuses éditions illustrées et une riche iconographie. Les pièces prêtées par différentes institutions (Bibliothèque nationale de France, Bibliothèque littéraire Jacques Doucet, Bibliothèque historique de la Ville de Paris…) ont complété le panorama." Intégral :

mercredi 26 mars 2014

Bonjour

"France's greatest actor, Gerard Depardieu, was so fed up that despite his Chevalier of the legion d'honneur, one of France's highest honors, last year he moved to Russia. And Johny Halliday, France's answers to Elvis, escaped with his Chevalier to the low taxes of neighboring Switzerland. The heirs of the classic French brands Peugeot and Chanel have also headed out the door for the same reason."
 
to head out the door, ici, signifie : quitter le pays (Vocable)
 
La revue Vocable reprend des extraits d'articles de presse récents, on est en pleine actualité ou presque... bien que la fuite de Depardieu date un peu,  elle a encore beaucoup d'écho dans les esprits chagrinés ou pas par ce départ.  Satisfaction de la part des journalistes, d'accord avec la politique de leur pays ?

La suite, paragraphe 2, de Vocable :

"But it is not just rich celebrities who have chosen to live abroad and even ditch their citizenship rather than pay France's high taxes. They are following in the footsteps of hundred of thousands of French people who have quietly moved abroad in search of a better life."

Serait-ce de l'intox ? Des centaines de milliers de français quittant le pays discrètement, en quête d'une vie meilleure. J'ai un peu de mal à y croire. Pour les autres pays d'Europe par exemple ?

Oui, qu'ils me disent, paragraphe 3 :

"Welcome to the UK. Their main destination is Great Britain, right next door. The United Kingdom may be  France's historic enemy, but young French people with an urge to make money or start their own business are flocking to it."

En effet, ils afflueraient en masse au Royaume-Uni. Si c'est vrai ce doit être un peu la jungle  là-bas, à mon sens ; personnellement, je ne crois pas en une croissance en flèche, perpétuellement. La croissance, par respect pour la planète doit se réguler, donc la productivité ne pas surabonder. Quelles affaires les Français montent-ils là-bas ?

paragraphe 4, pas de réponse à ma question, pour l'instant c'est évasif et politiquement très à droite :

"With 70 percent of the French thinking taxes are "excessive" and 80 percent believing President François Hollande's economic policies "misguided", they are attracted by the benefits of the less regulated economy, more relaxed labor laws, a more meritocatric society, a lively business networking scene, a large pool of Professional talent, and easier access to investment capital. And all this only a two-hours Eurostar train ride from London to Paris, making it easy to stay in touch with family and friends."

 En vrac, ces français bourgeois seraient attirés par tout ceci : employer une main-d'œuvre meilleur marché, une société plus méritocratique (plus méritocratique... selon leurs valeurs), un marché moins régulé (pas bon signe ...) des lois du travail plus souples (pauvre main-d'œuvre! tragique condition humaine),  un réseau d'affaires plus dynamique (...) un  grand vivier de talents professionnels (il y aurait en effet des choses à faire en France au niveau  formation des élèves à la vie active, sur ce point, d'accord), un accès plus facile au capital d'investissement (je ne sais pas ce que cela recouvre exactement). Tout ça, à seulement deux heures de trajet Paris-Londres (clin d'œil qui s'adresserait aux Parisiens ?), pratique pour rendre visite à la famille et aux amis, grâce à l'Eurostar. La droite en somme.

paragraphe 5, vous n'êtes pas au bout de vos peines ou de votre exaltation, c'est selon :

"It is being billed as the biggest French invasion since William the Conqueror arrived in 1066. Exact numbers are hard to come by. As both France and Britain are members of the European Union that allows the free movement of labor across national boundaries, French people living in London do not have to register their domicile."

D'après eux il s'agirait de la plus grande invasion de français depuis William le Conquérant bien que le chiffre exact des arrivants français soit difficile à obtenir ; étant donné que la France et l'Angleterre font toutes deux partie de l'Europe, laquelle permet le libre mouvement au-delà des frontières, les français qui s'installent n'ont pas à faire de déclaration de domicile. Le rêve de John Lennon se réalise à contrario, il ne s'agit pas d'un jardin d'Eden mais de profits d'argent ; si cela  crée de l'emploi... à quel prix pour les ouvriers et le petit personnel administratif  ?

Paragraphe 6 :

"But the French consulate estimates that London, with a population of  7,6 million, is home to between 300,000 and 400,000 French résidents, which is more than live in French cities like Bordeaux, Nantes or Strasbourg. By contrast, there are just 8,500 Brits living in Paris."

Ils insistent beaucoup sur "l'invasion" des français à Londres, je finis par le croire d'autant mieux qu'un mensonge de cet ampleur serait vite découvert concernant une "invasion", comme il est écrit. Le consulat français estime que Londres, avec une population de 7,6 millions habitants compte entre  300,000 et 400,000 résidants français,  plus que n'en dénombrent des villes françaises comme Bordeaux, Nantes ou Strasbourg (d'après vérification Nantes a une plus forte démographie). En comparaison, il n'y a que 8,500 Britanniques qui vivent à Paris.  Dingue, non ?

Paragraphe 8 et 9

"There are signs of the French invasion everywhere, and not just in their traditional stomping ground of South Kensington, near the famed Lycée Charles de Gaulle, a school funded by the French governement, which has 4,000 primary and secondary pupils.

Such is the pressure for a French education from prosperous parents that a new bilingual private school in Kentish Town, Northwest London, the Collège  Français Bilingue de Londres, which opened in 2011, is already nudging its maximum of 700 pupils between the ages of 5 and 15. And a new French secondary school, taking 1,000 pupils up to the age of 18, is scheduled to open in the northern suburb of Wembley in 2015."

 Il y a partout des signes de l'envahissement français, et pas seulement dans leur quartier de prédilection du Kensington sud, près du fameux lycée Charles de Gaulle, une école financée par le gouvernement français, qui a 4000 élèves en primaire et secondaire.

Telle est la pression pour une éducation en français venant des parents prospères, qu'une nouvelle école privée bilingue à Kentish Town (quartier londonien de Camden), au nord-ouest de Londres, le Collège Français de Londres, lequel a ouvert en 2011, a déjà atteint son maximum de 700 élèves âgés entre cinq et quinze ans. Et on prévoit d'ouvrir une nouvelle école française, prenant 1000 élèves, dans la banlieue nord de Wembley en 2015.

Ce n'est pas la crise pour tout le monde, la preuve en est.
     

samedi 22 mars 2014

Le chemin de l'anus

La ville de Béthune est  pourvue de quelques noms de rues originaux, la rue Grosse Tête, ou encore, la rue qu'aujourd'hui je faillis prendre  en sens interdit tant elle est large, étrangement nommée chemin de l'anus. Pas d'accident possible pour ceux qui, se fiant à sa largeur, s'y engageraient ; il faudrait vraiment le vouloir, ou être passablement saoul pour percuter l'automobiliste venant d'en face. Alors que d'autres rues dans cette ville, portant de banals noms  de gens célèbres, postulant au Panthéon ou s'y trouvant déjà : mathématiciens, politiciens, poètes bien retombés sur leurs pieds, se réduisent à un couloir étroit en raison des voitures qui se garent de chaque côté, et sont, elles, malgré tout, à double sens de circulation. Le chemin de l'anus porte un nom d'autant plus remarquable que, ne reflétant pas la réalité que son patronyme évoque, il induit néanmoins en erreur. Béthune, ville de l'irrationnel et pourtant cité de Buridan!
Lequel fantasma cruellement, souvenez-vous, un âne imaginaire tout à fait extraordinaire, qui n'ayant su prendre quelle décision entre le boire et le manger mourrait "d'inaptitude au choix" et donc de faim et de soif,  pourquoi pas,  chemin  de l'anus, tant que nous y sommes ?

Eh bien non, je viens d'apprendre que ce n'est pas la rue de l'anus que nous avons failli prendre en sens interdit ce matin ; j'ai cru comprendre cela tandis que je bifurquai à gauche in extrémis, quand Patrick me parla d'une rue de l'anus, qui en fait, me dit-il à l'instant, se trouve à Toulouse. La ville rose.  

vendredi 21 mars 2014

Nocturne

Une vache  torturée, voilà ce que j'ai vu en rêve, elle était sur le flanc et mugissait douloureusement. Avec le temps les vaches sont parmi les animaux que j'aime le plus, mais il faut avoir du terrain pour en adopter une chez soi ; je disais dans ce rêve à un groupe de jeunes, comme pour frimer (ce qui en fait n'est pas dans ma nature ordinairement), que j'allais passer une semaine en Amérique, comme Patrick l'avait fait auparavant ; je dis à celui-ci qu'il pourrait profiter de l'occasion pour dîner chaque soir avec eux, mais ça ne l'emballait pas comme mon non plus la semaine en Amérique ; en arrière fond il y avait cette image de la vache torturée qui revenait. Un animal, c'est une âme à l'état pur, et cette vache était une âme en souffrance, je l'aimais comme un enfant, elle n'était qu'innocence. Elle exprimait sûrement mes sentiments quant à certaines réalités. Ma façon de voir l'Europe peut-être ? Car le soir aux infos, j'avais vu sur Arte des Ukrainiens parlant apparemment russe faire irruption dans le bureau d'un directeur de radio je pense, l'attraper au collet avec violence et le forcer à démissionner parce qu'il avait passé un reportage sur Poutine. L'homme agressé avait un visage doux et plutôt beau, il avait l'air d'avoir peur, les agresseurs par contre vociféraient comme on s'imagine le faisaient les hommes de Franco. J'étais retournée, le rêve m'a réveillée. Il était trois heures vingt du matin. J'ai essayé vainement de me rendormir jusque passé quatre heures, puis, pleine d'énergie, je me suis levée. Je lavai la vaisselle que je n'avais pas eu la force de faire la veille au soir, fit une belle table, posai dessus les aliments du petit déjeuner de Patrick, montai en l'interpelant "le réveil a sonné ?!" Non grommela-t-il, il n'était que quatre et demi, surprise  je renonçai à petit déjeuner à une heure aussi matinale. Pleine d'élan néanmoins, je m'attaquai au lavage d'une multitude de chaussettes que j'avais mises à tremper la veille dans une baignoire pour bébé, elle-même posée dans la grande, pour adultes. Stockage des chaussettes d'hiver étant donné que je ne mélange pas dans la machine à laver torchons et serviettes, pas plus que slips et chaussettes, non plus  torchons et slips,  chaussettes et etc. Joli petit stock de chaussettes sales hivernales! lequel fait une machine à lui seul.
Comme c'était long d'arriver à cinq heures ! Le rêve ne me taraudait pas, cependant. J'y pensais vaguement, il restait en réserve jusqu'au moment propice de lui faire face. Le moment du blog mémoire et réflexion, celui-ci, tiens. Quand enfin Patrick me dit que cinq heures avaient sonné à son réveil, je plaisantai "trop tard! Il n'avait qu'à s'y prendre avant! Je me recouche." Demi plaisanterie cependant en raison du petit coup de pompe qui s'était soudain fait sentir. En bas, la machine à laver se mit à clignoter sous les yeux  de Patrick qui m'appela au secours. L'intérieur du tambour était plein de mousse, il a fallu que j'aille la mettre en mode rinçage deux fois de suite.
 De quoi est-il fait mon amour des animaux qui s'affirme avec l'âge ? De communication. Reçu cinq sur cinq, pas de mécanismes psychiques tordus, mystérieux, induisant à l'erreur ;  l'animal touche sans les mots,  avec des langages de sons, de cris,  quand les hommes  affectent plus qu'ils ne disent les choses, moi de même, qui joue, mal mais quand même, la comédie parfois, en société, mais aime néanmoins les  comédiens de métier,  passeurs de vérités sous-jacentes lorsqu'ils sont bons. Dans la vraie vie cependant, le jeu se complique trop souvent, alors en rêve, c'est l'animal, l'anti-comédien absolu quand il s'agit d'une vache, qui  me dit quelque chose de moi, ou du monde, de ce que je vois en vrai et en profondeur de moi-même, des autres, à certains moments. Et le monde ces temps-ci, je le vois qui torture la beauté, l'innocence, faisant obstacle à ceux qui veulent prendre du plaisir à vivre. Le monde s'en va vers la guerre encore et encore, les agresseurs cherchent des boucs-émissaires, les victimes se voient prises au collet, la peur peinte sur le visage, les bourreaux sont sûrs d'eux. Il y a des images comme celles vues aux infos d'Arte concernant le directeur de radio pris à parti par les Ukrainiens en colère, qui veulent devenir européens, des images en noir et blanc, où l'on distingue nettement les choses. D'un coup, on voit. " L'important n'est pas ce que tu regardes, mais ce que tu vois." dit un certain Thoreau, et mon rêve m'a dit la vérité de ce que j'ai vu de souffrance dans l'homme agressé. Cette vache, c'était en l'occurrence, cet homme, tout en souffrance animale à cet instant-là, où l'on est réduit à sa simple essence devant la mort.
 
Sur Regards, mon blog est monté jusqu'à plus de trois cent lecteurs par jour ; hier ici, j'en ai eu dix-neuf. C'est presque un blog privé. Presque, parce que s'il l'était complètement, je ressentirais quelque chose de l'ordre du renfermement sur soi, ce qui n'est pas le cas avec le "petit comité" (qui, en réalité, est fait de passants du hasard). Le grand nombre, à mon échelle, me fait sûrement peur, voyant le monde comme il va, je n'ai pas besoin qu'il me fonde dessus comme sur l'homme de radio, j'allais dire, "de mon rêve", alors qu'il a été réellement agressé de la sorte. Le petit nombre semble plus gérable. Tout ça a un goût d'irrationnel. Ceux qui surgirent dans le bureau du malheureux étaient peu nombreux mais portaient en eux la violence d'une foule enragée...celle, sûrement, des auditeurs pas contents, qui étaient plus de dix-neuf, voyez vous. Bé oui, je ne suis pas comme Don Quichotte, qui avait presque l'âme d'un animal en souffrance, n'était l'inconvénient majeur qu'il était sporadiquement enragé, donc seulement aimable entre deux crises, voire en pleine crise également, avec un peu de sadisme, pourvu qu'on ne soit pas à la place de celui ou ceux que le fameux Don Quichotte de la Manche prenait pour de mauvais géants.     

jeudi 20 mars 2014

Poème rabelaisien

Patrick ce matin
fulminait contre son slip,
qui descend,
entraînant vers le bas,
son pantalon qui glisse,
Achète-toi
un bon vieux
kangourou, lui dis-je,
et n'en parlons plus!
Du made in France!
Mais il hésite,
pense au prix prohibitif,
et me dit
"Au moins, il devraient signaler
— slip à la con —  sur l'étiquette
s'ils étaient un peu honnêtes!"
En fait de réclame,
il y en est de plus commerciales,
Mais elle eut l'avantage
 de faire rire aux éclats
notre homme,
que sa trouvaille consola.   
 
 
 

Enfer ou paradis ?

Une nouvelle de Mark Twain, sur le mensonge :

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k804899/f180.image


Trouvé sur ce site : http://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/twain-mark-enfer-ou-paradis.html

Ducasse

Ducasse dans la ville de Béthune. Machines bariolées, que l'on nomme manèges, sur certaines places.  Parfois un cœur lâche là-dedans, quand l'engin à sensations fortes a trop bien rempli sa mission, certains actes sexuels, surtout chez l'homme, peuvent amener au même résultat, il y a du risque partout, même dans un lit. Cette année les forains ont été obéissants et n'ont pas disposé leur attirail fantastique sur la place du beffroi. L'interdiction, l'an dernier, les avaient révoltés et ils s'y étaient installés en dépit des menaces pouvant aller jusque la procédure judiciaire probablement,  mais, selon la morale de mon ami La Fontaine, ils en furent bien marris, car le printemps de cette année-là, contrairement à celui-ci, était pourri et les machines restèrent bloquées dans la neige, sorte de glue glaciale pour l'occasion, qui fit que peu de monde se rendit à la ducasse.

Les ducasses de village comportent trois manèges : le manège pour enfants avec animaux en guise de carrosse souvent, dont le fameux cheval "de bois", les auto tamponneuses (nous on disait tamponnantes), et le préféré de Bibi : les balançoires, car nous, mon inséparable copine de l'époque et moi, on aimait bien "s'en balancer". Je vois encore la tête du forain qui gardait le manège : un jeune homme blond, à la dentition un peu jaune, figure sympathique, miroir de la  joie des enfants ; à force de lui communiquer notre joie, non seulement sa tête ne pouvait refléter que la sympathie mais son cœur était au chaud. Je faisais partie de tous les enfants du village émerveillés par les forains, je regardais le gardien des balançoires avec amour, ou plus exactement, une sorte d'élan du cœur plein de reconnaissance.
 
La ducasse de Béthune, reste d'une envergure tout à fait raisonnable. Vers la période de Noël nous avions reçu des personnes qui venaient directement de Lille, d'où ils avaient vu la roue géante, et, voyant celle, beaucoup plus petite de la ville de Béthune, cette dernière leur avait paru ridicule. Petite ville met les manèges à son échelle, plus à portée d'humain. Et, en parlant d'humain, il est vrai qu'on imagine mal un animal prendre son pied, assis dans un bidule qui tourne ou se balance à vous lever le cœur. Le propre de l'humain serait donc... l'amour de la chose qui le fait se secouer en tous sens, le grand huit. "Ils sont fous ces humains", bé oui, mimine. Inquiétants sommes nous pour ces chers animaux, d'une sagesse naturelle... en général. Je dis bien en général, car parfois vous les surprenez à être gentiment foldingos, quand vous vivez très près d'eux. J'ai en tête Nono, qui pendant longtemps eut un tempérament peureux, sans soute en raison de sa  frêle constitution. Quelle peur elle avait du gros Gribouillot jusqu'à hier où, ne sachant pas que je la voyais, tapie qu'elle était dans l'herbe.... ou peut-être si, le savait-elle, et c'est justement pourquoi elle a bondi d'un coup, simulant une attaque, sur le féroce Gribouillot dont elle a normalement si peur. Gribouillot de crier comme le sauvage qu'il est en fuyant sans demender son reste, moi de m'exclamer  et celle-ci de passer sa frimousse entre deux touffes d'herbe et de me regarder avec des yeux étincelants de bonheur et de malice. Et si elle avait voulu m'épater en petite foldingue de sa maîtresse qu'elle est ? Pas si hardie ma supposition pour un esprit sage comme le mien.  Vous savez que le chat à qui elle s'en est pris inspire la terreur à quasiment tous les matous de gouttières du voisinage... 
 
Le rapport entre Nono et la ducasse de Béthune ? Aucun justement, les chats aimant se lover dans les choses pour y trouver du confort, de la stabilité, mettent leur grain de folie ailleurs.  

mardi 18 mars 2014

Irrationnel

Aujourd'hui j'ai suivi l'émission de Daniel Mermet sur France Inter, à propos de ce qui se passe à Hénin Beaumont du point de vue des élections. Où j'ai appris par les interviewés   que les conducteurs de bus de leur secteur viennent en nombre  de Roumanie et de Pologne, et sont payés beaucoup moins que ne l'exigent les tarifs salariaux français, leurs salaires correspondent  à ceux pratiqués en Pologne et en Roumanie. J'en tire cette conclusion que les employeurs concernés jouent avec les gens qui ont besoin de travailler, en véritables prédateurs à mon sens. Les Roumains, pour trouver du boulot vont en France, y sont mal payés mais cela fait les affaires des patrons qui les emploient, quant aux français demandeurs d'emploi, à terme et à ce train là, ils n'ont plus qu'à dormir dehors, puisque qu'on les juge inemployables parce que trop chers.  Ils sont donc dans l'impasse, telles des proies, plus malheureux encore que les ouvriers roumains ou polonais qui sont mal payés. Mal payés certes, mais pas complètement abandonnés par rapport aux français. À rendre fous ces derniers si cela continue ainsi. Pourquoi tant de sadisme envers eux  ? Quelle folie  ! 

lundi 17 mars 2014

tranquille

J'ai tenu à jour le blog haut-et-fort durant  longtemps, des années, et je considère y avoir bien travaillé, avoir sans doute rendu service aussi,   aujourd'hui c'est comme si je m'autorisais le repos mérité du point de vue d'une exposition qui ne m'était pas habituelle avant.
 
Une fois terminée cette activité quotidienne, voire bi ou même tri-quotidienne,  les signaux d'arrêt s'étant mis en branle,  les bénéfices du travail effectué sur le blog n'ont pas tardé à se manifester,  je suis sortie de ma coquille comme je l'avais fait au préalable dans le monde du virtuel. Exemple concret :
 
hier, arrivée à Hazebrouck pour y rejoindre Patrick au salon du livre, toutes les places de parking étant prises j'ai fait sans hésiter un créneau dans une rue adjacente,  d'emblée. La manœuvre a été si rapide que les voitures derrière n'ont pas bouchonné. Changement notoire de ma part, avant j'aurais filé, s'il le fallait 500 mètres plus loin, pour éviter d'avoir à faire un créneau que je considérais raté d'avance.  
 
Sur ma lancée, je suis entrée sans crispation superflue dans ce salon du livre d'Hazebrouck  (moi qui me rendais d'ordinaire dans tout salon du livre avec, je ne sais pourquoi, une certaine appréhension)   j' y suis entrée donc,  rejoindre Patrick attablé derrière ses petites piles de bouquins, j'ai un peu parlé avec lui avant de me rendre au café du centre ville  où j'ai eu l'occasion d'assister à une petite scène de la vie ordinaire de ce café d'Hazebrouck, pas banale pour moi. Je n'avais en vérité jamais eu l'occasion d'assister à cela ailleurs. Deux personnes trisomiques s'étaient installées à la terrasse, à l'aise parmi les normaux, (ou serait-il plus juste de dire — non trisomiques —  car la normalité est quelque chose de flou pour mon esprit prompt à se poser mille questions). La serveuse n'a pas tardé  à prendre leur consommation sans afficher un air débonnaire et familier comme on aurait pu s'y attendre face "à tant d'audace", au contraire, tout était naturel chez elle, j'ai noté qu'elle appelait madame, la jeune handicapée et l'autre, par son prénom étant donné, a-t-elle dit à la jeune personne qui avait voulu le lui présenter comme son nouveau compagnon de vie, qu'elle le connaissait depuis vingt ans. Les deux personnes trisomiques ont bavardé. Un peu pâteuse la prononciation mais la conversation allait bon train. J'y ai vu là un bon signe, pas de fascisme à Hazebrouck, quel bonheur,  Ô respiration ! Hier cependant, dans un autre café où je m'étais rendue, une serveuse n'avait pas servi un homme, plus peut-être parce qu'il était saoul qu'en raison de son origine arabe, mais le silence de la serveuse envers le poivrot la fichait mal ("ficher mal", encore une expression bête mais aucune autre ne me vient à l'esprit malgré notre langue bien pourvue) ;  aujourd'hui, dans ce bistrot-ci, j'assistais au contraire à une ouverture à l'autre, autrement plus remarquable qu'une prise de parole pour dire à quelqu'un la raison pour laquelle on refuse de le servir. 
 
Il n'empêche,  j'aurai plus retenu la scène de la vie ordinaire où deux personnes atteintes de trisomie, par un beau dimanche ensoleillé, conversaient  parmi d'autres, en toute tranquillité, à la terrasse d'un café de la place, le plus beau café,  plus beau à tout point de vue et grâce à quoi je suis restée sur une impression de chaleur humaine et de douceur à Hazebrouck. 

dimanche 16 mars 2014

Transgenre

Le téléfilm d'hier sur la 3, y jouaient Line Renaud, Alexandre Styker, ainsi que Valérie Ancel ;  je l'ai trouvé plein d'enseignements, mais une fiction comme celle-là apprend plus au spectateur que ne pourrait  le faire aucun documentaire, ou la meilleure enquête.  L'art du scénario et le bon jeu des comédiens est allé, comme il se doit, au-delà de simples informations sur la complexité d'une situation donnée en touchant la corde sensible, celle qui évacue la petite taupe en soi, et ouvre l'intelligence du cœur,  faite ici  d'émotion devant la découverte, et ce, concernant ce téléfilm, sans compassion inutile même si désarroi il y a dans le vécu des transgenres. Ce n'est  pas de compassion dont ils ont besoin, mais de reconnaissance ou au moins de respect. 
 
 On comprend  Bélinda avec les tripes quand elle dit "Je suis une femme piégée dans un corps d'homme". L'acteur a été bien choisi avec son esthétique proche de celle de David Bowie et sa voix neutre, pas particulièrement virile, ni non plus spécifiquement féminine. Le corps de l'acteur n'est pas petit, il est plutôt grand, assez mince, mais les épaules sont plus carrées peut-être que celles des corps de femme  (hormis les athlètes en natation). Les grosses dames en général ont les épaules arrondies, qui les font aussi appeler "femmes rondes". Bélinda, avec ce léger carré des épaules, a un corps d'homme fin. Ce n'est pas sa hauteur qui déstabilise au premier regard, mais ce carré, si léger soit-il, que d'ailleurs beaucoup de femmes autrefois se créaient avec des vestes munies d'épaulettes... sauf que Bélinda ne porte pas de veste. Les mannequins femmes, hautes d'un mètre quatre vingt parfois, sont femmes au premier regard, parce que les longues jambes, sont en accord avec tout le reste, notamment la carrure. Pour autant il existe des hommes au corps frêle, qui se sentent hommes et à  raison, forts d'une sexualité qui le leur confirme ils n'ont pas de problème avec le regard des autres, en général.

  Le transgenre est une personne à priori en désaccord profond avec l'aspect de son corps dont le genre sexuel n'est pas accordé à sa sexualité intérieure, un peu comme une voix éraillée chez une femme à l'aspect de minette fait étrange impression sur le moment, lui, ou elle, fait et se fait, étrange impression. Tout alors réside dans l'acceptation de soi, mais aussi celle des autres qui se fera dans le dépassement de ce moment plus ou moins long d'instabilité de la part de ceux que ce décalage  à première vue dérange. Malaise qui perdure chez le transgenre s'il met du temps à convaincre les autres de l'identité dont il se sent investi,  un malaise plus fort,  à moins que similaire en certains cas, à celui qu'éprouve une femme grosse qui a en tête de devenir mince (l'inverse est rare mais sait-on jamais). Malaise  dû  alors à la seule puissance du regard de l'autre et qui risque de mettre durablement mal dans sa peau celui ou celle qui en souffre. Il faut comprendre : l'autre, le normal, se voit chamboulé dans ses repères ancrés depuis si longtemps concernant le féminin et le masculin, allant de pair avec le physique.
 
Qui plus est, absence d'esthétique à mon sens, dans les cas où un homme bâti comme Jean Yanne se vit néanmoins comme une femme à l'intérieur et porte un robe affriolante. Le téléfilm a évité le grotesque, qui guette toujours plus ou moins quand le décalage est trop fort, par le choix d'un acteur au physique facile. Car c'est bien un certain grotesque qui pourrait désespérer les transgenres qui créent involontairement  un décalage trop important...  Et quoi de pire que de n'être pas crédible lorsque que l'on veut être reconnu pour ce que l'on se sent au plus profond de soi ? 
 
À mon avis, seul l'amour peut amener au respect de l'autre ; de celui ou celle qui veut se faire reconnaître pour ce qu'il, ou elle, se sent, au fond de lui, ou elle,  malgré des apparences parfois trop insistantes où il est difficile de vaincre, sans amour, ce qui paraît contraire à l'harmonie.
 
Le téléfilm a très bien parlé de tout ça, je lui tire mon chapeau, les acteurs et actrices étaient crédibles donc bons,  j'ai d'ailleurs perçu  Bélinda au féminin.  

samedi 15 mars 2014

Le navigateur

Ce ne serait pas le bon navigateur pour accéder à blogspot, mais, futée que je suis,  j'y arrive finalement.
 
je pensais qu'ici je n'aurais au plus qu'une dizaine de lecteurs et je me retrouve avec 27 lecteurs et lectrices.
 
Joli petit comité quand même.... si on montait une troupe de théâtre ? La troupe des 27 !
 
J'ai appris hier qu'une école de comédie de Paris recevait quelque chose comme 4000 élèves dont les parents se saignaient au quatre veines pour payer les cours. Malhonnête ! disait le célèbre cinéaste Mocky en parlant de ce phénomène, car les profs, pour, selon lui encaisser les sous, ne disaient pas à nombre d'élèves qu'ils n'étaient pas bons.
 
Objection votre honneur ! J'ai vu certains téléfilms où tournent des comédiens qu'on ne voit plus ensuite, du moins à la télé, or ils étaient excellents, dénués de narcissisme comme ne le sont pas parfois les comédiens célèbres. Je suppute, au vu de ces comètes, que les nouvelles générations sont au contraire prometteuses. Mocky de citer Gabin qui n'apprit pas la comédie dans une école. Oui certes, Gabin était naturel, pas emprunté mais il jouait Gabin, Ventura, idem. C'est leur naturel qui était à mettre à leur actif, pas vraiment un talent de comédien, à la limite, ils ne jouaient pas la comédie. Pour autant, il ont fait du beau travail, c'est vrai, en raison surtout, finalement, de cette sorte de charisme, une personnalité à laquelle les gens sont sensibles. Un peu comme les chanteurs doivent mettre de même en avant leur personnalité. Les comédiens quant à eux ont pour tâche de se glisser dans différentes peaux, c'est encore autre chose.
 
Je pense qu'il y a plutôt un problème d'écurie quant à moi. On ne peut pas prendre tout le monde, le gâteau à partager n'étant pas assez grand.
 
D'où l'idée de revenir au théâtre, avec des petites troupes de plus en plus nomades, qui parcourraient la province, comme le fit Molière avec la sienne. En roulottes tirées par un attelage de chevaux, pour ne pas rajouter au smog. Des troupes nombreuses, plusieurs dans la même ville... ça en ferait de l'animation !   Qu'en pensez-vous les 27 ?      

vendredi 14 mars 2014

Astuce pour accéder à mon propre blogspot

Je dois deviner certains clics indispensables pour accéder à mon propre blogspot et faire que ma note soit enregistrée ; pour la correction, autre clic à deviner ; après il suffit de les avoir mémorisés. Car les icônes à cliquer, pour ce faire, indiquent tout autre chose. Un jeu de piste en somme mais ce ne sont pas non plus des  méandres dignes d'une enquête de Hercule Poireau.
 
J'ai assisté à l'interview de Patrick avant-hier. Tout était lisse, convenu, mais Patrick n'allait pas à cet entretien télévisé pour se faire bousculer, mais un peu à la manière de Michel Serre, que même les humoristes de France-Inter n'osent pas déboulonner, quoique,  on sente vaguement qu'ils sont à un doigt de le faire ces derniers temps, sur cette radio qui se veut  caustique et qui y réussit parfois. Un doigt je dis bien, car Michel Serre a quand même été reçu avec les honneurs dus à son rang d'intellectuel patenté, lors de l'émission que j'ai écoutée hier. Hiérarchie oblige, même sous notre république si durement acquise. Patrick ne mériterait pas, par ailleurs, d'être bousculé.  L'interviewer  l'a même complimenté,  pourquoi pas ? un peu de douceur dans ce monde de brutes. En province par contre : pas d'underground comme j'imagine à Paris,  ces sortes de salles d'attente pour les uns, en attendant la gloire, et de lieux de vie où il est possible de gagner suffisamment pour d'autres. Pour en revenir aux artistes adoubés de province, ceux qui connaissent les bonheurs des spots et caméras rivés sur leur personne,  ressemblent il est vrai, il faut bien l'avouer, même Patrick dans ces cas-là,  à de bons élèves lors d'une remise de prix et bons points. La province semble alors ronronner mais, du fait que les punks — c'est-à-dire les artistes qui sont considérés comme des ratés à l'aune des jugements politico-normatifs ou parce qu'ils n'ont réellement pas abouti dans leur art  —  on ne les voit  ni ne les entend jamais (à ma connaissance, pas d'underground par ici)  cette même province prend alors pour ces amateurs ou ces réels talents une gueule de tombeau (et non pas de caveaux de l' underground).    Ces "damnés"  en mal de survivance, que deviennent-ils alors ? Des invisibles qui, si l'occasion leur en est donnée finissent par rentrer volontiers dans le rang des travailleurs plus ordinaires sinon, ils partent ou encore, meurent plus tôt que prévu, ou alors,  philosophes, tentent leur chance sur le Net.
 
Les artistes cherchent en général, ne serait-ce que pour survivre, une caisse de résonnance. Internet peut en devenir une.
 
Cette caisse de résonnance, je l'ai cherchée moi-même durant une certaine période du fait que, sur un plan politique, une personne seule ne pèse pas lourd en général. Etre artiste peut tout à fait s'improviser, il suffit de prendre la plume, inspirée par la cause à défendre, ce sera bon,  par contre, si vous voulez rallier un  groupe, pour donner du poids à votre revendication, alors que vous avez toujours été  seul(e) ou en couple seulement, pas sûre que vous ne vous fassiez  plutôt des ennemis que des amis, sans vouloir être absolument pessimiste. Question de galette qui ne se partage pas facilement, vous voyez. 
 
Dans l'urgence, courage, pas de panique, le punk de province doit continuer de marcher seul, cela vaut mieux. Une petite pensée pour Clint Eastwood au passage, héros solitaire dans ses films, quoique pas punk du tout. Car le punk ne flingue pas en retour mais est trop souvent menacé de l'être sournoisement par les avatars que la société provinciale lui concocte s'il ne montre pas d'intention de se ranger (faute souvent d'en avoir l'opportunité).
 
Patrick a été triquard si longtemps qu'il méritait bien un peu de confort, la cinquantaine passée, c'est pourquoi, il n'y a pas de jaloux chez nous, d'autant que si cela marche pour ses bouquins, il y aura retentissement positif pour le grand oublié social : Samuel.
 
 Formidable, en fait,  que les gens connus, voire célèbres, voire illustres à la Picasso travailleraient tous, pour, non pas ... nanana, avec ego auréolé à la fin, mais pour aller à la rencontre des sans voix à qui ils finiraient par en donner une. Le monde alors deviendrait beau, on ferait place, enfin, et pas trop tôt,  à l'autre. L'autre à la place de qui personne ne s'exprimerait parce qu'il serait invité à le faire, d'une façon ou d'une autre, en existant, tout simplement, parmi les autres.  Je pense à ceux qui sont au fond des lits alors qu'ils peuvent marcher, des lits profonds comme des fossés,  à l'ombre des blouses blanches. Blouses blanches qui pourraient se colorer de vert espace, de bouse, de bleu de ciel, pour de nombreux patients, il ne tient qu'à ... un fil de conscience pour le coup, individuelle et collective. Il arrive à certains patients  que ce fil se présente : un infirmier en étoile fil perce la toile étroite pour l'infini, ouvre la porte, tend la main ; un possible est bien humain. Humain, qui pour l'instant a trop tendance à se suicider collectivement.
 
Quand c'est le smog, qu'on respire mal, c'est que trop d'ego enfument, fines particules dans les airs,  problèmes d'asthme à l'horizon et cardio vasculaires pour les plus sensibles, ceux qui ne s'adapteront pas à l'ambiance délétère ;  amateurs de théorie de l'adaptation, oubliez, cette sorte d'adaptation si figée,  en guise de pseudo évolution. Tendez la main au plus sensible et vous-même survivrez, vivrez, vivez! 




mardi 11 mars 2014

Bonjour blogspot

Cela n'a pas été évident d'arriver jusqu'ici, à  mon espace-ci d'écriture.
 C'est bon de s'exprimer !  L'impression de me retrouver.
 Ecrire c'est une réconciliation avec soi-même, accepter entre autre que les choses n'étant pas  toujours claires en soi, il faut parfois humblement tâtonner en aveugle pour se retrouver finalement en phase avec le monde, ou bien en phase avec où nous en sommes dans ce monde à l'instant d'écriture. J'ai presque envie de me souhaiter la bienvenue. Il était difficile pour moi de continuer de m'exprimer sur Haut- et-fort, (qui porte bien son nom), à cause de sa caisse de résonance. Sur Haut-et-fort, cela tourne à la déclaration dès que j'aborde mes opinions sur la politique, qui ne sont en fait, que des sentiments. Fonctionnement du surmoi qui plus est : il ne faut pas me tromper mais tourner autour de l'analyse sûre, commentaire analytique en somme, éviter de revenir en arrière, ne pas avouer s'être planté ; faire impression presque comme un politique, (tu parles !) et éviter le ridicule en même temps, être sûre de soi  ; sûre aussi de ce que sont les autres, jusqu'à ce que tout menace de se réduire au jugement, de soi, des autres (faute d'aller plus loin), or c'est le piège à éviter pour ne pas devenir aussi mortifère pour soi et les autres que les politiques professionnels, rivés et rigidifiés qu'ils sont dans le surmoi en raison de l'état actuel des choses, (personne n'accepterait par exemple qu'un politique dise "je me suis trompé, c'est vous qui aviez raison pour le coup", voilà pourquoi, si les politiques osent se fréquenter d'un camp à l'autre dans ce contexte de non retour possible sur ses opinions, ils ont l'air de faux-culs)
Ici, sur Blogspot, d'après l'ami Pat, il y aurait moins de visiteurs, beaucoup moins si l'on sait s'y prendre. Du coup j'imagine que ceux qui éventuellement passeraient ici par hasard sont des promeneurs tout empreints de bienveillance. Qui ne cherchent pas de gourou et ne veulent pas en devenir eux-mêmes.
Pourquoi est-ce si important également de lire les autres ? et non pas ne faire qu'écrire. Eh bien, la lecture, comme l'écriture, ce n'est pas une question qui s'arrête au jugement des autres et/ou de soi ; bien qu'il intervienne toujours naturellement  il faut le dépasser, c'est une question  de respect de l'autre avant tout pour une meilleure connaissance de l'Autre,  se reconnaissant relié à lui en raison de son humanité, et d'être une personne plus  avertie de ce fait, sans pour autant se cantonner à faire la taupe ;  lire, c'est être intéressé en vue d'évoluer dans mon cas, et l'on évolue pas uniquement pour soi. 
Voilà. Si une personne ou deux passent par ici, je les salue bien ; par la même occasion je me suis à moi-même envoyé une sorte de salut. À demain !