Je dois deviner certains clics indispensables pour accéder à mon propre blogspot et faire que ma note soit enregistrée ; pour la correction, autre clic à deviner ; après il suffit de les avoir mémorisés. Car les icônes à cliquer, pour ce faire, indiquent tout autre chose. Un jeu de piste en somme mais ce ne sont pas non plus des méandres dignes d'une enquête de Hercule Poireau.
J'ai assisté à l'interview de Patrick avant-hier. Tout était lisse, convenu, mais Patrick n'allait pas à cet entretien télévisé pour se faire bousculer, mais un peu à la manière de Michel Serre, que même les humoristes de France-Inter n'osent pas déboulonner, quoique, on sente vaguement qu'ils sont à un doigt de le faire ces derniers temps, sur cette radio qui se veut caustique et qui y réussit parfois. Un doigt je dis bien, car Michel Serre a quand même été reçu avec les honneurs dus à son rang d'intellectuel patenté, lors de l'émission que j'ai écoutée hier. Hiérarchie oblige, même sous notre république si durement acquise. Patrick ne mériterait pas, par ailleurs, d'être bousculé. L'interviewer l'a même complimenté, pourquoi pas ? un peu de douceur dans ce monde de brutes. En province par contre : pas d'underground comme j'imagine à Paris, ces sortes de salles d'attente pour les uns, en attendant la gloire, et de lieux de vie où il est possible de gagner suffisamment pour d'autres. Pour en revenir aux artistes adoubés de province, ceux qui connaissent les bonheurs des spots et caméras rivés sur leur personne, ressemblent il est vrai, il faut bien l'avouer, même Patrick dans ces cas-là, à de bons élèves lors d'une remise de prix et bons points. La province semble alors ronronner mais, du fait que les punks — c'est-à-dire les artistes qui sont considérés comme des ratés à l'aune des jugements politico-normatifs ou parce qu'ils n'ont réellement pas abouti dans leur art — on ne les voit ni ne les entend jamais (à ma connaissance, pas d'underground par ici) cette même province prend alors pour ces amateurs ou ces réels talents une gueule de tombeau (et non pas de caveaux de l' underground). Ces "damnés" en mal de survivance, que deviennent-ils alors ? Des invisibles qui, si l'occasion leur en est donnée finissent par rentrer volontiers dans le rang des travailleurs plus ordinaires sinon, ils partent ou encore, meurent plus tôt que prévu, ou alors, philosophes, tentent leur chance sur le Net.
Les artistes cherchent en général, ne serait-ce que pour survivre, une caisse de résonnance. Internet peut en devenir une.
Cette caisse de résonnance, je l'ai cherchée moi-même durant une certaine période du fait que, sur un plan politique, une personne seule ne pèse pas lourd en général. Etre artiste peut tout à fait s'improviser, il suffit de prendre la plume, inspirée par la cause à défendre, ce sera bon, par contre, si vous voulez rallier un groupe, pour donner du poids à votre revendication, alors que vous avez toujours été seul(e) ou en couple seulement, pas sûre que vous ne vous fassiez plutôt des ennemis que des amis, sans vouloir être absolument pessimiste. Question de galette qui ne se partage pas facilement, vous voyez.
Dans l'urgence, courage, pas de panique, le punk de province doit continuer de marcher seul, cela vaut mieux. Une petite pensée pour Clint Eastwood au passage, héros solitaire dans ses films, quoique pas punk du tout. Car le punk ne flingue pas en retour mais est trop souvent menacé de l'être sournoisement par les avatars que la société provinciale lui concocte s'il ne montre pas d'intention de se ranger (faute souvent d'en avoir l'opportunité).
Patrick a été triquard si longtemps qu'il méritait bien un peu de confort, la cinquantaine passée, c'est pourquoi, il n'y a pas de jaloux chez nous, d'autant que si cela marche pour ses bouquins, il y aura retentissement positif pour le grand oublié social : Samuel.
Formidable, en fait, que les gens connus, voire célèbres, voire illustres à la Picasso travailleraient tous, pour, non pas ... nanana, avec ego auréolé à la fin, mais pour aller à la rencontre des sans voix à qui ils finiraient par en donner une. Le monde alors deviendrait beau, on ferait place, enfin, et pas trop tôt, à l'autre. L'autre à la place de qui personne ne s'exprimerait parce qu'il serait invité à le faire, d'une façon ou d'une autre, en existant, tout simplement, parmi les autres. Je pense à ceux qui sont au fond des lits alors qu'ils peuvent marcher, des lits profonds comme des fossés, à l'ombre des blouses blanches. Blouses blanches qui pourraient se colorer de vert espace, de bouse, de bleu de ciel, pour de nombreux patients, il ne tient qu'à ... un fil de conscience pour le coup, individuelle et collective. Il arrive à certains patients que ce fil se présente : un infirmier en étoile fil perce la toile étroite pour l'infini, ouvre la porte, tend la main ; un possible est bien humain. Humain, qui pour l'instant a trop tendance à se suicider collectivement.
Quand c'est le smog, qu'on respire mal, c'est que trop d'ego enfument, fines particules dans les airs, problèmes d'asthme à l'horizon et cardio vasculaires pour les plus sensibles, ceux qui ne s'adapteront pas à l'ambiance délétère ; amateurs de théorie de l'adaptation, oubliez, cette sorte d'adaptation si figée, en guise de pseudo évolution. Tendez la main au plus sensible et vous-même survivrez, vivrez, vivez!
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