samedi 17 janvier 2015

La flatterie

Ne voilà -t-il pas que je rencontre une ado de la maison mitoyenne à la mienne. J'étais avec mon grand Patrick de mari, à cinq mètres encore de l'adolescente quand je la saluais :
 
 
— Bonjour M, ça tombe bien que je te rencontre. Il y a un voilage de mon patio qui s'est envolé jusque dans l'allée chez toi, nous l'avons vu en passant, collé à la clôture, tu pourrais le balancer dans notre patio ? C'est un coup de la tempête de l'autre jour.
 
 
— Oui bien sûr ! Vous savez que nous nous en allons bientôt, nous déménageons.
 
— OH! Merde ! Je ne vais plus te voir alors ! je t'aimais bien moi ! Ou plutôt je t'aime bien ! C'est trop bête ! Et pourquoi vous partez, c'est encore à cause du patio en pointe ?
 
— Oh non, pas à cause de ça, j'aimais bien, moi. C'est à cause de C qui n'arrête pas de m'embêter qu'on part. En plus elle dit de vous que vous êtes une sorcière. Dès la première fois que je l'ai rencontrée elle m'a dit ça de vous.
 
Stupéfaction, mais pas tant que ça puisque la gamine avait déjà écrit cette insulte à la craie sur la porte du garage et ma porte d'entrée il y a trois ans, entraînant l'autre petite voisine de l'époque dans son méfait. Une obsession  en somme si trois piges plus tard elle en est toujours à penser cela. Gratuitement car sa mère ne me saluant pas, je n'ai aucun contact avec eux autre que visuel. Or ai-je la beauté d'une Marlène Jobert par exemple pour susciter cette jalousie hors norme.  Je ne le crois pas, étant donné, en plus mon surpoids dont j'ai un mal de chien à me débarrasser. Alors quoi ? Bon, je me suis repéré un poil au menton avec la ménopause, que j'enlève à la pince à épiler, mais deux  trois mois plus tard, un autre pousse que je ne vois pas toujours tout de suite car il est de couleur toujours claire l'insidieux poil (à gratter ). Non franchement, quelle époque ! La libre expression de C, je me la mets au derrière, moi. Mon compagnon a cru que j'étais bouleversée par la chose, mais non, juste un peu soucieuse de ne pas me complaire là-dedans, car vous savez, ce genre de flatterie peut vous donner le melon, je pourrais me prendre pour une sorte de star à la longue, comme la sorcière bien aimée du feuilleton télé entourée de voisins ballots et babas face à son intelligence hors du commun, et cette dérive prouverait que quelque part je serais devenue à mon tour un tantinet  malsaine. Alors, fichtre bleu,  aérons-nous l'esprit et pour cela pas question de mettre la radio qui radote quelque peu ces temps-ci avec la libre expression. Je m'en vais lire, terminer la lecture de mon pavé dont l'auteur est le fameux Féval qui ne pouvait pas sentir Vidocq... un nordiste notoire... dont les nordistes je pense ont l'air d'être assez fiers... Il n'y aurait certes pas de quoi d'après Féval, mais peut-être se faisait-il des idées après tout. Autant je sens Féval fasciné par le Corse, chef de l'association de malfaiteurs, que sa détestation de Vidocq est palpable, elle pourrait s'assimiler au sentiment que suscite toute personne vécue comme une ou un rival. Etre du Nord n'a jamais été facile on dirait.

Et maintenant, ces quelques phrases de Jubilate Deo, qui font du bien à mon sens. C'est ici  :

http://jubilatedeo.hautetfort.com/archive/2014/12/03/morceaux-choisis-209-wilfrid-stinissen-5502911.html

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