jeudi 10 mars 2011

La brutale réalité citadine et les valeurs de partage et d'héritage ...



« T’es qui ? Tu viens d’où ? Ah bon vous êtes français ? c’est quoi ton pays ? ça ne te suffit pas d’être un problème ? Tu viens d’Afrique ? Les questions pleuvent autant que les coups et encombrent le cerveau du jeune homme qui ne comprend rien à ce qui lui arrive et aux coups qu’il reçoit. En garde à vue, accusé du meurtre d’un policier, il se demande ce qu’il fait là, ne se souvient de rien, sinon que Mireille, son amour et son point d’ancrage l’a quitté, qu’il a trop bu, trop fumé.
Au fond de sa cellule, dans le brouillard de l’alcool et les remous de ses pensées en dérive, il dévide l’écheveau emmêlé de sa vie, de l’Afrique où il est né à la banlieue parisienne où il vit, où il y avait Mireille, aujourd’hui partie, et Drissa qui va de pétage de plomb en pétage de plomb, connu, comme Mireille, sur les bancs de l’école. Lui et Drissa « grandis en marge des câlins et des mots doux », gamins inséparables que la boulangère du quartier « trouvait mignons avec leurs frisettes », et qui les vit en étrangers délinquants quand de bambins ils devinrent ados : « Nous portons sur la gueule la misère du monde pour laquelle elle ne veut pas payer »
A travers Le Cœur des enfants Léopards (1), le congolais Wilfried N’Songa explore tout à la fois, l’amour et la douleur de la séparation, la force des préjugés, les fractures identitaires, le poids du regard de l’autre, noue ensemble la banlieue métissée et l’Afrique , la brutale réalité citadine et les valeurs de partage et d’héritage portées par la voix de l’ancêtre « Sois l’artisan de la mutation sans laquelle nous
risquons de n’être plus rien demain, puisqu’il s’agit de devenir ce que nous fûmes ».
http://www.webthea.com/?Le-Coeur-des-Enfants-Leopards-d

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