jeudi 13 août 2015

Lu ce matin


"Un jour de mai, la grande peste est arrivée à Marseille, par bateau. C'était en 1720. En quelques semaines, elle avait envahi toute la ville et courait déjà dans les campagnes alentours, parcourant parfois 50 km par jour. Le roi de France et le Pape (qui était alors propriétaire d'Avignon et du Comtat Venaissin) décidèrent de contenir la maladie en édifiant un mur, le "Mur de la peste", reliant la Durance au Mont Ventoux. Un long mur de pierres sèches long de 27 kilomètres et haut de deux mètres, gardé par un millier d'hommes en armes.
La fortification, bien entendu, ne servit à rien et la peste continua tranquillement sa progression sans être le moins du monde gênée par l'édifice. Elle tua, en tout, 130 000 personnes et s'arrêta d'elle-même, deux ans plus tard, à la hauteur d'Orange. À Marseille, une personne sur deux en mourut, mais une sur deux en réchappa...
En longeant ce qu'il reste aujourd'hui du "Mur de la peste", j'ai pensé à ces gardes, chargés de surveiller pendant des mois un simple mur édifié en plein maquis que jamais personne ne tenta de franchir. J'ai pensé à ce Roi et ce Pape, incapables de lutter contre l'épidémie mais obligés de faire semblant en érigent un mur inutile. J'ai imaginé ces paysans, réquisitionnés pour bâtir, en plein soleil, des murs de pierre sèche de deux mètres de haut (et peut-être même heureux de le faire)... pour rien.
Cela se passait il y a cinq cents ans, mais sommes-nous aujourd'hui mieux armés pour lutter contre une grande épidémie, qu'elle vienne d'un virus ou d'une super-bactérie résistante. Bien-sûr il n'est plus question d'un mur de pierre sèche mais notre dispositif est comparable : une panoplie de molécules et de machines, surveillées par une armée de gardes en blouse blanche.
Cet été, c'est contre le moustique tigre qu'on élevait un mur (trois virus à lui tout seul), en organisant des campagnes de démoustication, sans doute inutiles. Il y eu aussi la bactérie multi-résistante NDM-1 qui, venue Vietnam, a fait une pause à l'hôpital de Châlons-en-Champagne. On la traite pour le moment en isolant tout les gens qui ont pu être en contact avec elle. Dans un cas comme dans l'autre, c'est le mur de la peste que l'on édifie.
Dans nos épidémies modernes, on s'intéresse toujours aux nombres de morts et à la rapidité de progression de la maladie, mais on ne nous parle jamais de ceux qui en ont réchappé, ni de la raison pour laquelle aucune épidémie n'est parvenue à décimer l'ensemble de la population humaine, loin de là.
Aujourd'hui on nous dit que c'est grâce à la vaccination qu'on est venu à bout des grandes épidémies. Ne serait-ce pas plutôt les grandes épidémies elles-mêmes qui se seraient arrêtées toutes seules ? En tout cas c'est ce qui s'est passé pour la Grande Peste de 1720.
Alors ne craignons pas ces épidémies qui font la Une des journaux cet été pour alimenter un peu les conversations de plage.  Il y a heureusement chez l'homme des défenses insoupçonnées, capables, tout de même, de sauver 50% des Marseillais de la Grande Peste. C'est à elles qu'il faut s'intéresser plutôt que de construire des murs de pierres sèches.
Cette semaine, Michel Dogna s'en prend à ces défenses inutiles contre le soleil que sont les lunettes de soleil et les crèmes solaires. C'est comme pour le "Mur de la peste" : on croit se protéger et c'est pire que de ne rien faire du tout.

PS : Le n° 26 d'Alternative Santé a été mis à jour
Il y a un nouvel article pour les abonnés. Il s'adresse à tous ceux qui ont régulièrement des saignements de nez et qui n'en comprennent pas la cause. On accuse en général la sécheresse de l'air ambiant de provoquer ces saignements, mais on ne parle jamais des spray nasaux et des contraceptifs oraux."

 http://www.alternativesante.fr/soleil/bronzez-idiots-en-deux-lecons

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