« Pensez-vous que l’Asie soit une entité, une seule civilisation ? Et l’Europe ? Comment les percevez-vous ? Les hiérarchisez-vous ? Selon quels critères ?
Non, il m’est impossible de percevoir l’Asie comme une seule entité, ni une seule civilisation. Pas plus que l’Europe, du reste. Ce type de représentation réductrice résulte d’un mélange d’éloignement et d’ignorance, qui se dissipe dès que l’on cherche à en savoir un peu plus, par curiosité, par intérêt, ou par sympathie.
En général, cette forme d’ignorance va de pair avec quelques certitudes simplistes sur la valeur de telle ou telle civilisation, et sur la hiérarchie de ces valeurs. Qui repose sur des critères limités, et considérés isolément les uns des autres. Ce qui caractérise ce type d’attitude, ou de jugement, c’est de ne pas entrer dans la complexité, et de lui préférer la facilité des bilans manichéens.
Cette question renvoie à une époque où l’on invoquait une mission civilisatrice de l’Europe comme justification morale de l’expansion coloniale. C’était la base d’un corps de doctrine, développé par exemple dans un ouvrage d’A. Sarraut, dans les années trente.
On peut remarquer que l’un des avatars de cette argumentation se retrouve dans le devoir d’ingérence invoqué aujourd’hui au nom de l’humanitaire. » ICI
dimanche 9 novembre 2008
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