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"Les écrits maupassantiens sont très connus. La plupart ont été publiés – et souvent repris plusieurs fois – dans la presse à gros tirage . Ils ont été recueillis, dans des ouvrages diffusés en moyenne à six mille exemplaires, et fréquemment réédités. Ils ont été insérés dans des vade-mecum de morale ou d’instruction civique destinés à des générations d’écoliers . Guy de Maupassant est également, après Émile Zola, l’homme de lettres français qui a été le plus traduit et dont les textes, en raison de leurs phrases courtes et imagées, ont fait l’objet de multiples adaptations théâtrales, cinématographiques et télévisées. Ce romancier a donc, vraisemblablement, contribué à renforcer, voire à façonner des stéréotypes des fureurs villageoises et à accentuer les préjugés des citadins envers les ruraux. Il nous renseigne à la fois sur la façon dont le milieu artistique français des années 1880 percevait le monde des campagnes, et, comme il a réussi à s’assurer un succès durable, sur ce que son lectorat, essentiellement parisien, avait envie de connaître ou était prêt à découvrir des mœurs agrestes.
Dans sa correspondance, Guy de Maupassant se qualifie constamment de « demi-monsieur », « mi-noble, mi-paysan ». Il détaille ses sorties en mer avec des marins et ses parties de chasse au côté de fermiers qui lui rapportent des anecdotes. Comme il le confie à une amie, à qui il feint d’écrire dans l’incipit des Bécasses, il parle le patois normand qu’il met dans la bouche de ses personnages . Ainsi délivre-t-il de la paysannerie, dont il s’est détaché sans pour autant parvenir à se fondre dans l’intelligentsia qui voit en lui un « maquignon normand », des informations qui ne correspondent pas uniquement à celles des dominants."
Myriam Tsikounas
http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SR_017_0397
dimanche 4 janvier 2009
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