http://www.franceculture.com/player?p=reecoute-3732621#reecoute-3732621
..."La question du soin – que l’on appelle aussi le care – est une affaire d’économie politique, et non seulement d’éthique selon le philosophe Bernard Stiegler. Elle s’inscrit au cœur des alternatives économico-politiques. Elle requiert la mise en œuvre d’une politique d’adoption capable de promouvoir une véritable écologie de l’esprit. Bernard Stiegler est de ceux qui anticipé la crise économique et financière de 2008. Il a tiré les leçons de l’effondrement du modèle industriel fondé sur l’automobile et la télévision. À ceux qui ne voient pas que le consumérisme est menacé par sa limite propre du fait que le désir du consommateur s’épuise en même temps que son savoir vivre s’émousse, il répond que la domination du court terme sur le long terme a assez duré."...
France Culture :
http://www.franceculture.com/emission-la-fabrique-de-l-humain-ce-qui-fait-que-la-vie-vaut-la-peine-d-etre-vecue-de-la-pharmacolog
Qu’on l’admette ou qu’on le dénie, chacun sent bien qu’à présent l’avenir de la vie terrestre se trouve mis en jeu dans une urgence inouïe. Et chacun sait que, depuis la séquence historique qui s’est engagée en 2007 et qui paraît avoir déclenché ce qu’on appellerait en physique nucléaire une réaction en chaîne, chaque pas compte et semble se surcharger systémiquement de conséquences très difficilement réversibles – sinon absolument irréversibles. Cette crise est sans précédent d’abord en cela. Si krisis signifie bien et d’abord décision, elle est critique comme jamais : elle révèle que le destin humain – qui est un destin inéluctablement technique et technologique – est pharmacologique au sens où, en grec, le pharmakon est à la fois le remède et le poison. Le pharmakon est à la fois ce qui permet de prendre soin et ce dont il faut prendre soin – au sens où il faut y faire attention : c’est une puissance curative dans la mesure et la démesure où c’est une puissance destructrice. Tel est aussi le feu dans la mythologie grecque. Devenu technologie industrielle, le pharmakon est de nos jours hégémoniquement contrôlé par l’économie, c’est-à-dire par le marketing, et c’est une calamité. Cet état de fait, qui a installé une économie de l’incurie génératrice d’une bêtise systémique, signifie que la question du soin – que l’on appelle aussi le care – est une affaire d’économie politique, et non seulement d’éthique.-
4e de couverture
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