Contact, ou premier pas dans l'univers de Bernanos par le biais de la sublime préface dont j'ai mis un extrait en ligne il y a quelques jours ; à mesure que le lecteur prend conscience de ce que fut la première guerre mondiale, qui accoucha de la seconde, le silence s'impose côté lecteur. Les fantômes ont tant de choses à dire ; il faut bien des gens des générations suivantes pour tenter de les entendre, sentir le souffle du sens arraché de l'absurde. Ils viennent parfois à nous comme des enfants, ces fantômes.
J'ai entamé Sous le soleil de satan, pas question de la guerre 14-18 dans ce roman mais d'un jeune prêtre bien maladroit envers lui-même et parfois son entourage. Il y a un mélange stimulant d'humour, de gravité et de spiritualité, que j'aime beaucoup dans ce roman. La tristesse appliquée du jeune prêtre lui vaut l'inquiétude de son supérieur, comme le signe d'une présence pas très saine en lui. N'ayons pas peur des mots, on parle du diable ; dans notre doxa actuelle il s'agirait d'une entité relevant de l'esprit cynique d'un anti-héros particulièrement méchant pouvant à l'occasion se matérialiser, un prédateur parasitant l'esprit de la personne sur qui il a jeté son dévolu. Mouchette succombe à cet étrange effet parasite sur un plan physique... car il se pourrait bien qu'au bout du compte, elle ait remporté la bataille. Les romans fantastiques traitent de thèmes assez voisins. Bernanos aborde ce sujet avec sa foi, sans détour, c'est ce qui peut déstabiliser sur le moment.
jeudi 27 janvier 2011
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