mardi 8 septembre 2009

La chronique poésie de Françoise Han

Désir d’écrire

"« Toute parole est improférée. » Pourquoi écrire, alors ? Il n’y a pas de « pourquoi » en poésie, juste un « cela est », d’où faire surgir des éclats qui, un instant, laissent de côté les zones d’ombre. Le poète s’arrête devant un spectacle de rue : un mendiant qui monnaie sa cécité, ou les murs d’appartements détruits qui gardent leur papier peint, au-dessus d’un terrain vague. Ces deux poèmes sont distants dans l’ouvrage, mais le lecteur peut les rapprocher et songer que l’aveugle ne voit ni le papier peint ni les buddleias qui envahissent le terrain vague. C’est ainsi peut-être que lui, le lecteur, s’engage sur un chemin perdu. « Écoute ton pas aveugle » lui est-il dit ailleurs. La quête d’un sens est une raison d’écrire. « Une vie n’est pas mal employée qui se passe tout entière à le rechercher sans le trouver. »

Cela passe aussi par des parenthèses dans la réalité. « Dans un décor d’insomnie il y a / un quai. à moins que ce ne soit un théâtre / à demi dans l’eau. Une ombre à / la recherche du temps. Un qui fait / demi-tour vers une échelle nocturne. »"


http://www.humanite.fr/2009-09-05_Cultures_La-chronique-p...

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