lundi 31 août 2015

Le live lu : Un cirque passe — "La torture n'est pas notre culture" — la radio ce matin

Le livre lu de Modiano s'intitule Un cirque passe. D'un coup arrive un labrador qui accompagnera sa maîtresse jusqu'au bout je suppose. Ce roman c'est la vie comme elle peut être  compliquée parfois, lorsqu'il faut reconstituer tout seul le puzzle. Modiano connaît Paris presque comme sa poche, la ville et ses points de repères, ses lieux  qui évoquent l'un ou l'autre être clé dans la vie du presque  adolescent qu'est encore  Modiano à l'époque de l'histoire d'Un cirque passe. Il ose le - je -   bien à propos car l'homme est pudique. Je l'ai suivi dans son enquête et j'ai admiré comment le jeune adulte, à peine sorti de l'adolescence, tient le coup, à peu près seul dans la ville de Paris, un peu paumé quand même mais sans l'être tout à fait, un peu bouchon qui flotte à cette époque parce qu'abandonné  par son père. On reste forcément un peu hébété sur le coup quand ces choses là arrivent, parce que  personne n'est préparé au soudain abandon, physique mais surtout moral, d'un père ou d'une mère qui vivaient avec vous auparavant.  Le talent d'écriture est bien là. Mais je ne mets d'extrait que pour les écrivains qui sont partis pour l'autre monde....  Un cirque passe, je n'oublierai pas. Ce livre comme tout bon livre peut aider le lecteur à continuer la route. C'est un auteur encourageant de ce point de vue, Modiano.



D'autre part voici des nouvelles des personnes qui luttent contre la corrida. La torture n'est pas notre culture. C'est ici : http://corridabasta.hautetfort.com/archive/2015/08/31/carcassonne-des-militants-tentent-d-empecher-les-corridas-5677846.html


Je viens d'écouter une émission de radio sur les migrants. Comment peut-on savoir qui se trouve derrière le rideau ? Personne ne comprend très bien ce qui se passe. Au niveau des dominants il se dit que les Européens sont en capacité d'accueillir toutes ces personnes qui seraient obligées de fuir.

On ne les voit pas poursuivies par des nazis, mais si. Des monstres leur courent après en fait. Et si c'était vrai ?

Par contre, je note que les mêmes dominants qui ne pouvaient pas aider les Roms, ni aider moult chômeurs, ni aider des populations nommées beurs pour les intimes, qui se plaignent d'avoir été parquées et oubliées pour beaucoup d'entre eux, ni aider le quart monde constitué de pauvres blancs becs dont on ne parle jamais et gentiment appelés "Kassos" dans la région, ni non plus créer des structures pour les personnes handicapées (envoyées pour certaines en Belgique), ni non plus trouver des lieux d'accueil aux SDF dont beaucoup meurent de froid chaque année, ces mêmes dominants disent qu'ils pourront aider les nouveaux arrivants à l'instar d'Angela Merkel qui maltraite les Grecs mais qui ouvre les bras à d'autres "pauvres".    Système préférentiel. Une dame, au nom du droit a même cautionné à la radio  les passeurs car ces passeurs  font un forcing pour le droit à la mobilité des gens du sud, qui doit être respecté. Qui se cache derrière le rideau ?

Mais s'il est vrai que des monstres poursuivent ces personnes, alors, plus on est de fous et plus on rit. Bienvenue à eux.  Nous est dit encore que parmi ces poursuivis par une meute de criminels, il y aurait des toubibs, des opticiens ophtalmo (on en manque), des journalistes, des infirmiers (on en manque aussi), .... des dentistes peut-être aussi  ? ....

dimanche 30 août 2015

Il y a des moments dans la vie...

Les deux derniers livres que j'ai lus parlaient de labradors, beaucoup dans celui de Nora Roberts, et quelques lignes seulement, mais remarquables, du moins pour moi qui suis attentive à la présence des animaux, dans le roman de Modiano. J'imagine de quelle bonne compagnie doivent être ces chiens pour peu qu'on leur soit soi-même de bonne compagnie. Je veux dire, dans la mesure où il y a respect mutuel. Un cadeau du ciel le labrador, j'en suis convaincue ! Sam enfant à Toulouse, courait après les chiens à la prairie des filtres et leur tirait la queue. Je m'imagine à cette époque,  avoir eu suffisamment d'argent pour offrir assez d'espace à trois Labradors, compagnons de Sam et de nous, ses parents. Notre destin eût été tout autre grâce à eux, s'ils avaient été là. Je vois ces chiens comme des guides infaillibles, des envoyés du ciel, jappant joyeusement autour de nous.

Les animaux ont évolué depuis les dinosaures. Certains ont beaucoup d'esprit et une générosité du cœur qui confine à quelque chose qui a à voir avec le ciel je pense.

Je me propose maintenant, et à vous si le cœur vous en dit, la lecture d'un auteur que je ne connais pas du tout. Premier sur la liste que "Livre audio" m'a envoyée. Les premières lignes m'ont bien plu.

Ici :

"Il y a des moments dans la vie où une heureuse réunion de circonstances semble fixer sur nous le bonheur. Le calme des passions, l’absence d’inquiétude nous prédisposent à jouir ; et, si au contentement d’esprit vient s’unir une situation matériellement douce, embellie par d’agréables sensations, les heures coulent alors délicieusement, et le sentiment de l’existence se pare de ses plus riantes couleurs.
C’est précisément le cas où se trouvaient les trois personnages que j’avais sous les yeux. Rien au monde dans leur physionomie qui trahît le moindre souci, le plus petit trouble, le plus faible remords ; au contraire, on devinait, au léger rengorgement de leur cou, ce légitime orgueil qui procède du contentement d’esprit : la gravité de leur démarche annonçait le calme de leur cœur, la moralité de leurs pensées ; et, dans ce moment même où, cédant aux molles influences d’un doux soleil, ils venaient de s’endormir, encore semblait-il que de leur sommeil s’exhalât un suave parfum d’innocence et de paix.
Pour moi (l’homme est sujet aux mauvaises pensées), depuis un moment je maniais une pierre. À la fin, fortement sollicité par un malin désir, je la lançai dans la mare tout à côté… Aussitôt les trois têtes sortirent en sursaut de dessous l’aile.



C’étaient trois canards, j’oubliais de le dire. Ils faisaient là leur sieste, tandis qu’assis au bord de la flaque je songeais, presque aussi heureux que mes paisibles compagnons.
Aux champs, l’heure de midi est celle du silence, du repos, de la rêverie. Pendant que le soleil darde à plomb ses rayons sur la plaine, hommes et animaux suspendent leur labeur ; le vent se tait, l’herbe se penche ; les insectes seuls, animés par la chaleur, bourdonnent à l’envi dans les airs, formant une lointaine musique qui semble augmenter le silence même.
À quoi je songeais ? à toutes sortes de choses, petites, grandes, indifférentes ou charmantes à mon cœur. J’écoutais le bruissement des grillons ; ou bien, étendu sur le dos, je regardais au firmament les métamorphoses d’un nuage ; d’autres fois, me couchant contre terre, je considérais, sur le pied d’un saule creux, une mousse humide, toute parsemée d’imperceptibles fleurs ; je découvrais bientôt dans ce petit monde, des montagnes, des vallées, d’ombreux sentiers, fréquentés par quelque insecte d’or, par une fourmi diligente. À tous ces objets s’attachait dans mon esprit une idée dé mystère et de puissance qui m’élevait insensiblement de la terre au ciel, et alors, la présence du Créateur se faisant fortement sentir, mon cœur se nourrissait de grandes pensées.
Quelquefois, les yeux fixés sur les montagnes, je songeais à ce qui est derrière, au lointain pays, aux côtes sablonneuses, aux vastes mers ; et si, au milieu de ma course, je venais à heurter quelque autre idée, je la suivais où elle voulait me conduire, si bien que du bout de l’Océan je rebroussais subitement jusque sur le pré voisin, ou sur la manche de mon habit."

Ici : https://fr.wikisource.org/wiki/Le_Presbyt%C3%A8re

Le festival de Béthune

Ce week-end la ville de Béthune est très animée avec son festival rock'n roll que vont peut-être bouder ceux parmi les rockers qui se font une idée de cette musique ne collant pas avec l'ambiance qu'elle  génère dans cette ville. En effet, si les looks sont évidemment très différents de ceux qu'arboraient les hippies, l'ambiance est aussi pacifiste que celle de Woodstock, d'aucuns disent même "bon enfant", malgré la présence des bikers tout de cuir vêtu, sûrement neutralisée en terme d'adrénaline par celle de jeunes et moins jeunes femmes à la joliesse impressionnante,  que les coiffures et vêtements d'époque  mettent d'autant plus en valeur. Il se dégage de tout cela une insouciance, une légèreté dont a besoin je pense la jeunesse qui vit ordinairement dans une époque difficile. La foule des festivaliers respire la joie de vivre et c'est revigorant de voir cela.  Cette année un groupe venu de Tokyo a joué vers 21 heures, je l'ai loupé parce que je lisais un Modiano, mon premier livre de Modiano, qui me captivait. Je voulais voir la dernière pièce du puzzle, savoir comment se terminait l'histoire. Ensuite nous nous sommes hâtés vers la place du beffroi où  devait jouer le groupe japonais, mais celui-ci ayant commencé en avance, il a aussi terminé en avance, et quand nous sommes arrivés, cela faisait  à peine cinq minutes que leur prestation était terminée.

Voilà pour le festival, qui continue aujourd'hui.

Au parc public des bouquinistes s'étaient installés. J'ai pu me procurer pour 15 euros (au lieu de 36), un livre encore tout neuf, préfacé par Stéphane Saint André  récemment encore maire de Béthune, les textes sont de Jeanne Roques, le gros bouquin s'intitule Béthune - l'eau, l'air, la terre, le feu

Première partie : Le visage du Béthunois : Mythes et symboles, Les charitables, L'âge d'or de la Béthune espagnole, Une culture populaire, La mémoire des quartiers, Les cahiers du musée, Les traces de la mémoire, Horizons...

Est ensuite abordée la géographie de Béthune en deuxième partie intitulée Béthune, une histoire d'eau : Béthune sortie des marais, Les métiers de l'eau, La cité aux cinq rivages, La gare d'eau, L'importance de l'eau dans le passé militaire de la ville, Le folklore de l'eau, Tous pour un... Horizons

J'ai commencé ma lecture en diagonale avec un certain bonheur, où j'ai lu que la mer du Nord s'était avancée jusque Béthune, il y a peu de siècles de cela au regard du temps mesuré par un archéologue... c'est cette information qui m'a fait acheter le livre qui promet d'être captivant.

samedi 29 août 2015

Photo du Daily Ray du jour, de Dave Toussaint

 
 
 
 


La première  photo évoqua un état d'esprit de Van Gogh à quelqu'un du site : "There is peace even in the storm."

N'éprouvons-nous pas la même chose souvent face à ce genre de gros ciel, la paix. Sans doute parce que la nature attend l'eau, elle a soif et va bientôt être soulagée.

Sujets brulants encore : la corrida qui veut se ré-installer dans le sud de la France :
http://corridabasta.hautetfort.com/archive/2015/08/27/le-crac-entend-stopper-david-rachline-dans-sa-volonte-de-ret-5676167.html

Et Sans Voix infos : http://sans-voixinfos.hautetfort.com/archive/2015/08/27/une-petition-adressee-au-prefet-du-lot-et-garonne-pour-retir-5676201.html

vendredi 28 août 2015

Suite de l'extrait du chapitre sur la grotte du livre intitulé Histoire d'un ruisseau, d'Élysée Reclus

Toutefois la grotte se ramifie à l'infini dans les profondeurs de la montagne. À droite, à gauche, s'ouvrent comme des gueules de monstres les noires avenues des galeries latérales. Tandis que dans le libre vallon, le ruisseau, coulant sans cesse à la lumière, a successivement démoli et déblayé les couches de pierres qui remplissaient autrefois l'énorme espace laissé vide entre les deux arêtes parallèles des monts, l'eau des cavernes qui s'attaquait à des roches dures mais en se servant de l'acide carbonique pour les dissoudre et les forer peu à peu, s'est creusé çà et là des galeries, des bassins, des tunnels, sans faire crouler les assises de l'immense édifice. Sur des centaines de mètres en hauteur et des lieues de longueur, la masse des rochers est percée dans tous les sens par d'anciens lits que le ruisseau s'est frayés, puis qu'il a délaissés après avoir trouvé quelque nouvelle issue : les salles sont superposées aux défilés et les défilés aux salles ; des cheminées, évidées dans le roc par d'antiques cascades, s'ouvrent au plafond des voûtes ; on s'arrête avec horreur au bord de ces puits sinistres où les pierres qui s'engouffrent ne laissent entendre le bruit de leur chute qu'après des seconds et des secondes d'attente. Malheur à celui qui s'égarerait dans le labyrinthe infini des grottes parallèles et ramifiées, ascendantes et descendantes : il ne lui resterait plus qu'à s'asseoir sur un banc de stalagmites, à regarder sa torche qui s'éteint et à s'éteindre doucement lui-même, s'il a la force de mourir sans désespoir.

Et pourtant ces cavernes sombres, où même  en compagnie d'un guide et sous les reflets lointains du jour  nous avons la poitrine serrée par une sorte de terreur, c'étaient les retraites de nos ancêtres. Dans notre révérence du passé, nous nous rendons en pèlerinage aux ruines des villes mortes et nous contemplons avec émotion d'uniformes tas de pierres, car nous savons que sous ces débris gisent les ossements d'hommes qui ont travaillé comme nous et souffert pour nous, amassant péniblement dans la misère et dans les combats ce précieux héritage d'expériences qui est l'histoire. Mais si la reconnaissance envers les générations des anciens jours n'est pas un vain sentiment, avec combien plus de respect encore nous faut-il parcourir ces cavernes où vivaient nos premiers aïeux, les barbares initiateurs de toute civilisation ! En cherchant bien dans la grotte, en fouillant les dépôts calcaires, nous pouvons retrouver les cendres et les charbons de l'antique foyer où se groupait la famille naissante ; à côté sont des os rongés, débris des festins qui ont eu lieu à des dizaines ou à des centaines de milliers d'années ; puis, dans un coin, gisent les squelettes des festoyants eux-mêmes entourés de leurs armes de pierre, haches, massues et javelots. Sans doute, parmi ces restes humains mêlés à ceux des rhinocéros, des hyènes et des ours, aucun n'enfermait le cerveau d'un Eschyle ou d'un Hipparque ; mais Hipparque ni Eschyle n'eussent existé si les premiers troglodytes, divinisés par les Grecs sous les traits d'Hercule, n'avaient d'abord conquis le feu sur le tonnerre ou sur le volcan, s'ils n'avaient taillé des armes pour nettoyer la terre de ses monstres, et s'ils n'avaient ainsi, par une immense bataille qui dura des siècles et des siècles, préparé pour leurs descendants les heures de répit pendant lesquelles s'élabore la pensée.

Rude était le labeur de ces ancêtres ; pleine de terreur était leur vie ; sortis de la grotte pour aller chercher du gibier, ils rampaient à travers les herbes et les racines afin de surprendre leur proie, ils se battaient corps à corps avec les bêtes féroces ; parfois aussi, ils avaient à lutter contre d'autres hommes, forts et agiles comme eux ; la nuit, craignant la surprise, ils veillaient à l'entrée des cavernes pour lancer le cri d'alarme à l'apparition de l'ennemi et donner le temps à leurs familles de s'enfuir dans le dédale des galeries supérieures

Élysée Reclus

Où l'on voit que la géographie rejoint l'histoire. Leur panse à remplir fait se confronter des hommes à d'autres individus ayant à remplir la leur, les dents s'adaptent et sont longues ; trop de dangers encourus pour s'occuper d'élaborer une pensée, en effet. La survie parasite tout pendant longtemps, à savoir si pour beaucoup d'humains d'aujourd'hui  ce problème ne les parasite pas encore. Mais la donne a changé, ce sont les plus forts, d'un certain point de vue, qui mettent la pression sur les plus faibles, se substituant, toujours d'un certains point de vue, aux monstres que combattaient les troglodytes. N'est-ce pas ce problème de domination à tout crin des uns sur les autres qui engendre encore nombre de paniques existentielles chez des parents par exemple (je viens de lire un thriller), qui la transmettent à leurs enfants ? d'où cet éternel malentendu dans des  sociétés encore fortement "criminogènes" si j'ose dire, les forts se croyant dans leur bon droit et les faibles, rendus fous parce que par trop humiliés par cette domination qui s'exerce sur eux,  les voyant comme des monstres et voulant de ce fait les combattre de façon parfois devenue dingue. Cette observation de ma part  pourrait se muer en une théorie des sources du crimes, parmi tant d'autres.

Le livre lu

 le roman Si je te retrouvais est lu intégralement. J'ai respecté le déroulement du livre, pas de coup d'œil sur les dernières pages. Le thriller n'est pas le  genre que je préfère car il y a peut-être un peu de manichéisme là-dedans, même s'il faut admettre l'existence bien réelle de tueurs sanguinaires. La fiction étant  le reflet de ce qui existe en ce monde.   Perplexité face au sadisme des tueurs, à leur violence. À quoi imputer un tel délabrement mental chez ces êtres qui ont toutes les apparences de la normalité ? Certes les mères de ces sadiques y sont pour quelque chose  dans ce roman mais on ne peut pas ne pas se poser de  question quant aux valeurs tronquées que ces femmes ont en tête,  qui les feraient agir de façon si calamiteuse envers leur progéniture. Elles-mêmes aliénées du système avant d'aliéner en l'occurrence leur fils, cela est clair.  Le tueur est comparé à un chien méchant qui a pris le goût de mordre, mordre étant bien sûr l'euphémisme qui désigne le crime. Dominer, voilà la chose qui obsède les deux criminels dont il est question dans ce roman. Se sentir exister en fait,  en écrabouillant l'être pris en otage et finalement exterminé comme un insecte nuisible... il y a  un grand manque d'imagination chez les bourreaux qui n'écoutent finalement que leur frustration, faute de ressource pour la transcender. L'amour de la liberté est un talisman imparable.... mais les aliénés se complaisent dans leur aliénation, c'est tout le problème.

jeudi 27 août 2015

Nora Roberts

Mon compagnon et moi sommes allés à la bibliothèque Élie Wiesel de Béthune l'autre jour. Je n'ai pas pensé à chercher du Jules Renard et c'est étrange de ma part, étant donné que ça aurait collé au thème survenu  sur mon blog au fil de mes visites au site France Culture, qui m'envoie par mail différents podcasts (je suis abonnée). Le thème dont il s'agit étant celui de la rousseur par le biais  du renard. A bien été montré  comment l'appréhendaient les gens du Moyen Age. Jules Renard dont j'ai pu constater l'esprit poétique et humoristique à l'occasion de textes de lui entendus à la radio, n'est néanmoins pas venu se rappeler à mon bon souvenir lors de cette visite à la bibliothèque. J'ai abordé un autre thème sur Découvertes : celui des chiens. Un pitbull s'étant invitée chez moi, je ne l'avais pas apprécié, pas plus que la réaction que j'avais eu à son égard. J'aurais pu me montrer mieux disposée à son encontre, pour le coup, je ne me suis pas aimée sur cette affaire. Je ne suis pas sûre d'être mieux s'il déboulait à nouveau en trombe dans la maison, où il n'a rien cassé : c'est moi qui,  sous la surprise ai bondi comme si je m'étais trouvée sur un canapé électrifié, cassant  une assiette et amochant un peu plus un plateau déjà fendillé. C'est en situation que l'on voit le mieux où on en est croyez-vous ?  Ce n'est pas aussi simple cependant. Où l'on voit le mieux ce qu'il reste à travailler en soi, plutôt.

Revenons à la bibliothèque. Je ne pensais pas non plus au thème du chien et donc n'allais pas vers des documentaires sur les canins. Je vaquais. Le livre qui est sorti du lot ce n'est pas moi qui l'ai pris mais mon compagnon. Il n'a finalement pas eu le temps de le lire, étant préoccupé par son propre manuscrit, et c'est dans mes mains qu'il finit par atterrir. Le live est donc  "venu à moi" indirectement. Il s'intitule Si je te retrouvais, son auteur est Nora Roberts. Juste après l'émotion procurée par le pitbull, il tombait bien car je n'allias pas tarder à découvrir qu'on y parle beaucoup des chiens.  Ce livre est comme on dit un thriller. Je ne suis pas du tout amateure de ce genre, Patrick, si. Il m'ouvre à certains univers où de moi-même je ne serais pas allée.

Le bouquin commence d'une façon plan-plan. Bonheur parfait d'un couple ravi d'avoir un petit garçon adorable et qui du coup décide de faire l'amour pour en concevoir un deuxième, ce, par un petit matin de fin d'hiver alors qu'ils sont en vacances sur une île à la nature riche, pleine de forêts. Nora Roberts a l'esprit pragmatique de la femme très organisée et ne lui font pas peur des détails domestiques qui effectivement font partie de la vie quotidienne mais que les hommes auraient curieusement tendance à éluder en général (sauf le grand bonhomme Onfray qui dans un autre contexte a parlé de son aspirateur robotisé). Ces détails domestiques dans le roman contribuent à créer un univers terre à terre où le lecteur se projette très vite. Mais le bonheur parfait ne se racontant pas, j'ai néanmoins été tentée de laisser tomber le livre. D'un coup, le fils adorable disparaît... là ça s'inverse, ça devient trop flippant à mon goût. Re tentation de laisser tomber. Mais arrive Fiona, une maître chien qui retrouve dare-dare le petit grâce à un adorable et noble labrador. Tiens, une maître chien ! La curiosité s'est installée, j'accroche.

Me voici à la moitié du livre. J'aime. Il apprend un tas de choses sur le dressage des chiens pour le sauvetage des humains, sur les relations entre femmes aux Etats-Unis, qui parlent des hommes sans pudibonderie, de manière extrêmement terre à terre. La façon qu'a une amie de Mai de faire un bref portrait de cette dernière : vétérinaire de petite taille, fluette, à la coiffure sophistiquée encadrant un minois d'allure asiatique, mais aux grosses paluches utiles m'a donné une certaine pêche. Les personnages sont attachants. On cogite sur le crime par ailleurs car un psychopathe rôde dans les parages. D'après Nora Roberts, on voit que pour elle, en tout cas dans ce livre-là, c'est plutôt la mère qui fabrique le psychopathe. Dans la vie ou dans le réel ce cas de figure doit sûrement être plausible en effet, au vu de certains faits divers aussi, ce n'est pas improbable. D'abord elle dit qu'il s'agit d'une mère qui a trop effrayé son fils (qui est devenu tueur en série), ensuite elle bifurque, c'est une mère qui a abandonné un fils d'un seul coup.... pour ainsi dire, compte tenu que celui-ci savait qu'il la dérangeait puisqu'elle ne cessait de récriminer,  affirmant que la mise au monde de l'infortuné  après un mariage malheureux était la raison, selon elle, pour laquelle elle avait abandonné  une carrière d'athlète qui promettait d'être glorieuse. Cruelle bonne femme qui fera de son fils une personne ayant un fort besoin de pouvoir. Pouvoir qu'il ne peut se procurer qu'en se vengeant des femmes a l'allure athlétique comme sa mère, les réduisant à l'impuissance avant de les tuer.

Curieusement ce qui me retient au livre c'est surtout la connaissance que Nora Roberts a des chiens. Ils sont extraordinaires ces chiens éduqués comme il faut... des sortes de nobles créatures supra humaines qui me font craquer. Pour un peu, à la fin du livre, je crois que je serai en mesure d'en imposer au pitbull sans la tentation de lui fiche un coup sur la tête. Merci Nora Roberts pour cette connaissance que vous partagez avec grand talent et la sensibilité qui affleure à tout moment dans votre livre.

Extrait de Wikipédia à  son sujet :

"Au Baccalauréat 2008, un extrait d'un roman de Nora Roberts a été choisi dans l'épreuve de langue vivante 2 (anglais) des séries S et L[1]. Il s'agit d'Aux sources du crime, le 21e tome de la série Lieutenant Eve Dallas.
Aux États-Unis, elle est en deuxième position dans le classement des célébrités les plus généreuses, avec 3,36 millions d'euros versés en 2009[2]."

mercredi 26 août 2015

mardi 25 août 2015

À la fois humble et très érudit

Il s'agit de Michel Onfray. Il mémorise beaucoup et réfléchit abondamment sur les connaissances accumulées. Il digère bien ses connaissances en somme puisqu'on ne trouve pas de pédantisme chez lui, encore moins de snobisme. Il évolue, peut changer de point de vue après mûre réflexion, reconnaître une erreur, réfléchir encore. Je l'apprécie beaucoup pour cela. Il évoque sa compagne avec beaucoup de sensibilité aussi. L'interview est très brève mais déjà donne à cogiter. C'est ici :

http://www.dailymotion.com/video/x2ymt57_michel-onfray-questionnaire-de-proust_news

lundi 24 août 2015

Michel Pastoureau raconte le Renard

Il parle de la symbolique du renard, Michel Pastoureau. Renard étant à l'origine un prénom, et goupil le  nom commun pour désigner l'animal. Comment une certaine inversion s'est-elle produite pour le mot "goupil", qui devient le prénom ou même un nom de famille et renard un nom commun ?

D'autre part, pourquoi les aristo-chats chassent-ils le renard en Angleterre, et aussi  à l'occasion, dans le Nord de la France ? D'où qu'à Londres, dans le métro, on voit couramment des renards se balader.

Le renard serait vecteur de rage, sa salive et son urine déposées sur les baies pourraient rendre malades d'autres animaux dont les hommes aussi.

C'est pas de chance  ! Le renard manquant de bol, se verrait contraint de compenser par la ruse pour manger.   Les images le font plus gros qu'il n'est en réalité,  en vrai, il serait d'un modeste gabarit  : celui du chat. Sa queue a du panache, ses yeux brillants en amande lui donnent l'air rusé et, cerise sur le gâteau : il est roux. Moralement il ne marcherait pas droit, il est ainsi perçu en raison de son caractère rusé,  l'exagération qui en découle va jusqu'à le décrire vicieux. Projections que les humains font sur lui en raison déjà de leur façon d'appréhender son physique car les attributs : rousseur, yeux en amande qui brillent un peu trop sont ceux qu'on prête au diable au moyen-âge.

Michel Pastoureau vous en dira beaucoup plus en une vingtaine de minutes, comptez plutôt une petite demi-heure d'instructive histoire du renard, c'est ici :

http://www.franceculture.fr/emission-les-animaux-ont-aussi-leur-histoire-le-roman-du-renard-2015-08-23

dimanche 23 août 2015

Suite du post précédent

Hier soir un pitbull  pourchassant la chatte Nono s'est introduit chez moi puis ne voulait plus en sortir, je l'ai raconté dans le post précédent. Il m'était tellement antipathique à gronder comme il l'a fait dès que j'ai tenté une approche que lui balancer un coup de raclo sur la tête m'a traversé l'esprit, je l'avoue. En fait la maison est pour moi un lieu sacré où méditer tranquillement, protégée du monde extérieur, et d'un coup  ce monde extérieur venait à moi avec une gueule de pitbull. Le cafard que ça a engendré a perduré la nuit. J'ai fait un cauchemar dont  je  livre une partie ici : mon compagnon me lisait des pages de son nouveau manuscrit et je trouvais à chier  le texte qu'il me donnait à entendre d'une voix de haut-parleur. Dans la réalité ce qu'il écrit  a de quoi faire positivement réfléchir à mon avis.  Le pitbull me fait broyer du noir en somme jusqu'à me filer un coup de blues qui se prolonge ce matin, où méditant sur ce mauvais rêve j'en tire la conclusion que ce monde-ci semble fait exclusivement pour les pitbulls, c'est-à-dire les gens hyper violents, agressifs, forts en gueule. L'exemple de Bardot, Jean Paul, saint Vaast, les bouddhistes qui maîtrisent les tigres, ne me servent plus à rien... j'ai pris les pitbulls en grippe,  me sens inapte à vivre dans leur monde et à l'idée d'y élever un enfant qui s'y ferait bouffer de toute façon, je suis contente de ne pas en avoir eu plus d'un. Je me sens une inadaptée de ce monde. Cela dit en passant j'essentialise cette pauvre bête dirait Michel Onfray. Et il aurait raison, à quand la corrida pour les pitbulls tant que j'y suis ? Disons que ça va passer, rassurez-vous amis indéfectibles des animaux. Pout passe de toute façon.

samedi 22 août 2015

Nono a eu chaud

Que regardais-je à la télé au moment où j'entendis quelque chose comme un mugissement et sentis une sorte de mouvement de tornade, une énergie galopante, faire le tour de la salle où je me trouvais, assise sur le canapé. La porte était ouverte sur le patio, le bouleversement était venu de là.  Mon soubresaut de surprise précipita vers le plafond l'assiette vide qui avait contenu mon souper ainsi que le plateau,  le tout encore posé sur moi l'instant d'avant. Je vis une forme noire s'éclipser précipitamment vers le dehors, j'eus le temps de reconnaître Nono qui n'avait jamais couru aussi bruyamment de toutes ses pattes invisibles à l'œil nu tant elles moulinaient ;  l'énergie aux plus étranges vibrations encore que j'avais sentie fondre dans la pièce, émanait d'un individu que je découvris après, et qui lui, renonçant à poursuivre ma  toute gracieuse chatte Nono se dirigea vers la porte d'entrée. C'était un pitt bull mais je ne le savais pas encore. Je n'ai vu qu'un chien massif, que je trouvai laid et qui se mit à gronder. Il ne voulait pas dégager de la maison côté jardin, il restait là, à fouiner dans la pièce. Aucune sympathie pour lui. Brigitte Bardot l'aurait probablement amadoué grâce à son empathie naturelle pour les chiens, de mon côté éprouvant de la répulsion pour celui-là,  je risquais plutôt de me faire mordre et doublement mordre du fait que le rejet était violent. Le chien m'aurait fait payer ma façon de le voir  à ce point laid si je ne m'étais pas précipitée dans les escaliers appelant mon ami à la rescousse. Brigitte Bardot et les chiens, qu'elle voit tous beaux je pense, opère le miracle de l'amour,  un peu comme Saint Vaast   et les ours. Les bêtes s'amadouaient face à l'empathie qu'il leur manifestait selon la légende. Mais moi, à défaut d'être capable de produire ça, je sentais monter en moi la colère du dépit impuissant que ce rejet induisait, je vivais cette intrusion comme quelque chose d'intolérable. Je me démerdais si mal en cette situation que mon cœur battait trop fort, le chien ne partant toujours pas. Finalement sa propriétaire,  qui était dans le patio d'à côté est venue rechercher l'animal. On dit tel maître tel chien  mais cela ne s'appliquait pas à elle, que je trouvai plutôt douce d'attitude à l'inverse du clébard. Je lui fis part du grondement qu'il avait émis quand j'avais voulu l'approcher, en fait il s'agissait d'un ronflement m'a-t-elle déclaré. C'est un chien qui en plein furetage, ronflerait. Passons. Elle a emmené le chien mais j'ai mis un peu de temps à me remettre de mon ressentiment à l'encontre de la ronflarde. J'ai encore beaucoup de progrès à faire pour acquérir la zen attitude d'un saint Vaast ou tout autre bonze ! Oui, tu l'as dit Bou...ddha chéri, que de chemin encore à parcourir !

Et pour me faire pardonner ma nullité crasse à l'encontre de cette pauvre pitt bulla,  car c'est une fille   m'a encore dit sa maîtresse,  je  relaye l'information de Jean Paul, qui je l'espère me pardonnera lui aussi cette défaillance à l'encontre d'une pauvre bête.  Je me ressaisis aussi grâce à toi, ami Jean Paul,  fervent ami des animaux à l'instar des personnes citées plus haut. C'est ici : http://corridabasta.hautetfort.com/archive/2015/08/22/nous-y-voila-5673544.html

Histoire d'un ruisseau d'Élysée Reclus - extrait


LA GROTTE


Au-dessous d'un promontoire à la base escarpée, à la cime arrondie et revêtue de grands arbres, le torrent de la montagne vient se heurter contre un autre ruisseau, presque aussi abondant et lancé comme lui sur une pente très inclinée. Les eaux de l'affluent, qui se mêlent à celles du courant principal en larges tourbillons bordés d'écume, sont d'une pureté cristalline ; aucune molécule d'argile n'en trouble la transparence, et sur le fond de roc nu, ne glisse pas même un grain de sable. C'est que le flot n'a pas encore eu le temps de se salir en démolissant ses berges et en se mêlant aux boues qui suintent du sol ; il vient de jaillir du sein même de la colline et, tel qu'il coulait dans son lit ténébreux de rochers, tel il bondit maintenant sous la lumière joyeuse.

La grotte d'où jaillit le ruisseau n'est pas éloignée du confluent : à peine a-t-on fait quelques pas et déjà l'on voit, à travers le branchage entrecroisé, la porte énorme et noire qui donne accès dans le temple souterrain. Le seuil en est recouvert par l'eau qui s'épanche en rapides sur les blocs entassés ; mais en sautant de pierre en pierre, on peut entrer dans la caverne et gagner à côté du courant une étroite et glissante corniche où l'on se hasarde, non sans danger.

Quelques pas ont suffi, et l'on est déjà transporté dans un autre monde. On se sent tout à coup saisi par le froid et par un froid humide ; l'air stagnant, où les rayons bien-aimés du soleil ne pénètrent jamais, a je ne sais quoi d'aigre, comme s'il ne devait pas être aspiré par des poumons humains ; la voix de l'eau se  répercute en longs échos dans les cavités sonores, et l'on croirait entendre les roches elles-mêmes pousser des clameurs, les unes retentissant au loin, les autres sourdes et glissant comme des soupirs dans les galeries. Tous les objets prennent des proportions fantastiques : le moindre trou que l'on voit s'ouvrir dans la pierre semble un abîme, le pendentif qui s'abaisse de la voûte a l'apparence d'une montagne renversée, les concrétions calcaires entrevues çà et là prennent l'aspect de monstres énormes ; une chauve-souris qui s'envole nous donne un frisson d'horreur. Ce n'est point là le palais fantastique et splendide que nous décrit le poète des Mille et Une Nuits ; c'est au contraire un antre sombre et sinistre, un lieu terrible. Nous le sentirons surtout, si pour jouir en artiste de la sensation d'effroi qui saisit même l'homme brave à son entrée dans les cavernes, nous osons y pénétrer sans guide et sans compagnons : privés de l'émulation que donne la société d'amis, de l'amour-propre qui force à prendre une attitude audacieuse, de l'enivrement factice que produisent les exclamations, les échos des voix, la lueur des torches nombreuses, nous n'osons plus marcher qu'avec le saint effroi du Grec entrant dans les enfers. De temps en temps nous jetons les regards en arrière pour revoir la douce lumière du jour. Comme en un cadre, le paysage vaporeux et souriant de lumière apparaît entre les sombres parois, frangées à l'entrée de lierre et de vigne vierge.

Mais le faisceau lumineux diminue graduellement à mesure que nous avançons : soudain, une saillie de rocher nous le cache et seulement quelques lueurs blafardes s'égarent encore sur les piliers et les murs de la caverne ; bientôt même, nous entrons dans le noir sans fond des ténèbres et pour nous guider nous n'avons plus que la lueur incertaine et capricieuse des torches. Le voyage est pénible et long à cause de l'horreur de l'inconnu qui remplit les gouffres et les galeries. Ça et là on ne peut avancer qu'avec la plus grande peine : il faut entrer dans le lit du ruisseau et se tenir en équilibre sur les pierres gluantes, plus loin, la voûte s'abaisse par une courbe lointaine et ne laisse plus qu'un étroit passage dans lequel il faut se glisser en rampant ; on en sort souillé de boue, et l'on vient se heurter sur des rochers aux étroites corniches que l'on escalade en tremblant.

Les salles aux voûtes immenses succèdent aux défilés, et les défilés aux salles ; des amas de blocs tombés du plafond se dressent en monticules au milieu de l'eau. Le ruisselet, toujours divers et changeant, bondit ici sur les roches ; ailleurs, il s'étend en une lagune tranquille, que trouble seulement la chute des gouttelettes tombées des fissures de la voûte. Plus haut il est caché sous une assise de pierre, on en n'entend plus même le bruit ; mais à un détour soudain, il se montre de nouveau, sautillant et rapide, jusqu'à ce qu'enfin, on arrive devant une ouverture étroite d'où l'eau s'échappe en cascade comme de la bouche d'un canon. C'est là que s'arrête forcément note voyage le long du ruisseau.

Toutefois, la grotte se ramifie à l'infini dans les profondeurs de la montagne. À droite, à gauche, s'ouvrent comme des gueules de monstres les noires avenues des galeries latérales.

Élysée Reclus

je mettrai la suite de l'extrait demain.

Troglodyte, ça vous dit  ?

vendredi 21 août 2015

Le Tableau de la Méduse commenté en trois minutes

Ici : http://www.franceculture.fr/emission-la-visite-au-louvre-le-radeau-de-la-meduse-de-theodore-gericault-2015-08-21#xtor=EPR-32280591

La dame aux sept enfants

Ce matin mon compagnon m'a donné des nouvelles de la dame aux sept enfants, dont l'un s'est enfui du lieu où on l'avait placé d'autorité pour rejoindre sa mère qui l'a caché par respect pour son choix. La police a recherché l'enfant durant quelques jours avant de le retrouver.

La presse locale m'avait dit mon compagnon a utilisé cette phrase, à charge pour la mère : "trop proche de ses enfants", seul élément vaseux mais à charge tout de même tant l'insinuation est pernicieuse à mon sens, qu'a trouvé une singulière justice pour accaparer quatre enfants sur les sept. Bonjour la presse et la justice locales !

Mon ami m'a informée que le courrier des lecteurs, moutonnier en diable,  plombait à donf la maman. "Elle faisait la fête" y a-t-on commenté. Un catholique bon teint a aussi écrit : " "proche de ses enfants" : j'ai peur de comprendre !"

Ambiance "Cachez ce sein que je ne saurais voir", bref cette jolie personne qu'est la maman des sept convoités par les "renards" du secteur (pardon les renards qui en plus êtes cruellement chassés dans la région), est dans l'angoisse je suppose. Voilà comment je ressens la chose de mon côté. Pour se consoler un peu, une chanson de Brassens ? qui s'intitule je crois me souvenir "mais les braves gens n'aiment pas que, l'on suive une autre route qu'eux". J'irai la chercher sur You Tube tout à l'heure.

Où se trouve la zone libre ? En Angleterre ? Je n'y crois plus. Trop d'appel de la part de la gauche comme de la droite anglaise aux migrants. Ce grand miroir aux alouettes que les politiciens leur dressent est signe pour moi que l'Angleterre est dans le tragique.

Zone libre sous la Loire alors ? Trop de gens du sud n'aiment pas les gentiment surnommés chtis à mon humble avis.

Alors ? Rester et combattre avec les moyens du bord, mais surtout pas se suicider madame, si vous m'entendez.

La chanson de Brassens : https://www.youtube.com/watch?v=ybKvv4BQJ9Q

Claro présente son livre dans les Bonnes feuilles

J'ai aimé écouter ce qui se disait et ce qui se lisait dans cette émission présentée ainsi sur le site France culture (l'émission dure 20 minutes)  :

Aujourd'hui, Claro présente et lit les premières pages de son roman Crash-test, qui paraît aux éditions Actes Sud.

 
En ouverture d'émission, Claro lit l'incipit des Chants de Maldoror, de Lautréamont, un livre qui a accompagné l'écriture de Crash -test.

http://www.franceculture.fr/emission-les-bonnes-feuilles-claro-crash-test-2015-08-20



Musique choisie pour l'émission : https://www.youtube.com/watch?v=CtWjFfYhcAU


Cet auteur tient un blog littéraire :  http://towardgrace.blogspot.fr/

jeudi 20 août 2015

Un nouveau blog pour les Sans Voix

Merci jean Paul, créateur de ce blog.

C'est ici : http://sans-voixinfos.hautetfort.com/

Des bizarreries dans la région Nord de la France depuis quelque temps

Pas assez d'infos pour appréhender ce fait plutôt violent d'une femme du boulonnais dont on a ponctionné quatre enfants sur sept et pourtant je sens des choses terriblement glauques là-dessous. Ce qui est certain est que ces enfants n'ont pas failli mourir en mer ou autre danger aussi grand. Les  kidnappeurs sont étranges puisque ce sont les représentants (souvent moutonniers en France) de l'Etat, dans toute sa splendeur.

Mon compagnon me dit que les infos sont vaseuses. Serait reproché à cette dame d'être trop près de ses enfants (quelle merveille de disponibilité quand on en a sept,  divin chiffre soit dit en passant)
Mais comme ajoute si pertinemment mon ami, ce que l'on sous-entend par là dans la presse locale est moche.  À-t-elle le droit de salir une femme parce qu'elle se trouve en situation précaire ? Seules les bourgeoises ont-elles l'avantage d'être respectées au nom du féminisme ? Féminisme qui ne serait réservé qu'à une élite, les autres femmes pouvant aller se faire voir ailleurs ?

Cette dame à qui on a pris quatre enfants, pour protester, a tenté une grève de la faim. En vain, nous apprend-on. Un des enfants s'est sauvé de là où on l'avait placé pour rejoindre illico sa maman.

Il a exprimé son choix ce garçon en agissant ainsi. En vain à nouveau. La parole de cette femme, celle de son fils semblent ne rien valoir aux yeux de l'Etat français. Et l'on nous apprend encore que la police est maintenant sur le dos de la dame qui aurait pris le parti d'écouter le choix de son enfant.

Glauque  politique régionale au vu de cet événement que je ressens comme hyper violent à l'encontre de cette dame ! Quelle violence en effet ! Il n'y a plus qu'à prier pour que les enfants "ravis" ne  deviennent pas à leur tour hyper violent en guise de réponse.

Pour cette femme, est-elle effective la démocratie ? Laquelle, par essence induit qu'elle est participative. Hier une écologiste disait à la télé que la vraie région à gauche de tradition en France c'était le Nord. Alors que les étudiants Lillois ont un déficit de moins quatre-vingt euros et des poussières dans leur budget en raison des loyers qui leur sont demandés ainsi que du prix des transports  et que les étudiants Toulousains qui ne paient pratiquement rien en transport et ont des loyers raisonnables, ont un surplus de 160 euros, d'après de récentes informations. Je vois donc plutôt la vraie gauche à Toulouse pour ma part, si tant est que cela veuille encore dire quelque chose de nos jours, la gauche.

mercredi 19 août 2015

Surprenant article ! intégralement traduit ce matin par mézigue, de Jeffrey kluger dans le Time, et agrémenté de quelques commentaires (si peu !) de mon cru




 L'article lu dans le Time de cette semaine débute ainsi :

Un espace en forme de cloche peut être passionnant à vivre. Vous avez le peuple sûr et familier au milieu, les gens légèrement excentriques sur les côtés, et puis, plus loin encore, le pays sauvage et surprenant des atypiques.


A bell curve can be a thrilling place to live. You've got the safe and familiar masses in the middle, the faintly eccentric folks off to the sides and then, farther still, the wild and surprising land of the outliers.

Titre de l'article : Autism in not a disorder — it's an opportunity par Jeffrey Kluger


la suite : You think you don't want to go there — and then, once you do, you never want to leave.

Vous pensez que vous ne voulez pas y aller — et puis, une fois que vous le faites, vous ne voulez plus jamais en partir. (NP : le syndrome de Stokolm ?)



That is the deeply affirming message of NeuroTribes, a new book about the mystery — and history of autism, by Steve Silberman.

C'est le très affirmatif message de NeuroTribes, un nouveau livre au sujet du mystère — et de l'histoire de l'autisme, par Silberman.



Mon commentaire  :  s''il n'y a plus dans ce livre ce que je considère   comme de traumatisants amalgames consistant à voir les parents comme des nazis concernant un tel, ou les mamans comme des pieuvres concernant une telle, c'est déjà ça. Trêve de commentaire, la phrase suivante :


Autism, Silberman argues, has had as hard a go as autistics themselves   —  from long before the 1940s, when psychiatrist Leo Kanner and pediatrician Hans Asperger (yes, that Asperger) first named the condition.

L'Autisme, témoigne Silberman, a été autant mis durement en cause (ou : a eu un parcours aussi rude) que les autistes eux-mêmes — bien avant les années 1940, quand le psychiatre Leo Kanner et le pédiatre Hans Asperger - oui, cet Asperger-là) ont les premiers nommé cet état.

Mon commentaire : l'article parle de "condition" sans dire "handicap" ou "maladie" : futé aurais-je pu penser, mais nenni, "condition" en anglais veut aussi dire "état", ou encore "maladie", bien m'en a pris de vérifier.
Ensuite, toujours dans la traduction,  "a go" peut vouloir dire différentes choses selon le contexte. À vous d'interpréter autrement si bon vous semble. Reprise du texte :

There was the 18th century polymath Henry Cavendish, known both for his scientific Genius and for his  strange  and solitary ways. There were the générations of less fortunate autistics, dismissed as "imbéciles" and marked for extermination in Nazi Germany. There are too the well-intentioned but misguided people of the modern era, who believe they can treat — even cure ! —  autism with chelation or homeopathy or a gluten-free diet.

Il y eu au 18ième siècle le puits de science Henry Cavendish, à la fois connu pour son  génie scientifique et son étrangeté  et sa solitude. Il y a eu les générations d'autistes moins chanceux,    rejetés en tant qu'imbéciles  et stigmatisés pour l'envoi en camp d'extermination par l'Allemagne nazie. Il y a aussi les gens bien intentionnés mais dans l'erreur de l'époque moderne, qui croient qu'ils peuvent soigner, et même guérir !  de l'autisme par chélation ou homéopathie ou par une diète sans gluten.


But there are other, better tales of families learning to embrace  the challenges that define autism — because along with those challenges comes a ferocious focus that could produce a musician or a computer whiz or even a Genius like Cavendish. Another new book, Uniquely Human, by Philip Leiberman, makes a similarly optimic case.

Mais il y a les autres, de meilleurs histoires de familles qui apprennent à relever les défis qui caractérisent l'autisme — parce que, parallèlement à ces défis se profile l'enjeu terrible de pouvoir éventuellement produire un musicien, ou un expert en informatique ou même un génie comme Cavendish. Un autre nouveau livre, Uniquement Humain, envisage pareillement des cas de figure optimistes.

Mon commentaire : déjà une personne libre, pouvant devenir autonome. Quel bonheur ! Après, "en faire" des génies ou des gens hyper compétents, pourquoi pas si cela convient aux personnes directement  concernées et pas seulement aux parents, car ne pas étouffer les personnes sous ses propres ambitions à soi,  qui auraient mal tourné, comme pour les enfants dits normaux, c'est primordial. La suite de cet article :



Of course, raising a wunderkind is hardly the reward that awaits every parent of an autistic child.

Bien sûr, élever un enfant prodige est pour tout parent d'un enfant autiste une récompense improbable.

But raising a child who will touch and move and mystify you like no other person in your life, who can see the world through a slightly inclined prism and show you colors beyond the invisible Spectrum — that's not so rare.

Mais élever un enfant qui vous touchera, et vous bougera et vous déconcertera comme aucune autre personne dans votre vie, qui peut voir le monde à travers un prisme légèrement incliné et vous montre des couleurs au-delà de l'invisible spectre — ça, ce n'est pas chose si rare.

Neurodiversity, both books argue, isn't  always easy. But it is often grand.

La neurodiversité (variabilité neurolgique ) n'est pas toujours facile. Mais est souvent grandiose.


Fin de l'article de Jeffrey Kluger

La fin de l'article montre une belle plaidoierie de la part des auteurs des deux livres et de scientifiques d'aujourd'hui en faveur de personnes diagnostiquées "autistes" et encore si souvent maltraitées ou regardées de travers, notamment dans notre pays qui a mauvaise réputation à cet égard. Bravo et merci pour eux !



mardi 18 août 2015

Les arènes vues par un homme engagé

 

 

"...loi de 1905 sur les séparations église-état " 

Que font les prêtres  aux corridas en effet.


Ici : http://corridabasta.hautetfort.com/archive/2015/08/18/beziers-la-cerise-sur-le-gateau-5671828.html

sept minutes chaque émission, à écouter l'analyse de lieux par un géographe

J'ai écouté ce qui concerne les îles, et dessous  j'ai trouvé, les gares : "pour le géographe les gares sont à peu près tout sauf des non lieux."

ici : http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=5062123#

Et une bonne vingtaine de minutes maintenant pour écouter l'érudit de la question animale, l'émission traite de la star, j'ai nommé : le loup. Ici : http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=5051607

light, lumière et légèreté

message du Daily Ray Of Hope ce jour :

 Beauty is not in the face; beauty is a light in the heart.

~ Kahlil Gibran

J'ajouterais, démocratie participative oblige, que celle-ci se reflétant sur le visage, celui-ci devient beau. D'où que la beauté à mon sens peut bel et bien  se lire  sur le visage. Beaucoup d'enfants le savent si je m'en réfère à mes propres souvenirs.

lundi 17 août 2015

Olympe de Gouge

Olympe de Gouge, femme originaire de Montauban, guillotinée sous la Révolution, parce qu'accusée d'être proche des Girondins. D'après ce qu'en disent les personnes qui animèrent l'émission de France Culture à son sujet je l'ai entraperçue comme une sorte de pionnière du concept de démocratie participative, qui tombe sous le sens. Wikipédia la décrirait  plus comme une simple mondaine : "Menant une vie luxueuse et galante de manière assez ostentatoire, elle acquit une réputation de courtisane entretenue par les hommes dans un contexte où la femme libre était assimilée à une prostituée". Si elle appartenait réellement à la haute bourgeoisie, elle mourut quand même pour ses idées. Elle fut parmi les premiers à dénoncer l'esclavage des Noirs comme un scandale. Je ne sais pas si, à l'instar de Victor Hugo, elle parla de la famine chez les enfants des rues, ou du travail des enfants.

Vieilles maisons de France

Il y a de très Vieilles Maisons de France que l'on classe comme des monuments historiques et il y en a à l'air tout aussi vieilles mais  relativement récentes, surtout modestes mais touchantes aussi. J'en ai photographié une de chaque "espèce" : une vraie Vieille Maison, classée comme un monument historique et néanmoins habitée, et l'autre,  relativement récente  mais dont l'abandon provisoire, et l'attente peut-être d'être abattue, lui donnent l'allure d'un petit mausolée. Pour l'heure, les toiles d'araignée  créent des balcons à l'intérieur qui sont pour certaines des  loges sur l'extérieur,  signal éloquent de l'empire arachnéen : "Privé". On a cru bon de l'écrire sur une pancarte, quelle dérision! pour celles qui pensent pouvoir s'éterniser là. Les photos donc de ces deux maisons, vues lors du tour en vélo d'hier en fin d'après-midi, à Beuvry  :



 
 
 
 
L'autre maison ou le "petit mausolée" :
 
 
La passerelle en ciment permet de traverser le fossé. Pas de chat ici, mais des araignées aux fenêtres.
 
 
Je me trouve sur la passerelle, donc je ne suis pas entrée. Respect aux lieux de ce genre, encore sous l'empreinte de ceux qui y vécurent. On laisse  quelque chose de soi quand on quitte des lieux où l'on a longtemps habité. Un medium pourrait peut-être voir une image floue de ceux qui sont "restés" là longtemps (par ici on disait  "Où elle reste ?" pour demander où quelqu'un habite, ça se dit encore souvent), encore vivants ou morts. Je ne suis pas medium, je sens seulement un petit quelque chose qui m'empoigne, que je n'ai pas ressenti en face de la Vieille Maison classée, parce qu'elle n'est pas abandonnée sans doute.
 
 
 
 
  
 
 
 
 
 
 
 

dimanche 16 août 2015

Le tour en vélo à Beuvry en cette fin d'après-midi



 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

les chiffres

Séance de comptabilité tout à l'heure : remplissage de colonnes suivant le relevé banquaire  et  calcul du solde banque. Calcul du montant du déficit (fictif car basé sur un prévisionnel) au niveau de dépenses vie courante. Cela fut propice à la concentration, un peu comme une séance de méditation voire, de relaxation,  car toute concentration qui dure favorise la relaxation. Je pense avoir raté une vocation de comptable.

À bâbord ! À tribord ! ces expressions viennent du néerlandais

Cela se passe si mal sur le plan politique un peu partout dans le monde que l'on prendrait volontiers la mer, mais pas en vue de s'installer particulièrement ailleurs sur un point précis de la planète puisque ça va mal partout pour une majorité de personnes, plutôt pour naviguer à la manière des grands marins. À ce propos, une courte explication des expressions utilisées par les  navigateurs de la marine à voiles,  "À bâbord !" "À tribord !" :

http://stephanedugast.hautetfort.com/archive/2015/08/08/mots-marins-vocabulaire-babord-tribord-5661800.html

samedi 15 août 2015

Sourire non fugitif que celui-ci

 
"I was born in Tibet. My father was a Tibetan resistance guerrilla fighter, which got him into a lot of trouble with the Chinese authorities. Eventually, we ended up in a Tibetan refugee camp in Kathmandu. When I was 10, we immigrated to Queens, New York. 
 
 
Elle est née au Tibet, son père fut un combattant résistant pour la cause du Tibet, ce qui lui valut beaucoup de problèmes avec les autorités chinoises. Ils finirent par se retrouver dans un camp de réfugiés Tibétains à Katmandou. Quand elle avait dix ans, ils ont émigré à Queens, une banlieue de New-York probablement. La photo la montre bien soulagée. En France elle aurait risqué de rencontrer un des nombreux partisans de Sade, tandis que sa destination a l'air de lui avoir bien réussi dites-moi.
 
Plus sur la belle demoiselle ici :  

vendredi 14 août 2015

Après le sourire du petit matin, la grimace fugitive



Toujours sur ma boîte mail, j'ai consulté le site du livre audio auquel je suis abonnée, et ai choisi parmi les lectures proposées, de lire Dorgeville, une nouvelle du marquis de Sade assez singulière car il n'est pas question directement du sexe, même si c'est sous-jacent, il ne revient à la surface qu'à la fin, inceste, carrément, à la clé. De meurtres et d'égoïsme, Sade en parle dans cette nouvelle, ainsi que de la "bonté" de Dorgeville, homme généreux inadapté au monde qui l'entoure et inapte à vivre parmi les hommes, il mourra d'amour pour sa sœur qui ne rêvait que de le supprimer comme elle supprima ses parents, par "amour" pour son amant.

Je suis allée ensuite consulter un site spécialisé sur le bonhomme Sade. Extrait :

"Egoïsme sensoriel : le mal causé n’est pas senti par celui qui le cause 

On objectera que cette égalité n’est que théorique dès lors que les caprices de uns peuvent avoir des effets irréversibles sur la vie et donc les possibilités des autres. Le monde de Sade est divisé entre dominés et dominants et les victimes du moment sont insignifiantes aux yeux des vainqueurs. L’indifférence et le mépris sadiques trouvent leurs fondements dans la dissymétrie de la sensibilité : le mal que ressent la victime n’est pas ressenti comme un  mal par celui qui la martyrise ; il se peut même qu’il en éprouve un vif plaisir. L’égoïsme est inscrit comme destin dans la sensibilité qui nous rend affectables de plaisir et de peine de façon à assurer notre conservation alors qu’elle ne nous fait pas sentir avec autant de force le mal de nos semblables.
« Il ne faut jamais calculer les choses que par la relation qu’elles ont avec notre intérêt ». Page 57 de Justine ou les malheurs de la vertu.
« […] Il n’y a aucune proportion raisonnable entre ce qui nous touche et ce qui touche les autres ; nous sentons l’un physiquement, l’autre n’est qu’une impression morale distante[….] Tout individu rempli de force et de vigueur, doué d’une âme énergiquement organisée saura préférer son plaisir à l’intérêt des autres : car sa jouissance est en lui, elle le flatte ; l’effet du crime ne l’affecte pas, il est hors de lui ; or je demande quel est l’homme raisonnable qui ne préférera pas ce qui le délecte à ce qui lui est étranger. » Page 58 Justine ou les malheurs de la vertu.
Il est dans l’ordre de la nature que chacun se préfère lui-même ( Dans le Traité de la nature humaine, Hume remarquait qu’il n’est pas contraire à l’égoïsme humain de préférer l’anéantissement de l’univers à l’écorchure de son petit doigt !) Puisque chacun est responsable de soi. ( C’est du moins cette conception de la nature qui domine chez Sade ; Konrad Lorenz a montré que dans les comportements animaux les plus sophistiqués il y a place pour le sacrifice individuel

sourire du petit matin

Premier sourire esquissé au petit matin, en trouvant cette image sur Pinterest, d'une poupée qui ne reflète pas du tout les canons de beauté et  n'en est pas moins belle à mes yeux et je pense aux yeux de beaucoup de monde. Mystère d'une  beauté  pulvérisant  les canons :


je viens de lire un éloge de la beauté de la girafe : grand cou, tête fine etc., et effectivement, la girafe correspondrait mieux à ce que l'on attend de la beauté, celle-ci suivant de stricts canons édictés par de grands connaisseurs. Cette poupée n'en est pas moins charmante malgré ses yeux "trop" grands, sa bouche "trop" petite ainsi que le nez et le cou, ses joues "trop" développées... Ses cheveux roux peut-être ? Pas seulement en tout cas. L'ensemble des "défauts" et des "trop" crée l'harmonie, mais c'est surtout ce qui émane de candeur de l'image que renvoie cette poupée qui fait sa beauté. Non ?

jeudi 13 août 2015

Lu ce matin


"Un jour de mai, la grande peste est arrivée à Marseille, par bateau. C'était en 1720. En quelques semaines, elle avait envahi toute la ville et courait déjà dans les campagnes alentours, parcourant parfois 50 km par jour. Le roi de France et le Pape (qui était alors propriétaire d'Avignon et du Comtat Venaissin) décidèrent de contenir la maladie en édifiant un mur, le "Mur de la peste", reliant la Durance au Mont Ventoux. Un long mur de pierres sèches long de 27 kilomètres et haut de deux mètres, gardé par un millier d'hommes en armes.
La fortification, bien entendu, ne servit à rien et la peste continua tranquillement sa progression sans être le moins du monde gênée par l'édifice. Elle tua, en tout, 130 000 personnes et s'arrêta d'elle-même, deux ans plus tard, à la hauteur d'Orange. À Marseille, une personne sur deux en mourut, mais une sur deux en réchappa...
En longeant ce qu'il reste aujourd'hui du "Mur de la peste", j'ai pensé à ces gardes, chargés de surveiller pendant des mois un simple mur édifié en plein maquis que jamais personne ne tenta de franchir. J'ai pensé à ce Roi et ce Pape, incapables de lutter contre l'épidémie mais obligés de faire semblant en érigent un mur inutile. J'ai imaginé ces paysans, réquisitionnés pour bâtir, en plein soleil, des murs de pierre sèche de deux mètres de haut (et peut-être même heureux de le faire)... pour rien.
Cela se passait il y a cinq cents ans, mais sommes-nous aujourd'hui mieux armés pour lutter contre une grande épidémie, qu'elle vienne d'un virus ou d'une super-bactérie résistante. Bien-sûr il n'est plus question d'un mur de pierre sèche mais notre dispositif est comparable : une panoplie de molécules et de machines, surveillées par une armée de gardes en blouse blanche.
Cet été, c'est contre le moustique tigre qu'on élevait un mur (trois virus à lui tout seul), en organisant des campagnes de démoustication, sans doute inutiles. Il y eu aussi la bactérie multi-résistante NDM-1 qui, venue Vietnam, a fait une pause à l'hôpital de Châlons-en-Champagne. On la traite pour le moment en isolant tout les gens qui ont pu être en contact avec elle. Dans un cas comme dans l'autre, c'est le mur de la peste que l'on édifie.
Dans nos épidémies modernes, on s'intéresse toujours aux nombres de morts et à la rapidité de progression de la maladie, mais on ne nous parle jamais de ceux qui en ont réchappé, ni de la raison pour laquelle aucune épidémie n'est parvenue à décimer l'ensemble de la population humaine, loin de là.
Aujourd'hui on nous dit que c'est grâce à la vaccination qu'on est venu à bout des grandes épidémies. Ne serait-ce pas plutôt les grandes épidémies elles-mêmes qui se seraient arrêtées toutes seules ? En tout cas c'est ce qui s'est passé pour la Grande Peste de 1720.
Alors ne craignons pas ces épidémies qui font la Une des journaux cet été pour alimenter un peu les conversations de plage.  Il y a heureusement chez l'homme des défenses insoupçonnées, capables, tout de même, de sauver 50% des Marseillais de la Grande Peste. C'est à elles qu'il faut s'intéresser plutôt que de construire des murs de pierres sèches.
Cette semaine, Michel Dogna s'en prend à ces défenses inutiles contre le soleil que sont les lunettes de soleil et les crèmes solaires. C'est comme pour le "Mur de la peste" : on croit se protéger et c'est pire que de ne rien faire du tout.

PS : Le n° 26 d'Alternative Santé a été mis à jour
Il y a un nouvel article pour les abonnés. Il s'adresse à tous ceux qui ont régulièrement des saignements de nez et qui n'en comprennent pas la cause. On accuse en général la sécheresse de l'air ambiant de provoquer ces saignements, mais on ne parle jamais des spray nasaux et des contraceptifs oraux."

 http://www.alternativesante.fr/soleil/bronzez-idiots-en-deux-lecons

mercredi 12 août 2015

Les litanies de l'amertume

J'ai lu un livre de Jankélévitch dans le temps (oublié le titre), que j'avais beaucoup apprécié ; il n'y faisait pas état du tout de ses sentiments par rapport aux Allemands, qu'il a essentialisés dit Michel Onfray, pour le pire, toute essentialisation pouvant conduire  à prendre tels ou tels comme boucs émissaires et en l'occurrence ici,  des Allemands nés récemment, qui n'ont pas à voir avec la shoah.  Jankélévitch de plus les voit comme des grands blonds aux yeux bleus, qu'ils ne sont pas forcément. Il  y a des physiques très variés chez les Allemands, qui vont du petit au grand, du brun au blond. Mais peut-être le philosophe des litanies de l'amertume faisait-il référence au goût d'Hitler pour certains Allemands effectivement blonds aux yeux bleus.

J'ai trouvé l'analyse de Michel Onfray tout à fait informative et fine. L'érudit professeur de philosophie raisonne bien, à mon sens.

Onfray informe par exemple que la sœur de Nietzsche  a glissé ses propres textes dans l'œuvre  de son frère, lui faisant dire des choses ignobles. J'ai lu quelques textes de ce philosophe et ne suis pas tombée sur ceux de sa sœur car je ne leur ai rien trouvé de nazifiant.

Onfray  informe encore que Giraudoux était vichyste. J'avais admiré le style d'écriture de cet écrivain lors de la lecture d'un de ses livres mais je n'avais pas aimé le contenu parfois, notamment il aimait trop la chasse à mon goût  et sa manière d'aimer les chiens, n'était pas la bonne selon moi. Il voyait en eux je pense une obéissance à toute épreuve et leur en était reconnaissant. Une forme de fidélité qui n'est pas des meilleures, qui aveugle. Et dans le contexte de la shoah, une pensée plus que désolée pour les bergers allemands abrutis qui attaquèrent des enfants sous l'œil ébaubi de crétins nazis. Des témoignages crédibles ont été faits à ce sujet.

J'ai lu des textes de Sartre, Le mur aussi et un autre livre encore de lui, que j'ai trouvés excellents à l'époque. Mais j'apprends que Sartre n'était pas très conscient apparemment de la gravité des événements concernant les Juifs, du moins, à l'époque de la seconde guerre mondiale. Jankélévitch en conçoit légitimement beaucoup d'amertume.

D'où que l'admiration doit avoir ses limites, si génial que soit tel texte à nos yeux il ne faut pas accorder en bloc du crédit à l'auteur.  Quelle que soit l'impression qu'il nous ait faite. Étonnante émission où tant de choses sont enfin dites ! C'est ici :

http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=5048297

les chiens

Ce qui m'aura saisie dans cette vie qui commence à s'allonger est l'humanité que recèle nombre d'animaux domestiques, c'est-à-dire, qui se laissent approcher. Cette nuit j'ai rêvé avoir trouvé un "nid" de quatre chiots, avec leur mère, dans la soupente d'un toit de pigeonnier, tout en haut. Je soulevai  au hasard un "couvercle" et les y trouvais, étroitement, trop étroitement enveloppés ensemble dans une housse de cuir qui semblait conçue à cet effet. J'ai descendu la mère et ses petits afin de leur faire se dégourdir les pattes. J'ai alors vu mes parents...  d'antan, car je ne les vois plus aujourd'hui, accueillir cette famille de canins avec  chaleur. Je me trouvais chez eux et  les    avais donc ramenés dans leur maison. Au moment de les remettre où je les avais découverts, après avoir failli perdre les petits du fait qu'ils gambadaient partout,  m'apparaît l'inanité et la cruauté de  les remiser là-haut dans ce placard du pigeonnier, au risque qu'on les y oublie. Je libère ainsi la famille des canins,  soulagée de l'accueil enjoué que leur renouvelle le couple parental. Ce soulagement  culmine à la joie tant et si bien que cela me réveille : il n'est pas loin de cinq heures du matin. Je décide d'aller à l'ordi faire le ménage de ma boîte mail après consultation des messages, ouvre  le premier site, Pinterest, et tombe sur cette image au premier clic :

   Ce hasard  fait revenir à la surface le rêve qui déjà s'en allait dans les limbes de l'oubli, however, you have no idea what a good trip this dream has been. Ce qui ajoute à mon étonnement est qu'il s'agissait de la même espèce de chiens dans ce rêve. J'ai un réel amour des canins (qui ne mordent pas ceux qui ont de la tendresse pour eux), je l'ai réalisé là.

dimanche 9 août 2015

thèmes du jour : Les demains dans la terre + alliance anticorrida (après l'extrait d'Histoire d'un ruisseau)



Il est question tout d'abord des friches, derniers espaces naturels de France :

http://www.lesdemainsdanslaterre.fr/2015/07/05/les-friches-derniers-espaces-naturels-de-france-en-voie-de-disparition/


Un extrait d'Histoire d'un ruisseau d'Élisée Reclus :

Dans nos pays du Nord, presque tous arrosés avec la plus grande abondance par fontaines, ruisseaux et fleuves, les sources n'ont point concentré sur elles comme les fontaines du Midi la poésie des légendes et l'attention de l'histoire. Barbares qui voyons seulement les avantages du trafic, nous admirons les fleuves surtout en proportion du nombre de sacs ou de tonneaux qu'ils transportent dans l'année, et nous nous soucions médiocrement des cours d'eau secondaires qui les forment et des sources qui les alimentent. Parmi les millions d'hommes qui habitent les bords de chacun de nos grands cours d'eau de l'Europe occidentale, quelques milliers à peine daignent, dans une promenade ou dans un voyage, se détourner de quelques pas pour aller contempler l'une des sources principales du fleuve qui arrose leurs campagnes, met leurs usines en mouvement et porte leurs embarcations. Telle fontaine, admirable par la clarté de ses eaux et par le charme des paysages environnants, est même complètement ignorée par les bourgeois de la ville voisine, qui, fidèles à la vogue, n'en vont pas moins chaque année se saupoudrer sur les grandes routes des cités à la mode. Vivant d'une vie artificielle, ils ont perdu de vue la nature, ils ne savent pas même ouvrir leurs yeux pour contempler l'horizon, ils ne se baissent même pas pour regarder à leurs pieds. Que nous importe ! Ce qui les entoure est-il moins beau parce qu'ils y sont indifférents ?  Parce qu'ils ne les ont jamais remarquées, sont-elles donc moins charmantes, la petite fontaine qui ruisselle au milieu des fleurs et la puissante  source qui s'échappe à bouillons des cavernes du rocher ?

page 29 et 30


Bravo Claire Starozinski ! Elle est la courageuse et belle présidente de l'association Alliance Anticorrida.

samedi 8 août 2015

Les croyances

En philosophie comme en croyances, il y a des choses que je prends parce que je les sens justes et d'autres que je laisse parce qu'elles ne me parlent pas tout simplement ou, plus embêtant, parce que je les trouve odieuses.

J'ai trouvé beau le texte lu dans Jubilate deo hier sur la transfiguration, mais les quelques lignes lues aujourd'hui sur ce même blog,  qui font part de paroles qu'auraient prononcées Bernadette Soubirou me laissent incrédule. En effet Bernadette s'y verrait instrumentalisée par Marie, entité qui lui apparut pour passer quelques recommandations auprès des humains, et ce,  au-delà de l'admissible selon moi puisque la sainte aurait dit se percevoir comme un balai que Marie a utilisé, après quoi, comme tout balai, elle aurait déclaré devoir  rester à sa place, laquelle se trouve derrière la porte. On n'est pas loin du kleenex jeté après utilisation.

Est montré dans ce propos qu'aurait tenu Bernadette, soit un singulier manque de confiance en l'entité qui lui apparut, à moins qu'un manque certain de caractère,  ou encore cela pourrait  traduire   une façon d'exprimer quelque chose que l'on perçoit comme diabolique car la simple instrumentalisation l'est assez.

Je préfère voir Bernadette en belle  alliée d'une entité bénéfique et n'accorde donc pas tellement de crédit  à ce propos, peut-être tenu sous le coup d'une déprime après s'être si soudainement frottée à l'irrationnel.

vendredi 7 août 2015

De la défiguration à la transfiguration

Hier par hasard, je suis tombée sur une émission où s'exprimaient des personnes ayant eu à endurer des accidents de la vie assez lourds. La première personne avait reçu de la main de je ne sais quel agresseur (j'ai pris l'émission en cours), de l'acide sulfurique en pleine figure. Derrière elle, assise face au public, une grande photo d'elle avant l'agression : joli visage d'une blonde aux yeux bleu clairs. Pour l'heure elle était totalement défigurée. Comme la psychologue le lui a dit en guise d'encouragement, elle restait aimable en raison de la bonté que l'on sentait dans sa voix... elle faisait montre en effet d'une bonté mêlée de tristesse. Ce matin, sur le blog Jubilate deo, j'ai lu ces quelques lignes que je trouve aussi à propos :

"Qu'y a-t-il de plus heureux, qu'y a-t-il de plus sublime, qu'y a-t-il de plus noble que d'être avec Dieu, que d'être transfiguré en Dieu dans la lumière? Certes, chacun de nous possédant Dieu dans son cœur, et transfiguré à l'image de Dieu doit dire avec joie: Il nous est bon d'être ici, où tout est lumineux, où il y a joie, plaisir et allégresse, où tout, dans notre cœur, est paisible, calme et imperturbable, où l'on voit Dieu. Là il fait sa demeure avec le Père et il dit, en y arrivant : Aujourd'hui le salut est arrivé pour cette maison. Là tous les trésors des biens éternels sont présents et accumulés. Là sont présentées comme dans un miroir les prémices et les images de toute l'éternité à venir." 

jeudi 6 août 2015

Musique japonaise

Ici :

https://www.youtube.com/watch?v=DkW1iTyS8dk

Le papillon

Jules Renard, en plus d'être un écrivain poète en lien toujours avec l'enfant maltraité par sa mère qu'il fut (elle ne l'aimait pas en raison entre autre de son physique je pense, car il était roux si je ne m'abuse), est honnête envers lui-même, je le constate notamment dans son poème sur les hirondelles, lu ce matin. Où j'ai pu constater que les choses troubles en lui, il les avoue avec candeur. Je l'aime beaucoup aussi à ce que j'ai entendu lire de lui par l'acteur non moins aimable Trintignant. Un poème, celui-ci fort court, de Jules Renard :

Le papillon

Ce billet doux plié en deux cherche une adresse de fleur.

mercredi 5 août 2015

Le "that" problématique que je pense avoir résolu

Je pense avoir bien appréhendé le "that" de cette phrase :

When anxious, uneasy and bad thoughts come, I go to the sea, and the sea drowns them out with its great wide sounds, cleanses me with its noise, and imposes a rhythm upon everything in me that is bewildered and confused.

~ Rainer Maria Rilke

en comprenant ainsi : Quand je suis anxieux, mal à l'aise et que me viennent de mauvaises pensées, je vais à la mer, et la mer en vient à bout avec ses grands sons sauvages,  elle me nettoie avec son bruit, et impose un rythme  à toute chose (ou apprivoise toute chose) en moi qui se trouve déplacée et confuse.

C'est ici le "that" de la proposition indispensable, obligé après le mot "everything" complément indirect de "impose"

et non pas pas ... : "en moi qui suis dérouté et confus", sinon il y aurait eu une virgule et on se serait trouvé dans le cas de la proposition non indispensable. Mais comme le everything est signalé comme devant être obligatoirement suivi de "that" dans le cas d'une proposition relative, je ne sais pas si la virgule serait autorisée après ce mot, toujours en cas de proposition relative

Je suis allée réviser ce cas de figure grammatical ce matin, mais tous les cas ne sont pas signalés je pense, notamment si d'aucuns s'autorisent une virgule après "everything" en cas de etc.. Un contresens est vite fait si on oublie la grammaire !

lundi 3 août 2015

Les quackers

J'ai regardé La loi du seigneur avec Antony Perkins et Garry Cooper, les dames, non moins talentueuses qui jouent dans ce film n'ont pas été "startifiées" du moins en Europe, pour connaître leur nom il faudra consulter le générique.

J'ai trouvé le film émaillé de gags bon enfants qui m'ont fait rire, l'entrée en matière avec l'oie qui joue à cache-cache avec le petit garçon donne le ton ; n'était la musique sirupeuse derrière, j'ai trouvé l'ensemble plein de fraîcheur dès lors qu'on reste dans ce paradis sur terre. Malheureusement les sudistes, émanant de groupes réputés très brutaux sont arrivés à cinquante kilomètres de chez eux et l'on sait que ceux-là mettent le feu aux fermes après avoir pillé tout ce qui représente de la nourriture, en outre si un Noir tombe entre leurs mains, personne en l'occurence ne se fait d'illusions sur le sort qui lui sera réservé. Le paradis risque donc de tourner à l'enfer incessamment sous peu. Les époux quackers ne désarment pas cependant d'une candeur qui les sauve, l'aîné de leurs fils quant à lui  transgresse sa religion qui interdit qu'on prenne les armes (et que l'on use en outre de violence verbale) à l'annonce des pires violences dont sont capables ces groupes de sudistes. Il risque sa peau pour défendre d'autres personnes : ce qui est bien son droit en quelque sorte annonce le père à sa femme désolée. "Je ne suis que son père lui dit-il, je ne suis pas sa conscience." Pour ce quacker la conscience de son fils est reliée à Dieu. S'il décide en toute conscience de prendre un fusil et de tirer sur l'ennemi, ce père de famille considère qu'il n'a pas à ramener sa fraise entre Dieu et le fils que celui-ci a bien voulu lui accorder, en quelque sorte. Chez les quackers on ne "fait" pas les enfants, ils leur sont confiés par Dieu et devront être leurs parents responsables.

Les quackers cultivent la douceur. Ils tutoient tout le monde. Question : comment un Américain peut-il s'apercevoir qu'on le tutoie ? Au ton employé ?

J'ai trouvé le film plein de fraîcheur, aux moult gags liés aux petites transgressions à leur religion que s'accordent les quackers en temps de paix, j'ai été bon public : la course des chevaux traînant la carriole quand on se rend à l'office, les trois hommes à l'allure de rabbin qui croient entendre la voix des anges quand les amoureux aux grenier pianotent sur le clavier de l'orgue qui y est caché, les trois sœurs qui draguent outrancièrement le fiston, j'ai bien ri à tout cela je dois dire.  Esprit  La petite maison dans la prairie, même quand se pointent les groupes sudistes qui du coup ne mettent pas le feu à la ferme. J'ai envie d'y croire mais cela peut représenter quelque chose d'odieux à ceux chez qui tout a cramé, même parfois comme on peut le supposer, des personnes. Cela est le talon d'Achille de ce film, comme de toute religion peut-être.