mercredi 12 août 2015

Les litanies de l'amertume

J'ai lu un livre de Jankélévitch dans le temps (oublié le titre), que j'avais beaucoup apprécié ; il n'y faisait pas état du tout de ses sentiments par rapport aux Allemands, qu'il a essentialisés dit Michel Onfray, pour le pire, toute essentialisation pouvant conduire  à prendre tels ou tels comme boucs émissaires et en l'occurrence ici,  des Allemands nés récemment, qui n'ont pas à voir avec la shoah.  Jankélévitch de plus les voit comme des grands blonds aux yeux bleus, qu'ils ne sont pas forcément. Il  y a des physiques très variés chez les Allemands, qui vont du petit au grand, du brun au blond. Mais peut-être le philosophe des litanies de l'amertume faisait-il référence au goût d'Hitler pour certains Allemands effectivement blonds aux yeux bleus.

J'ai trouvé l'analyse de Michel Onfray tout à fait informative et fine. L'érudit professeur de philosophie raisonne bien, à mon sens.

Onfray informe par exemple que la sœur de Nietzsche  a glissé ses propres textes dans l'œuvre  de son frère, lui faisant dire des choses ignobles. J'ai lu quelques textes de ce philosophe et ne suis pas tombée sur ceux de sa sœur car je ne leur ai rien trouvé de nazifiant.

Onfray  informe encore que Giraudoux était vichyste. J'avais admiré le style d'écriture de cet écrivain lors de la lecture d'un de ses livres mais je n'avais pas aimé le contenu parfois, notamment il aimait trop la chasse à mon goût  et sa manière d'aimer les chiens, n'était pas la bonne selon moi. Il voyait en eux je pense une obéissance à toute épreuve et leur en était reconnaissant. Une forme de fidélité qui n'est pas des meilleures, qui aveugle. Et dans le contexte de la shoah, une pensée plus que désolée pour les bergers allemands abrutis qui attaquèrent des enfants sous l'œil ébaubi de crétins nazis. Des témoignages crédibles ont été faits à ce sujet.

J'ai lu des textes de Sartre, Le mur aussi et un autre livre encore de lui, que j'ai trouvés excellents à l'époque. Mais j'apprends que Sartre n'était pas très conscient apparemment de la gravité des événements concernant les Juifs, du moins, à l'époque de la seconde guerre mondiale. Jankélévitch en conçoit légitimement beaucoup d'amertume.

D'où que l'admiration doit avoir ses limites, si génial que soit tel texte à nos yeux il ne faut pas accorder en bloc du crédit à l'auteur.  Quelle que soit l'impression qu'il nous ait faite. Étonnante émission où tant de choses sont enfin dites ! C'est ici :

http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=5048297

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