mardi 30 novembre 2010

Humoristes


Rencontre avec Saul Friedländer et Pierre-Emmanuel Dauzat


"Petit à petit, je suis devenu traducteur, sans m’en rendre compte, avec ce sentiment un petit peu fautif. C’est un métier un peu étrange de réducteur de têtes, parce que tout ce qui est étranger et tout ce qui est extérieur est réduit à ce que l’on connaît – alors qu’en réalité le vrai mouvement du traducteur consiste à aimer l’autre et donc à rester à l’étranger, à ne jamais en revenir."
"Little by little I became a translator, without realising, feeling slightly guilty about it. It is a rather strange head-shrinker job, because all that is foreign and all that is external is brought down to what we know, whereas the translator’s true impetus consists in liking the other and therefore in remaining abroad, never to return."

Hibernation


lundi 29 novembre 2010

Emil Cioran

Emil Cioran en évolution, un voyageur parfois très tourmenté. J'ai visionné le documentaire ce matin, vous trouverez la vidéo ici :
http://penser.over-blog.org/article-emil-cioran-1911-1995-documentaire-de-49-minutes-61913746.html

La télé d'hier soir


J’étais curieuse de voir enfin Bienvenue chez les cht’is, même si je m’attendais au pire, d'après de nombreux commentaires qui se voulaient élogieux autour de ce film. Y est traduit bien sûr, surtout par le biais de l’épouse dépressive du sudiste muté dans le Nord et de ses amis, le complexe de supériorité des gens du sud de la France par rapport à ceux du nord. Complexe de supériorité qui évoque l’observation de Victor Hugo dans Les Misérables (même s'il n'y a pas pas d'histoire de coucheries dans ce film) : des étudiants du sud abusent de la confiance de quelque  "pauvre fille" de Paris ou du nord, "l’engrossent" parfois, puis disparaissent. Ils sont en fait retournés au pays où ils épouseront la fille d’un notable du coin. Il y a quelque chose de cela dans ce film à cause de l'image du nordiste que véhicule les protagonistes apprenant le départ du mari ou ami dans le Nord. Cette image du nordiste chez l’épouse dépressive est tellement négative qu'elle révèle au bout d'un certain temps, à force d'insistance, un petit fond mitigé de fascisme à dire vrai, comme un relent d'ego hypertrophié, mais pour le coup et c’est ce qui m’a surprise, on sent une lutte diffuse contre ce complexe de supériorité qui, si elle n’est peut-être pas menée à son terme, a tenté quelque chose on dirait, de façon plus ou moins consciente. Le film n’est donc pas si léger qu’il n’y paraît. Le coup de la doudoune, l’aspect BD du film, j’ai beaucoup aimé et les gags m’ont fait rire autant que les Laurel et Hardy de ma jeunesse, c’est-à-dire aux larmes. Je ne me serais pas crue aussi "bon public".
Restons dans l'ambiance avec cette vidéo de Laurel et Hardy :

vendredi 26 novembre 2010

"Éprouver à son égard un sentiment de considération sereine ..."

Pour évaluer ce qu’il en est du respect dans nos sociétés actuelles, il faut rappeler la signification de ce terme au gré des dictionnaires. Elle est simple. Respecter quelqu’un, c’est se comporter envers lui d’une façon réservée. C’est éprouver à son égard un sentiment de considération sereine.

Autrement dit le respect traduit un désir de comprendre l’Autre et participe de l’intelligence, qui vise elle-même à comprendre le monde. Il en résulte qu’aucune communauté d’humains ne se fût formée dans l’Histoire si la pratique du respect n’avait marqué la majorité de ses membres.

Cette conduite n’était inspirée par aucune autorité laïque ou religieuse. L’obligation de survie suffisait. Pour surmonter l’hostilité du monde ambiant, il fallait conjoindre la force et la débrouillardise de chacun. Cet impératif impliquait qu’il prît soin de ses voisins comme de lui-même.

Suite : 
http://penser.over-blog.org/article-mort-et-vie-du-respect-aujourd-hui-christophe-gallaz-61748657.html

Palpitantes citations du jour

«La vanité de faire savoir qu'on vous a confié un secret est généralement l'un des motifs principaux de sa divulgation.»

http://www.evene.fr/celebre/biographie/samuel-johnson-433.php?citations

Élégance innée




mardi 23 novembre 2010

La fédération de Russie à l'épreuve des régions

La Vie des idées, site polyglotte :

"Déjà troublés par la reconnaissance de l’indépendance des républiques abkhazes et ossète du sud, de nombreux responsables régionaux de la Fédération de Russie remettent en cause la tutelle de Moscou, accusée de gérer la crise économique de façon autoritaire. La verticale du pouvoir, principal axe de la doctrine Poutine depuis 2000 pour maintenir son contrôle sur la Fédération, pourrait s’en trouver affaiblie."
"Already troubled by the recognition of the independence of the Abkhazian and South Ossetian republics, many regional leaders in the Russian Federation are questioning Moscow’s control, and accuse Moscow of managing the economic crisis in an authoritative way. The “power vertical”, the main axis of Putin’s doctrine to maintain control over the Federation since 2000, could be weakened."

The Republic, Nature and Right

"Comment pérenniser la République et maintenir la vertu civique ? Dan Edelstein répond aux critiques formulées par Annie Jourdan dans le compte rendu qu’elle a donné de son livre, The Terror of Natural Right. L’historien défend notamment la thèse selon laquelle le droit naturel aurait un double visage, à la fois émancipateur et violent."
"How can a republic be perpetuated and civic virtue maintained? The historian Dan Edelstein responds to the criticisms posed by Annie Jourdan in her account of his book, The Terror of Natural Right. In particular, he defends the thesis according to which natural right is two-sided, at once liberating and violent."
http://www.laviedesidees.fr/The-Republic-Nature-and-Right.html

Yoko du jour


lundi 22 novembre 2010

Léo Ferré chante Baudelaire

La récré avec Jacques Prévert et Baudelaire chanté par Léo

Quittons l'hyper réalisme de Maupassant pour une grande récréation en poésie avec Jacques Prévert et ensuite, pourquoi pas un poème de Baudelaire chanté par Léo Ferré :




samedi 20 novembre 2010

Bel-Ami de Maupassant — Extrait

Par le biais d'un grand journal La Vie Française, Duroy est initié aux arcanes du pouvoir. La case salle d'attente semble inévitable, c'est à l'aune de l'attente infinie des demandeurs en tous genres que le pouvoir se mesure ici :

Il n’avait plus rien à faire jusqu’à trois heures ; et il n’était pas encore midi. Il lui restait en poche six francs cinquante : il alla déjeuner au bouillon Duval. Puis il rôda sur le boulevard ; et comme trois heures sonnaient, il monta l’escalier-réclame de La Vie Française.
Les garçons de bureau, assis sur une banquette, les bras croisés, attendaient, tandis que, derrière une sorte de petite chaire de professeur, un huissier classait la correspondance qui venait d’arriver. La mise en scène était parfaite, pour en imposer aux visiteurs. Tout le monde avait de la tenue, de l’allure, de la dignité, du chic, comme il convenait dans l’antichambre d’un grand journal.
Duroy demanda :
« M. Walter, s’il vous plaît ? »
L’huissier répondit :
« M. le directeur est en conférence. Si monsieur veut bien s’asseoir un peu. »
Et il indiqua le salon d’attente, déjà plein de monde.
On voyait là des hommes graves, décorés, importants, et des hommes négligés, au linge invisible, dont la redingote fermée jusqu’au col, portait sur la poitrine des dessins de taches rappelant les découpures des continents et des mers sur les cartes de géographie. Trois femmes étaient mêlées à ces gens. Une d’elles était jolie, souriante, parée, et avait l’air d’une cocotte ; sa voisine, au masque tragique, ridé, parée aussi d’une façon sévère, portait en elle ce quelque chose de fripé, d’artificiel qu’ont, en général, les anciennes actrices, une sorte de fausse jeunesse éventée, comme un parfum d’amour ranci.
La troisième femme, en deuil, se tenait dans un coin, avec une allure de veuve désolée. Duroy pensa qu’elle venait demander l’aumône.
Cependant on ne faisait entrer personne, et plus de vingt minutes s’étaient écoulées.
Alors Duroy eut une idée, et, retournant trouver l’huissier :
« M. Walter m’a donné rendez-vous à trois heures, dit-il. En tout cas, voyez si mon ami M. Forestier n’est pas ici. »
Alors on le fit passer par un long corridor qui l’amena dans une grande salle où quatre messieurs écrivaient autour d’une large table verte.
Forestier, debout devant la cheminée, fumait une cigarette en jouant du bilboquet. Il était très adroit à ce jeu et piquait à tous coups la bille énorme en buis jaune sur la petite pointe de bois. Il comptait : « Vingt-deux, — vingt-trois,— vingt-quatre, — vingt-cinq. »
Duroy prononça : « Vingt-six. » Et son ami leva les yeux sans arrêter le mouvement régulier de son bras.
« Tiens, te voilà! — Hier, j’ai fait cinquante-sept coups de suite. Il n’y a que Saint-Potin qui soit plus fort que moi ici. As-tu vu le patron? Il n’y a rien de plus drôle que de regarder cette vieille bedole de Norbert jouer au bilboquet. Il ouvre la bouche comme pour avaler la boule. »
Un des rédacteurs tourna la tête vers lui :
«  Dis donc, Forestier, j’en connais un à vendre, un superbe, en bois des Iles. Il a appartenu à la reine d’Espagne, à ce qu’on dit. On en réclame soixante francs. Ça n’est pas cher. »
Forestier demanda : « Où loge-t-il? » Et comme il avait manqué son trente-septième coup, il ouvrit une armoire où Duroy aperçut une vingtaine de bilboquets superbes, rangés et numérotés comme des bibelots dans une collection. Puis ayant posé son instrument à sa place ordinaire, il répéta :
« Où loge-t-il, ce joyau? »
Le journaliste répondit :
« Chez un marchand de billets du Vaudeville. Je t’apporterai la chose demain, si tu veux.
— oui, c’est entendu. S’il est vraiment beau, je le prends ; on n’a jamais trop de bilboquets. »
Puis se tournant vers Duroy :
« Viens avec moi, je vais t’introduire chez le patron, sans quoi tu pourrais moisir jusqu’à sept heures du soir. »
Ils retraversèrent le salon d’attente, où les mêmes personnes demeuraient dans le même ordre. Dès que Forestier parut, la jeune femme et la vieille actrice, se levant vivement, vinrent à lui.
Il les emmena, l’une après l’autre, dans l’embrasure de la fenêtre, et, bien qu’ils prissent soin de causer à voix basse, Duroy remarqua qu’il les tutoyait l’une et l’autre.
Puis, ayant poussé deux portes capitonnées, ils pénétrèrent chez le directeur.
Le Livre de Poche chez Albin Michel

vendredi 19 novembre 2010

Bel-Ami de Maupassant

Extrait de la préface de Jacques Laurent :


"... Bel-Ami est une œuvre consacrée à l’ambition. Celle-ci ne le cède aux sentiments que pour les exploiter bientôt. Les sentiments existent mais la volonté d’accomplir une carrière les étouffe jusqu’à une fin qu’on a la liberté de considérer comme heureuse ou odieuse.
Les variations de décors qui peuvent être beaucoup plus nombreuses dans un roman que dans une nouvelle ont visiblement enchanté Maupassant. L’animation flâneuse des boulevards, la richesse canaille des Folies-bergères, la dignité cossue d’un appartement bourgeois, le désespoir d’une H.L.M de l’époque dont les fenêtres dominent un sinistre trafic ferroviaire, la pénombre d’un bureau que pendant l’hiver le gaz éclaire toute la journée, bagne de scribes résignés, nous amènent, sans les annoncer, vers d’autres régions chères à l’auteur, les environs de Paris herbeux et lascifs, le bois de Boulogne où dans la fraîcheur d’une soirée d’été les équipages se suivent et se croisent, le flux et le bord d’une Seine peuplée de canots, de couleurs et d’appels, les paysages obsédants d’une Normandie feuillue et charnue regorgeant d’odeurs qui ne contredisent pas le parfum des boudoirs ni le souffle lourd d’un jardin d’hiver flanquant un petit hôtel du faubourg Saint-Honoré qui représente la réussite.

Dans Bel-Ami, les caractères sont assez simples. Ce qui ne signifie pas qu’ils soient tout d’une pièce. Le héros Georges Duroy (qui deviendra bientôt Du Roy) a été baptisé Bel-Ami par la fille, encore enfant, d’une de ses maîtresses. Avant tout il a en effet le don de plaire aux femmes, à toutes les femmes, aux quinquagénaires comme aux fillettes. L’expression, "un bel homme", avec la légère pointe de vulgarité qu’elle implique, convient assez à ce gaillard bien bâti dont le visage est orné d’une superbe moustache ; blond, les yeux clairs, les cheveux frisés, il est dès le début du roman le type du séducteur sûr de lui. L’enchaînement de ses bonnes fortunes aurait donc été banal et même fastidieux si Maupassant n’avait pas pris soin, dès les premières pages, de jeter son héros dans un nouveau milieu. Duroy, fils d’aubergistes campagnards (normands, bien entendu), a tâté des études, a échoué, s’est engagé dans l’armée d’Afrique et, pauvre sous-officier, en est sorti pour s’asseoir devant un morne bureau dans une de ces administrations dont la tristesse, avant de frapper Maupassant, avait inspiré Balzac. La rencontre fortuite d’un ancien camarade de régiment lui entrouve les portes d’un journal. Les femmes feront le reste.
Maupassant avait collaboré à plusieurs journaux, Le Gaulois, Gil Blas, Le Figaro, L’Écho de Paris, il connaissait la presse. L’image qu’il en donne n’est pas indulgente. Walter, directeur de La vie française et nouveau patron de Bel-Ami, n’est sensible qu’à l’argent et au pouvoir ; il monte des coups avec des hommes politiques qui ont besoin des médias et réussit avec eux des spéculations ; son entourage est également avide et indifférent au bien public. Un réquisitoire contre la presse ? On l’a soutenu à l’époque et beaucoup considèrent encore aujourd’hui que Maupassant tout le long de ce roman a mené, à travers les succès d’un journaliste malhonnête, le procès du capitalisme et du colonialisme. Ce jugement appelle quelques retouches. Sainte-Beuve avait observé que tout romancier se doit d’être mécontent de son époque et Maupassant manque d’autant moins à la règle que la Troisième République est prodigue en scandales. Mais il suit surtout un penchant qui lui est naturel à poser sur son temps un regard cruel. Il a su à merveille rendre les élans de la tendresse, de la générosité mais il a été habituellement tenté par la peinture de l’égoïsme. Il n’est pas plus cruel pour la presse parisienne que pour un village normand et les intrigues de ses paysans sont aussi cupides que celles des journalistes, des parlementaires et des financiers. ..."

mardi 16 novembre 2010

Le chien guide

Un long apprentissage


Le documentaire d’hier soir sur la 3 voulait sans doute montrer les limites du pacifisme dans un contexte bien précis. C'est réussi : face au nazisme pas d’autre choix que celui de le combattre de toutes ses forces en effet. On voit Pétain vouloir pactiser avec une entité qu’il ne semble pas reconnaître à première vue : le nazisme. On sait le nombre de victimes que ce scientisme a fait parmi les Juifs, les gens du voyage, les homosexuels, les communistes, les handicapés mentaux, les personnes nerveusement fragiles et psychiatrisées. Le pacifisme de H. George Wells est une belle utopie : celle de désarmer tout le monde afin d’empêcher ce genre de massacre. L’histoire nous montre que n’importe quel outil fait office d’arme pour qui veut massacrer son prochain, néanmoins, la désindustrialisation en matière d’armement augmente les chances de s’en sortir vivant en cas de conflit et la planète ne pâtit pas de la folie des hommes. Mais le pacifisme en soi, c’est avant tout un long apprentissage pour faire advenir la paix. En quelque sorte, il faut la rendre possible.

dimanche 14 novembre 2010

Bobby Mc Ferrin


Solo-concert BOBBY McFERRIN
envoyé par djelicoro. - Regardez d'autres vidéos de musique.



BobbyMcFerrin Ave Maria
envoyé par Zoyeusevie. - Regardez la dernière sélection musicale.

Incantation by laughter by Velimir Khlebnikov

O you laughniks, laugh it out!
O you laughniks, laugh it forth!
You who laugh it up and down, laugh along so laughily;
Laugh it off belaughingly!
Laughters of the laughing laughniks, overlaugh the laughathon.
Laughiness of the laughish laughers, counterlaugh the Laughdom’s laughs!
Laughio! Laughio!
Dislaugh, relaugh, laughlets, laughlets,
Laughulets, laughulets.
O you laughniks, Laugh it out!
O you laughniks, laugh it forth!

...love it!

vendredi 12 novembre 2010

A maverick Genius



Velimir Khlebnikov (Russian: Велими́р Хле́бников; first name also spelled Velemir; last name also spelled Chlebnikov, Hlebnikov, Xlebnikov), pseudonym of Viktor Vladimirovich Khlebnikov (9 November 1885 (28 October 1885 (O.S.)) – 28 June 1922), was a central part of the Russian Futurist movement, but his work and influence stretch far beyond it.

http://en.wikipedia.org/wiki/Velimir_Khlebnikov

Montesquieu

La question du pouvoir, vue sous l'angle des contes ou récits fantastiques est assez fascinante. On y trouve souvent des mises en garde, notamment par le biais des vampires et des dragons, visant peut-être à canaliser l'énergie débordante des détenteurs de pouvoir dont les agissements émaillent la vie réelle de leur entourage de violences subies et très regrettables. Chez Montesquieu, nous sommes dans l'analyse politique. Comment voit-il les choses ? Déjà un petit aperçu en lisant cet extrait :
"Les régimes politiques

Montesquieu s'appuie sur l'importance de la représentation. Les corps intermédiaires sont les garants de la liberté - la Révolution française montrera toute son ambiguïté quand elle supprimera les corporations, défendant à la fois la liberté du travail et dissipant les corps intermédiaires, laissant l'individu seul face à l'État - et le peuple doit pouvoir simplement élire des dirigeants.
Montesquieu distingue alors trois formes de gouvernement, chacune soutenue par un principe :
La monarchie, « où un seul gouverne, mais par des lois fixes et établies », fondée sur l'ambition, le désir de distinction, la noblesse, la franchise et la politesse ;
La république, « où le peuple en corps, ou seulement une partie du peuple, a la souveraine puissance », comprenant deux types :
Démocratie, régime libre où le peuple est souverain et sujet. Les représentants sont tirés au sort parmi les citoyens qui sont tous égaux. Elle repose sur le principe de vertu (dévouement, patriotisme, comportements moraux et austérité traditionaliste, liberté, amour des lois et de l'égalité). Montesquieu voit ce système comme plus adapté aux communautés de petite taille.
Aristocratie, régime où un type de personnes est favorisé à travers les élections. Repose sur le principe de modération (fondée sur la vertu et non sur une « lâcheté ou paresse de l'âme ») pour éviter le glissement à la monarchie ou le despotisme.
Dans les deux cas la transparence est indispensable.
Le despotisme, régime d'asservissement où « un seul, sans loi et sans règle, entraîne tout par sa volonté et par ses caprices » dirigé par un dictateur ne se soumettant pas aux lois, qui repose sur la crainte.
Selon le jugement actuel, il est surprenant de constater que, pour Montesquieu, la monarchie permet plus de liberté que la république puisqu'en monarchie il est permis de faire tout ce que les lois n'interdisent pas alors qu'en république la morale et le dévouement contraignent les individus.
Les régimes libres dépendent de fragiles arrangements institutionnels. Montesquieu affecte quatre chapitres De l'esprit des lois à la discussion du cas anglais, un régime libre contemporain dans lequel la liberté est assurée par la balance des pouvoirs. Montesquieu s'inquiétait que, en France, les pouvoirs intermédiaires, comme la noblesse, qui modéraient le pouvoir du prince s'érodaient.
Comme nombre de ses contemporains, Montesquieu tenait pour évidentes certaines opinions qui prêteraient aujourd'hui à controverse. Alors qu'il partageait l'idée qu'une femme pouvait gouverner, il tenait qu'elle ne pouvait être à la tête de la famille. Il acceptait fermement le rôle d'une aristocratie héréditaire et de la primogéniture. À notre époque, ses propos ont pu être sortis de leur contexte pour faire croire qu'il était partisan de l'esclavage alors qu'il a dénoncé cette pratique très en avance.
Alors que, selon Thomas Hobbes, l'homme a pour passion naturelle la quête de pouvoir, Montesquieu ne voit de danger que dans "l'abus du pouvoir" auquel celui qui dispose d'un pouvoir est naturellement porté à abuser. Il convient dès lors d'organiser les institutions : « Pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. »"
http://fr.wikipedia.org/wiki/Montesquieu_(philosophe)

jeudi 11 novembre 2010

mercredi 10 novembre 2010

La loi du pouvoir


Au hasard d’une écoute radiophonique, j’ai entendu parler du film qui vient de sortir ( ou va sortir incessamment sous peu) La potiche, où il est question de féminisme. Catherine Deneuve, Luchini, Gérard Depardieu jouent dans cette comédie. Les commentaires autour de ce film au cours de cette émission ont retenu mon attention. Notamment ceci : "Les femmes ne sont pas comme les Indiens qui n’ont pas voulu se libérer, les femmes n’ont pas besoin d’un ministère pour s’occuper de leurs affaires." J’ai trouvé ce propos assez dur vis-à-vis des Indiens. Si la libération passe toujours par une prise de pouvoir, et donc un accès aux postes et aux statuts les plus élevés, ne reste plus qu’à espérer qu’un mouvement écologiste qui a le vent en poupe invite quelques Indiens à prendre des responsabilités dans l’organisation de son parti. Les Indiens de tout temps respectueux de leur environnement seraient très crédibles et ce serait l’occasion pour eux de sortir durablement de l’impasse. En ce qui concerne les gitans et autres opprimés pas aussi évident de se mettre au vert, il faudra trouver autre chose, comme avoir accès aux écoles par exemple et entreperndre de longues études (c'est plus sûr), car faut passer absolument par la case Power, si j'ai bien entendu. Quant à la voix des enfants, je parle des authentiques enfants, ceux qui ont besoin de se faire entendre et qui ne peuvent pas encore prendre une carte, elle est fatalement inaudible dans ces conditions. À moins que le droit puisse faire obstacle à la loi du pouvoir politique quand cela s'avère nécessaire. Émancipation oui, mais pas n'importe comment.

mardi 9 novembre 2010

Psywar



"Le 23 mars 2003, soit quelques jours après l'invasion de l'Irak par les Etats-Unis, la soldate de première classe Jessica Lynch était blessée lors d'un accident de la circulation. Transportée par des soldats irakiens dans un hôpital de Nasiriyah, elle fut soignée - et probablement sauvée - par des médecins irakiens." 
 
http://meridien.canalblog.com/archives/2010/11/08/19550488.html

Jack Kerouac


Inoubliable_kerouac
envoyé par chriscousin. - Voyage et découverte en vidéo.
J'ai écouté Tire ta langue, dans les Nuits de France Cuture où il était question de Jack Kerouac. Ce soir-là, afin de vaincre sa timidité et réussir à faire monter sur scène Jack Kerouac, il avait fallu que les deux hommes s'ennivrent quelque peu ... ce qui se voit sans pour autant que ce soit gênant à l'écoute.

lundi 8 novembre 2010

dimanche 7 novembre 2010

Chansons françaises


Les grands roseaux


J'ai pris ces photos l'an dernier à la même époque, au Touquet.
















Extrait de La bio peut-elle nourrir durablement la planète ?

Promouvoir l'agriculture paysanne
... Les paysanneries du Sud ne pourront enfin financer et mettre en œuvre par elles-mêmes des systèmes de production agricole à la fois plus productifs et plus respectueux de l'environnement que si leurs gouvernements sont à même de faire ce que l'Europe a entrepris avec succès au lendemain de la deuxième guerre mondiale : protéger leur agriculture vivrière de l'importation de produits en provenance des puissances excédentaires par des droits de douane conséquents, de façon à garantir des prix agricoles suffisamment rémunérateurs, incitatifs et stables, aux paysans. Mais il nous faut alors être conséquents et ne plus vouloir exporter à tout prix des excédents de produits "tout-venant" en direction des nations les plus pauvres du monde.
Marc Dufumier, article paru dans le mensuel Biocontact n°207

samedi 6 novembre 2010

Des alternatives existent

Suite de La bio peut-elle nourrir durablement la planète ?

Des alternatives existent
"Des techniques agricoles inspirées de l’agroécologie permettent déjà d’accroître les rendements à l’hectare dans la plupart des régions du monde, sans coût majeur en énergie fossile ni recours intensif aux engrais de synthèse et aux produits phytosanitaires. Elles consistent en premier lieu à associer dans un même champ, ou y faire suivre systématiquement, diverses espèces et variétés aux physiologies différentes (céréales, tubercules, légumineuses, cucurbitacées…), de façon à ce que l’énergie solaire puisse être au mieux interceptée par leur feuillage et transformée en calories alimentaires au moyen de la photosynthèse. Ces associations et rotations contribuent à recouvrir très largement les terrains cultivés, pendant une durée la plus longue possible, avec pour effet de les protéger de l’érosion, limiter la propagation des agents pathogènes et minimiser les risques de mauvais résultats en cas d’accidents climatiques.
L’intégration de plantes de la famille des légumineuses (haricots, fèves, pois, lentilles, vesce, trèfle, luzerne…) dans les associations et les rotations culturales permet de fixer l’azote de l’air pour la synthèse des protéines et la fertilisation des sols. La présence d’arbres d’ombrage au sein des parcelles cultivées ou le maintien de haies vives sur leur pourtour protège les cultures des grands vents et d’une insolation excessive et crée un microclimat favorable à la transpiration des plantes cultivées, la photosynthèse et la fixation de carbone. Les arbres et arbustes hébergent aussi de nombreux insectes auxiliaires des cultures qui favorisent la pollinisation de celles-ci et contribuent à limiter la prolifération d’éventuels insectes prédateurs. L’ association des élevages à l’agriculture facilite l’utilisation des sous-produits végétaux dans les rations animales et favorise la fertilisation organique des sols.
Outre l’azote, les plantes cultivées doivent trouver aussi dans les sols un certain nombre d’éléments minéraux indispensables à leur croissance et à leur développement : phosphore, potassium, calcium, magnésium, oligoéléments… L’épandage d’engrais de synthèse vise alors à restituer aux sols les éléments minéraux qui en ont été extraits par les plantes. Mais on peut craindre l’amenuisement progressif des mines dont on retire les minerais à l’origine de leur fabrication. D’où l’intérêt à implanter au sein des parcelles ou à leur lisière des arbres et arbustes à enracinement profond, capables d’intercepter les éléments minéraux dans les sous-sols, au fur et à mesure de la décomposition de la roche mère (hydrolyse des silicates). Transférés dans la biomasse aérienne des arbres et arbustes, ces éléments minéraux sont ensuite déposés à la surface des terrains lors de la chute des feuilles et branchages et peuvent alors contribuer à leur fertilisation."

Promouvoir l’agriculture paysanne
La suite demain.

vendredi 5 novembre 2010

Les erreurs de la "révolution verte"

Suite de l'article intitulé La bio peut-elle nourrir durablement la planète ? de Marc Dufumier dans Biocontact :
Les erreurs de la révolution verte

"Il faudra pendant longtemps encore produire davantage à l’hectare dans les pays du Sud. Mais il ne s’agira surtout pas de reproduire à l’identique les systèmes mis en œuvre dans ce qu’on a un peu trop vite qualifié de "révolution verte" : emploi d’un nombre limité de variétés de céréales, légumineuses et tubercules à haut rendement, sensibles aux stress hydriques, gourmandes en engrais minéraux et peu tolérantes ou résistantes aux insectes prédateurs et agents pathogènes. Depuis quelques années déjà, malgré leur haut potentiel génétique, les rendements obtenus avec ces cultivars n’augmentent plus dans les mêmes proportions et tendent même parfois à baisser, lorsque sont apparus de graves déséquilibres écologiques : prolifération d’insectes prédateurs résistants aux pesticides, multiplication d’herbes adventices dont les cycles de développement sont apparentés à ceux des plantes trop fréquemment cultivées (sans véritable rotation), épuisement des sols en certains oligoéléments, salinisation des terrains mal irrigués et insuffisamment drainés …
Plutôt que de vouloir à tout prix conformer les agro-écosystèmes aux exigences de variétés végétales ou races animales à haut rendement et prendre ainsi le risque de les simplifier et de les fragiliser, il vaut mieux inciter les agriculteurs à ajuster leurs techniques de production aux conditions écologiques de leur région : adaptation aux sols, aux microclimats et à la présence éventuelle d’insectes prédateurs, d’agents pathogènes et de plantes adventices. Les agriculteurs tireraient profit des cycles de l’eau, du carbone, de l’azote et des autres éléments minéraux, en sélectionnant au sein de leurs propres écosystèmes les espèces, races et variétés les plus à même de produire les calories alimentaires, protéines, vitamines, minéraux, fibres textiles et molécules médicinales dont la société a le plus besoin."
Des alternatives existent

La suite demain

jeudi 4 novembre 2010

La bio peut-elle nourrir durablement la planète ?


"L’agriculture biologique est réputée fournir des aliments sains, sans hormones de croissance ni résidus de pesticides, et préserver l’environnement. Mais il lui est souvent reproché de ne pas être assez productive. Trop chers, les produits bio ne seraient pas accessibles aux plus modestes. Pire, ils ne pourraient pas nourrir durablement la population mondiale. Qu’en est-il réellement ?

La faim dans le monde

Les populations insuffisamment nourries ne parviennent pas à se procurer les aliments disponibles sur le marché mondial, faute d’un pouvoir d’achat suffisant, alors même que des quantités considérables de céréales et de protéagineux trouvent preneurs auprès des fabricants d’aliments du bétail et des usines d’agro-carburants. Ainsi en est-il chez nous des gens qui fréquentent régulièrement les Restaurants du cœur. Mais ainsi en est-il aussi et surtout des millions de personnes sous-alimentées vivant dans les grands pays du Sud qui exportent leur surplus de grains et de viande sur le marché international : l’Inde, le Brésil, l’Argentine …
Le paradoxe est que ces pauvres qui ne parviennent pas à s’alimenter correctement sont pour deux tiers des agriculteurs. Et le dernier tiers est constitué de populations autrefois agricoles qui, faute d’être restées compétitives sur la marché mondial, ont dû quitter prématurément leurs campagnes et migrer vers des bidonvilles sans pour autant y trouver d’emplois rémunérateurs.
Ce n’est pas en exportant à vil prix nos surplus de céréales, sucre, poudre de lait et viandes vers les pays du Sud que nous pourrons résoudre la question alimentaire à l’échelle mondiale. Mais en créant les conditions qui permettront aux paysanneries pauvres du Sud de dégager des revenus suffisants pour à la fois satisfaire leurs besoins essentiels et investir dans l’amélioration de leurs systèmes de culture et d’élevage. Les Européens seraient quant à eux bien inspirés de cesser la surproduction de denrées standard difficilement exportables et de réorienter leur agriculture vers la fourniture de produits de plus grande qualité gustative et sanitaire, en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre et sans causer de dommages à leur environnement.

Le défi du Sud

Du fait d’une pression démographique encore importante et de l’émergence de nouvelles classes moyennes, on peut prédire un doublement en quarante ans des productions de grains, tubercules et autres produits amylacés, dans les pays du Sud, pour espérer satisfaire la demande croissante en aliments de plus en plus variés. La demande en produits animaux (lait, œufs, viandes …) ne cesse en effet de s’accroître dans plusieurs pays émergents (Inde, Chine, Brésil …)
La FAO (1) estime que sur les 4,2 milliards d’hectares pouvant être cultivés dans le monde, seul 1,5 milliards l’est en fait de nos jours. Mais on observe depuis peu une extension accélérée des superficies dédiées à l’agriculture ou à l’élevage dans de nombreux pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. En témoignent les défrichements pour implanter du soja ou de la canne à sucre au Brésil et l’élargissement phénoménal des plantations de palmiers à huile en Indonésie et en Malaisie. Ce développement des surfaces, destinées pour l’essentiel à l’alimentation du bétail ou à la production d’agro-carburants, n’est pas le fait de paysans pauvres en manque d’équipements et de pouvoir d’achat mais résulte davantage du recours à des engins motorisés. Cette mécanisation se traduit par une accélération de l’exode rural et ne contribue en rien à résoudre la question de la pauvreté et de la sous-alimentation dans le monde. Les surfaces nouvellement défrichées le sont aux dépens de savanes et de forêts, avec le risque de la disparition d’écosystèmes riches en biodiversité.
Le plus urgent sera d’assurer que les familles paysannes travaillant à leur compte dans le Sud puissent accroître progressivement leurs productions et leurs revenus à l’hectare, en faisant un usage toujours plus intensif des ressources naturelles renouvelables disponibles ( énergie lumineuse et dioxyde de carbone atmosphérique, azote de l’air, eaux pluviales …) et en diminuant le recours aux énergies fossiles et aux produits chimiques de synthèse. Ces formes d’agriculture paysanne devront être créatrices d’emplois et ne pas rejeter les agriculteurs sur la marché du travail où prédomine encore un chômage chronique."
Les erreurs de la "révolution verte"
Demain, suite de ce dossier de Marc Dufumier, paru dans la revue Biocontact N°207.