samedi 31 octobre 2015

Respect pour tous

Vous avez regardé la vidéo du père africain qui s'investit  positivement dans l'apprentissage de la danse à son enfant ? En voilà une belle leçon pour les pères et mères européens, assez froids dans l'ensemble.... pas uniquement les pères et mères d'ailleurs, qui parfois ne peuvent pas être auprès de leurs enfants (guerres, maladies et autres malheureux avatars),  mais tous les aînés. J'ai dit père concernant l'homme de la vidéo, tant je fus positivement impressionnée par la bienveillance de l'homme vis à vis de l'enfant, mais c'était peut-être son frère aîné, un cousin, ou encore pourquoi pas, un professeur, voire, un éducateur, ne connaissant pas l'enfant l'un ou l'autre est possible.
 
C'est l'Afrique aimable, qui donne de belles leçons de vie et de chaleur humaine.
 
Par contre hier à la télé, c'était le froid européen qui dominait dans l'émission que nous regardions, lorsque philosophe et journaliste tinrent des propos on ne peut plus insipides concernant la corrida. Le philosophe baragouina que l'on venait d'interdire aux espagnols d'administrer gifles et fessées  aux enfants et que dans le même mouvement l'espagnol renaissait à lui-même en se réinvestissant dans la corrida. J'ai pris cela comme du mépris envers les espagnols.
 
Voilà qui ne donne pas une belle image de la philo. Ensuite le journaliste marmonna quelque chose d'incompréhensible aussi, mais qui allait plutôt dans le sens de la corrida m'a-t-il semblé.
 
Est-ce de la peur ? Les gens qui tinrent ces propos pensaient-ils que tant qu'on s'en prend aux taureaux on ne s'en prend pas aux enfants ? La violence étant dirigée ailleurs ....  canalisée de cette façon, comme pour le foot ?
 
Et si l'on osait le propos du respect pour tous. Les gens ne sont pas aussi idiots que les animateurs de cette émission semblaient le penser.
 
 
 
  

vendredi 30 octobre 2015

Cuinchy et puis l'Afrique

Je suis partie à sept heures ce matin en vélo, et suis rentrée à onze... quatre heures de vélo et marche presque non-stop,  en raison d'un détour dû à une passerelle en réfection : au lieu de faire demi tour, j'ai poussé plus loin les investigations. Bien m'en a pris,  j'ai ainsi découvert une route si préservée pour atteindre la passerelle suivante, cinq à six kilomètres plus loin, que j'avais l'impression d'être remontée dans le temps au début du vingtième. Arrivée à Cuinchy, j'ai descendu un escalier d'une dizaine de marches, conduisant au chemin du halage, de là, en  longeant le canal, j'ai rejoint la passerelle  de Beuvry côté cimetière Indien, où j'ai retrouvé la petite route du Hamel dans les environs, sans  passer par le pont de Gorre pour prendre la direction de Béthune ; la route du Hamel y conduit également, via Essar et  débouche  pile poil en face du magasin des fermiers bio où je me suis arrêtée faire quelques emplettes, mais avant, sur la  route du Hamel, j'avais déjà acheté à un relativement vieux fermier qui avait installé un stand en face du portail de sa ferme, un kilo de pommes non traitées à un euro, soit huit pommes,  et un grand litre et demi de jus de ces mêmes fruits, à un 1,90 euro. De mon billet de cinq euros le charmant bonhomme m'a rendu précautionneusement deux précieux euros et dix centimes en me souhaitant une bonne journée, avec la voix un peu hésitante des timides,  mais elle était chaleureuse aussi.  Avant qu'on ne cultive la betterave dans le secteur (ce fut une décision de Napoléon  d'après une documentation lue il y a quelque temps je ne sais plus où), on cultivait en abondance des pommiers, aujourd'hui en moins grand nombre, mais il reste quelques vergers, la preuve. Les pommes de ce terroir sont excellentissimes : un subtil dosage acide/sucre dans les "jonagold" du secteur !


Et maintenant quittons le pays d'Artois et ses merveilleuses pommes, pour une danse africaine non moins merveilleuse,  aux stéréotypies rudement bien cadencées ; le petit bonhomme essaie d'imiter son papa, à merveille ; c'est ici et ça réchauffe, c'est l' Afrique : https://www.youtube.com/watch?v=3cStxsm4rNE

jeudi 29 octobre 2015

Film intégral

J'ai regardé en diagonale (faute de temps) la vidéo Du voyage du pèlerin d'après le conte de John Bunyan , et ensuite le début de celui dont je mets le lien,  qui venait à la suite du Voyage du pèlerin. Ce soir je me propose de les regarder intégralement : https://www.youtube.com/watch?v=g70g8RrgGgY

Le voyage du pèlerin : https://www.youtube.com/watch?v=ljyP15tWrs8

mercredi 28 octobre 2015

Frantz Fanon, essayiste-psychiatre

Avant la mise en ligne de l'article, citation trouvée dans du Daily Ray ce jour :

Darkness cannot drive out darkness: only light can do that.
 Hate cannot drive out hate: only love can do that.

~ Martin Luther King Jr.

Article de Juliette Cerf dans le Télérama de cette semaine :


ESSAI

Au cœur de ce recueil, des textes inédits de l'essayiste-psychiatre. Qui donnent un nouvel éclairage sur les mécanismes tortueux de l'oppression coloniale.


 "La psychiatrie doit être politique", croyait Frantz Fanon, médecin et militant anticolonialiste, né aux Antilles en 1925 et mort d'une leucémie en 1961, quelques jours après la parution des Damnés de la Terre - et quelques mois avant l'indépendance de l'Algérie. Ce cri révolutionnaire proféré par un Noir qui a mesuré, sur lui-même et ses patients, les effets physiques et mentaux  de la domination coloniale, traverse de part en part ces Ecrits sur l'aliénation et la liberté, qui viennent compléter le premier tome de ses Œuvres, paru en 2011.

Aux Inédits psychiatriques (souvent techniques, telle sa thèse soutenue en 1951, après que son idée de soumettre son essai Peau noire, masques blancs comme doctorat fut rejetée) et politique (des textes non repris, en 1964, par son éditeur François Maspero dans Pour la révolution africaine), s'ajoutent L'œil se noie et les Mains parallèles, deux étonnantes pièces de théâtre, écrites en 1949 durant ses études de médecine à Lyon, et influencées par Césaire, Nietzche, Sartre et le surréalisme.

Le quotidien du médecin s'éclaire de mille feux. Formé à Saint-Alban, en Lozère, aux côtés de François Tosquelle, Frantz fanon arrive en 1953 à l'hôpital de Blida-Joinville, en Algérie. C'est l'école psychiatrique d'Alger qui règne alors, fondée sur la croyance raciste en l'infériorité du Nord-Africain, considéré comme un homme primitif au cerveau défectueux. Responsable de pavillons de femmes européennes et d'hommes musulmans, Fanon tente d'y développer la "sociothérapie", pour comprendre au lieu de punir, et insérer le malade dans des "attitudes sociales". Un journal, un café, une promenade, un film, une fête, etc., autant de "cadres", d' "occasions" permettant au "pensionnaire" d'affronter la réalité, pour "retrouver ce qui a existé"  et redécouvrir le "sens de la liberté".

Fanon combat tous les processus de dépersonnalisation. Il s'indigne contre cette infirmière qui appelait Jeanne d'Arc une malade hallucinée, ou contre cette tendance à confisquer les affaires des patients, sans visage, mis à l'écart : "Les malades sont obligés de traîner de petits sacs contenant : peignes édentés, croûtons de pains, mouchoirs déchirés, bonbons laissés par le dernier visiteur !"

En 1956, il démissionne de son poste. Expulsé d'Algérie, il rejoint Tunis, où est publié El Moudjahid, journal du FLN auquel il collabore de 1957 à 1960 : "Le processus révolutionnaire est irréversible [...]. L'indépendance est descendue du ciel des possibilités idéales. Elle s'est faite chair et vie, s'est incorporée à la substance du peuple."
 
Mon commentaire : où l'on peut voir que la naissance d'une guerre peut surgir d'un mélange détonnant d'amour et de haine. Amour à l'encontre des opprimés et haine, faite de désespoir, de leur bourreaux,  perçus au final en tant que personnes autistes dans le vrai sens du terme, c'est à dire rivées obstinément sur leur vision des choses et des hommes (et aussi parfois des animaux dans le cadre de la corrida ou autres cadres où ceux-ci sont maltraités, voire torturés),  sans vraiment tenir compte d'eux.

mardi 27 octobre 2015

Des voix pour les sans voix

Ici :
 

Trouvé sur Jubilate Deo texte et image

Le texte ci-dessous  retentit bien chez moi, chez vous aussi ? et l'image qui l'accompagne me va, à vous aussi ? Tellement bien que j'ai  "pompé" le dernier post de Jubilate, sans vraiment,  puisque je signale la source.
 
 
 
 

"C'est maintenant, c'est ici, c'est tout à l'heure au réfectoire, devant votre bureau, devant vos machines. C'est là que Dieu vous attend, c'est là votre éternité, c'est là votre communion infinie, parce que chaque geste humain, s'il est le don de nous-mêmes, est un geste créateur d'éternité. Il n'y a pas à attendre autre chose." 

 
Mon commentaire : Ce serait le paradis de pouvoir être comme ça avec tout le monde (je parle de l'image). Hélas la vie nous impose de garder nos distances la plupart du temps. Mais l'image fait du bien, et le texte aussi.
Déjà se respecter est un bon début en attendant le paradis.
 
Autre site visité ce matin, celui de Jean Paul qui jamais ne désarme pour défendre les causes apparemment désespérées que sont celles des animaux sans relâche traqués par les appétits sanguinaires qui caractérisent bon nombre d'humains (il me vient à l'esprit que hier j'ai mangé une tranche de jambon... à mon corps défendant, je ne mange de la viande qu'à peu près une fois par semaine), voici le lion en action :
 

lundi 26 octobre 2015

L'homme qui inventa la kalachnikov

Un homme écrit une fiction tout à fait réaliste grâce à sa pertinente imagination à partir de celui qui inventa la kalachnikov. Son discours durant l'émission est limpide, le sujet des armes y est  néanmoins creusé à fond, et c'est riche d'enseignement. Le podcast : http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=5101647

Le Télérama du 26 septembre au 2 octobre

Ce Télérama a attiré mon attention. J'y ai lu l'interview de Serge Gruzinski, dont voici un extrait :

À la question : Comment définiriez-vous "l'histoire globale" ? il a répondu :

"Elle consiste à essayer de comprendre comment, aujourd'hui comme dans le passé, se développent les processus de mondialisation et quelles résistances ils suscitent. Une histoire globale part toujours du local pour voir avec quoi il se connecte. Si l'on prend l'exemple d'une ville comme Roubaix, elle se connecte avec la région, la nation, le continent européen, ou encore avec l'Arabie saoudite, qui finance ses mosquées. Au-delà  de ces définitions, il s'agit tout simplement de comprendre les informations que l'on peut voir à la télévision. Quand les bateaux de migrants africains sombrent dans la Méditerranée ou que des réfugiés syriens traversent une partie de l'Europe, on a le plus urgent besoin de connaître l'histoire des mondes qu'ils fuient. Quand un attentat est commis à Bangkok ou qu'une explosion dévaste un port chinois, on ne sait rien de ces événements si l'on ne connaît pas l'histoire et la géographie de ces lieux. L'histoire globale doit donc aussi nous permettre de nous repérer par rapport à l'actualité immédiate. La vraie question est celle-ci : de quels instruments avons-nous besoin pour comprendre le monde qui nous entoure ? Si l'histoire n'est pas capable de nous y aider, il n'y aura bientôt plus d'étudiants ni d'enseignement."

Ensuite, j'ai lu cet article édifiant de Vincent Remy, qui s'intitule : Bombarder, la belle affaire !

"François Hollande aurait-il pris cette fausse publicité d'activistes londoniens pour argent comptant ? La France s'apprête à bombarder Daech en Syrie. Certes, le président se garde de rejoindre l'improbable brigade — Marine Lepen, François Fillon, Pierre Lellouche, Jean-Pierre Chevènement... — des nouveaux amis de Bachar el-Assad. mais il oublie ses propres velléités de 2013 d'intervenir contre le grand boucher de la Syrie qui, en quatre ans, a ravagé son pays avec méthode, lâché ses hélicoptères sur les villes, noyé les civils sous des barils de pétrole et gaz chimiques, causé plus de 80% des morts de ce conflit... tout en épargnant soigneusement les islamistes. Désormais, nous allons donc bombarder, comme le font l'Arabie saoudite, le Qatar, Bahreïn ou les Emirats arabes unis, par ailleurs clients de nos armements que leur vend avec brio notre ministre de la Défense.

Et peu importe qu'un an de bombardements de la "grande coalition", menée par les Etat-Unis, n'ait aucunement affaibli Daech, bien au contraire, peu importe qu'aux yeux des populations syriennes les bombes, d'où qu'elles viennent, aient les mêmes effets. François Hollande veut donner à la France le sentiment qu'il nous protège des terroristes islamistes, et qu'il va tarir le flux des réfugiés syriens dont il pense désormais qu'ils fuient Daech — même s'ils cherchent d'abord à échapper au chaos. Au-delà de cette décision, ce qui inquiète, c'est le silence qui l'accompagne. Lorsque Nicolas Sarkozy, poussé par l'activisme de BHL, avait décidé de bombarder en Libye, le débat public était virulent. Ne peut-on espérer qu'il renaisse ?"

Et enfin, cet article d'Olivier Pascal-Moussselard  :

"Qui a dit que ce serait facile ? Qui a jamais pensé que l'accueil de centaines de milliers de réfugiés en Europe se ferait sans tensions ni casse-tête ? Dans une Allemagne qui se surprend elle-même, inquiète et fière d'avoir été transformée en "terre promise" par les marcheurs épuisés, mais aussi dans les petits villages du Val Camonica, en Italie, qui offrent gîte et petits boulots à une poignée de migrants déboussolés, aucun des Européens que nous avons rencontrés ne prétend que la tâche est légère. Mais tous — et surtout vous, dans les dizaines d'initiatives que vous avez adressées — affirment qu'elle est réalisable. Et qu'il n'est pas question de se claquemurer, ou de renvoyer ces familles chez elles — sur la route, vers les bombes — sans autre forme de procès. Pourquoi ? parce que c'était elles, et parce que c'était nous. Mais pour une autre raison encore. A ceux qui empilent  craintes, angoisses et "bon sens" contre l'accueil des réfugiés, cette solidarité a déjà opposé une force terriblement efficace : l'imagination. Oui, la désunion européenne brille de mille feux ; oui, des responsables politiques démunis se renvoient les quotas à la figure, tout en criant "sus à Daech !", épargnant soudain Bachar, le premier responsable de cet exode. mais la mobilisation s'étend. Sans doute ces Européens imaginatifs pressentent-ils que notre avenir commun se joue ici. L'Europe politique est introuvable ?"

Mon commentaire : j'ai compris les deux premiers :  Gruzinski et  Vincent Remy, le troisième est  plus dans le passionnel, je n'aime pas son : "nous les aidons parce que c'est eux, parce que c'est nous", cela renvoie à la question des SDF, sans logements depuis des décennies : "parce que c'était eux, ils ne furent pas aidés ?", mais je comprends aussi que l'on ne peut pas, au nom de ces SDF non secourus, laisser sans secours d'autres personnes encore c'est-à-dire les réfugiés. Ce serait ajouter du mal au mal. Je suis sensible à la position de Vicent Remy, il faut en effet porter secours à ces personnes et ne pas  bombarder du fait que cela ajoute encore du chaos sur les populations, les bombes d'où qu'elles viennent  peuvent les tuer.

Appel pour soutenir la Grèce qui résiste : http://www.mondialisation.ca/appel-pour-soutenir-la-grece-qui-resiste-et-sa-commission-pour-la-verite-sur-la-dette-publique/5447603   




samedi 24 octobre 2015

Plus un poème, en fin du post

Comme je disais dans le post précédent, je suis tombée sur la note de l'auteure d'un blog, qui parle de la question de la mise en miroir que l'autre nous donne et de ce que nous en faisons ; ensuite, j'écoute une émission où il est question de Déodat, "traversé par le regard des autres",  portant mon attention sur les différents côtés de la question, après avoir un peu approfondi le sujet, je croyais,   assez bêtement il faut bien le dire, en avoir fait le tour. Mais le sujet est tellement vaste en réalité, les cas de figures si nombreux concernant le regard, tronqué ou pas,  des autres sur soi ou notre regard sur le regard de l'autre (idem pour le nôtre : tronqué ou encore, trouble, ou je ne sais quoi d'autre, ou pas)  qu'il inspire de nombreux livres évidemment ! Ce soir j'ai été confrontée à cette évidence et à "comment j'ai évacué un peu trop vite le sujet des regards en miroir ou pas" ou ayant un impact éventuellement négatif,   en lisant un article du Time de cette semaine,  qui creuse encore le sujet. 

Voici l'article dont un morceau est écrit en français, suivi du morceau dans la langue originale :

Identical twins in all but one way

Jumeaux identiques en tout, mais d'une certaine façon


Quand Jonas Maines a essayé de lire un premier jet de l'histoire de sa famille,  l'été passé, il n'a réussi à lire que les quelques premiers paragraphes de l'introduction avant de balancer le livre à travers la pièce. 

When Jonas Maines tried to read a draft of his family's story this past summer, he got through only the  first few paragraphs of the prologue before throwning it accross the room.


"Je n'ai pas pu le reprendre," dit le jumeau identique de Nicole Maines, âgé de 18 ans. Cela a ramené des souvenirs. Je réentendais de quelle façon mon père parlait à Wyatt. Cela a ramené en moi des sentiments de colère, de la frustration, et de la confusion. C'était juste un peu trop pour moi.

"I couldn't touch it again," says the 18-year-old identical twin of Nicole Maines. It brought memories of hearing the way my dad was treating Wyatt. It brought back feelings of anger, frustration and confusion. It was just a little too much for me."


Durant presque 10 ans de sa vie, Nicole a vécu en tant que garçon et était appelée Wyatt par son frère, ses parents Wayne et Kelly, ses amis et ses professeurs. Mais Jonas dit qu'il a toujours su qu'il avait en réalité une identique, et pourtant divergente, sœur jumelle.

For nearly the first decade of her life, Nicole lived as a boy  and was called  Wyatt by her brother, her parents Wayne and Kelly, her friends and her teachers. But Jonas says he always knew he really had an identical, yet divergent, twin sister.
 
 

Devenir Nicole, écrit par Amy Ellis Nutt, prix Pulitzer, est l'histoire du passage à l'âge adulte d'une fille transgenre, une exploration de la science naissante de l'identité du genre, une capsule-témoin du droit civil, un drame juridique à tirer des larmes et, peut-être avant tout cela, un enseignement sur ce qu'il peut arriver quand un enfant ne tourne pas comme s'y attendaient ses parents  — et qu'ils sont amenés à choisir entre, soit fermer les yeux et le cœur, soit voir tout différemment.

Becoming Nicole, written by Pulitzer winner Amy Ellis Nutt, is a transgender girl's coming-of-age saga, an exploration of the budding science of gendre identity, a civil right time capsule, a tear-jerking legal drama and, perhaps most of all, an education about what can happen when a child doesn't turn out as his or her parents expected — and they're forced to either shut their  eyes and hearts or see everything differently.
 
"It's pretty hard on me....
 
Dimanche 25 octobre 2015, reprise de l'article :
 
 

"C'est assez dur, me concernant, et c'est dur à lire, dit Wayne qui a joué le méchant durant quelque temps en refusant d'accepter comment se sentait son enfant. "Beaucoup d'hommes, là-bas  ne comprennent pas. Dans tout le pays, ils font pression sur leurs enfants. Et il nous faut les aider."  Son commentaire fait écho à un passage édifiant du livre.

"It's pretty hard on me, and it's hard to read," says Wayne, who played the villain for a time as he refused to accept how his child felt. "But there's a lot of men out there who don't understand. They're impacting children all over the country. And we need to help them." His comments echo a cautionary through line in the book.
 
 

À une époque où il y a plus que jamais des émissions très en vue sur ce que signifie le transgenre, le récit de Nicole évoquant un jumeau donne au débat "hérédité ou milieu" (on peut aussi traduire "inné ou acquis") une irréfutable secousse.  Elle a grandi en regardant une image-miroir qui, cruellement pour elle, se sentait à l'aise dans son corps.

In an era when there are more high-profile story lines than ever about what it means to be transgender, the twins-ness of Nicole's narrative gives the nature vs. nurture debate a compelling jolt ; she has grown up looking at a Mirror image who — cruelly to her — feels at home in his body.


"C'est un sentiment qui ronge, dit Nicole, maintenant élève de première année à l'université du Maine, parlant du corps masculin dans lequel elle vécut autrefois. "C'est terrifiant  quand les gens vous disent que, qui vous êtes n'est pas ce que vous êtes." Le livre  démontre clairement que la peur a des répercussions. "C'est une histoire, non pas seulement au sujet de Nicole, qui savait exactement qui elle était," dit Nutt. "Tous les membres de la famille ont dû partir à la découverte d'eux-mêmes.  

"It's a gnawing feeling," says Nicole, now a college freshman in Maine, of the male body she once lived in. "It's scary when people tell you that who you are isn't  what you are." The book makes it clear that the fear ripples out. "This was a story not just about Nicole, who knew exactly who she was," says Nutt. "All the family members had to find themselves.
 
L'article est de Katty Steinmetz


Mon commentaire : partir se "retrouver soi-même", Nutt veut sans doute parler de remise en question du fait d'avoir mis du temps à accepter l'identité sexuelle de leur enfant. J'avoue que je ne sais pas exactement ce que transgenre signifie vraiment. Je sais en revanche que c'est différent de l'homosexualité où un homme  homosexuel par exemple se sent un homme dont la sexualité est orientée vers les gens du même sexe que lui. Le terme transgenre signifierait que le corps serait à l'opposé, du simple point de vue de l'anatomie, de l'identité sexuelle profonde de la personne. Par exemple Nicole a l'appareil génital d'un garçon mais n'en a que faire, étant donné qu'elle se sent profondément fille. Je pense qu'il s'agit de cela.... et non pas d'hermaphrodisme. D'où la difficulté des parents qui pensaient se trouver face à une évidence, cela dit, sans vouloir  justifier le père qui "a joué les méchants" plus longtemps que les autres membres de la famille.
 
 
Un poème trouvé sur Diérèse :
 

Donne le nom des nuits


     Le sang des eaux, des sables, des vents,
la nuit est son drap noir. Eux coulent
au mitan de la couche.
     Les grattements d'insectes notent leur
temps : leur temps est ce sang-là, aux tempes.


     Le nom de la nuit est le sang noir.
La nuit du corps interne boit à la creuse,
à ses ombres.
     Le sel, dissous à l'eau des yeux, aveugle.
La langue en lèche le goût amer.


     La nuit noire de sable, de vents, de
mer, partage les couches des eaux vertes.
     Les bouches d'odeur ont des dents de
pierre. Les pierres font le partage des eaux
amères.


     La nuit se perd en vent, en eaux, en sable.
     L'esprit, s'il veille, éveille les lampes.
La nuit est en lisière.


                                Marc Le Bot

 

 

 


Le Moyen Âge

Par un heureux hasard je tombe sur Michel Zink (que je découvre). Consultant mes mails je vois  Canal Académie, vais sur leur site et choisis l'émission sur le Moyen Âge. Michel Zink, spécialiste de cette période a travaillé par le biais d'un roman Déodat ou la transparence sur le thème du regard,  parlant de la considération que certains du Moyen Âge s'accordaient, ou pas.  Concernant Déodat, il s'agit du non regard des autres puisqu'il n'est rien à leurs yeux, "les regards le traversent", ce qui est symptomatique d'une société étrange selon moi ( en fait,  il en est de même de celui que l'on évite de poser sur les SDF la plupart du temps).  Ce thème du regard, je l'ai abordé ce matin, à l'occasion d'une note lue chez l'auteure d'un blog, mais sans penser à la question du "non regard des autres". Ainsi le tour de la question aura-t-il été fait grâce à un hasard du clic. Un clic heureux si j'ose dire.
 
 
 
Déodat ou la transparence, ici : http://www.seuil.com/livre-9782020540407.htm

Miroir, mon beau miroir....

J'ai apprécié cette note sur le miroir. Et je me pose après lecture la question du masque... Le masque a-t-il pour fonction de neutraliser le miroir que l'on se renvoie dans les relations sociales en libérant  un autre regard sur celui de l'autre ; libérer un regard ou regard libéré des aprioris que l'on a sur tel ou tel ?  Il y a aussi des risques de projections de ses propres défauts sur l'autre, par manque d'attention à soi et à l'autre. Elles sont souvent neutralisées par les statuts dans les relations de tous les jours, mais pas toujours : un statut fort peut aussi voler en éclats si la personne qui le possède n'est pas à la hauteur de celui-ci, on l'a vu avec les chemises déchirées des patrons de la société.... Air France, si je ne me trompe car je se suis pas très bien les actualités ces temps-ci. J'ai trouvé  cette note pertinente quoique les choses soient souvent plus compliquées que celles, vraies, qui y sont exposées. Ce matin par exemple, une fois n'est pas coutume je me prends en cobaye, j'ai agacé mon compagnon par quelques jérémiades ineptes : il avait raison de l'être ai-je pensé après coup : avant de se plaindre, il faut  mesurer le manque d'élégance que présente  l'oubli de ceux qui travaillent  pour des causes difficiles. Même si soi-même essayons d'apporter notre goutte d'eau, d'autres, discrètement ou moins par la force des choses, le font avec une opiniâtreté qui semble leur être naturelle et leur courage devrait nous inciter, du moins, à ne pas se plaindre et au contraire redoubler d'efforts.

vendredi 23 octobre 2015

Très honorée


Extrait de William Shakespeare

And this our life, exempt from public haunt,
Finds tongues in trees, books in the running brooks,
Sermons in stones, and good in everything.

~ William Shakespeare

Notre vie, séparée du commerce avec le monde,

trouve des voix dans les arbres, des livres dans les ruisseaux,

des sermons dans les pierres, et du bien en toute chose.

 
 
Mon commentaire : un poème que je comprends parfaitement, parlant de la démarche de joindre son souffle à celui de la nature.
Mais impossible d'oublier la souffrance en ce monde. La souffrance animale aussi.
Au sujet du martyre  enduré par les bovins, c'est ici : http://corridabasta.hautetfort.com/archive/2015/10/23/eurodeputes-pro-corrida-5704631.html  

jeudi 22 octobre 2015

Il y a tradition et tradition (sans vouloir faire ma normande)

 
Autre thème abordé ce jour, toujours chez Jean Paul,  au véritable cœur de lion :
 

De l'anormale cruauté des politiciens de l'UE :

"L'industrie tauromachique française, espagnole et portugaise reçoit plus de 100 millions d'euros par an de subventions de la part de l'Union européenne, en dépit du fait que la majorité des citoyens de l'UE, y compris les Français et les Espagnols, ne soutiennent pas cette cruauté tauromachique." Intégral :

 

mercredi 21 octobre 2015

De la maltraitance exercée sur les animaux

Nous ne sommes pas en Inde mais en Europe, où les animaux sont souvent et hélas, banalement martyrisés dès lors qu'ils font partie des bêtes "à viande". J'ai trouvé la video chez Jean Paul, qui jamais ne baisse les bras. C'est ici :
 

Le jeûne est-il recommandable ?

Cliquez sur l'image pour lire.
 
 
Trouvée sur Pinterest,  cette photo et ce poème, dans Jubilate Deo :

 

La paix aurait pu être une fleur sauvage

de ces fleurs des champs

que nul ne sème ni ne moissonne.

 

La paix aurait pu être

une de ces fleurs des prés

que l’on trouve toute faite un beau matin

au bord du chemin, au pied d’un arbre

ou au détour d’un ruisseau.

 

Il aurait suffit de ramasser la paix

comme on ramasse les champignons

ou comme on cueille la bruyère

ou la grande marguerite.

 

Au contraire,

la paix est un travail

c’est une tâche.

Il faut faire la paix

comme on fait le blé.

Il faut faire la paix

comme il faut des années

pour faire une rose

et des siècles pour faire une vigne.

 

La paix n’existe pas à l’état sauvage:

il n’y a de paix qu’à visage humain.

Jean Debruynne, La paix est un travail (chamade1000.unblog.fr)
 
 

mardi 20 octobre 2015

Pose ta voix

Mishki, l'ancien apatride, je l'ai entendu hier pour la première fois dans l'émission Sur les docks, il a posé sa voix en passant par le rap.

Un jour m'étant hasardée à écouter un rap j'ai entendu quelque chose du genre "espèce de gogol, t'as peur qu'on te vole"... pas convaincant du tout et même carrément navrant, mais je sais qu'il  y en a d'autres, exempts de violence verbale, et que Victor Hugo qui aimait faire chanter les mots apprécierait beaucoup je pense. Il y a donc rap et rap.... un univers où pour les uns la déclamation  d'un texte procède d'un défoulement basique : la personne se vide de sa colère, où, chez d'autres,  le texte est poétique : j'y entends s'exprimer une âme et un esprit qui ont pris de la hauteur, on n'est plus dans le simple défoulement, il a été dépassé : si le rappeur s'est défoulé il a néanmoins pu communiquer quelque chose qui touche positivement celui qui écoute le texte, l'écouteur pourra le faire sien,  le dire  à son tour pour le meilleur de lui-même,  et évoluer,  l'être humain étant  toujours prêt à évoluer si l'occasion lui  en est donnée.  Parlant de poésie, il y a alors retentissement selon le sens que lui accorde Bachelard dans Poétique de l'espace.

Le rappeur de l'Est que j'ai entendu dans l'émission Sur les Docks hier après-midi m'a beaucoup touchée (un rappeur qui roule les "r", venant de l'Est). C'est ici :


 

lundi 19 octobre 2015

Le cimetière Indien

Je ne parlerai pas ce jour de l'été indien mais du cimetière indien, hélas pour ces morts étant donné les circonstances de leur décès,  leur vie cruellement écourtée durant la première guerre mondiale. Nous l'avions déjà vainement cherché un soir ce cimetière indien, après avoir tourné de-ci, de-là,  dans Festubert. Ce matin, bien que j'eusse  (moui  un subjonctif nous tombe du ciel) aperçu vite fait le panneau annonçant le cimetière indien un de ces jours derniers alors que je faisais du vélo, je l'ai repéré pour de bon en  "bûchant" une autre piste — "bûcher une piste" comme disait une africaine que nous avons rencontrée à Toulouse il y a longtemps déjà, quand, nouvelle arrivée, elle  repérait en marchant comment se rendre à tel ou tel endroit de la ville — quant à moi ce matin, il s'agissait d'établir un circuit "longue marche", le plus agréable possible, à faire en duo avec mon compagnon. 
 
 
Je pris donc ce matin dans l'avenue Berthelot, la petite rue qui la coupe perpendiculairement et qui se nomme la rue du Pré des sœurs. J'allai jusqu'au bout, ce faisant, je changeai de commune, j'étais à Beuvry, traversai la départementale déjà envahie  d'un flux assez conséquent de voitures dès potron-minet, arrivai dans la rue Julien Guérard, continuai rue Jules Guesde, tournai à droite, rue Édouard   Vaillant, après avoir laissé de côté la rue Raoul Briquet. J'arrivai jusque l'église de Beuvry à côté de laquelle se trouve une grande maison signalée comme étant le siège de la confrérie des Charitables, là je file du mauvais côté de la rue Sadi Carnot pour atterrir direct où je ne voulais surtout pas déboucher, c'est-à-dire, rue de Lille,   l'avenue très fréquentée qui conduit en plein centre de Béthune. Marche arrière, je bifurque du bon côté et, à la fin de la rue Sadi Carnot, me trouve nez à nez avec la rue perpendiculaire qui se nomme Jean Jaurès. Nous sommes en terre socialiste décidément ! Arrivée là,  je file jusqu'à la gare d'eau de Beuvry qui s'appelle aussi Préolan je crois, et que je trouve très belle. Je suis un bras du canal, arrive à l'étang des signes, en fais le tour, débouche sur une route qui me mène à la passerelle de la gare de Beuvry. Je décide de ne pas la traverser, car monter les escaliers en soulevant mon vélo est dangereux  pour mon cœur au grand souffle (souffle cardiaque), je file donc tout droit et tourne ensuite pour traverser le canal un peu plus loin, par le pont de Gorre. J'aurais pu ne pas prendre le pont de Gorre car des panneaux indiquaient Béthune de l'autre côté. Il se trouve que j'ai décidé de le prendre malgré tout, pour voir. Après la descente, en continuant un peu, je l'ai vu, lui : le cimetière indien.

Me suis arrêtée pour lire les plaques qui racontaient les batailles où avaient été piégés ces soldats, écrites en anglais et en français. Il y a des photos  montrant les soldats indiens, attendant à la queue leu leu, des mouchoirs sur les yeux pour les uns, d'autres tiennent la  tête baissée. Ils ont l'air en   totale  détresse.

Après le recueillement qui s'impose, je reprends la route, un rond-point qui distribue la direction Béthune cette fois, à droite, et l'on arrive à un feu, sur la droite encore, le boulevard Washington, qui se trouve tout près de mon quartier.

Avec la voiture nous n'avions pas trouvé ce cimetière, n'ayant pas non plus pris le plus court chemin en passant par Festubert,  alors que du boulevard Washington qui est près de chez nous, grâce à l'observation que permet le déplacement plus lent en vélo, je me suis aperçue qu'il se trouvait à quatre petits kilomètres de notre habitation. Pourquoi voulions-nous voir ce cimetière indien ? Parce que, après en avoir vu beaucoup d'autres de la première guerre mondiale,  nous nous attendions à ce que soit raconté un pan de l'histoire de celle-ci en cet endroit, ce qui fut le cas... je ne m'attendais pas par contre aux photos, où l'on voit aussi des Britanniques qui avaient pris leur quartier général au château de Gorre. Ce château n'existe plus, il a été totalement détruit, bombardé sans doute.  

dimanche 18 octobre 2015

Yes

Quand on dit "bonne mentalité" on porte un jugement de valeur sur la mentalité en question et sur la personne de qui l'on pense que la mentalité est bonne.... j'assume, c'est le bon terme en vertu de cette constatation du début,  de penser qu'à l'aune de cette phrase qu'elle a déclarée : "Be faithful in small things because it is in them that your strength lies",   mother Thérésa n'avait pas une mauvaise mentalité.

Les écologistes Américains qui envoient le Daily Ray Of Hope ont mis cette phrase en légende sous la photo d'un insecte voletant parmi les hautes herbes.
À l'instar de celle qu'ils ont choisi pour commenter la photo, tout porte à croire que leur mentalité n'est pas mauvaise. Allez, j'y crois.

D'autres propos tenus qui dénotent encore à mes yeux une  mentalité à réchauffer le cœur  :

"La politique et l'économie ont tendance à s'accuser mutuellement en ce qui concerne la pauvreté et la dégradation de l'environnement. Mais il faut espérer qu'elles reconnaîtront leurs propres erreurs et trouveront des formes d'interaction orientées vers le bien commun. Pendant que les uns sont obnubilés uniquement par le profit économique et que d'autres ont pour seule obsession la conservation ou l'accroissement de leur pouvoir, ce que nous avons ce sont des guerres, ou bien des accords fallacieux où préserver l'environnement et protéger les plus faibles est ce qui intéresse le moins les deux parties. Là aussi vaut le principe: l'unité est supérieure au conflit."

Ils sont du pape François. Trouvés dans Jubilate Deo.

mardi 13 octobre 2015

Le lynchage de Rodilhan + la parole donnée au chien fusillé

"Après plus de quatre ans d’attente, le procès du lynchage de Rodilhan a enfin été fixé aux 14 et 15 janvier 2016 à 9 h, au Tribunal correctionnel de Nîmes.

Les faits

Lors d’une action pacifique d’envahissement de l’arène de Rodilhan (Gard) le 8 octobre 2011, environ 70 manifestants assis enchaînés sur le sable de l’arène avaient été violemment pris à partie par une trentaine d’aficionados descendus des gradins pour les en chasser. Les militants anticorrida ont alors subi sans répliquer pendant près d’une demi-heure un déluge de coups de pieds, coups de poings, jets de lance à incendie à bout portant dans les oreilles, violences sexuelles et autres pratiques délictueuses telles que vols d’effets personnels, le tout sous les yeux du maire de Nîmes et de celui de Rodilhan."

 

Article intégral, ici : http://corridabasta.hautetfort.com/archive/2015/10/12/le-proces-du-lynchage-de-rodilhan-aura-lieu-les-14-et-15-jan-5698621.html

 
 

Le chien fusillé, c'est ici : http://sans-voixinfos.hautetfort.com/archive/2015/10/12/mort-a-cause-de-ces-putins-de-chasseurs-5698600.html

 
 

dimanche 11 octobre 2015

le courrier des lecteurs à propos de l'Europe

Trois lettres ont été publiées par Time à propos de la crise des migrants. Elles reflètent bien la perplexité des personnes  face à la migration massive actuelle :

lettre 1 : Je ne comprends pas comment le Time peut publier une histoire à briser le cœur au sujet de la situation critique des réfugiés sans se poser une question toute simple : Où sont les pays riches en pétrole du Moyen-Orient voisin ? Qu'ont-ils fait pour aider les réfugiés ?

I don't understand how Time can publish  a heartbreaking story about the plight of the Syrian refugees without asking a simple question : Where are the neighboring oil-rich Middle Eastern countries ? What have they done to help the refugees ?

lettre 2 : Pourquoi devrait-on faire en sorte que l'Europe se sente coupable au sujet de la crise des réfugiés Syriens, comme si nous étions la cause de cette migration de masse ?
L'ONU devrait aller à la source du problème et nous sortir de ce marasme.
Les passeurs doivent se frotter les mains d'allégresse en voyant la générosité envers les réfugiés.

Why should Europe be made to feel guilty over the Syrian refugee crisis, as if we were the cause of this mass migration ? The U.N. should get to the root of the problem and solve this mess. The people smugglers must be rubbing their hands with glee over the generosity toward refugees.


lettre 3 (provenant d'Allemagne) : La crise des réfugiés pose un problème moral à l'Europe. D'un côté il y a clairement l'impératif de donner un abri aux gens qui en ont besoin. D'un autre côté l'aspect purement massif  de l'afflux actuel condamnera toute tentative de véritable intégration. On est loin d'avoir assez de logements pour amorcer un commencement d'installation de ces migrants dans des quartiers diversifiés.

Je ne vois pas non plus un nombre suffisant des emplois qu'ils désirent pour accomplir leur projet de "vie meilleure".

Je m'attends à des problèmes sociaux graves dans les 5 à 10 ans à venir, quand la reconnaissance actuelle pour la sécurité aura débouché sur des espoirs déçus, de la frustation, et un nouveau désespoir.

  The refugee crisis poses a moral dilemma for Europe. On the one hand there is the clear imperative to give shelter to people who are in need of it. On the other, the pure massiveness of the current influx will doom any attempt at meaningful integration.
There is by far not enough housing to give these migrants a start in diversified neighborhoods.
 Nor do I see the  necessary number  of jobs they desire to achieve the "better life" they are looking for.
I expect serious social problems for our societies in five to ten years, when present gratitude for security gives way to shattered hopes, frustration and a new despair.
 
 
Mon commentaire de la lettre  trois : la frustration pourra venir de deux côtés si des emplois sont donnés au détriment de chômeurs allemands d'origine. Mais c'est comme si rien n'était jamais anticipé en politique. Ramener la paix dans les pays en guerre s'avère salvateur aussi pour les pays dits en paix actuellement.

Une citation de l'abbé Pierre trouvée dans Jubilate Deo : Les hommes politiques ne connaissent la misère que par les statistiques. On ne pleure pas devant les chiffres. 

samedi 10 octobre 2015

De la difficulté d'avoir des repères chez les jeunes adultes et les ados

J'habite dans un quartier qui un temps n'était pas désagréable à vivre parce qu'on y était tranquille, c'était l'indifférence, mais cette indifférence de gens qui ne vous regardent pas, ne vous disent pas bonjour, maussades, si elle était glaciale, surtout pour quelqu'un qui a vécu de longues années dans un quartier populaire de Toulouse, avait le mérite de vous laisser l'esprit en paix, autrement dit un certain espace, personne ne vous agressant, on s'y sentait donc respirer. Aujourd'hui s'y trouvent des jeunes gens sans repère et en quête "d'avoirs", apparemment très rivés sur l'accumulation de biens matériels à roues,  dès lors qu'ils acquièrent un de ces biens, cela leur donne  la sensation d'être plus forts. Je pense que c'est un moyen des plus maladroits de chercher un peu de la respectabilité qu'ils n'ont pas trouvée. Cependant, impossible de moralement les aider car ils se font inabordables. Encore moins d'éprouver de l'empathie pour eux  du simple fait qu'ils ne veulent surtout pas être aimables. J'ai constaté qu'ils s'en prennent plus volontiers pour leurs invectives verbales aux gens qu'ils pensent sans défense, personnes âgées et personnes, surtout,  isolées ou du moins qui donnent les apparences de l'être. J'en ai déduit que ce manque de repères évident les conduit directement à l'amoralité, comme si "manque de repères" et "amoralité"  étaient directement liés ; cette constatation est consternante pour ceux qui pensent que l'homme est foncièrement bon à la base. J'ai imaginé que la cause était que ces jeunes personnes s'étant fait recaler à l'école cela les a aigries. Si jeunes et déjà si aigris ! C'est apparemment possible.  L'école pourrait produire ce genre d'effet négatif sur ceux qui l'ont mal vécue à mon sens, et pour cause pour certains d'entre eux, probablement. L'école conçue comme elle l'est encore opérant quand même du zappage plutôt aveugle à mon sens de certains individus.  J'imagine  un cocktail très nocif dont le premier ingrédient serait la cruauté du système scolaire à leur encontre, et l'autre, la cruauté en corolaire de parents qui, du coup,  se détourneraient de leurs enfants parce qu'ils ne sont pas assez bons, voire même, pas bons du tout à l'école ? La chose est probable selon moi. Ce serait une explication tout à fait plausible. Où trouver des repères alors ?  Dans les médias ? Pour l'instant les médias sèment plutôt encore plus de confusion.  Dernièrement par exemple,  j'ai appris par mon compagnon que Charlie Hebdo avait fait une couverture où l'on se moque des personnes atteintes de trisomie... message envoyé très clairement selon moi : "tapez sur les personnes vulnérables, allez-y, nous vous y encourageons." Hier soir nous nous branchons sur Arte à l'heure de madame Kain qui déploie justement  la couverture du journal en question et demande à un employé de Libé de commenter le dessin ; le journaliste dit en substance que les gens qui critiquent Charlie Hebdo "pour cela" n'ont rien compris à Charlie Hebdo. Mon compagnon de commenter "Mais si, ils ont compris que c'est un torche cul."  Je suis d'accord avec lui car envoyer ce genre de message aux gens sans repère est des plus consternant en effet. Il me demande de zapper car c'est moi qui ai la télécommande en main, je m'exécute sans problème, et merci à toi pour cette attitude qui m'envoie un peu de fraîcheur bienvenue. Voilà en gros pour les médias et les repères.  Je lis en ce moment un livre de Bachelard  qui s'intitule "Poétique de l'espace." Un auteur qui  avait foi en la science, était un scientifique lui-même tout en possédant une morale... tout un beau programme alors !  De plus, il avait la foi tout court, ce qui n'est pas plus mal finalement, quand on voit l'état de ceux qui ne l'ont pas. 

jeudi 8 octobre 2015

De la vérité d'un état d'esprit en poésie

En poésie l'état d'esprit de l'auteur d'un texte passe par un filtre,  en laissant libre cours à diverses lectures ou interprétations bien souvent,  si les eaux sont troubles.

Je suis l'auteure d'un conte que j'ai mis en ligne très récemment sur ce blog et je me rends compte que parfois j'ai été dépassée, heureusement,   par ce qui s'y passe, ne m'attendant pas en le commençant à ce qu'il prenne cette tournure. Parce que s'engageait un dialogue avec moi-même et aussi avec l'actualité pour donner sens à l'histoire,  en même temps  l'histoire elle-même du conte, c'est-à-dire les événements qui s'y produisent "surgissait" la plupart du temps à partir d'une image qui se présentait "toute seule" pratiquement, de façon la plus sommaire qui soit,  nourrissant ce dialogue intérieur et établissant la connexion avec l'extérieur.

Donc je n'avais pas de représentation précise au départ. Contrairement à la pensée de Shopenhauer  je ne pense pas que j'étais manipulée ni ne manipulais, du fait de cette  réflexion sur le monde par ce processus. C'est une méditation en somme.

J'étais partie pour ne pas attacher beaucoup d'importance au corbeau mais plutôt le remettre en question tout en lui laissant son propre espace. J'étais à son écoute, à l'écoute du personnage. Il avait pas mal de choses à dire. Il s'agit en fait de secouer un peu les choses pour voir, ou plutôt écouter ce qui va en sortir. Le corbeau dans son pathos et à cause de la douleur qu'il représentait ne m'a pas donné envie de faire de l'ironie sur lui. Il représentait pourtant clairement des politiciens, des journalistes. Une gent pas souvent aimable, que je trouve la plupart du temps très suiviste, hyper conformiste, trop souvent navrante. Mais dans ce conte, le corbeau souffre, éprouve une vraie peine et je respecte le personnage.

Toute ma sympathie va d'une façon plus évidente et naturelle à Zébra parce qu'elle est nue dans ce monde. Beaucoup de prédateurs la guettent, notamment scientifiques, les super dominants de ce monde. Pour elle "pour vivre heureux, vivons cachés", je lui ai naturellement donné un super compagnon de route, Philosophe nul mais vrai, bourré de sincérité à réchauffer le cœur de Zébra.

Enfin, Lulu. Le chat aux apparences qui plaisent,  mais dessous se cache une condition difficile, celle de l'être qui souffre de pulsions irrépressibles. Le chat est plus pathétique que le corbeau qui lui, étonnamment le devient de façon sympathique dans ce conte,  parce qu'il n'est pas n'importe quel corbeau non plus. Lulu par contre n'est pas éveillé du tout, il se trouve tout juste au début d'une quête de l'autre mais bien maladroite du fait qu'il soit habité de pulsions irrépressibles.

La fin du conte m'a surprise  sur le coup (quelle drôle d'idée j'ai là me suis-je dit) mais après coup je l'ai trouvée logique et libératrice pour Phil et la souris. Zébra ne fait pas d'excès de zèle, elle abandonne le zèle en même temps que Lulu. Mais, consolation, il n'en souffrira pas outre mesure, son expérience avec Phil n'ayant pas été concluante.
 
Les contes, toujours à prétention philosophique finalement,  recèlent parfois, quand c'est réussi,  une forme de poésie. Poésie qui, comme je le disais plus haut, selon moi a des filtres (et surtout pas "philtres") pour aborder la réalité de choses perçues autour de soi et que l'on a envie de démêler mais qu'il est difficile d'analyser ; cette poésie-là, c'est une mise à l'écoute en douceur de ces choses,  à la base,  nébuleuses. Passer par la voie directe d'une chronique, de ma part c'est plus difficile parce que je n'en ai pas les compétences pour certains sujets et que ça peut manquer de spiritualité après coup si l'analyse n'est pas bonne. Pour ma part, je vois surtout en ce monde, de vastes zones d'eaux troubles, où se jouent beaucoup de comédies dans le but de satisfaire des appétits aveugles, tout cela par manque de profondeur,  parce que certains instincts dominent trop aux dépens de choses plus essentielles.    

  

mercredi 7 octobre 2015

The way a crow

The way a crow
shook down on me
the dust of snow
from a hemlock tree

has given my heart
a change of mood
and saved some part
of a day  I had rued

Ma traduction du poème de Robert Frost :

La façon dont une corneille
a fait s'écrouler sur moi
la poussière de neige
d'un arbre ciguë*

a apporté en mon cœur
un changement d'humeur
et  sauvé une part
d'un jour que j'avais maudit.


* a hemlock tree mot à mot : arbre ciguë, appellation anglaise qui désigne un conifère du Canada que l'on nomme Pruche (féminin) en français (source Wikipédia)



lundi 5 octobre 2015

Une fois le corbeau parti

Une fois le corbeau parti, chacun retrouva ses esprits. L'heure était à la désolation pour Zébra. Le ruisseau se faisait moins présent ou plutôt elle était moins sensible à ses gazouillis. Une colombe était morte dans la gueule d'un chien. Que pouvait-elle faire, elle, pour compenser cette perte auprès du corbeau ?
 
— Phil, dit-elle au bout d'un moment, je pense que le corbeau s'est trompé à notre sujet comme à celui du chien, comme à celui du chat. Il doit nous rendre la liberté. Tu n'as pas à t'occuper de Lulu, il se débrouillera bien tout seul, rencontrera une chatte et tout rentrera dans l'ordre pour lui. Vois ce qui est arrivé à la colombe, pourquoi n'en serait-il  pas de même pour moi un jour avec le chat ? sans vouloir me comparer à une colombe. Pourquoi défier les lois naturelles ?
 
— Tu as perdu la foi ?
 
— La foi que la dessinatrice m'avait communiquée. Son esprit nous dit de nous en aller vivre libres, elle va sans doute récupérer son chat et saura mieux s'en occuper que nous ou le corbeau.
 
— C'est vrai qu'elle nous avait communiqué tant d'informations sur son monde... Informations étranges qui nous faisaient peut-être confondre un peu les choses car en vrai, je ne suis pas vraiment au point avec la philo. Parfois elle me souffle un peu mal les choses, vois-tu. Suis-je vraiment descendant de Pégase par exemple ? Me voici assailli de doutes. 
 
— oui, répondit Zébra,  c'est comme son histoire de Disney par exemple, qui a anobli les souris. Maintenant elle me souffle de m'en aller où bon me semble, d'oublier. Je suppute que tout ça ne soit que des histoires d'humains. Nous, ils s'en fichent .... notre état de conscience, ils s'en fichent voilà tout.
 
— Je l'entends aussi. Je te dis qu'elle va récupérer le chat en même temps.
 
En effet Lulu, affamé, tendait l'oreille à l'appel de sa maîtresse, appel fait d'ondes particulières car tout restait silencieux autour du ruisseau après la mort de la colombe. Lui  aussi avait envie que l'aventure se termine avec Crasscoa malgré la reconnaissance qu'il lui devait,  et avec les humains si cela se trouvait, compte tenu de l'esprit de la maîtresse qui  communiquait des choses au cheval et à Zébra, et surtout, qu'elle se termine avec ces deux-là justement. S'il allait avoir la pulsion qu'avait eue le chien envers la colombe, cela ficherait une embrouille de tous les tonnerres avec le cheval qui aimait tant sa protégée. Il pourrait se faire amocher sérieusement à coups de sabot et ce serait pire qu'avec l'aigle. Il écouta la souris reprendre son dialogue avec Phil :
 
— Phil, le mieux serait que je reprenne ma taille de souris véritable et que tu redeviennes totalement cheval en oubliant Pégase et toutes ces choses. Tiens-toi prêt. Je me rapetisse en souris de taille normale, et vais m'accrocher à ton crin. Je ne veux plus être une amazone, juste une souris. Et que tous les deux nous trottions près du cours d'eau. Crasscoa s'il ne me voit plus et si tu ne lèves pas la tête quand il appelle, n'insistera pas. La perte de la colombe va l'occuper un moment. Il  se débrouillera seul avec ses désillusions, nous avons bien assez d'échapper à la folie des hommes.
 
— Et Chevaline, ma compagne, que crois-tu qui lui soit arrivé ? La même chose qu'à la colombe ?
 
— Non, puisque celle qui la montait lui disait des poèmes m'as-tu dit. Tu ne communiques plus avec elle  par la pensée ?
 
— Si. Mais ces mauvaises nouvelles m'ont mis à cran. Elle doit sentir comme un vide là-bas. Je n'ai plus l'énergie de lui parler en moi-même.
 
— Justement, partons de l'avant en reprenant notre liberté.
 
Zébra se mit à fondre et, petite souris, s'accrocha à la crinière de Phil. Tous deux s'en allèrent ainsi droit vers l'horizon, laissant Lulu,  qui avait tout entendu,  sur le carreau. Ce n'était pas si grave, il n'avait jamais vraiment fait connaissance avec eux.
 
Ainsi se termine ce conte.