lundi 26 octobre 2015

Le Télérama du 26 septembre au 2 octobre

Ce Télérama a attiré mon attention. J'y ai lu l'interview de Serge Gruzinski, dont voici un extrait :

À la question : Comment définiriez-vous "l'histoire globale" ? il a répondu :

"Elle consiste à essayer de comprendre comment, aujourd'hui comme dans le passé, se développent les processus de mondialisation et quelles résistances ils suscitent. Une histoire globale part toujours du local pour voir avec quoi il se connecte. Si l'on prend l'exemple d'une ville comme Roubaix, elle se connecte avec la région, la nation, le continent européen, ou encore avec l'Arabie saoudite, qui finance ses mosquées. Au-delà  de ces définitions, il s'agit tout simplement de comprendre les informations que l'on peut voir à la télévision. Quand les bateaux de migrants africains sombrent dans la Méditerranée ou que des réfugiés syriens traversent une partie de l'Europe, on a le plus urgent besoin de connaître l'histoire des mondes qu'ils fuient. Quand un attentat est commis à Bangkok ou qu'une explosion dévaste un port chinois, on ne sait rien de ces événements si l'on ne connaît pas l'histoire et la géographie de ces lieux. L'histoire globale doit donc aussi nous permettre de nous repérer par rapport à l'actualité immédiate. La vraie question est celle-ci : de quels instruments avons-nous besoin pour comprendre le monde qui nous entoure ? Si l'histoire n'est pas capable de nous y aider, il n'y aura bientôt plus d'étudiants ni d'enseignement."

Ensuite, j'ai lu cet article édifiant de Vincent Remy, qui s'intitule : Bombarder, la belle affaire !

"François Hollande aurait-il pris cette fausse publicité d'activistes londoniens pour argent comptant ? La France s'apprête à bombarder Daech en Syrie. Certes, le président se garde de rejoindre l'improbable brigade — Marine Lepen, François Fillon, Pierre Lellouche, Jean-Pierre Chevènement... — des nouveaux amis de Bachar el-Assad. mais il oublie ses propres velléités de 2013 d'intervenir contre le grand boucher de la Syrie qui, en quatre ans, a ravagé son pays avec méthode, lâché ses hélicoptères sur les villes, noyé les civils sous des barils de pétrole et gaz chimiques, causé plus de 80% des morts de ce conflit... tout en épargnant soigneusement les islamistes. Désormais, nous allons donc bombarder, comme le font l'Arabie saoudite, le Qatar, Bahreïn ou les Emirats arabes unis, par ailleurs clients de nos armements que leur vend avec brio notre ministre de la Défense.

Et peu importe qu'un an de bombardements de la "grande coalition", menée par les Etat-Unis, n'ait aucunement affaibli Daech, bien au contraire, peu importe qu'aux yeux des populations syriennes les bombes, d'où qu'elles viennent, aient les mêmes effets. François Hollande veut donner à la France le sentiment qu'il nous protège des terroristes islamistes, et qu'il va tarir le flux des réfugiés syriens dont il pense désormais qu'ils fuient Daech — même s'ils cherchent d'abord à échapper au chaos. Au-delà de cette décision, ce qui inquiète, c'est le silence qui l'accompagne. Lorsque Nicolas Sarkozy, poussé par l'activisme de BHL, avait décidé de bombarder en Libye, le débat public était virulent. Ne peut-on espérer qu'il renaisse ?"

Et enfin, cet article d'Olivier Pascal-Moussselard  :

"Qui a dit que ce serait facile ? Qui a jamais pensé que l'accueil de centaines de milliers de réfugiés en Europe se ferait sans tensions ni casse-tête ? Dans une Allemagne qui se surprend elle-même, inquiète et fière d'avoir été transformée en "terre promise" par les marcheurs épuisés, mais aussi dans les petits villages du Val Camonica, en Italie, qui offrent gîte et petits boulots à une poignée de migrants déboussolés, aucun des Européens que nous avons rencontrés ne prétend que la tâche est légère. Mais tous — et surtout vous, dans les dizaines d'initiatives que vous avez adressées — affirment qu'elle est réalisable. Et qu'il n'est pas question de se claquemurer, ou de renvoyer ces familles chez elles — sur la route, vers les bombes — sans autre forme de procès. Pourquoi ? parce que c'était elles, et parce que c'était nous. Mais pour une autre raison encore. A ceux qui empilent  craintes, angoisses et "bon sens" contre l'accueil des réfugiés, cette solidarité a déjà opposé une force terriblement efficace : l'imagination. Oui, la désunion européenne brille de mille feux ; oui, des responsables politiques démunis se renvoient les quotas à la figure, tout en criant "sus à Daech !", épargnant soudain Bachar, le premier responsable de cet exode. mais la mobilisation s'étend. Sans doute ces Européens imaginatifs pressentent-ils que notre avenir commun se joue ici. L'Europe politique est introuvable ?"

Mon commentaire : j'ai compris les deux premiers :  Gruzinski et  Vincent Remy, le troisième est  plus dans le passionnel, je n'aime pas son : "nous les aidons parce que c'est eux, parce que c'est nous", cela renvoie à la question des SDF, sans logements depuis des décennies : "parce que c'était eux, ils ne furent pas aidés ?", mais je comprends aussi que l'on ne peut pas, au nom de ces SDF non secourus, laisser sans secours d'autres personnes encore c'est-à-dire les réfugiés. Ce serait ajouter du mal au mal. Je suis sensible à la position de Vicent Remy, il faut en effet porter secours à ces personnes et ne pas  bombarder du fait que cela ajoute encore du chaos sur les populations, les bombes d'où qu'elles viennent  peuvent les tuer.

Appel pour soutenir la Grèce qui résiste : http://www.mondialisation.ca/appel-pour-soutenir-la-grece-qui-resiste-et-sa-commission-pour-la-verite-sur-la-dette-publique/5447603   




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