lundi 29 février 2016

Le texte et le sous texte


 Photo trouvée sur Sierra club


Je dis sous texte en parlant du texte que j'ai lu ce jour parce que dans les silences beaucoup de choses sont dites, à vous de les sentir. J'ai beaucoup aimé le lire et l'écouter entre les lignes.

Ma traduction :

L'homme ne se souvenait pas du nombre de jours écoulés depuis qu'il s'était perdu et depuis combien de  temps il était descendu de voiture à Coldfoot, un relais routier sur l'autoroute de l'Alaska James W. Dalton et commença à randonner dans la direction nord-ouest. La semelle de l'une de ses chaussures avait fichu le camp. Il n'avait pas mangé depuis des jours et avait perdu la plupart de ses vêtements.

Il ne reconnaissait pas les larges vallées sans arbres et les montagnes escarpées autour de lui, même si elles étaient l'environnement familier de son peuple.

Il était un Nunamiut, un esquimau de l'intérieur, de la chaîne de montagnes Brooks, une personne caribou. Les légendes nunamiut disent qu'ils vivent dans la chaîne de montagnes Brooks depuis la nuit des temps. Ils se déplaçaient à travers le pays en petites bandes, chassant, pêchant, cueillant.

Presque chaque ruisseau et montagne dans la chaîne centrale de Brooks a un nom nunamiut, et derrière ce nom, une histoire.

Anaktuvuk Pass, le village où il était né et la destination qu'il cherchait étaient le lieu où les caribous libéraient leurs excréments. Cela faisait presque deux décennies qu'il avait quitté le village — un minuscule réseau de murs en contreplaqué, de toits de tôle et d'antennes paraboliques niché entre les montagnes où les rivières John et Anaktuvuk prennent leur source —  pour la ville frontalière de Fairbanks. Il revenait maintenant chez lui, ayant prévu de vendre les  médicaments qu'il transportait et de rester pour de bon. 

Je l'ai rencontré à mon quatrième jour d'une traversée de 750 miles de la chaîne de montagnes Brooks, la plus au nord de l'Alaska. Regardant sa petite silhouette floue, en haillons, clopinant le long de la berge du ruisseau, je me demandai s'il était un fantôme. D'une certaine manière, cela faisait plus sens  que de rencontrer une autre personne dans ce lieu désert. Ses jeans sales étaient déchirés, et son T-shirt troué taché de transpiration offrait  peu de protection contre le froid.

Il ne prêta pas attention au fait que mes jambes étaient nues. J'avais dû traverser à gué des rivières  si fréquemment que j'avais abandonné le port du pantalon. Je lui passai mon chapeau,  une veste polaire  en supplément et un tas de friandises tandis qu'il murmurait encore et encore "Dieu merci."

Il dévora les friandises, jeta les emballages dans le ruisseau, et me demanda ensuite comment se rendre à Anaktuvuk Pass, où j'allais moi-même.

"C'est ce chemin, à peut-être 40 miles ou environ", dis-je, pointant au loin l'endroit d'où il venait. "Vous pouvez marcher avec moi."

Nous remontâmes le courant, nos pieds douloureux s'éraflant sur des cailloux remuants.  Alors que nous traversions le second ruisseau, je lui ai suggéré d'enlever son pantalon pour gagner du temps. Il me regarda bizarrement et se mit à rire. Nous nous dirigeâmes bientôt  vers un canyon en sous-vêtements, vers une traînée solitaire de montagnes grises et noires.

En fin de soirée, après avoir gravi un passage raide et traversé le Continental Divide, nous nous sommes assis à proximité de la source du ruisseau de Graylime, près d'un petit feu, observant une étendue onirique de montagnes, vallées et de ciel. 

"Je ne sais pas ce qui serait arrivé si vous ne m'aviez pas trouvé, dit-il, je suppose que je serais juste retourné à Fairbanks."

"Vous vous en seriez tiré" mentis-je.

Le feu brûla avec plus d'éclat quand il jeta par dessus les flammes une autre brassée de saules secs. Il sortit une bouteille de Nalgene bourrée de marijuana, arracha de ma carte un rectangle de papier, et roula un joint généreux. Nous partageâmes un dîner fait de barres de chocolat, de crackers et de senteurs fortes, parlant du pays — des animaux  et de ses gens.

Bien qu'il n'eût rencontré aucun ours, les ours l'horrifiaient. Il avait presque toujours dans les mains un pulvérisateur répulsif anti ours, la capsule de sécurité enlevée.

Avant de nous coucher, il dit "J'espère qu'ils me cherchent. Fatigué de marcher. Trop loin. Trop d'ours."

L'après-midi suivante, deux hommes nunamiuts remontaient en quatre roues la large vallée recouverte de touffes d'herbe. Ils étreignirent mon compagnon, bourrèrent une pipe et prirent quelques bouffées pour célébrer son retour sain et sauf.

Utilisant des mots en nunamiut, ils parlèrent des ours grizzly, des caribous, des mouflons de Dall, et de loups. Les deux avaient des fusils d'assaut semi automatiques sur le dos.

"Tu veux du caribou ?" demandèrent-ils, en retirant un sac d'épicerie en plastique plein de viande faisandée bouillie.

Je les remerciai et le pris.

L'homme perdu grimpa à l'arrière d'un quatre-roues et était sur le point de partir quand je lui demandai qu'il me rende mon chapeau et ma veste. J'avais mis plus d'un mois à voyager avant d'atteindre la mer de Tchouktches, la fin de mon voyage. J'avais rencontré plus d'une fois des températures à congeler.

Après notre brusque au-revoir, je m'assis sur une touffe d'herbe dans une nuée de moustiques, mangeant goulument  mon caribou.

Un sentiment de solitude m'envahit, mais s'évanouit peu après, quand je sentis l'énergie de la viande.

Le bourdonnement des quatre-roues finit par se fondre dans le silence tandis que les trois hommes se dissolvaient dans la toundra balayée par le vent.

Les  montagnes grises dentelées s'élevèrent dans les nuages qui s'assombrissaient.

Lentement je pris conscience des pulsations dans ma poitrine et mes oreilles.

Ce fut comme si la terre possédait un cœur battant géant qui ne pouvait être entendu que dans la solitude et le silence.


http://sierraclub.org/sierra/2016-2-march-april/ponder/walking-caribou-person?suppress=true&utm_source=greenlife&utm_medium=email&utm_campaign=newsletter

La sur-vaccination

Où il est question de la sur-vaccination : "une littérature scientifique prolifique met en garde contre une sur-vaccination des chiens adultes qui peut engendrer des maladies auto-immunes et cancers. Par ailleurs, tous les français n’ont pas accès au vaccin de MERIAL contre la rage, ce qui est source d’inégalité devant la santé de leurs protégés."

Mon commentaire : devant la santé de leurs protégés et la leur, ainsi que celle du voisinage.    Intégral, ici

dimanche 28 février 2016

Interdire le commerce de l'ivoire ♣ science : pour ne pas la subir, en faire une aventure partagée

Où  est dit dans cette émission radiophonique dont le lien se trouve sous ces quelques lignes,  que face à l'ordinateur, sans éducation scientifique comme au moins savoir ce qu'est un algorithme, nous restons des acteurs passifs. Petit à petit pourrait s'instaurer une élite ou aristocratie qui détiendrait les savoirs scientifiques, pouvoir à la clé, et des citoyens de seconde zone, peu à peu abandonnés et livrés à tous les  intégrismes. Émission à écouter donc ! je vais d'ailleurs la réécouter, c'est ici : http://www.canalacademie.com/ida11055-Ambivalence-des-rapports-entre-science-politique-et-societe-l-exemple-de-la-Belgique.html

La pétition, pour lutter contre la passivité avec les moyens du bord  : https://secure.avaaz.org/fr/yahoo_ivory_loc_/?fpla

samedi 27 février 2016

Yoko dans les eaux du rêve ♣ Les Iraniens se mobilisent contre la torture animale ♣ Un historien des sciences sur Canal Académie


Tu me reconnais parmi toutes ces lignes,
tracées, effacées, soulignées, sinueuses.
Je suis Yoko piquant du nez
dans les replis du couvre-lit ...
A me voir reposé,
 autour, tout repose aussi...
Je suis reposant dans mon souffle tranquille,
vivant rêveur détenteur de secrets.
Mes rêves m'emportent loin,
me font bouger dans l'immobilité,
tissant dans la légèreté de l'air
 un tapis survolant
aux motifs d'aurore boréale
 semblant changer
 dans un lent mouvement ondoyant.
Mon commentaire : j'ai retravaillé le texte que j'ai écrit en dessinant. Ne trouvez-vous pas que Yoko m'inspire positivement ?

♣♣♣

Les Iraniens se mobilisent contre la torture animale :

http://sans-voixinfos.hautetfort.com/archive/2016/02/27/les-iraniens-se-mobilisent-contre-la-torture-animale-du-jama-5765935.html

♣♣♣

Voici ce que je me propose, ainsi qu'à vous, d'écouter sur Canal Académie. Le thème m'intéresse beaucoup. C'est ici  :

http://www.canalacademie.com/ida11055-Ambivalence-des-rapports-entre-science-politique-et-societe-l-exemple-de-la-Belgique.html

Le nid, Bachelard ami des oiseaux ♣ Le poème ce jour + Quid du cheval de Lucky Luke ? ♣ Toutes les danses célèbrent l'énergie


Un extrait tiré de la Poétique de l'espace, à propos du nid :

"Découvrir un nid nous renvoie à notre enfance, à une enfance. A des enfances que nous aurions dû avoir. Rares sont ceux d'entre nous auxquels la vie a donné la pleine mesure de sa cosmicité."

"Rien de plus absurde, positivement* parlant, que les valorisations humaines des images du nid. Le nid, pour l'oiseau, est sans doute une chaude et douce demeure. Il est une maison de vie : il continue de couver l'oiseau qui sort de l'œuf, le nid est un duvet externe avant que la peau toute nue trouve son duvet corporel. Mais quelle hâte de faire d'une si pauvre chose une image humaine, une image pour l'homme ! [...]  Bref, en littérature, d'une façon générale, l'image du nid est une puérilité.

Le "nid vécu" est donc une image mal partie. cette image a cependant des vertus initiales que le phénoménologue qui aime les petits problèmes peut découvrir. C'est une occasion nouvelle d'effacer un malentendu sur la fonction principale de la phénoménologie philosophique. La tâche de cette phénoménologie n'est pas de décrire les nids rencontrés dans la nature, tâche toute positive* réservée à l'ornithologue. La phénoménologie philosophique du nid commencerait si nous pouvions élucider l'intérêt que nous prenons en feuilletant un album de nids, ou, plus radicalement encore, si nous pouvions retrouver notre naïf émerveillement quand jadis nous découvrions un nid. Cet émerveillement ne s'use pas. Découvrir un nid nous renvoie à notre enfance, à une enfance. A des enfances que nous aurions dû avoir. Rares sont ceux d'entre nous auxquels la vie a donné la pleine mesure de sa cosmicité."



Gaston Bachelard, chap.IV,p.94

*"positivement", "positif" sens de ces mots en philosophie :
philosophie qui peut être vérifié par l'observation
  • La connaissance positive
  • Le dictionnaire de Works

    ♣♣♣

    Le poème :

    I go to the hills when my heart is lonely
    I know I will hear what I've heard before
    My heart will be blessed with the sound of music
    And I'll sing once more

    Oscar Hammerstein II 

    Je vais vers les collines quand mon cœur est solitaire
    Je sais que j'entendrai ce qu'auparavant  j'ai entendu
    Mon cœur sera béni au son de la musique
    Et je chanterai une fois encore

    Quid du cheval de Lucky Luke ? : http://quaidebruay.blogspot.fr/2016/02/quid-du-cheval-de-lucky-luke.html


    ♣♣♣

    L'énergie célébrée avec la danse et quelle que soit la danse finalement, ici :

    https://www.youtube.com/watch?v=meO3ims3GvU

    vendredi 26 février 2016

    Peuples en souffance ♣ vu, lu et écouté sur une page du Courrier international ♣ Le Midi libre


    ♣♣♣


     "Je suis l'ombre sur la mesure à la pointe d'une écriture
    L'ombre de ces murs aux mille blessures que des bouches murmurent."
    La Rumeur

    Ici :

    http://www.courrierinternational.com/article/playlist-les-mots-du-rap-francais

    ♣♣♣

    Le Midi libre s'engage pour la cause animale, ici :

     http://www.midilibre.fr/dossiers/vegetariens-vegetaliens-et-veg/

    jeudi 25 février 2016

    De son extinction - Discours d'adieu de Frédéric Boyer ♣ Le gribouillage, avec texte retravaillé qui s'intitule Où courent-ils? ♣ Végétariens célèbres

     Où courent-ils ?

    Un chien ballot bouchon de liège...
    destin tragique d'un  mannequin en déshérence !
    Le photographe,
     fort à dessein,
    du présentateur pressé,
     n'a montré que les jambes entraînant
    dans leur chevauchée fantastique
    un Komondor méconnaissable,
    empaillé de l'extérieur,
    la niche sur le dos.
    Et comment s'y blottir ?

    ♣♣♣ Voici ci-dessous le début du texte de Frédéric Boyer. Pour l'entendre intégralement, lu par son auteur, le lien sous l'extrait.

    De son extinction - Discours d'adieu 

    La Terre  m'a fait appeler. J'ai vu qu'elle allait mourir. Elle était comme un vieux roi qui se souvient de la frénésie du meurtre, de la piraterie, de la fringale et du saccage, de la vaine hécatombe d'espèces. La Terre m'a dit :

    — Mon fils, je suis rare. Imagine la dernière goutte d'eau sur ta langue, le dernier charbon sous tes ongles, l'ombre ultime du dernier jour dans tes yeux. Tu ne serais pas, si je n'avais pas été, moi qui t'honore. J'étais le monde où tu marchais, l'air que tu aspirais, l'eau dans laquelle tu pataugeais. Tout ce que tu voyais, admirais, redoutais, et tout ce que tu as convoité, pillé, arraché, aménagé, sublimé, développé, extirpé, transformé, ô c'était moi. Mais je vois bien qu'il n'y aura bientôt plus grand-chose de moi, n'étant plus que l'objet inerte et sensible de ton omnivore cruauté. Marins et matelots, astronautes, migrants et naufragés ne pourront plus crier  "Terre! Terre!" comme autrefois, avant de se jeter sur moi. J'entends depuis la nuit des temps hurler "Nourriture!   Nourriture!", je supporte ta circulation enragée, tes fracas de machines qui rythment ta berceuse humanité. Ton œuvre incertaine est devenue trop vaste pour moi, comme un jeune arbre vert miroitant parmi le bois nu et mort. Tu as davantage vécu de fictions que d'attention. Pourtant le dessin bleu des montagnes, la rivière noire, le sombre sang des framboises, pour tes yeux futurs deviendront bientôt remords de revenants. Ainsi meurent les jardins ....

    Texte audio intégral, ici : http://www.franceculture.fr/emissions/fictions-la-vie-moderne/le-parlement-sensible-910-de-son-extinction-discours-d-adieu-de


    ♣♣♣

    50 végétariens célèbres, ici :

    http://www.vegemag.fr/actualite/50-vegetariens-celebres-1084














    mercredi 24 février 2016

    Podcast : Un étrange aveuglement par François Emmanuel

     Le début de la nouvelle, pour l'entendre intégralement, le lien du podcast sous cet extrait :

    "Le 8 mai 1902, la ville de Saint Pierre en Martinique fut dévastée en quelques minutes par un immense nuage toxique émanant de la montagne Pelée, ce volcan tout proche qui depuis plusieurs semaines était entré en éruption. La nuit ardente déferla sur la ville à 500 kilomètres à l'heure. Instantanément 30000 personnes périrent. Le drame impressionne encore aujourd'hui moins par la violence du phénomène que par l' extraordinaire imprévoyance des autorités qui n'évacuèrent pas la ville malgré l'avalanche de signes avant-coureurs. Car c'est peu dire que le volcan avait prévenu : grondements souterrains, ruptures de câbles télégraphiques, pluies de cendres chaudes, raz-de-marées, séismes, éruptions  explosives jusqu'à ce que déferle la nuée ardente le 8 mai à 7h52.

    Pourquoi les autorités de la ville ont-elles négligé tous ces  avertissements de la montagne Pelée ?

    Parmi les raisons évoquées citons le fait qu'une expertise scientifique avait conclu à l'absence de risques, évoquant surtout un événement politique qui à l'époque occupait puissamment les esprits : les élections législatives avaient lieu au même moment et le deuxième tour était prévu pour le 11 mai.

    Le déni de réalité qu'opposa le gouverneur de la Martinique à chaque pallier de l'éruption volcanique fut donc en grande partie surdéterminé par des raisonnements politiques."

    Intégral audio :

    http://www.franceculture.fr/emissions/fictions-la-vie-moderne/le-parlement-sensible-810-un-etrange-aveuglement-de-francois

    Le dessin du jour

    Le dessin du jour, à vous de le faire si le cœur vous en dit, en vous inspirant de cette photo par exemple :



    Je ne peux pas rester longtemps à l'ordinateur aujourd'hui...

    Un petit nettoyage des carreaux va s'imposer soit dit en passant.

    mardi 23 février 2016

    Le philosophe bouddhiste Mathieu Ricard à propos des animaux

     "Le simple fait d’avoir de la considération pour les animaux serait une insulte au genre humain. Asséné avec un élan d’indignation qui a l’air de reposer sur les plus hautes vertus, cet argument peut sembler faire mouche, mais dès qu’on l’examine un peu, on s’aperçoit qu’il est parfaitement dépourvu de logique."

    Intégral,  ici :

    http://sans-voixinfos.hautetfort.com/archive/2016/02/23/matthieu-ricard-defendre-les-animaux-ce-n-est-pas-dedaigner-5763893.html

    Phil a une discussion

     "Avez-vous vu Zébra ? Je la cherche partout."

      Après ces étranges péripéties de Phil et Zébra dans la BD de Morris et Goscinny, Phil se prend d'une colère soudaine contre la démiurge, enfin celle qui se la joua démiurge, votre dévouée apprentie dessinatrice, moi-même. Ainsi ce personnage que je trouvais adorable, le cheval philosophe, compagnon tout d'abord de Chevaline sa bien aimée, et conseiller, ami et protecteur de Zébra, m'interpela-t-il  de cette façon abrupte :

    — Tu as  cru nous créer, mais tu n'as rien créé du tout, petite. D'ailleurs à peine sais-tu me dessiner, tu as dû avoir recours à Morris pour t'entraîner à dessiner un cheval, et c'est pourquoi tu nous as balancés dans cette BD. Je me trompe ? Sans vouloir jouer comme toi les spéléologues de l'âme d'autrui...

    — Te voilà bien remonté, Phil, personnage que j'aime tant.

    — Oh, pas de salamaleks avec moi, hein ?!

    — En quoi spéléologue de l'âme d'autrui, misère !

    — Tu imagines seulement, et voilà que tu tombes sur nous, qui existions déjà.

    — C'est possible, Phil, et j'aime à le croire. Imaginer n'est pas créer je suppose.

    — Tu me rassures.

    — Dis-moi phil, j'ai imaginé Zébra, la vieille souris-enfant  humanoïde,  devenue métisse sous l'effet de la rencontre de l'affreux tortionnaire de mules.... À dire vrai, je l'ai imaginée transformée en métisse d'Irlandais et d'Amérindien près avoir lu avec plus d'attention le BD de Morris et Goscinny où les Amérindiens, s'appellent l'un "Chien enragé", l'autre "Tête de veau".

    — Bien fait pour toi ! Il ne fallait pas regarder que les dessins, te laisser subjuguer !  génie du dessin, et pas génie dans le domaine de la clairvoyance !  Et du coup "pour arranger les choses", te trouver un moyen de réconciliation avec les Amérindiens, tu as voulu faire acte de diplomatie en imaginant Zébra, ma petite souris humanoïde sur qui je veille comme une poule son œuf, transformée en métisse. Plutôt que de faire acte de réalisme, assumer ton erreur et raconter une histoire à la Roméo et Juliette, car c'est plutôt cette tournure que ça prenait en vrai... Mais bon, quand même heureusement que tu t'es ressaisie, ç'aurait été un comble cette histoire ! après être tombée amoureuse de l'affreux chat Lulu, Zébra était en passe de tomber amoureuse de Lucky Luke.... tu l'avais bien senti en lui faisant arborer le même foulard rouge que lui autour du cou. Encore heureux que l'abominable tortionnaire de mules ait eu cet effet elle ! Du coup, elle ne t'a pas demandé la permission pour quitter la BD.  Ce que je ne vais pas tarder à faire moi aussi. Le message qu'elle te laisse est celui-ci "je retourne dans le secret des choses. Ne m'en veux pas."
    Moi aussi je te pardonne ton incartade dans notre univers pour nous balancer dans celui de tes maîtres à dessiner ... tu ne mérites pas de finir sans fin comme Prométhée quand même. Courage à toi."

    Phil s'évapora à son tour. Et je fais confiance en ces entités joyeuses qui estiment se  débrouiller mieux sans moi. 

        

    lundi 22 février 2016

    Une belle victoire ♣ Marguerite Yourcenar ♣ Le sang qui coule

    Une belle victoire, le lien sous la photo :

     Merci !

    http://sans-voixinfos.hautetfort.com/archive/2016/02/21/victoire-les-etats-unis-mettent-fin-aux-experiences-cruelles-5762939.html

    ♣♣♣

    Marguerite Yourcenar, j'ai lu d'elle ce week-end, Le denier du rêve. À plusieurs reprises dans ce livre elle prend la défense des animaux. Un livre qui demande à être relu une deuxième fois et même plus à mon sens. J'en recommence d'ailleurs  la lecture dès ce soir. Les prises de position de Marguerite Yourcenar sont claires et nettes : elle est anti fasciste. Son érudition, elle la distille intelligemment, de façon à enrichir le lecteur. Sa manière de traiter en profondeur la psychologie de ses personnages montre une audace certaine ainsi que sa sensibilité. Elle ne peut qu'avoir tenté de deviner diverses personnes rencontrées ici et là... ce serait-elle trompée à leur sujet, il reste que son impression en apprend beaucoup sur l'humanité et que l'éthique est préservée du fait que ce sont des personnages  qui sont mis en scène et non des personnes identifiables.   Elle dévoile et ne peut que dévoiler pour  quel genre de personnalité elle ressent ou pas de l'empathie, l'audace de l'écrivain vient de là, ainsi il se révèle lui-même en connaissance de cause... ce qui revient à une démarche quasi politique, parfois combative, même dans le domaine de la psychologie et surtout peut-être selon ce que l'on fera du ressenti.

    ♣♣♣ Le sang qui coule dans les veines des chiens loups : http://sans-voixinfos.hautetfort.com/archive/2016/02/22/non-a-l-assassinat-de-4-chiens-5763397.html   

    jeudi 18 février 2016

    Le tourbillon ♣ la vieille dame écologiste, bien secouée par la police...


    Rencontrer Ugly Barrow, tandis que Phil fait son discours, l'ensemble produit un coup de tonnerre  intérieur chez Zébra, la rendant totalement humaine, du moins pour quelques minutes, toujours sous le sceau de l'invisibilité, mais levé ci-dessous pour les quelques privilégiés que nous sommes.

    ♣ Racisme anti vieux ? C'est ici : http://www.metronews.fr/info/temoignage-katia-lipovoi-militante-ecolo-de-72-ans-violemment-interpellee-a-poitiers-j-ai-cru-que-j-allais-etouffer-video/mpbp!F2QPJ4hfDFgoQ/

    mercredi 17 février 2016

    Le carnaval ou l'esprit libre ♣ Poète contemporain du Tibet : Ljang Bu


    À force de tracer des lignes avec plaisir, ce dessin m'inspira ces quelques mots :


    Le carnaval n'est pas fâché.
    Le carnaval permet de rire un peu
    beaucoup, pas du tout,
    c'est comme chacun veut,
    même de lui tourner le dos.
    Il sourit de tout ce qui bouge :
    le cerf-volant, le drapeau,
    les hommes au vent,
    les feuilles de journaux,
     tourneboulant ....
    tout ce qui bouge,
    et pourvu que ça bouge.
    Commentaire : j'ai changé quelques mots du texte initial écrit sur la feuille de dessin.

    ♣♣♣ Ljang Bu, poète contemporain du Tibet : http://diereseetlesdeux-siciles.hautetfort.com/archive/2015/04/19/poesie-tibetaine-ljang-bu-le-gzi-aux-neuf-yeux-2001-5606322.html
     


    mardi 16 février 2016

    Incidence du commerce sur la vie d'animaux


    Après avoir  dessiné ceci à partir d'une photo d'un journal d'aujourd'hui qui annonçait que ces vaches allaient partir pour l'abattoir, du fait que l'éleveur ne parvenait pas à percevoir un prix suffisant pour leur lait,  j'ai écrit ce texte pour elles :


    Vivre ensemble sur le plancher des vaches !

    Sur fond de grincements intempestifs
    trois belles vaches célestes, douces et maternelles,
    dont le lait ne rapporte plus rien,
    vont s'en aller vers l'abattoir.
    Elles ne le savent pas encore, mais bientôt,
    à son air chagrin,
    l'éleveur donnera le signal.
    L'air si doux et l'herbe goûteuse à souhait
    donnaient envie de faire couler à flots
    un lait déjà sucré.
    Hélas! c'est parti pour un long cauchemar
    où d'insatiables mangeurs de chair
    vous veulent en morceaux dans l'assiette
    et vous attendent ainsi,
     couteau tendu vers le ciel,
    une serviette autour du cou.

    Le mythe de Prométhée revisité par Marie Shelley .... ♣ Le berger du Haut-Languedoc


    "De Prométhée à Frankenstein, du Dr Faust à Oppenheimer, l'idée selon laquelle la quête de la connaissance serait quelque chose d'interdit et sa recherche destructrice, est un thème récurrent dans la littérature."

    "From Prometheus to Frankenstein, Dr Faustus to Oppenheimer, the idea that the quest for knowledge is somehow forbidden and to seek it, therefore, destructive, has been a constant theme in literature." 

    "Le mythe de Prométhée influence la littérature occidentale depuis plus de 2000 ans. Pourquoi ? Dans ce mythe grec Prométhée a créé l'homme à partir d'argile, contre la volonté de Zeus. Il a en outre mis en colère Zeus du fait d'avoir dérobé le feu en allumant une torche depuis le char du soleil et en apportant à l'homme des charbons ardents. Ecrivains et peintres à travers l'histoire ont utilisé le mythe de Prométhée pour faire allusion à deux points distincts : la quête de la connaissance interdite et la force pour résister à l'oppression. Passons en revue quelques écrivains qui ont pris Prométhée comme thème pour discuter de la quête de la connaissance et où elle peut conduire. Le mythe apparut d'abord dans un poème épique grec "Théogonie", écrit par Hésiode aux environs de 700 ans avant JC, où Prométhée apparaît comme un filou parvenu qui vole le feu aux dieux. "Prométhée" signifie Prévoyance et dans le conte d'Hésiode, la prévoyance est condamnée à s'accaparer du meilleur du ciel. En guise de punition de son insolence, il est enchaîné à un rocher, où son foie est arraché et mangé quotidiennement par un aigle pour l'éternité. Chez Hésiode, l'histoire renforce la théodicée de Zeus, qui est sage et juste, tandis que Prométhée, dans ses excès pour parvenir à la connaissance qu'il n'avait pas à s'approprier, est à l'origine de la condition désolée de l'humanité.

     Eschyle, tragédien grec du cinquième siècle, n'avait pas le même point de vue. Pour lui, Prométhée, tout en étant porteur du feu et de la civilisation à l'homme, est aussi son sauveur. Zeus avait l'intention de détruire l'humanité et de créer une nouvelle race. Ainsi, dans sa version, Prométhée symbolise la résistance à l'oppression.


     Frankenstein, ou le Prométhée moderne, a été écrit par Marie Shelley et fut publié en 1818. Victor Frankestein est le nom du scientifique qui a créé le monstre. Victor, tout comme Prométhée, assuma avec arrogance le pouvoir d'agir en tant que créateur sans égards pour les conséquences possibles. Dans sa quête de la connaissance il dépasse les limites de la sagesse humaine, et comme Prométhée est puni. Prométhée et Victor se rebellent contre les lois de la nature et sont punis en perdant la liberté et la vie tandis que la créature de Frankenstein peste contre sa propre existence. Le remaniement de Marie Shelley, du mythe de Prométhée peut être interprété en tant qu'allusion à l'insouciance et à l'irresponsabilité de la quête de la connaissance de l'homme au détriment de la sagesse. Je pense que le mythe de Prométhée conserve son pouvoir en tant que référence, dans notre ère technologique, parce que le point qu'il souligne est d'ordre éthique : dans notre quête de la connaissance (NP : ou du pouvoir ?), oublions-nous nos obligations morales à également utiliser ces connaissances à bon escient ?" 

    Ecouté ici : http://www.englishtown.fr/community/channels/lesson2.aspx?ptn=memb&hash=bGVzc29uX2lkPTc3NSZ0YWI9MSZwdG49bWtnZSZzaWQ9MTU1MTcwNTkmbGlkPTc3NSZlZD0yJTJmMTUlMmYyMDE2KzklM2EwNSUzYTA5K1BNJmN0cj1mciZsbmc9ZnImY2M9JmV0YWc9RTEyNDczOV9kbGVlJmVldmVyPTQ1&etag=E124739_dlee&eever=4

    ♣ La lettre du berger du Haut-Languedoc :

    "A la suite du portrait que nous lui avions consacré, son ânesse et son ânon ont été empoisonnés. Il songe désormais à arrêter son métier.
    Il y a quelques semaines, il nous parlait de son métier de berger. Installé dans le parc régional du Haut-Languedoc, Alex Soulé évoquait le quotidien d'un homme évoluant au milieu d'animaux, ses moutons, ses chiens, ses ânes… Il disait la beauté d'être berger aujourd'hui et aussi les difficultés : la paperasse, les normes européennes, l'accélération insensée de l'époque."





    lundi 15 février 2016

    Le sens de la mesure... les amis en train de deviser tranquillement ♣ Les animaux en cage

     ♣ Animaux privés de leur liberté, c'est ici :

    http://sans-voixinfos.hautetfort.com/archive/2016/02/15/cette-capitale-europeenne-interdit-l-exploitation-des-animau-5760085.html

    Un multiculturalisme musclé à l'époque constate Zeb... un peu comme au Tibet

    Eh bien non, le multiculturalisme ne se passa pas toujours bien, en sont témoins entre autres les Amérindiens, pas tous remis de ce phénomène, mais bon....  il faut espérer que le multi culturalisme d'aujourd'hui prendra une tournure moins vénale.

    dimanche 14 février 2016

    Ils se sont retrouvés sur le terrain de l'invisibilité, réconciliés ♣ l'étrange besoin d'abattre






     Tandis qu'avant le départ de la caravane Andrew Boston présente à Lucky Luke les différents membres éminents qui la composent, Zébra et Phil tirent des déductions à propos de l'endroit où ils se trouvent, Phil suppute qu'ils ont même changé d'époque mais ne veut cependant pas y croire.

    Quant au fait qu'ils se seraient incidemment insérés dans le cours d'une BD de Morris et Goscinny, ils n'osent y penser car cela reviendrait à conclure qu'ils n'ont pas réussi à semer leur dessinatrice, (qui a malgré tout beaucoup de mal à les dessiner en vertu de leurs nouveaux pouvoirs) laquelle les aurait voués à ce destin peu commun et pour se prouver quoi ? Je vous le demande !


    ♣♣♣ L'étrange besoin d'abattre :


    Sans voix, ici : http://sans-voixinfos.hautetfort.com/archive/2016/02/14/si-l-assemblee-du-26-fevrier-le-decide-la-ministre-de-la-gri-5759700.html


    L'image dont parle Gaston Bachelard, et la métaphore

    L'image dont parle Gaston Bachelard est celle qui surgit de la parole issue de la rêverie.... d'un songe de poète. Mais Bachelard n'aime pas la métaphore qui selon ses propres mots est une fausse image, faute de trouver l'expression pour développer sa pensée en profondeur. Et avec Bergson qui utilise la métaphore des tiroirs, il démontre que si cette métaphore enclenche une pensée, celle-ci ne peut être que rudimentaire et par là débouche sur une réponse  mécanique à quelque chose qui pose problème et n'a donc pas été résolu tant qu'on en reste à la trop succinte métaphore.

    Je suppute chez Gaston Bachelard un esprit rationnel. C'est un scientifique et je pense que "l'attaque" de Bergson concernant un certain rationalisme "sec" ne lui convient pas trop, il apprécie encore moins ceux qui simplifient la pensée de Bergson... mais Bachelard n'a pas creusé le sujet, cela l'aurait trop éloigné de celui de son livre qui est la rêverie et les images en paroles qui en découlent ou la phénoménologie de ces images.

    Pourquoi Bachelard tenait-il tant à sa solitude, qu'il associe au repos ?

    Son métier de professeur peut être un élément de réponse.

    La rêverie comme l'entend Bachelard est un ressourcement dans l'émerveillement et une respiration mentale profonde. Il en parle si bien que cela me repose moi-même.

    Mais dans sa solitude, il adresse une sorte d'offrande à saint Robinson, il pense à lui avec émotion ... comme s'il voulait réconforter un enfant. C'est donc que cette solitude à aussi son côté âpre et un aspect peut-être incontournable. Et là, je pense à la fille de Gaston Bachelard, dont la maman est morte quand elle était enfant. Bachelard, en jeune veuf,  n'avait pas eu d'autre choix que d'apprivoiser en premier lieu la solitude.
     Car élever sa fille en père célibataire a dû produire un effet de solitude chez sa fille autant que chez lui, solitude qu'il aura en effet d'abord fallu apprivoiser avant d'en tirer la substantifique moelle. Cela  l'a  conduit à s'intéresser à la psychologie, il rend d'ailleurs hommage à une certaine Françoise, psychologue émérite selon lui, qui interprétait à ses yeux de façon juste et avec une belle intuition les dessins de maison faits par les enfants.

    Je trouve le livre Poétique de l'espace toujours aussi passionnant.

      

    samedi 13 février 2016

    Une belle confidence de Gaston Bachelard, une autre de Rilke ♣ La part de L'Ange : émission intégrale


    "Pour être actif dans la journée je me redis : "Chaque matin donne une pensée à saint Robinson."

    Et, parlant des travaux ménagers il dit ensuite :

    "Quand un songeur reconstruit le monde à partir d'un objet qu'il enchante de ses soins, on se convainc que tout est germe dans la vie d'un poète."
     
    Après cette réflexion Gaston Bachelard cite une lettre de Rilke adressée à son amie musicienne  où le poète  lui fait la confidence d'une "vieille passion" qui est d'épousseter.

    Premiers mots de la lettre :

    "J'étais donc magnifiquement seul... quand je fus repris à l'improviste par cette vieille passion. Il faut que tu le saches : ce fut sans doute la plus grande passion de mon enfance et aussi mon premier contact avec la musique ; car notre piano tombait sous ma juridiction d'épousseteur, étant un des rares objets qui se prêtaient de bon gré à cette opération et ne manifestait point d'ennui. Sous le zèle du torchon, au contraire, il se mettait soudain à ronronner métalliquement... et son beau noir profond se faisait de plus en plus beau."


    La poétique de l'espace, page75 et suivante

    ♣♣♣ La part de l'Ange, émission intégrale. Je viens de l'écouter : où il est question à un moment donné de la croissance à-tout-va, du négoce de l'art contemporain, des pères de l'église : saint Augustin et Tertullien, tous deux Berbères, l'un d'origine algérienne, l'autre tunisienne, où il est question aussi de mélancolie douce et de mélancolie furieuse, du monde paysan qui compte de nombreux suicides. C'est ici : http://www.canalacademie.com/ida11049-La-Part-de-l-Ange-le-requisitoire-de-Jean-Clair.html 

    Merci pour ce moment télé ♣ Le poème ce jour

    Je regarde rarement la télé vers 14 heures quand je suis en forme,  mon état grippal (certainement dû au fait qu'il y a quelques jours j'aie attrapé un coup de froid à Dunkerque où, en plus de moi, de nombreux courants d'air "s'étaient conviés")  cet état a fait que hier  j'ai eu l'opportunité de visionner l'émission à laquelle Mathieu Ricard avait été invité, avec sa sœur et un psychiatre.
    C'était sur la deux. Mathieu Ricard a parlé de son bonheur à résider au Tibet dans son monastère. Il a parlé de sa famille : sa mère s'est faite none bouddhiste peu de temps après que son fils se soit dirigé vers cette voie, son père philosophe a été déçu quand son fils lui a annoncé qu'il abandonnait une carrière de brillant scientifique pour s'orienter vers un tout autre genre de vie mais n'a pas fait de drame,  sa sœur orthophoniste de formation a attrapé la maladie de Parkinson. Elle a dit à ce sujet des choses simples et sensées que pourtant l'on entend rarement. Elle a fait observer que pour certaines maladies ou certains handicaps des personnes déclaraient être la maladie ou ce handicap, ou d'autres déclaraient à la place de ceux qui en sont atteints qu'ils étaient cette maladie ou ce handicap. Absurde !  comme si quelqu'un qui avait le cancer disait "Je suis tel cancer", se définissait par rapport à ce cancer. J'ai pensé que dans le cas de l'autisme ou encore du bossu pour prendre des exemples au hasard, c'est ce qui se passait, on ne dit pas bien souvent qu'une personne a de l'autisme mais qu'elle est cette maladie ou ce handicap ; idem pour le bossu "il est bossu"....    Or l'être profond est bel et bien là, inchangé : on n'est pas une maladie ou une bosse. Attitude plus que réductrice, comme un coup de grâce administré à la personne éprouvée pour peu qu'elle n'ait pas la force d'envoyer balader les écervelés.

    Une question de simple bon sens dont nous manquons si souvent !

    Ah ! les courants d'air de Dunkerque ! Bien leur en a pris de me tarabiscoter, sans eux je n'aurais pas entendu ces personnes. Le psychiatre ami de Mathieu Ricard pratique la méditation chaque matin et bien lui en a pris à lui également car le courant est passé.

    ♣ Poésie avec un poème d'Alessandro Ceni :

    Là où librement au vent
    se répand la graine du cyprès sauvage, là où le ciel
    se disperse jusqu’à la neige
    et où l’ange se détache et meurt,
    reste accroché à une baie de roncier et
    fourre son museau mort, déjà noir et raide
    dans le feuillage humide et vert de la terre,
    là apparaît mon enfance,
    d’abord comme portée par une barque, par le dos d’un poisson
    qui gagnerait très vite la haute mer, puis
    imitant le passage de la grive et du héron :
    et voici que sur la branche du pommier le vent
    dépose des visages dévorés par les étoiles
    et que s’y arrêtent, renouvelés, des fantasmes d’oiseaux,
    qui ne chantent ni ne mirent, ni pitié n’éprouvent pour mes souvenirs :
    depuis la fenêtre, on aperçoit un glacier sidéral
    incrusté au point de disparition de la lumière,
    il allait aux côtés de ses frères, parmi les immortels,
    derrière l’angle de la maison
    d’où quelqu’un t’appelait,
    penché sur le vide,
    brandissant une lampe éteinte.



    http://diereseetlesdeux-siciles.hautetfort.com/archive/2014/11/14/alessandro-ceni.html

    vendredi 12 février 2016

    Le cœur et l'esprit


    "Le rôle de l'écrivain, le seul qu'on pourrait lui assigner, ce serait de concevoir des livres qui fassent refluer le cœur dans l'esprit, des livres qui transgressent cette indifférence des vies en nous, une insurrection d'âme, une coulée de feu dans les eaux de l'esprit. Parfois on trouve ça sur une page - et c'est une merveille. Parfois on trouve ça sur un live entier - et c'est un miracle."

    Thierry Renard s'entretient avec Christian Bobin :

    http://diereseetlesdeux-siciles.hautetfort.com/archive/2014/11/16/thierry-renard-s-entretient-avec-christian-bobin-5490848.html

    jeudi 11 février 2016

    Après le génie du dessin avec Morris hier, je me frotte aujourd'hui au mathématicien Bachelard ♣ L'alchimie créée par des présences bénéfiques, et qui impacterait les lieux

    Bachelard grand mathématicien.... mais que je peux rejoindre en poésie, où il est très fort également en tant que "lecteur-créateur" car de ses lectures il tire des choses merveilleuses.

    Extrait de La poétique de l'espace, page 67 :

    "Quand deux images singulières, œuvres de deux poètes qui mènent séparément leur rêverie, viennent à se rencontrer, il semble qu'elles se renforcent l'une l'autre. Cette convergence de deux images exceptionnelles donne, en quelque manière, un recoupement pour  l'enquête phénoménologique. L'image perd sa gratuité. Le libre jeu de l'imagination n'est plus une anarchie. De l'image de La maison d'haleine de William Goyen, rapprochons donc une image que nous avons déjà citée dans notre livre : La terre et les rêveries du repos (P.96), image que nous n'avions pas su apparenter.

    Pierre Seghers* écrit :

    Une maison où je vais seul en appelant
    Un nom que le silence et les murs me renvoient
    Une étrange maison qui se tient dans ma voix
    Et qu'habite le vent.

    Je l'invente, mes mains dessinent un nuage
    Un bateau de grand ciel au-dessus des forêts
    Une brume qui se dissipe et disparaît
    Comme au jeu des images.

    Pour mieux bâtir cette maison dans la brume, dans le souffle, il faudrait, dit le poète :

    ... Une voix plus forte de l'encens
    Bleu du cœur et des mots.

    Comme la maison d'haleine, la maison du souffle et de la voix est une valeur qui tremble à la limite du réel et de l'irréalité. Sans doute un esprit réaliste restera bien en deçà de cette région des tremblements. Mais celui qui lit les poèmes dans la joie d'imaginer marquera d'une pierre blanche le jour où il peut entendre sur deux registres les échos de la maison perdue."

    * Pierre Seghers, Le domaine public, p.70
    à l'occasion de cette note référentielle de l'œuvre de Pierre Seghers, Gaston Bachelard ajoute :
    "Nous poussons plus loin la citation que nous donnions en 1948, car notre imagination de lecteur est encouragée par les rêveries que nous avons reçues du livre de William Goyen."

    ♣♣♣
    L'alchimie, c'est ici, avec un extrait de L'ange de Sauze, de Kowka :

    "Je n'oublierai jamais ce dimanche 29 septembre à Sauze aux environs de dix heures. Le cadre majestueux, mystérieux et la rencontre de cet ange. Tout venait de m'arriver en même temps, le choc esthétique du paysage, celui de mes rêves les plus secrets, le calme de l'eau seulement troublé de temps à autre par un gardon plus hardi que les autres qui sautait hors de l’eau, s’essayant ainsi un court instant à la vie aérienne. L'air charriait les parfums d'eau froide caractéristiques de la rivière, à peine atténués par les senteurs chaudes des herbes aromatiques. Cette jeune fille assise sur son rocher, comme si elle m'attendait, comme si elle m'attendait…C'est la première chose qu'elle me dit : Je t'attendais. C'était fou, je savais qu'elle allait dire ça, c'était exactement ce que je comptais lui dire moi-même si elle ne m'avait devancé.
    A partir de cet instant, tout fut fusionnel. Toujours ensemble. Pensant aux mêmes choses au même moment et partageant sans cesse les mêmes pensées. Nous tombions en admiration au même moment devant la même fleur, le même papillon, le même enfant que nous croisions. Nous nous volions les mots l'un à l'autre, et nous étions émerveillés de cette symbiose de pensées partagées.
    Cette idylle dura quatorze mois et encore aujourd'hui, quarante ans plus tard, elle hante toujours mes pensées. Je me souviens avec une intensité inexpliquée des merveilleux moments passés l'un à côté de l'autre. Je me souviens de tous les endroits où ensemble nous avons été. Je suis absolument certain que tous ces endroits ont gardé un souvenir de nous comme moi j'ai gardé un souvenir d'eux. Tous les endroits où nos mains se sont posées ont été par une alchimie subtile changés à notre contact, ils en sont devenus meilleurs et plus beaux."


    mercredi 10 février 2016

    C'est parti ♣ L'ange de Sauze

    Lucky Luke a accepté de conduire la caravane en Californie, il sera donc  capitaine ; Andrew Boston, le chef, en est fort satisfait et entreprend de présenter d'autres membres de la caravane à Lucky Luke.


    ♣ L'ange de Sauze 
    Ce dessin (de moi) doit dater d'il y a deux ans. L'ange de Sauze  ce n'est pas lui, l'auteur de son histoire en a fait un portrait que l'on trouve sur le site audio, je l'écouterai ce soir, lue par Cocotte qui a l'accent du sud.
    C'est ici : http://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/kowka-lange-de-sauze.html

    mardi 9 février 2016

    Tant va la cruche à l'eau...♣ différents modes de vie ♣ jumeaux solidaires


     Zébra, troublée par le garçonnet, songe aux différents modes de vie en une même civilisation.







    Zébra suivant la Caravane de Morris et Goscinny.

    Les jumeaux ont refusé de se lâcher la main :

    Longue et belle vie à eux !
    Ici : http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Nouvelles/Fiche.aspx?doc=jumeaux-prematures-refusent-lacher-mains&utm_source=newsletter&utm_campaign=mag-jumeaux-prematures&utm_medium=mag-09022016&osde=OSD.sgqkf_ow_aqpfyrw_ind_lm

    lundi 8 février 2016

    Curieux Phil, le ruisseau bleu perdu de vue pour la Caravane de Morris et Goscinny ♦♥♣ Tibor Déry, Esprits nomades ♣♣♣ la vieille dame







    Récapitulatif :

    Comme nous nous en sommes aperçus il y a peu, Phil est versatile. Il a bel et bien rompu momentanément le pacte de solidarité avec Zébra, celui par lequel, étant la plus fragile des deux bien qu'il fût d'un grand âge, Phil se rendait aussi invisible que Zébra. Solidarité obligée envers celle qui avait sans cesse envie de ré-apparaître. Cependant souvenons-nous, à la défaveur d'une crise d'angoisse (due à son âge avancé), Phil avait mis la prudence en avant (autant pour sa propre peau en réalité que pour celle de Zébra), et puis soudain, par manque de présence vraiment chevaline, voilà que dernièrement il a franchement ré-apparu aux yeux de tous, soit disant pour aller à la pêche aux renseignements (mon œil ! par pur caprice de vieux cheval en fait). Malgré leur envie d'aller en Amérique, Zébra et Phil, toujours frileux du point de vue de l'audace avaient opté finalement pour l'Angleterre, avaient cru passer la Manche, alors que le vent les ayant déportés à l'Ouest, les deux sbires avaient traversé l'Atlantique.... et quelques époques avant de se retrouver en pleine fiction, dans la caravane de Morris et Goscinny, chose qu'ils ont un peu de mal à comprendre.

    ♦♥♣




    Esprits nomades : 

    http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/derytibor/derytibor.html

    dimanche 7 février 2016

    Maltraitance des chevaux ♣ Le cheval philosophe brise le pacte de solidarité sous l'urgence






     "Une mesure de protection. Jeudi, la direction départementale de la protection des populations a procédé, avec l’aide des gendarmes, au retrait de six chevaux dans un élevage situé à Fontaine-Saint-Martin, au Nord de Lyon, indique ce vendredi la préfecture du Rhône.
    Cet élevage était sous surveillance depuis plusieurs mois et avait été contrôlé en juin, en octobre et en novembre 2015. « A la suite de ces inspections, le propriétaire devait apporter des améliorations », précise la préfecture. Mais il ne l’a pas fait, laissant notamment le troupeau dans un parc non nettoyé et jonché de matériaux pouvant blesser les bêtes.

    La justice saisie

    « Constatant que la situation sanitaire de ces animaux ne s’améliorait pas malgré les contrôles (…) et face à la négligence et aux mauvais traitements subis par ces animaux », les chevaux ont été confiés à la fondation Brigitte Bardot.
    « Le troupeau pourra désormais bénéficier de soins réguliers et d’une alimentation suffisante dans l’attente d’une décision judiciaire », ajoute la préfecture du Rhône."

    Ici : http://sans-voixinfos.hautetfort.com/archive/2016/02/06/lyon-des-chevaux-retires-d-un-elevage-apres-de-mauvais-trait-5756013.html

    samedi 6 février 2016

    Lu ce matin

    Lu ce matin sur Jubilate :

    Il est une autre source encore plus fascinante: celle de la vie. Tout homme qui commence à prendre conscience de ce qu'il est, sera bien vite fasciné par sa propre vie. Point n'est besoin d'une longue réflexion, ou d'une grande attention pour se trouver pris par ce mystère. L'homme se regarde et prend conscience de la vie qui l'anime. Il se demande d'où vient cette vie, non pour trouver une réponse scientifique, mais pour trouver le chemin de sa source.
    Depuis que l'homme existe, il cherche à percer le mystère qui l'entoure. Ce grand mystère, il ne peut l'approcher et encore moins le pénétrer, mais il sait qu'il est l'origine de toutes choses et la source de sa vie. Ce Mystère, il le perçoit de deux manières: soit comme une puissance qui l'enveloppe, soit comme une source qui jaillit au plus profond de son être. C'est ainsi que, regardant autour de lui, il fait l'expérience de ses limites. Le monde qu'il embrasse, qu'il pénètre et qu'il comprend est si limité que très vite il se sent pris par le mystère manifesté dans la création entière. 
    Yves Raguin, La Source (Desclée de Brouwer, 1988)

    vendredi 5 février 2016

    À l'Ouest

    Ça  se passe bien dans le grand Ouest, Zébra vient de se situer géographiquement. Elle est effectivement loin de son ruisseau bleu initial. Toujours dans le cadre de la caravane de Morris et Goscinny.

    — Phil, où-es-tu ? Viens vite ! Je sais où nous sommes.
    He appeared from nowhere, mais à Zébra seulement, comme convenu.
    — Depuis le temps que je voulais savoir ! Dis vite, Zébra, lying will get us nowhere...
    — Pourquoi mentirais-je ? Nous sommes à des kilomètres à la ronde de la France, nous avons volé par-delà l'Atlantique, et nous voici en Amérique. Il est question que la caravane que nous allons suivre s'ébranle jusqu'en Californie...
    — Juste ciel, mon Dieu ! ... En Californie ! Mais sais-tu en quel temps nous sommes ? Avant ou après les années 2000 ?
    — Je dois espionner encore un peu pour me le confirmer d'abord à moi-même, m'est avis que nous sommes à l'époque des pionniers américains....

    — Juste ciel ! Prions pour notre salut ! car cette époque n'est sûre pour personne.... l'Amérique ne s'est pas construite sans violence.... tu ne veux pas rentrer en 2016 en France ? Le corbeau nous aura oubliés...et nous pourrons supporter sa vue.

    — Il saura détecter notre présence, comme tous les corbeaux. Ceux d'ici ne nous connaissent pas et s'en fichent, et puis, .... nous avons rencontré des indiens à l'atterrissage et ils se sont bien comporté avec nous en dépit qu'eux nous ont vus et que nous sommes ce que nous sommes... Si cela se trouve, on pourrait apparaître aux blancs aussi et ....

    — Miséricorde !  non, Zébra, ces blancs-ci sont comme ceux d'où nous venons... estimons-nous heureux que les indiens aient bien voulu sympathiser avec nous mais, il ne faut pas narguer la chance. Un très vieux cheval risque l'abattoir et une souris l'écrabouillement avec tous les humains à quelques rares exceptions près. Souviens-t-en et restons prudemment invisibles...  parlons  comme les esprits du vent afin de ne pas être entendus non plus...

    — Suis-je encore vraiment une souris et toi un très vieux cheval avec les pouvoirs que nous avons acquis ?

    — Il nous faut du temps encore pour tester nos pouvoirs... et puis, rien n'est jamais acquis... et si nous allions ré-apparaître contre notre gré tout à coup... car tout nous vient de Dieu, et ce qu'il nous a donné par je ne sais quelle miracle il y a peu, il peut nous l'enlever... et nous reviendrions alors à notre disgrâce : toi, une souris, moi, un vieux cheval... tu sais cependant combien je t'estime au-delà de ton apparence de souris Zebra, sachant à quel noble cœur j'ai affaire.

    Quittons ici nos amis américains, laissons-les pour l'instant à leurs conciliabules.









    jeudi 4 février 2016

    Z, comme Zèbre, comme Zorro...

    Le garçonnet de la caravane de Morris et Goscinny s'en va jouer son rôle comme promis  auprès de Lucky Luke :


    Lucky, reçu avec tous les honneurs le regarde arriver, son air bougon détonne parmi les sourires cordiaux que tous s'appliquent à lui offrir :

    Quant à Zébra, elle tente de décrypter ce qui se passe dans cette caravane, autour d'un café que Phil, le cheval philosophe lui a conseillé de se servir, "Bonne idée lui a-t-elle répondu, à l'instar de Balzac, mes neurones travailleront mieux dopées à la caféine, mais chut... j'écoute ce qui va se passer... le petit garçon va jouer son rôle ...":