dimanche 14 février 2016

L'image dont parle Gaston Bachelard, et la métaphore

L'image dont parle Gaston Bachelard est celle qui surgit de la parole issue de la rêverie.... d'un songe de poète. Mais Bachelard n'aime pas la métaphore qui selon ses propres mots est une fausse image, faute de trouver l'expression pour développer sa pensée en profondeur. Et avec Bergson qui utilise la métaphore des tiroirs, il démontre que si cette métaphore enclenche une pensée, celle-ci ne peut être que rudimentaire et par là débouche sur une réponse  mécanique à quelque chose qui pose problème et n'a donc pas été résolu tant qu'on en reste à la trop succinte métaphore.

Je suppute chez Gaston Bachelard un esprit rationnel. C'est un scientifique et je pense que "l'attaque" de Bergson concernant un certain rationalisme "sec" ne lui convient pas trop, il apprécie encore moins ceux qui simplifient la pensée de Bergson... mais Bachelard n'a pas creusé le sujet, cela l'aurait trop éloigné de celui de son livre qui est la rêverie et les images en paroles qui en découlent ou la phénoménologie de ces images.

Pourquoi Bachelard tenait-il tant à sa solitude, qu'il associe au repos ?

Son métier de professeur peut être un élément de réponse.

La rêverie comme l'entend Bachelard est un ressourcement dans l'émerveillement et une respiration mentale profonde. Il en parle si bien que cela me repose moi-même.

Mais dans sa solitude, il adresse une sorte d'offrande à saint Robinson, il pense à lui avec émotion ... comme s'il voulait réconforter un enfant. C'est donc que cette solitude à aussi son côté âpre et un aspect peut-être incontournable. Et là, je pense à la fille de Gaston Bachelard, dont la maman est morte quand elle était enfant. Bachelard, en jeune veuf,  n'avait pas eu d'autre choix que d'apprivoiser en premier lieu la solitude.
 Car élever sa fille en père célibataire a dû produire un effet de solitude chez sa fille autant que chez lui, solitude qu'il aura en effet d'abord fallu apprivoiser avant d'en tirer la substantifique moelle. Cela  l'a  conduit à s'intéresser à la psychologie, il rend d'ailleurs hommage à une certaine Françoise, psychologue émérite selon lui, qui interprétait à ses yeux de façon juste et avec une belle intuition les dessins de maison faits par les enfants.

Je trouve le livre Poétique de l'espace toujours aussi passionnant.

  

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