samedi 13 février 2016

Merci pour ce moment télé ♣ Le poème ce jour

Je regarde rarement la télé vers 14 heures quand je suis en forme,  mon état grippal (certainement dû au fait qu'il y a quelques jours j'aie attrapé un coup de froid à Dunkerque où, en plus de moi, de nombreux courants d'air "s'étaient conviés")  cet état a fait que hier  j'ai eu l'opportunité de visionner l'émission à laquelle Mathieu Ricard avait été invité, avec sa sœur et un psychiatre.
C'était sur la deux. Mathieu Ricard a parlé de son bonheur à résider au Tibet dans son monastère. Il a parlé de sa famille : sa mère s'est faite none bouddhiste peu de temps après que son fils se soit dirigé vers cette voie, son père philosophe a été déçu quand son fils lui a annoncé qu'il abandonnait une carrière de brillant scientifique pour s'orienter vers un tout autre genre de vie mais n'a pas fait de drame,  sa sœur orthophoniste de formation a attrapé la maladie de Parkinson. Elle a dit à ce sujet des choses simples et sensées que pourtant l'on entend rarement. Elle a fait observer que pour certaines maladies ou certains handicaps des personnes déclaraient être la maladie ou ce handicap, ou d'autres déclaraient à la place de ceux qui en sont atteints qu'ils étaient cette maladie ou ce handicap. Absurde !  comme si quelqu'un qui avait le cancer disait "Je suis tel cancer", se définissait par rapport à ce cancer. J'ai pensé que dans le cas de l'autisme ou encore du bossu pour prendre des exemples au hasard, c'est ce qui se passait, on ne dit pas bien souvent qu'une personne a de l'autisme mais qu'elle est cette maladie ou ce handicap ; idem pour le bossu "il est bossu"....    Or l'être profond est bel et bien là, inchangé : on n'est pas une maladie ou une bosse. Attitude plus que réductrice, comme un coup de grâce administré à la personne éprouvée pour peu qu'elle n'ait pas la force d'envoyer balader les écervelés.

Une question de simple bon sens dont nous manquons si souvent !

Ah ! les courants d'air de Dunkerque ! Bien leur en a pris de me tarabiscoter, sans eux je n'aurais pas entendu ces personnes. Le psychiatre ami de Mathieu Ricard pratique la méditation chaque matin et bien lui en a pris à lui également car le courant est passé.

♣ Poésie avec un poème d'Alessandro Ceni :

Là où librement au vent
se répand la graine du cyprès sauvage, là où le ciel
se disperse jusqu’à la neige
et où l’ange se détache et meurt,
reste accroché à une baie de roncier et
fourre son museau mort, déjà noir et raide
dans le feuillage humide et vert de la terre,
là apparaît mon enfance,
d’abord comme portée par une barque, par le dos d’un poisson
qui gagnerait très vite la haute mer, puis
imitant le passage de la grive et du héron :
et voici que sur la branche du pommier le vent
dépose des visages dévorés par les étoiles
et que s’y arrêtent, renouvelés, des fantasmes d’oiseaux,
qui ne chantent ni ne mirent, ni pitié n’éprouvent pour mes souvenirs :
depuis la fenêtre, on aperçoit un glacier sidéral
incrusté au point de disparition de la lumière,
il allait aux côtés de ses frères, parmi les immortels,
derrière l’angle de la maison
d’où quelqu’un t’appelait,
penché sur le vide,
brandissant une lampe éteinte.



http://diereseetlesdeux-siciles.hautetfort.com/archive/2014/11/14/alessandro-ceni.html

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