Après ces étranges péripéties de Phil et Zébra dans la BD de Morris et Goscinny, Phil se prend d'une colère soudaine contre la démiurge, enfin celle qui se la joua démiurge, votre dévouée apprentie dessinatrice, moi-même. Ainsi ce personnage que je trouvais adorable, le cheval philosophe, compagnon tout d'abord de Chevaline sa bien aimée, et conseiller, ami et protecteur de Zébra, m'interpela-t-il de cette façon abrupte :
— Tu as cru nous créer, mais tu n'as rien créé du tout, petite. D'ailleurs à peine sais-tu me dessiner, tu as dû avoir recours à Morris pour t'entraîner à dessiner un cheval, et c'est pourquoi tu nous as balancés dans cette BD. Je me trompe ? Sans vouloir jouer comme toi les spéléologues de l'âme d'autrui...
— Te voilà bien remonté, Phil, personnage que j'aime tant.
— Oh, pas de salamaleks avec moi, hein ?!
— En quoi spéléologue de l'âme d'autrui, misère !
— Tu imagines seulement, et voilà que tu tombes sur nous, qui existions déjà.
— C'est possible, Phil, et j'aime à le croire. Imaginer n'est pas créer je suppose.
— Tu me rassures.
— Dis-moi phil, j'ai imaginé Zébra, la vieille souris-enfant humanoïde, devenue métisse sous l'effet de la rencontre de l'affreux tortionnaire de mules.... À dire vrai, je l'ai imaginée transformée en métisse d'Irlandais et d'Amérindien près avoir lu avec plus d'attention le BD de Morris et Goscinny où les Amérindiens, s'appellent l'un "Chien enragé", l'autre "Tête de veau".
— Bien fait pour toi ! Il ne fallait pas regarder que les dessins, te laisser subjuguer ! génie du dessin, et pas génie dans le domaine de la clairvoyance ! Et du coup "pour arranger les choses", te trouver un moyen de réconciliation avec les Amérindiens, tu as voulu faire acte de diplomatie en imaginant Zébra, ma petite souris humanoïde sur qui je veille comme une poule son œuf, transformée en métisse. Plutôt que de faire acte de réalisme, assumer ton erreur et raconter une histoire à la Roméo et Juliette, car c'est plutôt cette tournure que ça prenait en vrai... Mais bon, quand même heureusement que tu t'es ressaisie, ç'aurait été un comble cette histoire ! après être tombée amoureuse de l'affreux chat Lulu, Zébra était en passe de tomber amoureuse de Lucky Luke.... tu l'avais bien senti en lui faisant arborer le même foulard rouge que lui autour du cou. Encore heureux que l'abominable tortionnaire de mules ait eu cet effet elle ! Du coup, elle ne t'a pas demandé la permission pour quitter la BD. Ce que je ne vais pas tarder à faire moi aussi. Le message qu'elle te laisse est celui-ci "je retourne dans le secret des choses. Ne m'en veux pas."
Moi aussi je te pardonne ton incartade dans notre univers pour nous balancer dans celui de tes maîtres à dessiner ... tu ne mérites pas de finir sans fin comme Prométhée quand même. Courage à toi."
Phil s'évapora à son tour. Et je fais confiance en ces entités joyeuses qui estiment se débrouiller mieux sans moi.
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