dimanche 19 juin 2016

« L'unicité ne sert à rien quand on la dérive sans heurts, la pluralité n'est pas franche quand elle se montre purement sélective. »


Cette pensée en intitulé est d'un poète américain qui se nomme A.R. Ammons.








Dans une nuit obscure
par un désir d'amour tout embrasée
oh joyeuse aventure
dehors me suis glissée
quand ma maison fut enfin apaisée
 
Dans l'obscur et très sûre
par la secrète échelle déguisée
oh joyeuse aventure
dans l'obscur et cachée
quand ma maison fut enfin apaisée
 
Sans cette nuit de joie
secrètement car nul ne me voyait
ni mes yeux rien qui soit
sans lumière j'allais
autre que celle en mon coeur qui brûlait
 
En elle me guidait
plus sûr que la lumière de midi
au lieu où m'attendait
moi je savais bien qui
en un pays où nul ne paraissait
 
Oh nuit qui as conduit
nuit plus aimable que l'aube levée
oh nuit qui as uni
l'ami avec l'aimée
l'aimée et l'ami même transformée
 
Contre mon sein fleuri
qui tout entier pour lui seul se gardait
il resta endormi
moi je le caressais
de l'éventail des cèdres l'air venait
 
Du haut du créneau d'air
quand sous mes doigts ses cheveux s'écartaient
avec sa main légère
à mon cou me blessait
et chacun de mes sens me ravissait
 
En paix je m'oubliai
j'inclinai le visage sur l'ami
tout cessa je cédai
délaissant mon souci
entre les fleurs des lis parmi l'oubli
 
Jean de la Croix, Chansons de l'âme, dans: Nuit obscure, Cantique spirituel et autres poèmes.

Je vous quitte avec un dessin de Lung Ta Zen : 

   

et un autre de moi :






Savoir écouter son cœur, suivre ses intuitions, faire confiance à sa propre sagesse



Ne croyez pas les individus, fiez-vous aux enseignements ;
Ne croyez pas les mots, fiez-vous au sens ;
Ne croyez pas le sens relatif, fiez-vous au sens ultime,
Ne croyez pas l'intellect, fiez-vous à la Sagesse.
Bouddha



Si un homme instruit entend une parole sage,
il l'apprécie et y ajoute du sien ;
qu'un débauché l'entende, elle lui déplaît,
il la rejette derrière lui.
L'Ecclésiastique



Les bons conseils pénètrent jusqu'au cœur du sage ; ils ne font que traverser l'oreille des méchants.
Proverbe chinois


  Lien du top 10 sous la photo

photographié ce matin du vendredi 24 juin

Since you get more joy out of giving joy to others, you should put a good deal of thought into the happiness that you are able to give.

Puisque vous retirez plus de joie à donner de la joie aux autres, vous devriez vous attacher à la pensée du bonheur que vous êtes capables de donner.

http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=10-aliments-pour-remplacer-la-viande&utm_source=newsletter&utm_campaign=nutrition-aliments-viande&utm_medium=quotidienne-24062016&osde=OSD.sgqkf_ow_aqpfyrw_ind_lm   

 




samedi 18 juin 2016

L'idonéité ♣♣♣ Les chants ♣♣♣ L'espace des sciences

Bachelard me met positivement à rude épreuve avec son bouquin intitulé Le rationalisme appliqué,  c'est néanmoins passionnant, quand bien même je doive chercher quelques  mots savants dans le dictionnaire, comme "idonéisme" par exemple. À lire dans Wikipédia, lien ci-dessous. Mais avant, ces quelques phrases de Bachelard, au chapitre premier, page 7 :

Nous croyons en effet que les exemples précis empruntés à la connaissance scientifique peuvent sensibiliser les discussions philosophiques générales, si seulement on veut bien ne pas aborder les discussions avec des convictions philosophiques arrêtées. 

[... ] Il est d'ailleurs bien entendu que toutes les parties d'une science ne sont pas au même point de maturité philosophique. C'est donc toujours à propos d'expériences et de problèmes bien définis qu'il faut déterminer les valeurs philosophiques de la science.

paragraphe suivant :

Si l'on fait un essai de détermination philosophique des notions scientifiques actives, on s'apercevra bientôt que chacune de ces notions a deux bords, toujours deux bords. Chaque notion précise est une notion qui a été précisée. Elle a été précisée dans un effort d'idonéisme, au sens gonsenthien du terme, idonéisme d'autant plus poussé que les dialectiques ont été plus serrées.


https://fr.wikipedia.org/wiki/Idon%C3%A9isme


Mon commentaire : intéressant ! mais je dois quitter l'ordi dès mtnt pour m'éviter ces temps-ci les ondes électro magnétiques.

♣♣♣

Il y a la chanson, et j'en aime beaucoup, et il y a le chant.

Ici, un chant religieux trouvé dans Jubilate, et oui, quitte à avoir le cœur un peu chaviré, car fragile ces temps-ci,  par les ondes en question, je m'en vais l'écouter en entier, si le cœur vous en dit, c'est ici :

https://www.youtube.com/watch?v=Lbg4TSP44yU

Et il y a aussi cet Ave Maria qui est très beau, par contre ici, la Madone est représentée le regard chaviré parfois, mais le visage toujours différent des représentations dégage chaque fois de la beauté   :

https://www.youtube.com/watch?v=rzSOObvRtNI 

Et quand il est joué à la flûte d'Amérique du sud par une belle musicienne, sûr que là, le cardio se réjouit, c'est ici :

https://www.youtube.com/watch?v=PpjBOmJUahs 

♣♣♣

Ceci, je me le réserve à écouter pour demain par exemple. L'invité est Etienne Klein.

https://www.youtube.com/watch?v=DyVEU71Azno

The blow knocked me silly


Le coup m'a étourdie, en quelque sorte. Comme un "étourdissement paroxystique" qui a même déclenché de l'agoraphobie. En cette période de l'inondation, je m'étais retrouvée entourée d'ondes bizarres... mais je sais avec Baudelaire et surtout grâce à lui, que le bizarre  doit  être regardé avec attention, comme peut-être quelque chose qui va nous conduire au fond de nous-même, à la cave. Le bizarre de ces ondes a,  bizarrement comme il se doit,  titillé une angoisse jusque là endormie et qui m'a malmené le cœur ; par moments, une sorte d'épouvantable mal de mer ! et ce n'est pas fini, ça tangue encore parfois sur le bateau. Cette angoisse, je l'ai découvert lors du coup de fil donné à ma mère, a fait que j'ai rejoint celle qu'elle porte elle-même par moment depuis longtemps. Malaise profond qui peut prendre quelqu'un à tout âge mais pas en toutes circonstances heureusement.  Une rivière, la Lawe, qui débordait et l'ambiance décidément bizarre autour de cet évènement a déclenché cela.  En avoir plein les bottes, c'est le cas de le dire.

Réconfort non négligeable : j'ai vu et entendu Françoise Hardy, revenue d'un état critique,  hier soir à la télé.  Je me propose ainsi qu'à vous, si le cœur vous en dit, de ré-écouter cette belle chanson Mon amie la rose :

https://www.youtube.com/watch?v=2ICFtXx546A




vendredi 17 juin 2016

Scientifiques et décroissants ... on dirait

 Lien de l'article  :



http://stephanedugast.hautetfort.com/archive/2016/06/17/aventure-residence-artistes-le-manguier-le-bateau-givre-groenland.html

Féminisme

J'ai pris le gros livre des mythes grecs, l'ai ouvert plusieurs fois, jusqu'à tomber sur quelque chose de pas trop long et  vite accessible car souvent on se trouve  dans ce livre face  à des généalogies qui n'en finissent plus. Le chapitre 55, sur les empuses, a le mérite d'être court et significatif. Voici ce qu'il dit :

Les empuses

Les démons immondes appelés Empuses, enfants d'Hécate, ont un arrière-train d'âne et portent des sandales de bronze — à moins, comme le prétendent certains — qu'ils n'aient une jambe d'âne et une jambe de bronze. Ils ont l'habitude de terrifier les voyageurs mais on peut les chasser en proférant des insultes ; dès qu'ils les entendent, ils prennent la fuite en poussant des cris. Les Empuses prennent la forme de chiennes, de vaches ou de belles jeunes femmes et, sous ce dernier aspect, s'unissent aux hommes, la nuit ou pendant la sieste, et sucent leurs forces vitales jusqu'à ce qu'ils meurent**. 

** Les Empuses ("celles qui violent") sont des démons femelles insatiables, concept probablement introduit en Grèce par la Palestine, où elles existaient sous le nom de Lilim ("enfants de Lilith") et on croyait qu'elles avaient des derrières d'âne — l'âne symbolisant la sensualité et la cruauté. Lilith "la chouette ululante" était une Hécate canaanite et les Juifs fabriquaient des amulettes pour se protéger de ses maléfices jusqu'au Moyen Age. Hécate régnait réellement au Tartare et portait une sandale de bronze — c'est Aphrodite qui portait une sandale d'or — et ses filles les Empuses, suivirent son exemple. Elles pouvaient se transformer en belles jeunes filles ou en vaches aussi bien qu'en chiennes, parce que la chienne Hécate qui faisait partie de la Triade-Lune était la même déesse qu'Aphrodite ou Héra-aux-Yeux-de-Vache.

Les Mythes Grecs, de Robert Graves, traduit de l'anglais par Mounir Hafez, page 157, chapitre 55.


Mon commentaire : Ce mythe est appelé  à un moment donné de ce court chapitre "un concept". Concept visant à quoi ? À créer de l'épouvante sur telle ou telle dont on avait une idée très négative. Soit en raison d'une attitude adoptée par la belle jeune femme, à qui on faisait porter un tel fardeau de "mauvaise opinion", soit en raison de fantasmes qui étaient projetés sur elle.

Encore une fois les animaux sont mis à rude contribution dans cette histoire de relations humaines des plus malsaines. 

Et l'on voit ici que les belles jeunes femmes ne sont pas dans une position confortable, à l'instar des animaux auxquels elles sont comparées. Elles devaient constituer un danger. S'il y a des "dévergondés" ("hors de leurs gonds" ? ou les "gonds ayant sauté" )  dans les deux sexes, les femmes en payaient plus cher le prix, parfois il devait s'agir d'une simple rivale qu'on voulait transformer en épouvantail. D'où ma conclusion que, si l'on voulait vivre tranquille, l'a-sexualité avait plutôt du bon, même si cet état, comme tout état, sans être subi forcément n'est pas choisi. À lire à quoi étaient exposées les belles, je pense que c'était juste un état peinard en certaines circonstances périlleuses, une vraie bénédiction !
Il y a en effet dans ce mythe de quoi dégoûter une femme du sexe... et son initial courtisan aussi... le mythe étant créé à mon humble avis pour le détourner de la femme incriminée, seulement, tel l'arroseur arrosé le dégoût risquait d'aller au-delà de la femme ou des femmes visées et de se retourner contre l'éventuelle aspirante qui l'avait utilisé contre ses rivales, ou encore de se retourner contre la mère par exemple, ayant utilisé ce mythe pour éloigner un fils d'une jeune femme qu'elle ne voulait pas comme belle-fille,   se retrouvant avec un fils moralement castré. Pas simple !

Je constate que dans les exemples que j'ai pris pour "démonter le mythe" sexiste, il s'agit de femmes contre d'autres femmes. En effet, je pense que des femmes, même celles qui se disent féministes,  peuvent hélas utiliser le sexisme machiste quand leurs intérêts sont en cause,  contre d'autres femmes. Même si cela reste  humain parfois, car avec ce mythe,  on peut aussi imaginer une femme vraiment très désagréable terrifiant une mère qui ne voit pas d'autre recours que ce pauvre subterfuge, à bout d'argument, pour sauver un fils "des griffes du démon" ....  

 

   

jeudi 16 juin 2016

Quelques photos pour la détente ♣♣♣ Le poème d'Andrée, lu dans Jubilate



Je croyais m'être bien sortie de l'inondation, et je m'étais trompée. Certes, les politiques de Béthune eurent la bonne idée de faire ce qu'il fallait pour l'écoulement de l'eau.  L'eau est restée dans la rue dans mon quartier, "se contentant" d'envahir quelques sous-sol : une immense mare de 25 cm de haut environ, et investit quelques patios du pâté de maison où j'habite, mais elle n'est pas entrée dans les maisons, du moins que je sache, ou si elle y est entrée pour certaines, ce fut très peu car le niveau est redescendu vite ensuite. J'étais contente de m'en tirer à si bon compte et pourtant cette inondation a causé chez moi quelques dégâts insoupçonnés.  Oubliant que cette fameuse eau avait inondé mes bottes non étanches, j'allais et venait dans la rue pour évaluer si oui ou non il était encore temps que je sorte la voiture du garage. Pour les uns je devais m'en abstenir, c'était trop tard, pour ceux de la mairie qui sont venus ensuite, il fallait que je la sorte très vite. Pour ce faire, j'ai dû procéder à une longue marche arrière, comme conseillé,  afin de ne pas passer à l'endroit de la mare où l'eau était plus haute selon eux, et ensuite passer entre deux barrières assez rapprochées pour la sortir définitivement de la zone dangereuse. Tout cela était plutôt chargé en émotions, l'ambiance était lourde. Cette émotion  plus les pieds mouillés durant toute une journée me valurent des vertiges au moment du coucher. J'ai oublié de mentionner, que mon compagnon étant au travail, j'ai monté à l'étage pas mal de choses lourdes toute seule. Tout cela concorda à l'affaiblissement de mon organisme. Les jours qui suivirent, je négligeai les quelques tournis  et le cœur finit par m'administrer quelques avertissements bien sentis. Je me retrouvai chez le médecin in extrémis, à une journée près, je ne pouvais plus me déplacer jusque chez lui et aurais été obligée d'aller aux urgences avec tout ce que cela comporte d'aléatoire car il arriverait que les urgences soient tellement pleines que des gens doivent s'en aller sans les soins attendus d'après ce j'ai entendu dire. À une journée près donc, je crois que mon organisme n'aurait plus pu faire face à l'infection et à la fièvre dues à cette inondation. J'ai commencé à prendre le traitement prescrit par le médecin et ce matin, j'ai été capable de monter l'escalier sans problème : le cœur ne bat plus à toute vitesse, plus de pic de fièvre. Confronté à cette fragilité  de la vie,  je me suis sentie comme qui dirait, dans mes petits souliers ! Rien ne servait d'avoir ces bottes "de 7 lieues", elles n'étaient pas étanches !

 Personnes fragiles, très jeunes ou vieillissantes prenez soin de vos pieds : si vous ne faites pas attention eux,   ils peuvent ouvrir la porte à de méchants intrus.

 Hier après-midi, émergeant de cette galère, j'ai pris quelques photos pour la détente. Les voici :


L'après-midi d'hier, j'ai réussi (au grand ralenti) à procéder au balayage de la maison, et même au lavage du carrelage. Alors que je remettais en place les tapis, je trouvais ce gros insecte carapaçonné, mort. 



   Une photo de la rescapée. Bon ça va ? ça ne tourne pas trop ?


  "Heureusement qu'il y a les animaux pour sourire, hein ? Regardez-moi, Yoko, vieux chat de 12 ans, est-ce que j'ai l'air fragile ?"


"Bon, elle m'ouvre la porte ou quoi, cette grande dinde ? Hé ho la vieille ! t'es dans le coton ou quoi ?"



 "Attention, je vais me fâcher !"


"Pas trot tôt ! C'est pas tout ça, mais il faut reprendre l'espionnage... Le nouveau chat, là à droite, voyons voir quelles sont ses intentions...  belliqueuses ou pas ?  Elsa, la blanche hermine m'a dit qu'il ne lui revenait pas..."

♣♣♣

Recueillir le grain des heures
Etreindre l'étincelle
Ravir un paysage
Absorber l'hiver avec le rire
Dissoudre les noeuds du chagrin
S'imprégner d'un visage
Moissonner à voix basse
Flamber pour un mot tendre
Embrasser la ville et ses reflux
Ecouter l'océan en toutes choses
Entendre les sierras du silence
Transcrire la mémoire des miséricordieux
Relire un poème qui avive
Saisir chaque maillon d'amitié.
Andrée Chedid, Par-delà les mots, dans: Poèmes (coll. Mille et Une Pages/Flammarion, 2014)


".... transcrire la mémoire des miséricordieux..." 
 
 Je dis oui, je dis Merci pour ce poème.

mercredi 15 juin 2016

Lu tout à l'heure

Le combat des démiurges et des jardiniers

« Le moment contemporain est habité par deux courants de pensée adverses. Le premier continue la modernité en déployant encore son prométhéisme, quoique sous d’autres auspices qu’au XXe siècle : l’attente des lendemains qui chantent ou du Reich de mille ans, laisse place, par exemple à l’attente de l’homme immortel du post-humanisme. Ici nous sommes encore des démiurges. Et nous le sommes aussi en poursuivant l’ouvrage commencé par le totalitarisme rouge : tentative de produire un humain insoucieux des questions existentielles, récusant toute anthropologie susceptible de nous précéder, croyant vivre dans une pré-histoire en attendant la parousie prochaine.
Le deuxième courant s’oppose au premier, qu’il voit comme une espèce sauvage du prométhéisme fanatique, un héritier de Lumières dévergondées. Il s’intéresse à cultiver le monde qui existe au lieu de le refaire. Il s’emploie à l’attention et au respect davantage qu’à la fabrication. Ici nous sommes des jardiniers. Notre époque produit donc des démiurges et des jardiniers, dont les visions du monde et les projets sont antithétiques. »


Extrait de La haine du monde. Totalitarismes et postmodernité,
par Chantal Delsol, Editions du Cerf, février 2016, 238 p., 19 €


Commentaire : démiurge, c'est vouloir exercer le pouvoir pour le pouvoir en politique ; jardiner me convient.

lundi 13 juin 2016

L'individualisme et les intellectuels ♣♣♣ Un poème de Francis Jammes


À écouter dès que possible, une analyse d'Emile Durkheim.

"« Non seulement l’individualisme n’est pas l’anarchie, mais c’est désormais le seul système de croyances qui puisse assurer l’unité morale du pays. On entend souvent dire aujourd’hui que, seule, une religion peut produire cette harmonie. Cette proposition, que de modernes prophètes croient devoir développer d’un ton mystique, est, au fond, un simple truisme sur lequel tout le monde peut s’accorder. […] Or tout concourt précisément à faire croire que la seule possible est cette religion de l’humanité dont la morale individualiste est l’expression rationnelle. »


Émile Durkheim écrit ce texte en 1898, en pleine affaire Dreyfus, alors que vient de paraître le pamphlet J’accuse ! d’Émile Zola (le « littérateur » évoqué dans les premières lignes du texte).
Sans évoquer directement l’affaire, Durkheim s’interroge sur ce qui peut constituer la cohérence d’une société quand la religion ne peut plus jouer ce rôle, esquissant, en quelques pages, une réflexion inspirante sur l’humanisme, le difficile usage de la liberté et le rôle des institutions politiques."



http://www.litteratureaudio.com/livres-audio-gratuits-mp3/categorie/philosophie 

♣♣♣

« Il y a une armoire à peine luisante
qui a entendu les voix de mes grand-tantes
qui a entendu la voix de mon grand-père,
qui a entendu la voix de mon père.
À ces souvenirs l’armoire est fidèle.
On a tort de croire qu’elle ne sait que se taire,
car je cause avec elle.

Il y a aussi un coucou en bois.
Je ne sais pourquoi il n’a plus de voix.
Je ne peux pas le lui demander.
Peut-être bien qu’elle est cassée,
la voix qui était dans son ressort,
tout bonnement comme celle des morts.

Il y a aussi un vieux buffet
qui sent la cire, la confiture,
la viande, le pain et les poires mûres.
C’est un serviteur fidèle qui sait
qu’il ne doit rien nous voler.

Il est venu chez moi bien des hommes et des femmes
qui n’ont pas cru à ces petites âmes.
Et je souris que l’on me pense seul vivant
quand un visiteur me dit en entrant :
- comment allez-vous, monsieur Jammes ?

dimanche 12 juin 2016

Le mot sage avec ce proverbe chinois ♣♣♣ la respiration pour se recentrer ou se concentrer ♣♣♣ La joie de vivre ♣♣♣ Adeptes du glamping ?

Etre homme est facile
Etre un homme est difficile 

"Etre homme" dans le sens de bipède est facile, "être un homme" dans le sens d'être humain est difficile car cela induit le courage d'affronter ce qui fait peur, je comprends ainsi ce proverbe. 

♣♣♣

Techniques de respiration simples. Lu ici ce matin :

http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=4-techniques-simples-respiration 

♣♣♣

Un croyant dans le texte que je vais mettre en ligne sous ce résumé  fait l'éloge des animaux car ils ne sont jamais renfrognés. De ce fait, surtout en ce qui concerne les oiseaux et les animaux herbivores comme les lapins, il les voit louer Dieu presque tout le temps. Belle vision des choses, qui semble de prime abord contrecarrer le proverbe chinois ci-dessus, à moins que celui-ci ne donne une réponse sur la condition humaine plus difficile que la condition animale. Mais si l'animal semble se laisser vivre, lui aussi a besoin de courage, sauf que, à moins que de se trouver face à son prédateur (juste avant de lui tourner le dos), il en fait preuve souvent dans l'allégresse,  il n'a pas peur ou plutôt il sait mettre malgré tout de la distance avec celle-ci : même le lapin, instinctivement craintif, sait vivre l'instant. L'être humain, pour améliorer la condition humaine doit affronter plus de choses et du coup oublie de vivre le présent et menace de se disperser, voire de se rendre malade.

Le texte que je viens de commenter quelque peu et que je trouve sublime, ici :

http://jubilatedeo.hautetfort.com/archive/2016/06/11/morceaux-choisis-498-starets-thaddee-5813675.html 

♣♣♣

Adeptes du glamping ?

Ma traduction du début d'un article écrit en anglais sur le glamping :

"Parmi tout ce qui concerne le "dehors", quelques thèmes sont aussi susceptibles de déclencher un débat houleux que celui sur la tendance connue sous le nom de "glamping" (un affreux raccourci de "glamour" et de "camping"). Le terme évoque des logements qui sont à la fois chics et boisés. 

  Pensez : des cabanes dans les arbres, style Robinson, pour familles suisses, des tentes de safari en toile de lin de haute qualité, des tipis avec wi-fi. Pour certains, le glamping est simplement du camping rendu plus confortable. D'autres en ont une vision plus sombre. Un critique a appelé cela "la nature sur un plateau d'argent".

Dans le New York Times l'an dernier, un collaborateur à la rédaction pour le journal Outside, a averti que le glamping dans les parcs de l'Etat menace de faire du camping quelque chose que seuls les riches peuvent se permettre." 

Ici :

http://sierraclub.org/sierra/2016-3-may-june/green-life/defense-glamping?suppress=true&utm_source=greenlife&utm_medium=email&utm_campaign=newsletter
 




samedi 11 juin 2016

Violaine Leroy aborde le thème de la "folie" quand elle est douce ♣♣♣ le mot sage du jour


L'interview :

http://www.bodoi.info/violaine-leroy-lart-du-basculement/

♣♣♣

Le mot sage du jour :

il vient d'un philosophe très connu, et qui a dit ceci :

Tous les êtres vivants sont bouddha et ont en eux Sagesse et vertus.

Mon commentaire :

D'où l'intérêt de ne pas perturber autrui, et d'essayer, autant que faire se peut, de ne pas se laisser perturber non plus. Etre perturbé étant source de régression possible ou d'irréflexion... d'aucuns interprètent cet état comme un verni qui craquerait, mais à mon sens il ne s'agit pas de cela ; l'irréflexion en soi (par le fait d'un abrutissement par exemple)  étant une sorte de folie pouvant être moins douce que celle dont parle Violaine Leroy. L'équilibre ou être soi-même est déjà au niveau de beaucoup de personnes je pense un chemin à parcourir, un vaste programme consistant à s'améliorer en se trouvant... s'il pleut sur des personnes des éléments qui les perturbent beaucoup... ils peuvent reculer au lieu d'avancer, ou plutôt,  s'égarer. C'est ma vision des choses, inspirées je pense du bouddha dont parle Bouddha.

vendredi 10 juin 2016

Un mot sage ♣♣♣ Un film intégral


Un mot sage de Confucius :

"Un prince sage, avant d'exiger une chose des autres, la pratique d'abord lui-même."

Très juste ! Comme si je demandais aux autres d'être végétarien alors qu'il n'y a pas encore une semaine, je mangeais cette tranche de jambon ! Qui ne me tentait même pas car je n'aime pas le goût de la viande. Juste que, vu mon étourdissement, la vieille culture de mon enfance est remontée à la surface, comme quoi la viande donnait des forces, et comme je me suis sentie très faible au moment de l'étourdissement, voilà. Depuis je m'en passe à nouveau et tout va bien. Je note au passage que je me suis identifiée à une princesse. Bravo ma grande, tu avances.... ou pas, tout dépend
si on arrive à concilier l'humilité avec ça. La reine Elisabeth par exemple, est-elle humble ou pas ? Il est possible qu'elle le soit après tout.

♣♣♣

Film intégral, vous aurez la surprise ; avec Pierre Fresnay qui a une pointe d'accent du sud-ouest dans le film, car il joue le rôle de Vincent, qui était du sud-ouest, tandis que l'acteur est né à Paris.  C'est ici :

Un indice : "Ce n'est que pour ton amour, pour ton amour seul, que les pauvres te pardonneront le pain que tu leur donnes" :

https://www.youtube.com/watch?v=9do99wdm1nE

Une leçon d'écologie ♣♣♣ Anzin-Saint-Aubin : festival de BD

J'ai reçu une leçon d'écologie de la part de ma voisine de gauche hier après-midi. En effet ces temps-ci je dérape un peu avec mon éthique : j'ai mangé de la viande, selon mon code de conduite appliqué strictement à moi-même, j'ai failli ; de plus, j'ai acheté un produit bio à tuer limaces et escargots (mais qui sauvegarde les hérissons, les chiens et les chats), parce que j'en avais assez de voir dévorés par eux les œillets d'Inde et les quelques laitues plantées en jardinière.  Ma voisine de gauche, vaillante quadragénaire toute blonde aux yeux malicieux, dotée de trois enfants qui ne manquent pas de poésie bien qu'ils soient strictement dans la norme — (je plaisante un peu avec "la norme" car c'est une notion quand même assez floue si vous y réfléchissez bien) — ma voisine de gauche disais-je, n'a pas acheté ce produit et m'a discrètement conseillé les coquilles d'œufs écrasées dans du marc de café. Leçon retenue. Ah quelle est belle la jeunesse quand elle se comporte comme ça ! Merci à toi Laurence. Quant à moi, shame on me encore une fois pour ce comportement carnassier anti escargots, ça commence à "bien faire" ! (sans vouloir jouer sur le paradoxal de l'expression).

J'ai pris un escargot entre mes doigts hier, tout petit. Il a vivement sorti ses "cornes" qu'il pointait vers moi, je le sentais me dire "je vais mourir ? tu vas me tuer ?" Je suis allée le déposer sur le côté, près de la rivière, je l'ai ainsi éloigné de mon patio piégé. Cela dit, j'en ai bien fini avec ce produit. 

À ce propos, comment font les agriculteurs épris d'éthique envers ces animaux, car on ne peut pas déposer une quantité astronomique de marc de café mélangé à des coquilles d'escargots œufs (bouh, le méchant lapsus !)... à moins que quelqu'un ait la bonne idée de monter une petite entreprise de recyclage de marc de café et de coquilles d'œufs. Pour ma part, je mange encore des œufs cela dit, c'est peut-être ce qui m'a fait commettre ce lapsus... épargner les uns et pas les autres, c'est une question sans fin. 

♣♣♣ 

Festival de BD, ici :

http://www.lavoixdunord.fr/region/arras-et-ses-environs/anzin-saint-aubin

jeudi 9 juin 2016

Lu dans le Time ♣♣♣ La question du choix


Lu dans le Time, ce courrier sur le thème de la remise en question du système capitaliste, de Lucas Neumann, en réponse à la lettre de Rana Foroohar du 23 mai. La traduction en français dessous.

Bad economics

I agree with Rana foroohar that the financial sector has become too important and that there is a need for reform of the current economic system. However, instead of trying to reform a capitalism that is moving from one crisis to the next, shouldn't we ask ourselves whether this system — which has certainly brought quality of life to many people but foremost increased inequalities worldwide — is still the right  economic system ? Shouldn't we abandon the belief in the necessity of eternal growth ? We should start to think outside the fixed framework of capitalism and develop alternative models that take into account crucial environmental and social factors.

Je suis d'accord avec Rana Foroohar que le secteur financier ait pris trop d'importance et qu'il y a un besoin de réformes concernant le système économique actuel. Cependant, au lieu d'essayer de réformer un capitalisme qui passe d'une crise à la suivante, ne devrions nous pas nous demander si ce système — qui a certes apporté une qualité de vie à beaucoup de gens mais néanmoins augmenté les inégalités de par le monde  —  est toujours le bon système ? Ne devrions nous pas abandonner la croyance en la nécessité d'une éternelle croissance ? Nous devrions envisager de sortir du cadre fixe du capitalisme et développer des modèles alternatifs qui prennent en compte les facteurs cruciaux de l'environnement et du social.

♣♣♣

Lu dans Vocable

Compte tenu de la société actuelle, où nombre de gens abhorrent  la différence sous le signe du handicap, une femme peut-elle choisir si oui ou non elle va endurer l'expérience de mettre au monde, ou plutôt de faire venir dans cette société un être porteur d'une grave "déformation du système nerveux"? Cette grave déformation occasionne-t-elle des souffrances physiques à l'individu qui la porte ?  Si j'avais une fille devant faire face à un tel dilemme, je pense que je lui conseillerais de ne pas faire venir dans cette sphère un être ainsi incarné, certainement par accident,  dans son ventre. Mais si l'être arrive quand même ainsi accidenté dans notre monde, tant que la souffrance physique est supportable j'espère que l'amour est là, miraculeusement là pour sauver la personne ainsi gravement handicapée de l'hostilité des handiphobes.

L'article lu dans Vocable :

Sabina Higgins, actress and wife of Ireland President Michael D Higgins has made some strong comments about current state of abortion law in her country, the Irish Times reports. In a reference to fatal foetal abnormalities, Mrs Higgins said it was an "outrage" against women that in the case of "foetal abnormality" a person "should be made" to cary the baby. Fatal foetal abnormalities such as anencephaly can be diagnosed before the birth of a baby, and women who wish  not to continue with the pregnancy cannot currently have an abortion in Ireland and must travel to UK if they want  the procedure.

Sabina Higgins, actrice et femme du président Michael D Higgins a fait quelques commentaires incisifs au sujet de l'état actuel de la loi sur l'avortement dans son pays, rapporte le Irish Times. Concernant les anomalies graves de fœtus, madame Higgins a dit que c'était outrager les femmes que de penser qu'en cas d'anomalies du fœtus, une personne "devrait être faite" pour porter le bébé. Les anomalies graves du fœtus comme l'anencéphalie (malformation congénitale du système nerveux central) peuvent être diagnostiquées avant la naissance du bébé, et les femmes qui souhaitent interrompre la grossesse ne peuvent pas actuellement se faire avorter en Irlande et sont obligées de parcourir le Royaume-Uni si elles veulent y procéder.   

 

mercredi 8 juin 2016

Salut ! ♣♣♣ Lu dans le Time de cette semaine

Humeur légère



Hier soir à la gare, j'étais en stationnement dans le parking adjacent sur la voie où l'on doit se garer en créneau et j'écoutais patiemment  France bleue nord en attendant mon compagnon tandis qu'une pluie drue se déversait autour de ma confortable bulle. Des fidèles de cette chaîne de radio téléphonaient pour témoigner à propos des inondations en train de se produire : "à tel endroit, l'A*, n'allez pas, c'est inondé." "Chez moi, ça y est, l'eau est entrée dans la maison." L'animateur prodiguait encouragements ainsi que mises en garde par le biais de ces précieuses informations quand j'entendis qu'on tapait au carreau de la voiture, côté conducteur, juste au niveau de mon oreille sensible. Ce tapotement soudain me fit sursauter, je tournai aussitôt la tête et dévisageai un gars très basané que mon petit bond avait rendu hilare. Hilare tandis qu'il pleuvait des cordes !  maintenant il parlait avec ses mains ayant deviné que la radio couvrait sa voix. J'abaissais la vitre et toujours riant il me dit "Vous voulez bien avancer un tout petit peu votre voiture, j'ai du mal à sortir la mienne." Son sourire  découvrait ses dents blanches comme le lait, cela me dérida et je lui offris spontanément le mien, qui se fit large et suffisamment rayonnant je crois pour décupler sa bonne humeur. Il retourna à sa voiture, le pas léger ; je mis quelques secondes à démarrer mon auto car son robot avait été troublé par je ne sais quoi et le moteur resta muet sur le coup. L'homme patienta durant ce bref intermède, j'avançai un peu la voiture. Quand il arriva à mon niveau, à travers la buée de nos vitres respectives je le vis agiter fortement sa main en signe d'au-revoir et  devinai son rire jovial, je me mis à agiter la mienne à sa façon et lui murmurai avec enthousiasme "Au revoir, au revoir !"

♣♣♣

 

le chat Yoko, a pour mets préféré le petit suisse. Évidemment, le laitage. Plus il va en âge, plus Yoko se branche végétarien. Quant à moi,  après la tranche de jambon accidentelle, je préfère le laitage de chèvre à celui de la vache pour trouver des protéines. Yoko, malgré cette préférence pour le petit suisse, en tant que chat, est toujours obligé de manger carné.  Condition contraignante que celle des chats, et fatigante quand il faut chasser pour se nourrir ! Fatigant aussi pour les proies qui se voient obligées de fuir... car dans la nature, rien ne sert de provoquer le Goliath si on n'est pas  littéralement de taille, cela requiert essentiellement de puissantes ressources  physiques la condition animale, encore pire pour les mâles qui doivent aussi se combattre dès les premières chaleurs des femelles. Pas si facile la vie des animaux !

L'humain devrait aider à alléger la condition animale... à méditer.

"Merci  ! "

   

   

mardi 7 juin 2016

Emma Beatoun



Le mot "supérieur" est beaucoup utilisé au dix-neuvième siècle pour parler de personnes plus réfléchies que la moyenne à un âge donné notamment. Intéressante cette critique littéraire de Roméo et Juliette enchâssée dans la nouvelle des Trois sœurs, de Philarète Chasles,  précisément dans cet extrait :

"Emma Beatoun, plus âgée d’un an que Caroline, la suivit de près ; c’était une personne supérieure et dont la raison avait mûri avant l’âge. Il y avait quelque chose de singulièrement profond dans sa pensée, de réfléchi et de noble dans sa conduite ; sa figure était pâle ; ses cheveux étaient blonds, et ses traits d’une régularité frappante. Dénuée de tout pédantisme, mais douée de talents d’un ordre peu commun, d’une facilité de compréhension et d’une justesse d’esprit dont j’ai vu peu d’exemples, elle voulait, comme sa sœur, et comme la plupart des personnes que cette cruelle maladie a marquées du sceau funèbre, vivre beaucoup en peu de temps. L’étude et les arts occupaient toutes ses journées : elle vivait de cette flamme intellectuelle dont l’intensité et l’éclat augmentaient chaque jour. Ces progrès, auxquels la vie allait bientôt manquer, causaient plus d’effroi encore que d’admiration. Elle n’avait pas vu le monde, mais elle le devinait. Un remarquable instinct d’observation, d’ailleurs si commun aux femmes, s’était développé chez elle dans la solitude où elle avait vécu ; et, comme il arrive souvent aux solitaires, ses idées sur toutes choses étaient d’autant plus singulières et plus profondes qu’elle ignorait leur nouveauté : c’était de naïfs paradoxes.

Il nous arrivait assez souvent de parler d’ouvrages récemment publiés, et même du théâtre, qu’elle ne connaissait que par ses lectures.

« Voyez-vous, me disait-elle, il y a dans la plupart de ces livres mille choses que je ne puis souffrir ; je sens que ce n’est pas vrai. Le faux me déplaît comme mensonge ; dans les actions, dans les écrits, dans les arts, il me semble que le faux c’est le mal. Apprenez-moi pourquoi je le retrouve partout. Celui-ci affecte la simplicité ; tel autre la grandeur. Votre Diderot, dont vous m’avez prié de lire une tragi-comédie, avec son amour prétendu pour la vérité, est le plus faux des hommes ; chacun de ses personnages a un sermon dans la bouche ; il est imposteur comme un chef de secte. D’autres sont faux et serviles comme des esclaves. Depuis que Walter Scott a écrit des romans gothiques, tout le monde l’imite, c’est insupportable. L’affectation est si déplaisante ! c’est encore un mensonge. Dans tous ces efforts de littérateurs, la conscience manque ; ils écrivent, non comme ils sentent, mais selon la manière qui doit, suivant eux, flatter le public : ce sont des courtisans et des acteurs ; ils jouent un rôle, ils n’ont pas de personnage qui leur appartienne. Je crois quelquefois, quand je les lis, voir un homme monté sur des échasses ; d’autres fois, ce sont des orgueilleux qui font les pauvres, et, dans leur simplicité prétendue, se revêtent de haillons pour qu’on les remarque. N’est-ce pas un Français qui a dit le premier que le langage humain fut donné à l’homme pour déguiser sa pensée ? La plupart des écrivains ont apparemment choisi cette phrase pour mot d’ordre. Je conçois que vous, messieurs, qui avez été élevés dans des collèges latins et grecs, et qui vous préparent à pérorer dans les parlements et dans les salons, vous trouviez tout cela fort beau ; mais, nous autres femmes, nous ne comprenons guère ce travestissement universel que vous appelez littérature ; ce que nous aimons, ce qui me plaît, du moins, c’est un trait de vérité, non affectée, comme il y en a tant chez Sterne, mais franche comme chez votre Molière, de ces mots qui abondent dans Shakespeare ; de ces peintures qui se reconnaissent tout de suite, et dont on dit : C’est cela ; de ces échappés de vue qui vous éclairent tout à coup, sans que l’auteur soit devant vous, la plume à la main, un masque sur le visage, tantôt comme un professeur prêt à vous endoctriner, tantôt comme un bouffon ou un comédien, pour vous redire ce que d’autres ont pensé, et détruire par là votre plaisir. »




Ainsi une jeune fille qui n’avait vu que les beaux gazons de son parc et les murs de briques du manor-house avait deviné la grande et seule division qui existe réellement dans les arts et dans les ouvrages de l’esprit ; ainsi, dans la simplicité de ses vues profondes, elle avait dépassé de bien loin La Harpe et le docteur Blair. On s’étonnera de cette bizarrerie apparente. Cependant oublier combien il y a de rapports entre la vraie critique et l’observation de la nature humaine, c’est oublier combien ce qui est vraiment simple est nécessairement profond. Par leur instinctive connaissance du cœur, par leurs réflexions de tous les jours, ou plutôt par leurs émotions, qui se transforment en pensées, les femmes sont constamment plus rapprochées de la vérité que nous ; et ces idées justes et sagaces, ces aperçus d’une finesse extrême, dont la source pure ne se mêle ni des préjugés de collège, ni de passions d’école, de coterie, de secte, de parti, de corporation, de profession, meurent presque toujours avec celles qui en ont été dotées. L’homme a mille carrières où il peut laisser une trace de sa vie, imprimer son passage et prouver qu’il a vécu. Pour les femmes, il n’en est pas ainsi ; la réserve imposée à leur vie s’étend à leurs pensées. Rarement des circonstances spéciales viennent donner de la publicité et de l’avenir à ces sentiments, à ces opinions, à ces observations ; soit que leurs jours s’écoulent au milieu des occupations, des plaisirs et des peines de la vie domestique, soit que leur tombeau s’ouvre avant la vieillesse, et que tout s’évanouisse à la fois, beauté, grâces, intelligence, faculté d’aimer, de sentir et de penser.

Ainsi disparut Emma Beatoun. Le seul peut-être entre tous les hommes qui ait pu entrevoir les éclairs de génie, les trésors de naïve et de modeste sagesse que cet esprit supérieur renfermait, j’ose à peine inscrire ici quelques-uns de mes souvenirs à cet égard, de peur qu’une légèreté trop commune n’élève un doute sur la véracité de ces souvenirs même. Tous les jugements qu’elle portait émanant d’une pensée vierge et forte, et n’ayant rien d’emprunté ni de factice, étaient cependant précieux à recueillir. Je ne citerai qu’une de ses opinions, qui me paraît faite pour frapper les esprits, dans un temps où l’on s’occupe beaucoup de littérature étrangère. On sait qu’aux yeux de la plupart des critiques, le Roméo et Juliette de Shakespeare a semblé une brillante apothéose de l’amour, un chant élégiaque, une sorte de Bérénice anglaise. Dans cette supposition, ils se sont fatigués pour expliquer le style étrange, les concettis bizarres, les métaphores fantasques de Roméo ; et Johnson, incapable d’expliquer l’énigme, s’est contenté d’accuser l’auteur, mais ce qu’un philologue et un lexicographe ne découvrent pas dans un poète, une jeune fille peut l’apercevoir.
« Il me semble (me disait un soir Emma Beatoun) qu’il y a quelque chose d’ironique dans Roméo, et que Shakespeare s’est un peu moqué de l’amour. Le jeune homme est un aimable garçon, plein de légèreté, d’étourderie, de tendresse et d’inconstance ; son amour est de fantaisie et de caprice, et son langage est fantastique comme sa passion. Il aimait Rosalinde qui repoussait son hommage. Juliette se présente et reçoit ses vœux inconstants ; tout entier à l’impulsion nouvelle qui le domine, Roméo ignore combien sa conduite est plaisante et insensée. C’est Mercutio, placé à côté de lui, qui se charge d’exprimer les intentions de Shakespeare, et qui passe son temps à railler l’amour et l’amoureux. Aussi quand ce rêve bizarre, cette fantaisie, ce songe vaporeux, se terminent par le meurtre, la douleur et le désespoir, Mercutio, dont la gaieté devient inutile ou déplacée, disparaît ; le poète le tue et s’en débarrasse. Vous voyez bien qu’au lieu de chanter un hymne à l’amour, comme vous le prétendez, Shakespeare le montre, selon moi, comme un caprice né du moment, facile à détruire, fertile en douleurs, aussi périlleux dans ses suites que léger dans ses causes, comme un souffle passager qui enivre et qui empoisonne, qui exalte et qui tue. » C’est, je l’avoue, la meilleure critique que j’aie jamais entendue ou lue sur ce singulier ouvrage de Shakespeare."

Intégral :

http://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/chasles-philarete-les-trois-soeurs.html

Le radeau de la Méduse


Le radeau de la méduse, chef-d'œuvre qui traite des reflets les plus sombres de l'âme humaine avec le thème de l'anthropophagie, ou  pousser l'autre, autrui, pour se donner une chance de survie "grâce" à sa mort.  Pressé par le besoin, l'envie de survivre, de quoi un homme est-il ou non capable. Avec les rafles du Vel d'hiv par exemple,  on voit que certains êtres humains n'ont pas besoin de se retrouver en situation désespérée pour s'en prendre à la vie d'autrui, alors, un groupe d'hommes et femmes perdus en mer sur un radeau,  qui ose imaginer ? Le peintre tout d'abord ...
En définitive, c'est le thème de l'archi glauque qui est abordé dans ce tableau, pourtant que la mer semble belle alentour !
Chaque homme est un mystère pour lui-même jusqu'à ce que, face à lui-même, il se révèle,  son âme se mettant à nu. Et  la mort je suppose procède de cette mise en abyme.

Le tableau du radeau de la Méduse et le commentaire, c'est ici :

http://stephanedugast.hautetfort.com/archive/2016/06/06/livre-enquete-les-naufrages-de-la-meduse-jacques-olivier-boudon-belin.html

dimanche 5 juin 2016

Le fennec (renard des sables)



J'ai lu attentivement un  poème sur le fennec,  de Daniel Martinez. Dans ce texte il observe l'animal avec recul,   face à la nature qui offre ici un spectacle de "cruauté naturelle" : un petit animal finit broyé dans la gueule du fennec. 

Pour le poète, inutile de crier à la cruauté car nous tolérons tant de prédateurs qui utilisent la culture pour sauver les apparences.

C'est sûrement vrai mais les choses sont plus complexes à mon sens concernant la culture. Des incultes peuvent tout autant se comporter cruellement et l'on voit nombre d'incultes faire preuve de beaucoup de cruauté. L'inculture ou la culture utilisée en tant que vernis, cela revient au même.

Cet après-midi, après environ cinq mois ou un peu plus à ne pas manger de viande, j'ai cru bon d'avaler une tranche de jambon par simple trouille, pour remédier à un étourdissement dû à une chute de tension. Quelque part, tout mangeur de viande se comporterait en fennec, ou presque,   et ce dernier après tout ne fait que se nourrir.

Le fennec,  en ne faisant que s'alimenter par instinct de survie,  n'est pas cruel. Par contre pour moi, qui suis informée de la souffrance animale et qui ai quand même mangé la tranche de jambon... la question de la cruauté vis-à-vis du cochon me semble plus évidente. Mon niveau de conscience étant plus élevé que celui du fennec, je suis éventuellement cruelle vis-vis de l'animal à la peau rose bonbon, et pas lui.

La nature, ce sont des forces en présence, et des besoins de survie en présence, et  c'est toujours la loi du plus fort. La culture si elle permet de remettre en question ces "rapports naturels" — qui semblent en certaines circonstances "dénaturés" car l'un mange l'autre, le fort mange le moins fort, — doit aller bien au-delà d'un simple vernis et se doit surtout de ne pas en être un. Celui ou celle qui l'utilise comme vernis est naïf dans sa cruauté.

Le poème :

Du sable, la tête qui dépasse
marquée de grands yeux sombres ;
fixe,
le regard, au-delà du feu blanc
descendu des fibres de la nuit
sous le fléau de l'invisible perspective
lui, Fennec, jamais ne semble
souffrir du Soleil
qui frappe pierres et sol
et vrille le bleu intense.

De ce côté, dans l'espace mort de la parole
il sait profiter de la plus petite ombre
que chérit l'épineux. Un écart des paupières,
il est là, se tapit comme un lièvre
le menton enfoui presque
un murmure, un petit cri
un sifflement qu'est-ce ? :
d'étranges sonorités dont la trame
ne forme pas ancrage
mais nomme la fissure de la roche, là.


Moustaches fines
époussetant le hasard
fourrure et poussière,
un trou dans le jour aveugle :
son terrier, vrai labyrinthe
d'où sort le museau noir,
un verbe de mouvement.

D'un coup, l'échine qui se fige
avant que de se déployer
s'il chasse pour son compte la gerboise
projetant les griffes
et le cri, un jappement aigu :
puis l'étreinte mortelle de la mâchoire
pour foudroyer la proie élue.
La victime alors, dépecée longuement.


Figures multiples de la nature,
qui se moque bien de nos sentiments
quand elle est, une fois le décor planté
un rappel des temps anciens
sous nos yeux jugeant cruel le prédateur
alors même que nous en tolérons
sans cesse par le monde,
sous le vernis de la culture
les apparences sauves.

                                  Daniel Martinez


Le lierre

Un lierre commençait à courir sur la façade et ça promettait d'être joli ; vu comment les déboires avec le voisinage avec les framboisiers, adieu la course sinueuse du lierre sur la façade, j'ai coupé la tige qui commençait à se lignifier avec une petite scie. La racine de ce lierre doit se trouver au niveau de la berge de la Lawe, tout à côté. J'ai imaginé qu'on aurait utilisé ce lierre pour faire refaire la façade à nos frais et je l'ai sacrifié.

samedi 4 juin 2016

Mon jardin bien aimé aurait fait des jaloux



Comment font un lilas blanc, deux rosiers, deux lauriers sauce, quelques groseilliers et quelques framboisiers pour susciter la jalousie alors même que leur jardinière avaient demandé la permission en ce qui concerne les framboisiers, de les planter pas loin du grillage et que la réponse avait été positive. Ces framboisiers dont la frêle tige "s'arrache" si facilement,  en les soulevant à peine, n'ont pas pu abimer le grillage du plaignant. Certes ce petit monde allait se replanter tout seul dans le patio d'à côté, se faisant arracher sans peine, mais récidivant de temps à autre (par masochisme ?) Comment ces plantes si bénéfiques ont-elles fait leur compte pour susciter la jalousie ? Mystère ! Nous sommes en tout cas, mon ami et moi, appelés à rendre des comptes après délation comme quoi ces arbustes auraient causé des dégâts au grillage du voisin de droite, alors même que la chose est impossible : le cornouiller est planté trop loin du dit grillage, et les framboisiers sont trop frêles pour plier un grillage, quant aux groseilliers, poussant tout droit, ils ne caressent pas le grillage comme le font parfois les framboisiers. Ce grillage de 17 ans est tout simplement vétuste. Va-t-on venir nous arrêter bientôt pour cause de jardinage ? Voltaire qui croyait que jardiner son jardin était la solution des problèmes !

En attendant, pour le cas où on m'obligerait à déraciner le Cornouiller, le lilas blanc, le rosier, les quelques framboisiers et les deux groseilliers, j'en ai pris quelques-uns en photo :


 J'ai planté ce rosier pas loin du grillage du voisin, mais aucune feuille ne le frôle. J'espère donc pouvoir le sauver.


Il est en pleine forme, avec de belles feuilles.


Voilà les framboisiers incriminés, "à cause d'eux", nous est demandé de remettre à nos frais un nouveau grillage, alors qu'ils touchent à peine celui-ci. Derrière, un arbre du voisin. Encore ses feuilles frôleraient-elles ce grillage, peu importe pour moi.



Le laurier sauce, entouré de fraisiers et d'aromatiques. Planté par moi. Comme il est heureux ce méditerranéen sous mes yeux éblouis ! Il a un confrère au fond du patio, qui trouve le moyen de grandir à l'ombre car je n'avais pas anticipé la pousse d'arbres que les jardiniers de la ville de Béthune ont plantés juste derrière le patio, le long de la rivière. Leur soleil, c'est moi, je ne vois pas d'autres explications. De ce fait mon esprit nomade qui s'est réveillé depuis la plainte, en avait pris un coup.


La butte du fond, tapissée de lierre. On aperçoit le deuxième laurier.




 Voici le cornouiller, que j'ai taillé il y a deux jours car ses branches, qui ne faisaient que caresser à peine le grillage lorsqu'elles étaient plus longues, empêchaient les bébés framboisiers de pousser. Patrick et moi adorons manger des framboises, que nous avions proposées  de partager, mais peine perdue. A Paris la chaleur humaine entre voisins, d'après ce que l'on voit à la télé à l'air d'être là, dans ce quartier réputé difficile de la petite ville de Béthune, ce n'est pas évident !



Et enfin, une cocotte talisman, faite de mes propres doigts.




Les polars et le réel



Jamais il n'y a eu autant de polars publiés, et dont les gens sont de plus en plus "friands", on le voit notamment  au fait qu'ils sont l'objet d'un commerce qui marche.

Pour autant les acheteurs sont-ils à blâmer ? 

J'ai regardé un polar hier soir à la télé, il s'agissait d'un paranoïaque "en crise de revendication" qui fait justice lui-même en tirant sur un médecin, par ailleurs, un pervers narcissique dézinguait moralement une famille, la harcelant et la menaçant jusqu'à faire commettre erreur sur erreur à ses victimes et les envoyer en prison. 
Les apparences étaient furieusement contre les victimes, c'est même elles qui avaient l'air de criminels aux yeux de la justice.

Pourquoi regarder ces fictions à grands succès sur le crime ? Pas seulement parce qu'on n'est pas snobs. Mais parce qu'on les devine aisément inspirées de la réalité, de ce fait, elles briffent les victimes potentielles sur ce qui pourrait éventuellement leur arriver si elles restent naïves. Elles rendent  plus prudents les gens en démontrant des cas de sournoiserie et de perfidie criminelle où se font piéger comme des mouches les naïfs.

 En substance ces polars je les vois comme d'utilité publique, clairement nous est envoyé le message que si telle ou telle victime avait été sur ses gardes, elle serait encore en vie. En somme, pas de prêches ni de beaux discours : de la fiction qui briffe sur le réel.

La société est-elle en passe de devenir aussi violente et bourrée de crimes que dans certains États d'Amérique, du sud et du nord ? Il existe des lieux où les crimes sont quasi quotidiens, en témoignent de nombreux reportages, que j'ai vus pour ma part sur Arte.

Renaud revendique en chanson d'avoir embrassé un flic... un des signes  nombreux qu'on prend fait et acte de ce qui est vu à la télé, non pas seulement en fiction-réalité, mais aux informations, tout simplement.

Dire non au déni de cette violence est déjà le premier acte de courage à mes yeux. Personnellement son spectacle me noue l'estomac au point de ne pouvoir rien avaler parfois... mais il paraît qu'un petit jeûne permet de mieux résister ; de plus, la prise de conscience de cette réalité permet de mieux savoir se défendre au cas où.  

Mon quartier par exemple menace de se ghettoïser du fait que ceux qui se considèrent "dans le moule" tolèrent de moins en moins ceux qu'ils ne considèrent pas comme étant comme eux, c'est-à-dire, convenables à  leurs yeux.  D'autre part,  d'autres considèrent  ceux qui se considèrent dans le moule, comme parfois "des cas sociaux" dit "cas soss" en dépit que "ces cas" puissent se targuer d'être parents reconnus.  Il suffit d'ouvrir les oreilles pour être informé de tout cela, qui commence à dégager un  parfum d'intolérance nauséabond.  Ce parfum nous incommodant si bien mon compagnon et moi que, sur nos gardes,  nous maigrissons  à vue d'œil. Un bien pour un mal... Il n'empêche que cette micro société qui ne supporte pas le "bizarre" c'est-à-dire le singulier, finit par tourner mal à mon sens.  Bizarre, vous avez dit bizarre cher cousin ? 

Commentaire de mon ami sur le fait que nous soyons depuis 17 ans dans ce quartier :  "De toute façon ce n'est pas bon de s'éterniser dans un endroit."

Mon commentaire : L'esprit nomade ne nous a jamais quittés en fait. 

Un exemple de la violence ambiante :

 

vendredi 3 juin 2016

Les scientifiques vagabonds



Toute la famille vit sur un bateau qui s'appelle Vagabond, sur la banquise.

Ils sont loin de la guerre, loin  des intrigues basses de toutes sortes,  des mesquineries d'un entourage jaloux, allant de glauque à très glauque, comme il se passe souvent dans les provinces reculées. Ils sont libres sur Vagabond, réalisant un rêve qu'on dirait  de hippies, sauf que ceux-ci étaient plutôt attirés par les pays chauds en non par la banquise.  Ce sont des scientifiques qui ont accompli cet exploit de la liberté : le vrai luxe !

C'est ici :

http://stephanedugast.hautetfort.com/archive/2016/06/02/aventures-sur-la-banquise-tf1-reportages-voilier-polaire-vagabond.html  

Ai trouvé autre chose que le livre cherché



Ne jamais dire "Fontaine, je ne boirai pas de ton eau", si ce n'est pas absurde comme "Il ne faut jamais dire jamais", c'est imprudent car on ne sais jamais ce qui peut arriver, en bien comme en mal.
j'avais vu que Bachelard avait écrit La poétique de la rêverie, que je comptais prendre à la bibliothèque après avoir rendu La poétique de l'espace. J'ai en effet rendu hier La poétique de l'espace après l'avoir gardé durant plus de deux saisons chez moi. Je comptais dès lors aller planer telle une mouette au-dessus de la mer en lisant La poétique de la rêverie mais hélas le livre n'était plus là. Il a été emprunté. Le deuil  de Bachelard étant inenvisageable pour le moment, j'ai pris celui qui restait  et qui s'intitule Le rationalisme appliqué. Livre qui m'aidera au moins à le faire ce deuil car c'est le mathématicien qui s'exprime dans ce bouquin, le titre le laisse craindre. Je l'ai d'abord feuilleté, pensant que j'allais y trouver des pages truffées de signes kabbalistiques du monde des maths, déjà prête à le ranger avec un fatalisme lourd de regrets, mais non, Bachelard parle et non pas "équationne".  Il parle ardu certes, a l'air moins reposant, voire beaucoup moins que lorsqu'il s'exprime dans La poétique de l'espace, mais enfin il parle la langue que je connais le plus à fond... à moins de découvrir que, comme dans certains poèmes hermétiques (qui du coup ne sont plus des poèmes pour moi) je doive tenter une traduction d'une langue connue devenue étrangère à force d'hermétisme... là est ma crainte. Nous verrons bien si le bouquin est ou non "à ma portée", pour parler humble. C'est un autre versant de Bachelard qui peut-être va me "guérir" de Bachelard ... je plaisante bien sûr car Bachelard non seulement ne rend pas malade dans La poétique le l'espace, mais il fait avancer.   Première phrase du Rationalisme appliqué :

"En suivant avec attention, c'est-à-dire avec un intérêt passionné, l'activité de la Physique contemporaine, on voit s'animer un dialogue philosophique qui a le mérite d'une exceptionnelle précision : le dialogue de l'expérimentateur pourvu d'instruments précis et du mathématicien qui ambitionne d'informer étroitement l'expérience."

Commentaire : jusqu'ici, ça va. Y aura-t-il une critique de la science ? Bachelard a-t-il vu la société du robot  arriver à grands pas ? ou pas ? A-t-il anticipé ? Prévu les conséquences des applications des mathématiques, débouchant sur notre société actuelle. Je vais voir cela.... A-t-il prédit quelque chose de plus qui s'est avéré ?   Déjà à l'époque de Bachelard la bombe atomique avait fait des ravages, et Bachelard en tant qu'amoureux de la science autant que de la poésie, comment a-t-il réagi ? Je le verrai peut-être si ce livre se laisse lire par mon cerveau un peu cabossé qui s'efforcera de rester néanmoins attentif à toutes ces questions. 

jeudi 2 juin 2016

À Catorive : jardins, animaux et gens sauvés des eaux grâce à une bonne décision des politiques ♣♣♣ Michael Lonsdale ♣♣♣ Lilas



Témoignage de l'habitante de Catorive que je suis : merci aux politiques qui ont sauvé ce quartier du déluge grâce à une bonne décision. La pluie est bien tombée massivement, la rivière a bel et bien débordé mais "d'un coup" le niveau s'est stabilisé et ensuite a baissé.

L'explication intégrale sous cet extrait, en cliquant sur le lien.

"La situation est aussi très critique à Catorive. « Les difficultés ont empiré », concède le maire de Béthune Olivier Gacquerre à 15h50. « Si on n’ouvre pas le siphon de la rue du Silo vers le canal, un tiers de la ville sera sous l’eau », prédit-il. Car la Lawe passe en dessous du canal et un goulot d’étranglement se forme.
Alors, avec Stéphane Saint-André, président de Voies navigables de France (VNF), et le sous-préfet Nicolas Honoré, la décision a été prise de rouvrir une ancienne surverse : « Il n’y pas de risque d’inondation pour les communes en aval et une partie de l’eau pourra ainsi s’évacuer vers le canal. »"


http://www.lavoixdunord.fr/region/bethune-situation-tres-critique-a-catorive-et-du-ia30b53934n3540630 

♣♣♣



Oraison de Michael Lonsdale :


Père, garde-moi le goût de vivre, de jubiler pour Toi. Que la nostalgie, la fatigue, la morosité, le manque d'élan soient évacués, pour laisser place à l'éblouissement, à une ouverture du coeur à toutes choses saintes, amicales, généreuses.

Replonger immédiatement à la source de l'Amour, caché, existant, ne demandant qu'à vivre, s'épanouir, envahir toute occupation et tout lieu. Que la porte du cœur généralement entrouverte soit poussée et que Tu viennes chez Toi, dans l'essence même de notre être.

Visite, occupe, assainis tous les recoins! Fais sauter les gonds, que rien ne Te soit dissimulé. Que le Soleil que Tu es fasse le grand ménage printanier. Installe-Toi, occupe Ta maison, Tu es là, Seigneur, chez Toi. Viens, entre, vite, vite ! 
Michael Lonsdale, Oraisons (coll. Souffle de l'Esprit/Actes Sud, 2011)
Lue sur Jubilate ce  jour.

Les fleurs du lilas de mon patio, sauvé des eaux grâce à une décision futée.