jeudi 16 juin 2016

Quelques photos pour la détente ♣♣♣ Le poème d'Andrée, lu dans Jubilate



Je croyais m'être bien sortie de l'inondation, et je m'étais trompée. Certes, les politiques de Béthune eurent la bonne idée de faire ce qu'il fallait pour l'écoulement de l'eau.  L'eau est restée dans la rue dans mon quartier, "se contentant" d'envahir quelques sous-sol : une immense mare de 25 cm de haut environ, et investit quelques patios du pâté de maison où j'habite, mais elle n'est pas entrée dans les maisons, du moins que je sache, ou si elle y est entrée pour certaines, ce fut très peu car le niveau est redescendu vite ensuite. J'étais contente de m'en tirer à si bon compte et pourtant cette inondation a causé chez moi quelques dégâts insoupçonnés.  Oubliant que cette fameuse eau avait inondé mes bottes non étanches, j'allais et venait dans la rue pour évaluer si oui ou non il était encore temps que je sorte la voiture du garage. Pour les uns je devais m'en abstenir, c'était trop tard, pour ceux de la mairie qui sont venus ensuite, il fallait que je la sorte très vite. Pour ce faire, j'ai dû procéder à une longue marche arrière, comme conseillé,  afin de ne pas passer à l'endroit de la mare où l'eau était plus haute selon eux, et ensuite passer entre deux barrières assez rapprochées pour la sortir définitivement de la zone dangereuse. Tout cela était plutôt chargé en émotions, l'ambiance était lourde. Cette émotion  plus les pieds mouillés durant toute une journée me valurent des vertiges au moment du coucher. J'ai oublié de mentionner, que mon compagnon étant au travail, j'ai monté à l'étage pas mal de choses lourdes toute seule. Tout cela concorda à l'affaiblissement de mon organisme. Les jours qui suivirent, je négligeai les quelques tournis  et le cœur finit par m'administrer quelques avertissements bien sentis. Je me retrouvai chez le médecin in extrémis, à une journée près, je ne pouvais plus me déplacer jusque chez lui et aurais été obligée d'aller aux urgences avec tout ce que cela comporte d'aléatoire car il arriverait que les urgences soient tellement pleines que des gens doivent s'en aller sans les soins attendus d'après ce j'ai entendu dire. À une journée près donc, je crois que mon organisme n'aurait plus pu faire face à l'infection et à la fièvre dues à cette inondation. J'ai commencé à prendre le traitement prescrit par le médecin et ce matin, j'ai été capable de monter l'escalier sans problème : le cœur ne bat plus à toute vitesse, plus de pic de fièvre. Confronté à cette fragilité  de la vie,  je me suis sentie comme qui dirait, dans mes petits souliers ! Rien ne servait d'avoir ces bottes "de 7 lieues", elles n'étaient pas étanches !

 Personnes fragiles, très jeunes ou vieillissantes prenez soin de vos pieds : si vous ne faites pas attention eux,   ils peuvent ouvrir la porte à de méchants intrus.

 Hier après-midi, émergeant de cette galère, j'ai pris quelques photos pour la détente. Les voici :


L'après-midi d'hier, j'ai réussi (au grand ralenti) à procéder au balayage de la maison, et même au lavage du carrelage. Alors que je remettais en place les tapis, je trouvais ce gros insecte carapaçonné, mort. 



   Une photo de la rescapée. Bon ça va ? ça ne tourne pas trop ?


  "Heureusement qu'il y a les animaux pour sourire, hein ? Regardez-moi, Yoko, vieux chat de 12 ans, est-ce que j'ai l'air fragile ?"


"Bon, elle m'ouvre la porte ou quoi, cette grande dinde ? Hé ho la vieille ! t'es dans le coton ou quoi ?"



 "Attention, je vais me fâcher !"


"Pas trot tôt ! C'est pas tout ça, mais il faut reprendre l'espionnage... Le nouveau chat, là à droite, voyons voir quelles sont ses intentions...  belliqueuses ou pas ?  Elsa, la blanche hermine m'a dit qu'il ne lui revenait pas..."

♣♣♣

Recueillir le grain des heures
Etreindre l'étincelle
Ravir un paysage
Absorber l'hiver avec le rire
Dissoudre les noeuds du chagrin
S'imprégner d'un visage
Moissonner à voix basse
Flamber pour un mot tendre
Embrasser la ville et ses reflux
Ecouter l'océan en toutes choses
Entendre les sierras du silence
Transcrire la mémoire des miséricordieux
Relire un poème qui avive
Saisir chaque maillon d'amitié.
Andrée Chedid, Par-delà les mots, dans: Poèmes (coll. Mille et Une Pages/Flammarion, 2014)


".... transcrire la mémoire des miséricordieux..." 
 
 Je dis oui, je dis Merci pour ce poème.

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