mercredi 31 décembre 2014

La semaine plus un jour

Ces huit jours dans le froid humide de la maison m'ont mise dans la peau de mes frères et sœurs les SDF. En ces temps qui se signalent  féroces par le retour sournois jusqu'en Europe de luttes  de pouvoir à travers des religions, luttes qui ne veulent pas s'avouer comme telles, révélant un état de choses que l'on croyait finies à jamais, comment ne pas penser aux exclus, de toutes couleurs de peau et d'âge et de sexe.
 
Cette panne de chaudière qui m'est tombée dessus... les épreuves petites ou grandes aiguisent la conscience en ce qui me concerne. Mais je n'en redemande pas, cela suffit. Je pensais au Divin quand je regardais la maman éléphant et son petit. Cette manifestation qui me devient perceptible en des circonstances où l'on pourrait dire au contraire que rien n'existe au-dessus des êtres physiques, cette présence, loin d'être uniquement  physique,  de la maman éléphant auprès de son petit   apporte un démenti. Il n'y a pas de mots pour dire ce qui émane d'elle alors. Une maman éléphant auprès d'un petit, son petit, ou celui qu'elle fait sien,  qu'il se porte bien ou qu'il défaille, c'est de l'ordre de la manifestation du divin  miséricordieux, qui élève en toute circonstance.  

mardi 30 décembre 2014

seize heures cinquante six

Deux chauffagistes sont venus. Gentils comme tout. Je me suis déridée. Mais ils pensent qu'éventuellement il pourrait y avoir encore un problème de fuite : à  surveiller.
 
La conversation a roulé sur les gens du Nord, du fait que je leur ai parlé des hivers plus doux dans le Sud où j'ai passé quelques années. Ce sujet inspire fortement celui des deux jeunes gens qui est  brun au teint mat, yeux bruns,  nonobstant ce physique qu'arborent beaucoup de méditerranéens il  se vit et à raison comme un jeune nordiste tout ce qu'il y a de plus nordiste, déclarant qu'il faut avoir un mental très fort pour se casser tout seul dans le Sud lorsqu'on est un  nordiste, il ne s'y est pas essayé mais il le sait. Il ne supporte pas les gens du Nord qui, après trois années à avoir vécu  dans le Sud, prennent l'accent du Sud. Que pense-t-il de Dany Boon ? Il me répond derechef qu'il considère que cet artiste fait partie de la tendance média qui évite tous les nordistes ordinaires pour aller filmer "les cas", et il se met à imiter l'accent de ces cas. Donc selon lui le Dany en rajoute une couche... pour se faire de l'argent disent les deux.
 
Le blondinet est plus discret, mais le brun nordiste raconte un tas d'anecdotes  avec force  mimiques et imitations, parlant des gens du Sud, fermés à son avis, pas sympas. Une de ses profs il n'y a pas si longtemps (il a une petite vingtaine d'années), Perpignanaise, a déclaré "que les pièces rapportées n'avaient pas à prendre l'accent du sud", "vous voyez : pièces rapportées ajoute-t-il, ça ne m'a pas plu, ils sont prétentieux."  Il ne quittera pas son Nord à qui il tient, de toute évidence, sa fiancée étant du coin de plus, j'imagine. En tant que jeune au parcours ordinaire il a un accent neutre, et vu son physique, il pourrait se fondre facilement dans le décor là-bas, dans le profond Sud...  mais non : un réel attachement à sa région en somme.  Quand au jeune homme blond, il me rappelle mon cousin Michel. Il a gardé longtemps un air embarrassé par rapport à la semaine et un jour sans chauffage. Sans doute le brun jeune homme  a dû me trouver un peu poire quelque part, vu son tempérament, car je n'ai pas râlé, et lui le cousin embarrassé...  a dû penser que j'étais une vieille chic personne.

l'extrait

Bientôt midi et toujours pas de chauffagiste qui n'a plus qu'une demi-heure pour venir  détartrer le corps de chauffe de la chaudière. Je suis bloquée au niveau de l'estomac, en ai carrément des brûlures, sûrement de la colère rentrée, à force d'attendre. Je m'en vais taper un extrait des écrits de Féval, plus précisément un extrait du roman Cœur d'acier, l'auteur ne se révolte pas contre les choses qui nous font détourner le regard en France, parce que selon lui, les français ne s'en rattrapent que mieux ailleurs. Vous allez voir :

"Chez nous il y a un terrible dévergondage autour de ces choses. C'est une dernière débauche, je suppose, et nous serons une population tout aimable quand on nous aura guéris de cette ineffable fringale qui nous attire vers les héros du poison et du poignard. On ne nous permet pas ces pâtés de sang et de chair morte que la boxe pétrit à la si grande volupté de la joyeuse Angleterre ; on nous défend ces grillades de toreros qu'on dévore en hurlant de joie sous le beau ciel de l'Espagne ; mais on nous permet la cour d'assises et nous réunissons là toutes nos forces : nous avons le premier théâtre criminel de l'univers."

Paul Féval

Le divin ne s'introduit pas si facilement chez les hommes qu'il ne le fait chez les éléphants. Le taureau en tête de turc selon Féval, mais pour lui, philanthrope,  il vaut mieux cela que les coups de poignards et le poison qui brûle les tripes et fait durer longtemps les agonies. Le taureau serait alors le moindre mal pour lui, le détour par le sacrifice obligé de la bête pour canaliser la violence des pauvres hommes. Une pauvreté basse que cette violence-là, sournoise et d'autant plus indécrottable. Tiens, je sens moins les brûlures d'estomac.


 
 
 

Quel est le problème

Nous avons habité un grenier mal calfeutré, qui laissait passer les courants d'air durant tout un hiver, je crois que nous avons failli y laisser notre peau. Cela se passait il y a plus de trente ans. Un homme que nous devions héberger pour la nuit  quitta le grenier, notre logement, car il estima que le froid du dehors, moins enclavé de courants d'air, était plus sain. C'était à Lille, nous sommes partis ensuite pour une vingtaine d'années dans le sud de la France où les hivers sont quand même beaucoup plus doux. Voilà dix-sept ans que nous avons dû revenir dans le Nord car point de salut dans le Sud pour Samuel, côté médecine,  et voilà que se profile la même rudesse hivernale. Cette fois-ci : ambiance Kafka à la clé. Nous sommes dans une maison située à cinq mètres d'une rivière, à Béthune, ville mal aimée dans la région,  parce que, je pense deviner,  les Béthunois n'ayant  pas connu les terrils  sont taxés de bourgeois du coup, bizarrement. D'après les propos entendus ça et là, comme quoi les Béthunois sont des Bourgeois. Loin de ces rancunes de clocher nous y sommes peut être mêlés bien malgré nous ou alors comment expliquer cette avanie que nous devions toujours avoir recours à des services dont la ville de Béthune est dépourvue mais dont les secteurs miniers sont pourvus. Les chauffagistes, dont les bureaux sont à Liévin et pas à Béthune,  font attendre une journée maximum les gens dont la chaudière est en panne sur le secteur de Bruay, nous qui sommes à Béthune donc une semaine et un jour sans chauffage plus tard : toujours pas de chauffagistes en vue malgré le rendez-vous de ce matin. Un lapin semble nous être posé qui plus est. La maison étant  à cinq six mètres d'une rivière, les murs suintent l'humidité. Je porte un manteau, des bottes plates fourrées, un cache-nez et, peu de temps avant de me mettre au clavier j'avais des gants. J'ai le nez rouge (sans boire d'alcool, pas de tentation dans ce sens : un verre d'alcool me tourne vite sur le foie). La colère s'apaise néanmoins. Ce pays  surfe sur le passé pour bénir ou maudire ceux du présent. Une vieille routine, une vieille France moisie et je le dis sans colère. Pourquoi sans colère ? Parce que j'écris, cela apaise, et surtout parce que l'énorme pavé de Féval que j'ai entamé arrive en son milieu. J'étudie les mœurs du dix-neuvième avec Féval mieux qu'avec n'importe quel autre écrivain de ce siècle. Féval parle des premières pègres maffieuses où trempaient bourgeois, aristos et infortunés à des degrés divers. Crimes crapuleux, mauvais coups à l'encontre des uns au-dessus desquels le sort, comme les criminels en avaient décidé,  pouvait planer  longtemps avant de les  faire tomber avec parfois la bénédiction d'une Justice que l'on trompait, qui se laissait berner facilement. Il est onze dix-sept, toujours pas de chauffagistes. Je m'en vais reprendre mon consolateur le bouquin du terrible dix-neuvième siècle narré par Féval. Oui la culture a du bon, le pavé chaufferette en l'occurrence n'est pas à dédaigner, quelque part, il me sauve la vie !  

La crèche

Dans la crèche je mettrais l'éléphanteau, et  pour le veiller, sa maman éléphante. L'éléphanteau reprendrait vie. Ce n'est pas ce qui s'est passé à la fin du reportage, la mère éléphant, impuissante à ramener son petit à la vie le regardait partir, lui balayant de temps à autre son petit corps, de caresses ultimes avec un branchage. Que d'amour   dans ce qui peut être vu en cette période comme une crèche inversée, que d'amour résolu, obstiné, immense dans l'adieu silencieux scandé par la respiration haletante du petit. La maman impuissante et pourtant présente de toutes ses forces  et jusqu'au  bout. Cette immense tristesse des deux côtés quand elle prend sa part de mort avec lui. Le Divin se loge sous mes yeux là, justement là.  Le Divin.

lundi 29 décembre 2014

L'élépanteau

J'ai allumé la télé pour me distraire des efforts musculaires qu'induit le ménage, car je lave la salle en grand. Qui plus est, plus de chauffage depuis une semaine, je m'active dans le froid. Bruits de fond,  je change de chaîne, mal m'en a pris, je tombe sur ce qui s'avérera être les  dernières  images d'un reportage. Un éléphanteau, s'agenouille sous les yeux d'une grande éléphante, ils sont seuls. Le bébé a l'air d'être mal en point. Pas de voix off pour expliquer la scène. La maman avec un branchage essaie de stimuler l'éléphanteau qui s'est maintenant complètement allongé : gros plan sur l'œil du bébé : morne, résigné, où brille une petite larme. On aperçoit les cils. Gros plan sur sa bouche, sa trompe, il est essoufflé... très essoufflé. Troisième gros plan sur l'œil de celle que l'on suppose être la mère,  d'où coule une grosse larme. La voix off enfin pour dire "c'est fini." Le bébé éléphant est mort, la mère s'éloigne pesamment. Je suis touchée. Depuis tout à l'heure que des gens ricanent dans la télé dans la période des grands bêtisiers, d'un coup, avec des quadrupèdes, soudain une émotion. Dont je me serais passée car le bébé est mort. Une leçon de dignité par les bêtes néanmoins.

La langue bien déliée de Lady Capulet

Lady Capulet — Qu'en dites-vous ? Pourrez-vous aimer ce gentilhomme ? Ce soir vous le verrez à note fête ; lisez alors sur le visage du jeune Pâris, et observez toutes les grâces qu'y a tracées la plume de la beauté ; examinez ces traits si bien mariés, et voyez quel charme chacun prête à l'autre ; si quelque chose reste obscur en cette belle page, vous le trouverez éclairci sur la marge de ses yeux. Ce précieux livre d'amour, cet amant jusqu'ici détaché, pour être parfait n'a besoin que d'être relié !... Le poisson brille sous la vague, et c'est la splendeur suprême pour le beau extérieur  de receler le beau intérieur ; aux yeux de beaucoup, il n'en est que plus magnifique, le livre qui d'un fermoir d'or étreint la légende d'or ! Ainsi en l'épousant, vous aurez part à tout ce qu'il possède, sans que vous-même soyez en rien diminuée.
 
La Nourrice — Elle, diminuer ! Elle grossira, bien plutôt. Les femmes s'arrondissent auprès des hommes !
 
Lady Capulet, à Juliette  — Bref, dites-moi si vous répondrez à l'amour de Pâris.
 
Juliette — Je verrai à l'aimer, s'il suffit de voir pour aimer : mais mon attention à son égard ne dépassera pas la portée que lui donneront vos encouragements.
 
 
William Shakespeare    Roméo et Juliette
 
Le traducteur rend bien les mots du "linguiste" Shakespeare, bon traducteur et bon auteur sont en quelque sorte des linguistes avant tout. Du point de vue philo, avez-vous noté le "s'il suffit de voir pour aimer" de Juliette. En réalité il semble que cela se passe souvent comme cela  : aimer "at first sight" comme chantent les Beatlles... pour Juliette, nenni, quelque chose d'autre que la belle apparence, fût-elle reliée à "un beau intérieur" meut les ressorts de  l'amour. La nourrice n'a pas saisi la métaphore de la diminution aussi La Capulet, de peur de se diminuer elle-même sans doute  ne prend-elle pas la peine de lui répondre.  Mesquine La Capulet on imagine à l'aune ici de la générosité de la nourrice, son opposée.

samedi 27 décembre 2014

Les mots trahissent

Les mots trahissent l'état d'esprit des hommes au vu des instruments de comparaison qu'ils prennent. Concernant La Fontaine, la bonne intention est palpable, le talent du linguiste est si fort qu'il en devient poète des mots, je veux dire par là, que les mots suscitent, évoquent et chantent agencés par le bonhomme La Fontaine... forte compensation concernant l'inévitable allégorie au détriment parfois de tel ou tel animal. Le poète n'ayant pu faire autrement sait se faire pardonner aussi par la compréhension qu'il donne au lecteur de son intention bienveillante. Laquelle ne tourne pas mal finalement grâce à son génie.
 
Par contre quand je lis : "Je propose pour don Juan, au lieu du châtiment épique par les poètes, un  bonnet d'âne et le fouet." dixit celui dont je protège l'incognito par égard envers un auteur que je respecte malgré  tout au vu du travail fourni. Je ne crie évidemment pas à l'ânerie lisant sa phrase,  ne voulant pas en rajouter avec ce mot ânerie  qui insulte les ânes. Je dis simplement que cette phrase est criante d'immaturité à l'endroit de l'âne. La bonne intention est là pourtant, mais en raison de cette immaturité, n'a pas d'effet patent, n'a d'autre effet autrement dit que d'insulter encore une fois, le plus banalement du monde ces sublimes ânes. Encore une fois.
 
Mais les ânes, intelligents à leur façon se rient de tout cela  : "Hi hi hi Pauvres humains qui s'y croient !" Je les rejoins en cela  que Vanité tout est vanité ! Hi han ! Amis des ânes, et haut les cœurs !

vendredi 26 décembre 2014

Vu ce soir à la télé : commémoration du tsunami

Un bateau a atterri sur le toit d'une maison lors du tsunami d'il y a dix ans, les gens sauvés auraient  depuis déclaré, selon le traducteur de la dame qui faisait partie des rescapés et qui témoignait,  que  Dieu avait sauvé les gentils et puni les méchants lors de ce tsunami...
 
 
 
 Les bigots ont la langue redoutablement vénéneuse et bien pendue ! Le tsunami n'est pas venu à bout de tels démons, au contraire, pas un adieu aux victimes mais un crachat  !
 
J'ai besoin de faire silence tout à coup, un coup de fatigue. 

jeudi 25 décembre 2014

Le réveillon m'a donné à méditer au vu du spectacle télé sur la Une belge

Faire l'autruche n'est pas une solution, et si l'on a l'énergie il faut regarder, écouter autant que faire se peut, du moins ne pas détourner sciemment le regard et savoir toujours que l'on peut se tromper, donc être vigilant aussi envers soi-même.  Je tiens beaucoup à l'honnêteté cependant se peut-il que l'on soit malhonnête à son insu par manque de maturité : à tel âge je me croyais honnête en agissant de telle manière et  c'était par manque  de maturité en réalité, à titre d'exemple. 
 
Quand je dis mon sentiment sur tel texte, qui peut même être biblique à l'occasion ces temps-ci,  qui "ne me parle pas" ce n'est pas par arrogance mais parce que quelque chose me heurte et que je me fie alors à mon instinct, celui que j'estime élevé. Ce qui est élitiste me heurte, alors non, je ne me bouche pas les oreilles aux propos élitistes mais je les repousse parce ça ne me parle pas, et ça ne me parle pas  parce que cela ne fait pas partie de mon idéal. Non l'idéal   que je me suis créé mais l'idéal qui s'est imposé à moi. De quelle manière ? En sonnant juste. Or je n'ai peut-être pas l'oreille parfaite, j'en conviens mais je n'ai qu'elle à qui me fier, cette attitude ressort d'une confiance en soi délibérée et relative par rapport à la conscience de sa propre imperfection. Une maturité nouvelle me dira que je me trompais sur tel ou tel ressenti de texte ; à moins que je sois arrivée à maturité maximale auquel cas je ne me tromperais plus. Parce que voyez-vous,  j'y crois en ce Dieu en nous qui nous conduit, malgré les obstacles, les défaillances de notre propre intelligence, il se met au diapason tout en insistant, ce divin en nous qui nous donne l'oreille... mais il est possible que j'entende mal,  pas aussi vive d'esprit que je le voudrais, mais  "tends l'oreille encore, petite"... l'oreille intérieure s'entend ... l'oreille entend à son niveau et s'entend dès lors que l'on s'exprime.
 
Il n'est pas question d'arrogance de ma part voyez-vous. Une apparence d'arrogance, quand on ne veut pas provoquer, s'appelle maladresse. Laquelle est fréquente chez les jeunes et à bien des égards je suis encore jeune, et ce malgré mon âge et mon corps qui dément. Les choses dites ne dépassent pas ma pensée, elles la disent au degré de maturité où je suis arrivée mais rassurez-vous,  je mets sciemment un constant bémol intérieur à ce que je dis, dans le sens où je ne me reconnais pas l'oreille parfaite. Quand je l'aurai, sans doute je le sentirai et je serai probablement arrivée à destination.

Le conte de Noël : http://www.sudouest.fr//conte-de-noel/?EPR-259-[AlerteInfo]-20141224-[info]

mercredi 24 décembre 2014

chez Raymond

J'ai visité ce blog tout à l'heure. Enrichissant :

http://raymondalcovere.hautetfort.com/

mardi 23 décembre 2014

La distinction

Suivant le cours des pensées du billet précédent, en fait de distinction me revient que l'on peut se faire distinguer aussi par la haine que l'on a inspiré bien malgré soi à par exemple sa grand-mère. Ce qui m'est arrivé : la belle ne pouvant pas me sacquer m'inspirait une frayeur inouïe, j'ai passé des heures "au bord d'un fossé" à attendre l'arrivée de ma grande sœur pour rentrer chez moi, après la visite à la grand-mère qui m'avait flanquée dehors. Pourquoi je ne rentrais-je pas de moi-même chez mes parents ? C'était à cinquante mètres de là, tout droit. Parce que l'on m'avait averti de la possibilité en cas de tentative d'évasion de me faire choper par les bras à rallonge de Marie Groëtte, être maléfique qui hantait les fossés et ne faisait pas de quartier aux enfants seuls. Il paraît qu'un jour j'aurais bravé l'interndit et que, sans attendre ma sœur je serais rentrée en sanglots chez Marie, ma mère et lui aurait dit d'une voix entrecoupée qu'on ne voulait pas de moi là-bas. Tels sont les propos rapportés par ma mère durant longtemps avant qu'elle ne mette une chape de silence là-dessus.   Savez-vous que Juliette Gréco, sa propre mère la rejetait de façon assez acide, acerbe. Comme elle s'en est bien sortie ! Au début, avant que Sartres ne la rencontre et ne la prenne sous son aile, elle était terriblement timide... une peureuse. Comme quoi la "distinction" par l'attachement que quelqu'un vous porte, autrement dit l'affection, colmate effectivement les fragilités car la belle Juliette a beaucoup d'assurance depuis.
 
Me concernant, tout le temps que j'étais sous  la protection des Sœurs, qui m'avaient à la bonne, je suis effectivement sortie de ma coquille...  grandement, mais un fond de frayeur est resté, il faut en avoir conscience pour en venir à bout. Pour ma grand-mère, il s'agissait d'un délit de faciès à mon encontre : elle n'aimait pas ma bobine disait-elle avant de me crier dessus et de me mettre dehors. Une frayeur voisine de la paralysie. Me concernant je n'ai jamais rejeté une bobine d'enfant. N'était une qui m'inspira pitié parce que l'enfant handicapé ne pouvait rentrer sa langue qu'il gardait pendante, en plus de baver. Et aussi un jeune hydrocéphale aperçu un jour, dont je ne sais comment il pouvait la garder droite. Les bobines d'enfants, de tous les styles, sont attendrissantes à mes yeux, de la tête de souris ou d'oiseau à celles de gros baigneur joufflu, je les trouve belles. Vrai, un enfant, c'est l'innocence. Et ces bobines la respirent à plein nez. Ma grand-mère quand j'avais dix ans environs ou plus peut-être, m'apporta un jour un mini vélo flambant neuf, alors que je jouais avec une copine au bord de la route où ne passaient que de rares voitures à l'époque et encore aujourd'hui. Elle pleurait en me serrant dans ses bras et me chuchotait "Pardon ! je te demande pardon !"  Pardon accordé mais je n'aurais pas survécu à ça sans les Sœurs ma vieille !
 
La distinction que produit l'attachement, distinction nécessaire pour sortir la tête de l'eau, autrement dit : affection. Celui qui déclara cela tantôt à la radio m'a quelque peu interpelée... Il a dit là quelque chose qui me parle. Car c'est ça qui importe : si ça vous parle ou pas.
 
par exemple j'ai lu tout à l'heure le texte du jour de Jubilate deo, je l'ai juste trouvé élitiste, si bien que cela ne m'a rien dit... alors que d'autres textes du même livre peuvent je pense éventuellement me parler. Idem Pour certaines paraboles du Christ : le coup de l'arbre que Jésus aurait maudit, eh bien, ça ne me dit toujours rien, ça tombe même complètement à plat. Alors que d'autres paroles de lui prennent sens, j'aime. Pour tout il faut garder l'esprit critique à mon sens... sentir si cela vous sonne juste ou pas, ou vous indiffère tout simplement, et en l'occurrence, ça ne sonne pas du tout.   

lundi 22 décembre 2014

Les grands peureux

J'ai lu un entretien au sujet de Proust qui m'a étonnée :   Proust vu comme un être polémique. Il veut s'insérer dans une certaine société, la société du Faubourg mais à mesure découvre que celle-ci menace ruine, il fait la même découverte quant aux sentiments. La réalité se ferait toujours âpre jusqu'à étioler les sentiments chez Proust. La belle émotion du départ au contact des contingences s'étiolerait ? Chez Féval on ne trouve pas cela tant on rencontre de dames que la réalité ne peut détrôner dans son univers, à la manière de la mère de Proust ; bien que  n'ayant pas lu ce dernier, j'ai entendu répéter combien il était attaché à sa mère et de façon quasi maladive. Et je crois que de sa maladie Proust a retiré la "substantifique moelle".
 
Parlant de maladie et de sentiments j'en suis venue à me souvenir du patient hier que de la salle d'attente où je me trouvais j'ai vu débouler accompagné d'une infirmière, tous deux se sont dirigés puis posté devant l'ascenseur, juste à côté de la porte par laquelle ils venaient de sortir. J'étais assise et je les regardais vaguement, j'écoutais plutôt le patient, qui se confiait à voix très haute à l'infirmière : "J'ai peur de mourir vous savez ! J'ai tellement mal au ventre. Ah, j'ai peur de mourir." L'infirmière lui répondit qu'il ne mourrait pas, qu'il était trop jeune encore pour mourir.
 
Quelques temps auparavant, lors d'une écoute radio  j'avais entendu "proférer" que seul l'attachement pouvait enrayer la peur primale. L'attachement  à la personne, personne qui dès lors aurait moins peur, n'aurait plus la panique de la mort. Le fait que quelqu'un vous aime vous distingue et vous n'avez plus peur de disparaître, vous craignez moins la mort, tels étaient les propos tenus.  Un orphelin peut quelquefois attendre longtemps avant que quelqu'un ne le "distingue" suffisamment pour juguler sa peur de la mort.  Les orphelins ont-ils donc de grandes paniques  de la mort ? Ou le personnel des orphelinats et autres familles d'accueil  est-il suffisamment affectueux envers eux pour les garder de cette panique ? Un enfant mérite toujours qu'on l'aime, quel qu'il soit il est don de Dieu, ou don tout court pour les non croyants... le regarder en tant que don, quoi qu'il arrive et se faire digne de ce don. Dans les familles sans culture et/ou sans argent suffisant, où les enfants sont nombreux, ils se révèlent parfois interchangeables aux yeux de parents indigents en amour. Je comprends mieux à l'aune de l'explication de l'homme de la radio, que certaines fratries soient de véritables nœuds de vipères, ce serait en fait la course à qui se distinguera aux yeux de ces pingres de parents entre les pauvres frères et sœurs, cette triste lutte entre eux par simple peur de la mort, si l'on remonte le mécanisme.... Dans la famille de Proust, qui n'était pas désargentée et qui se composait de deux enfants seulement, Marcel Proust, et son frère aîné qui se sentait la vocation de faire médecine comme son père, le problème de la rivalité entre frères s'est-il quand même posé ? J'ai ouï dire que oui. Mais le père ayant pris sous son aile l'aîné de ses fils, doué pour la médecine, ce dernier n'est plus resté rival de son cadet Marcel, s'il s'était jamais senti en rivalité avec lui, mais s'est plutôt manifesté comme  protecteur de son frère cadet (à vérifier en lisant Proust)... par contre Proust aurait désiré avoir la  préférence de sa mère. D'une façon maladive ? Que de distinction par l'attachement autrement dit l'affection il faudrait pour qu'un être n'ait plus peur !
 
Nous serions tous de grands trouillards à la base. La vie c'est vrai est impressionnante !

dimanche 21 décembre 2014

Optimisme

je parlais d'un reportage marquant qu'on aurait pu intituler "L'homme qui élève des loups".  Cet homme que l'on voit amener dans la douillette chambre d'un chalet des louveteaux avec qui il va passer la nuit, il s'allonge près d'eux après avoir remonté la couverture sur l'un des louveteaux tout comme on s'imagine qu'il le fait s'agissant de son fils. Les grands  loups à ce régime ont les yeux doux quand il est avec eux. Il élève les loups. Suite au visionnage de ce reportage j'ai parlé d'évolution de l'homme quant à sa vision de l'animal. Ce matin j'ouvre le journal numérique Sud-Ouest, et j'y trouve parmi de nombreuses photos de l'album intitulé "Photos de l'année 2014", ces deux images-ci qui parlent elles du calvaire des taureaux au nom de la Culture ou pas. Le paradis de l'homme aux loups est loin, cela se passait vers la Hongrie je crois. En France, c'est moins rose, avec l'aval de certains artistes férus de tauromachie élevée au rang de Culture sacrée, les corridas ont lieu dans le Sud de la France, côté Ouest plutôt, côté Espagne.   Picasso  pourrait avaliser la boucherie des corridas au nom de son génie de la peinture. Vanité !  Rien de plus triste quand l'art non seulement impuissant à enrayer le calvaire de ces bêtes cautionne cela. J'aime l'art quand il sauve des vies de l'insipide. Voilà les photos où le torero est vécu comme un héros par ses admirateurs (nombreux). Je me demande si on lâchait des loups à l'état sauvage dans l'arène d'une corrida à qui ils s'en prendraient. Indifféremment au taureau, au pauvre cheval qui parfois traîne ses guêtres ou plutôt ses sabots par là, aux hommes enluminés, bien plus terribles qu'eux dans leur férocité gratuite. j'allais mettre les photos de la boucherie, et puis non. Trop tristes.  je garde le cap sur le Nord du coup, le froid ravive le teint.   

  

samedi 20 décembre 2014

Toque Russe

 
 
 
 
Parés pour le Nord !
 
Patrick et Régine
  1. 
 

Consultation

Je vais souvent consulter le blog Jubilate Deo, c'est d'ailleurs là que j'ai trouvé le beau poème de Fargues hier. Que je vais apprendre par cœur car à mesure que se déroule le poème un parfum se précise...  comme si vous vous parfumiez pour vous sentir mieux et pas pour sentir bon. 
 
Aujourd'hui, voilà le texte que j'ai trouvé à la page du jour de Jubilate Deo :
 
"Quel que soit le moyen par lequel on tente de décrire l'état d'un amoureux, on se trouve aussi démuni qu'un muet. Oui! notre langue est fort habile à faire des commentaires mais l'amour sans commentaires est encore plus beau. Dans son ambition de décrire l'amour, la raison se trouve comme un âne, allongé de tout son long dans la boue. Car le témoin du soleil, c'est le soleil lui-même."
 
Texte accompagné d'une illustration qui rappelle l'art de peindre de Lesage, le mineur de fond qui devint peintre après avoir entendu une voix intérieure qu'il perçut comme divine. La parole de l'homme  recourt souvent   à  l'insulte indirecte des animaux pour exprimer l'indicible. L'homme qui a exprimé la pensée que j'ai présentée ci-dessus prend  l'âne pour comparer,  à la défaveur de l'animal, il dit combien la raison est démunie pour dire, parler d'amour à quelqu'un sous-entendu qui ne l'éprouve pas puisque nécessité est de lui en parler, chose impossible cependant. La Fontaine pour parler de la méchanceté de l'homme le compare au loup, "cette bête cruelle" ;  la comparaison avec l'animal, comme une étape incontournable pour tenter de faire comprendre ce qui sinon serait resté de l'ordre de l'inexprimable ?  Imaginez un enfant, comme cette situation a dû exister autrefois,  face à une meute de loups affamés ;  il est aisé de  ressentir combien est odieux l'aveuglement du loup devant la détresse de l'enfant, même en tenant compte que le loup qui s'apprête à le dévorer n'a pas la cervelle  préparée pour faire preuve d'empathie à l'heure de la famine, seul le domine son instinct d'apaiser sa faim.  À l'heure de la méditation,  au lieu de châtier le loup quelques-uns ont la volonté de l'apprivoiser. Et alors l'aventure pourrait se comparer à l'homme qui entend une voix divine. L'apprivoisement du loup comme je l'ai vu dans le reportage, c'est comme si le loup, à travers cet homme, entendait Dieu. Pour en revenir au texte d'aujourd'hui, l'âne  pour exprimer la raison impuissante à dire  l'amour à quelqu'un qui ne l'éprouve pas, d'un point de vue actuel, c'est un peu maladroit, car c'est un animal reconnu aujourd'hui pour dégager  tellement d'amour , du moins en général.  Mais La Fontaine, comme l'auteur du texte ce jour, qui est ancien, s'expriment avec les perceptions d'autrefois. Il y a eu évolution. Aujourd'hui beaucoup sont devenus particulièrement attentifs au traitement des animaux, jusque dans les mots. Et l'animal en amour, bat souvent l'homme à plates coutures, dès qu'un homme inspiré "lui parle", en ce qui concerne les animaux sauvages. 

vendredi 19 décembre 2014

Pas étonnant

À mes heures de survoltage, au moment des courses,  je prie. Prière brève de mon cru, je demande en quelques mots suppliants, en mon for intérieur,  le pouvoir d'aimer quand les gens m'insupportent. Pour pallier le manque d'énergie qui menace  je répète simplement "donne-moi le pouvoir d'aimer mon Dieu." J'ai trouvé ce mantra en quelque sorte assez récemment, en ces périodes de fêtes où tout le monde s'aime plus encore que d'ordinaire paraît-il.  Alors que mon caddy avançait péniblement dans les allées du magasin, tamponné par-ci, par-là, sans bouger mes lèvres je me récitais ces mots. Cela dit, pas que moi à être saturée, j'entendais des soupirs plaintifs autour de moi, et d'exaspération. Inévitable courses, je suis bien obligée d'aller à cette grande surface une fois par semaine  puisque j'y effectue les achats hebdomadaires pour Samuel. Mais en ces périodes surtout... voir l'état des gens dans leur "course aux cadeaux" me rend misanthrope. À ce propos j'ai vu quelqu'un qui pourrait ressembler à un  misanthrope serein et aimable ma foi. Il s'agit d'un homme qui élève des loups et qui n'a pas besoin de prier pour les aimer, tant ces bêtes sont aimables envers lui, le mot juste est aimantes. C'était un reportage à la télé. Les loups sont moins violents et même pas du tout en présence de cet  homme assez jeune, il parvient à les faire cesser de se battre pour une femelle par exemple quand il arrive parmi eux. Le voilà qui s'empare de la louve qui a provoqué malgré elle la discorde, la prend dans ses bras comme sa fille, la sort du vaste enclos herbeux, puis s'en retourne vers les combattants et fait cesser le combat. À voir avec quelle facilité il parvient à les calmer,  les loups semblent plus raisonnables que les hommes. Notre héros a l'air apriori solitaire en raison de son amour pour les loups, mais  il ne l'est pas, il a une famille humaine aussi ; d'où lui vient cette forte empathie pour ces bêtes qui le lui rendent si bien ? Altérité des loups qui comprennent les codes humains par lui, lequel a appris ceux des loups de son côté, car sinon explique-t-il, pas de communication possible. Soudain l'homme, en guise de démonstration de sa  joie d'être parmi les loups se met à "hurler"  et eux de lui répondre par d'autres hurlements mélodieux en diable. Ce que les humains perçoivent comme des cris de damnés devient beau. L'homme est manifestement heureux en leur compagnie et réciproquement. Il est leur chef bien aimé, un père, et les adoucit quelque part, car j'ai trouvé le regard des loups plein de douceur lorsqu'il est à leurs côtés. Les hommes qui ne  connaissent pas les loups  croient que ceux qui relèvent les babines en plissant des yeux sont les plus méchants. En effet leur faciès devient alors impressionnant, L'homme ami des loups nous apprend qu'ils font cela face au dominant loup, en guise de soumission, le chef se contente d'émettre alors des grognements, gueule fermée. Sans les codes de hiérarchie, pas de meute possible... c'est ainsi qu'il se trouve des loups solitaires. Les anarchistes... mais l'ami des loups les a si bien apprivoisés, avec ses interventions pacifistes... qu'il n'y a pas de loup solitaire chez lui. Les loups savent faire des compromis qui ne compromettent pas leur bonheur en compagnie de l'homme en question. Se sent-il autant d'atomes crochus envers les humains en général ? Les loups lui en auront appris beaucoup sur lui-même, il était manifestement bien dans sa peau. J'irais bien faire un stage chez lui, moi, pour devenir plus naturellement pacifiste comme ce grand jeune homme. 

Les quatre grands ados

Cela s'est passé il y a juste une demi-heure. La rue est éclairée d'un seul lampadaire à quelques pas de l'endroit où se fait entendre un échange de paroles entre jeunes hommes. Je distingue nettement cependant quatre grands ados au teint blafard,  tête levée, le regard dirigé vers ma fenêtre, en train de me regarder avec insistance. Etant donné mon grand âge, ce n'est pas pour mes beaux yeux. Ils voient juste d'où ils sont le profil d'une femme aux cheveux blancs,  probablement assise devant un écran d'ordinateur. Vision fort peu passionnante, pourtant ils insistent, me fixent maintenant sans mot dire jusqu'à ce que l'un d'entre eux déclare en patois du Nord "Ché chelle-là es s'porte ed garach ?" alors même que de mon côté je  les regarde désormais autant qu'ils me regardent. À cette déclaration qui se voulait sûrement provocante, j'ouvre la fenêtre et leur demande d'une voix polie s'ils ont besoin de quelque chose. Retournement de situation : à ces mots  ils prennent  instantanément  des airs benêts et disent en chœur "Madame, on raccompagne une fille jusqu'ici, c'est tout madame hein, on raccompagne juste une fille." Je leur souris un brin, me penche pour ostensiblement vérifier leurs dires et vois effectivement à la lueur des lampadaires plus lointains s'éloigner une fine silhouette de petite jeune fille qui va bientôt disparaître au tournant. Tant qu'à faire ils auraient pu la laisser en face de sa maison, à moins que celle-ci ne se trouve juste après le virage en question. Pour le coup mes quatre grands ados ont juste joué à vouloir m'intimider en se désignant ma porte de garage et n'étaient pas bien méchants puisqu'au son de ma douce voix, que j'avais empreinte pour l'occasion d'un accent de sollicitude respectueuse, ils se sont faits au contraire rassurants avec des airs naturellement empêtrés. Ce brin d'humanité a permis de remettre en phase ces jeunes cœurs ... d'ailleurs ils raccompagnaient  bien une petite jeune fille qu'ils auraient pu dévorer tout cru si méchants ils avaient été. Quelle idée leur est passée alors par la tête de vouloir m'intimider à un moment donné ? L'effet de groupe de jeunes pas très argentés "face" à une vieille qui le paraît plus qu'eux ? Dès que j'ai parlé, ces airs d'enfants battus, pris en faute, oubliées  rancunes et  rancœurs que peut-être j'ai suscitées à mon seul aspect ... après tout ils ont sûrement de quoi en vouloir aux "anciens"... en général. Moi aussi, jeunes gens,  j'ai des anciens et il n'y a pas de quoi exulter non plus... bien que quelques-uns se soient positivement distingués comme j'ai dû le faire l'espace de quelques secondes quand je leur ai parlé tout à l'heure, enfin, peut-être, sans vouloir me flatter. Car à la réflexion, je ne les vois pas  revenir me cambrioler ceux-là... magie de quelques paroles anodines mais où perçait de l'humanité... magie d'un regard aimable sur cœur sensibles.

Un poème pour vous, de Fargue :

Un jour, au crépuscule, on passe, après la pluie.
Le long des murs d’un parc où songent de beaux arbres...
On les suit longtemps. L’heure passe
Que les mains de la nuit faufilent aux vieux murs...
 
Mais qu’est-ce qui vous trouble au fil de l’heure pâle 
Qui s’ourle aux mains noires des grilles?
Ce soir, le calme après la pluie a quelque chose 
Qui fait songer à de l’exil et à la nuit...
On entend le bruit nombreux 
Des feuilles partout 
Comme un feu qui prend...
Des branches clignent.
Le silence épie
Et il passe des odeurs si pénétrantes 
Qu’on oublie qu’il y en ait d’autres 
Et qu’elles semblent l’odeur même de la vie...
 
Plus tard, un peu de soleil dore 
Une feuille, et deux, et puis tout!
Alors, l’oiseau nouveau qui l’ose le premier 
Après la pluie
Chante!
Et comme une âcre fleur sort d’une lampe éteinte 
Il monte de mon cœur l’offrande d’un vieux rêve...
 
Un rayon rôde encore à la crête du mur,
Glisse d’une main calme et nous conduit vers l’ombre. 
Est-ce la pluie? Est-ce la nuit?
Au loin, des pas vieux et noirs 
S’en vont
Le long des murs du parc où les vieux arbres songent.
Léon-Paul Fargue,  Au fil de l'heure pâle, dans: Pour la musique


 

jeudi 18 décembre 2014

Augustin Lesage, peintre inspiré

Perhaps some people are just born that way. Peut-être certaines personnes sont nées comme ça.

Comme pour le don d'Augustin Lesage, épris de lumière après avoir été mineur de fond... un don doublé d'un vécu. C'est ici : http://www.art-maniac.net/article-3314191.html



Nouvelle évêque

Je lui trouve une belle tête à la nouvelle évêque anglicane, un  grain de  beauté de belle taille entre l'aile droite du nez et le coin  des lèvres...
 
La bible encourage une certaine sensualité à ce que j'ai compris, qui perce dans certains propos concernant certains textes... que personnellement je ne connais pas, mais je fais confiance aux lettrés de la Bible. Même que Lilith serait jalouse de cette sensualité à ce qu'on dit... elle n'aimerait pas non plus les enfants à qui elle pourrait faire grand tort si l'on n'y prenait garde, et cela,  à cause d'une jalousie si dévorante qu'elle encourage la malveillance,  problème majeur de la jalousie qui part en ville : la réjouissance au malheur des autres. Pauvre vieille Lillith ! Bref, voilà à peu près à quoi se résume ma connaissance de la bible, qui comprend également l'histoire de la séductrice qui fit couper les cheveux d'un certain Samson, lequel en perdit sa force. Je ne connais pas par contre l'analyse de ce mythe de la force dans les cheveux, force en laquelle Johnny le chanteur ne croyait pas, ayant déclaré "cheveux longs, idées courtes." ... mais que dit la bible exactement au sujet de cette coupe impromptue ? il faudrait que je creuse la question un de ces jours.
 
Donc l'évêque et sa mouche coquine, cela ne choque que les Lillith potentielles, à l'œil jaloux.  Dans le Nord de la France on appelle les grains de beauté des Pains d'épice... cela se dit ailleurs aussi ? De quoi ouvrir l'appétit.
 
Ma critique repose sur le fait que l'événement, du moins pour le moment, est indifférent aux gens qui ont besoin d'aide, qui dorment sous les ponts, qui ont faim, (la famine se serait installée en Angleterre aussi.) Un évêque homme ou femme, qu'importe ? Ce qui importe est que les choses bougent positivement... une promotion ne concerne hélas la plupart du temps, homme ou femme, que celui ou celle qui la reçoit.

mardi 16 décembre 2014

Humour du jour

Les gens ne veulent plus de dépaysement, c'est un effet de la mondialisation. Le concours des miss illustre assez la chose. Pour l'Irlande, ils préféreront grosso-modo une rousse aux yeux verts, pour Miss Pas-de-Calais : du blond aux yeux verts ou bleu sera préférable n'en déplaise aux métissages, mais  Miss Artois, où ce dernier est plutôt revendiqué, aura le bon goût, d'être plutôt brune, c'est mieux vu en général car cela rappelle le passage pourtant musclé de nos chers Espagnols. Miss France, la France étant vécue désormais comme une addition d'un certain nombre de régions-pays accolés pourra être de style varié, et même noire. Le Français se dira : telle région a gagné cette année. Miss Toulouse devra être un peu comme miss Artois, elle sera préférée dans les tons bruns.. pas pour les mêmes raisons mais  par rapport à l'image que l'on se fait de la Belle Occitane. C'est clair : pas de dépaysement : la miss doit correspondre à l'image mentale que l'on se fait des femmes du pays. Miss Afrique du Sud serait blanche il paraît ... ça coince pour beaucoup, pourquoi ne pas mettre plutôt une belle africaine de souche profonde, à la peau noire ? L'image de l'Afrique avec des femmes noires tient bon. Miss Angleterre, si elle a un look Hindou on va se demander ce qu'il en est de nos anglais de toujours. Car il n'y a pas que l'imaginaire, il y aussi l'amour de l'histoire, la fidélité à cette histoire, qui doit être représentée... l'Anglaise n'a pas une physionomie d'Indienne, sinon où se trouve l'Angleterre et sa monarchie séculaire... on perd le Nord. Cette sensation de perdre le Nord, d'être désorienté, fait naître ce besoin de remettre les choses à leur place, n'en déplaise aux accords de Schengen  et tout le tralala : la Japonaise doit avoir les yeux bridés et une tête de japonaise et non pas rousse aux yeux bleus, tâches de rousseurs et teint pâle, si belle soit cette dernière, un point c'est tout. Pas de dépaysement. Et Miss Amérique avec une tête d'Indienne, portant des plumes...  délicate analyse car la souche profonde de l'Amérique est remplacée par une autre souche désormais, moins profonde et que la plus profonde dérange... il se trouve encore quelques gênes par rapport aux violences qui eurent lieu lors de la prise des territoires. Et donc Miss Amérique sera agréée en blanche ou noire mais en Indienne il faudra qu'elle ait fait le deuil des plumes et seulement alors cela passera, après tout Miss Bretagne ne porte pas son chapeau haut de forme pour les concours. Donc, non au dépaysement dans le sens que tout doit correspondre à l'idée que l'on se fait de l'histoire, d'un pays. En Provence les touristes veulent voir des femmes provençales, donc sans voile si possible... la mondialisation, dans les têtes, n'y est pas encore. Du coup, Mis Monde, tout le monde s'en désintéresse... juste une petite fête entre gens décalés, et même fortement à côté de la plaque. 

La prière

Bien sûr, il ne s'agit pas de s'oublier et c'est même le contraire dont il s'agit. J'ai noté qu'à force que d'aucuns ne pensent qu'à eux-mêmes d'autres en arrivent à s'oublier presque complètement au fond de l'oubliette dans laquelle les ont précipités les infatués d'eux-mêmes, et ce, sous des apparences de despotes. ces faux despotes que l'on appelle parfois patients s'oublient  non pas dans l'amour éperdu de l'autre, car l'autre en l'occurrence s'est comporté envers eux en  personnage tout le contraire d'aimable, non, ils ne s'oublient pas dans l'amour de l'autre mais s'oublient eux-mêmes dans une sorte de lente agonie. Alors Mon Dieu, dans la conscience que l'infatuation de ma personne serait une erreur fatale, teintée de plus de grotesque ridicule, car je ne vois pas de quelle prouesse exceptionnelle je pourrais me gargariser, je t'adresse ici une prière : le pouvoir toujours plus fort d' aimer l'autre. Le contraire  serait une  chute dont j'ai pleinement conscience. Ne me laisse pas tomber,  retiens-moi dans ton amour miséricordieux.
 
Ceux qui sont obnubilés par des plans de carrière ou par leur propre gloire une fois qu'ils ont atteint les sommets finissent pas ne plus voir les autres que comme des instruments de celle-ci, des miroirs flatteurs. Les bienfaits à cette extrémité n'arriveront jamais tant l'ambition s'est trompée de cible. Au contraire : méfaits et malfaisances de toutes sortes comme  pousser au passage les gêneurs, cacher les échecs qu'incarnent parfois ceux que l'on peut retrouver enfermés à s'enfoncer les doigts dans l'anus  tandis que les dragons eux, ne s'en mordent pas même les leurs, juste la queue, en serpents qui tournent en rond.
 
Tu me dis que je pourrais éventuellement faire partie de ces dragons ? Mais non ! Tu m'as vue, moi, obnubilée par un plan de carrière ? Tu me réponds que parfois il n'y a pas besoin de plan de carrière pour ne penser stérilement qu'à soi...   Tu me dis que je suis faillible, qu'égoïste au-delà des bornes, je l'ai été moi aussi,  qu'il ne faut pas jeter la pierre mais qu'en effet il y a urgence de parler de ça. Pour découvrir la condition de ceux, poussés naïvement aux oubliettes,   afin de tenter de se cacher sa propre faute ; l'échec personnel  qu'ils seraient censés incarner, étant insupportable. Or ces victimes n'incarnent l'échec qu'aux yeux de ceux qui ont échoué à aimer et restent préoccupés  à gravir les échelons d'une échelle  au sommet de laquelle ils verront un feux d'artifice, leur seul visage en ligne de mire, dans un éclat artificiel.  Et après ? diront-ils. Car c'est justement cet après non résolu qui les fit tomber  ?   

lundi 15 décembre 2014

Du pain sur la planche

Que de livres j'ai envie de lire encore, et que je ne lirai pas. Parce que je ne peux avancer plus vite que la musique. Je lirai donc ceux qui se présenteront à moi au bon moment... au hasard d'une lecture de blog me voilà intéressée par Jaccottet dont je vais chercher un livre à la médiathèque.
 
Voici comment Wikipédia le présente :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Jaccottet


Toujours est-il que pour l'instant, juste dans l'immédiat, en tapant sur quelques touches, je peux trouver celui-ci :

http://www.musee-jean-de-la-fontaine.fr/jean-de-la-fontaine-page-uk-1-0-5.html

samedi 13 décembre 2014

Hier soir

Hier soir je n'étais pas devant le feuilleton policier  de la Une belge dont en général je trouve les scénarios réussis, j'étais sur la route de Lillers car s'y tenait à la médiathèque une conférence sur la maffia Corse Marseillaise. Nous étions au courant de certaines choses qui y ont été dites Pat et moi, et en avons appris d'autres par exemple au sujet de "La French", tout une période de connexion entre maffias si j'ai bien compris, ce qui donna les maffias internationales. Le pécule est basé sur le trafic des différentes drogues comme chacun sait.  Où l'on s'aperçoit que c'est bien du mal du matérialisme dont souffre l'humanité, lequel conduit au narcissisme tant les appétits matérialistes sont aiguisés, en gros ça peut se résumer comme ceci le narcissisme : "l'autre est moins que moi, je suis plus beau que lui, j'ai plus de valeur que lui, à moi les honneurs de la belle galette, la plus grosse part."  Le phénomène de rapport de  domination est instauré : l'autre devant faire allégeance, se sentir moins ceci ou cela que son dominant. Je pense que ce phénomène ne se produit pas seulement au niveau des maffias visibles. Féval par exemple parle d'associations de malfaiteurs, sous l'égide ou plutôt l'écran d'une association de bienfaisance,  où cela fonctionne déjà comme cela. Sa réponse à lui était le recours à une vraie noblesse, le combat loyal en somme,  puisque celui-ci semble devenu inévitable dès lors que de tels appétits matérialistes ont bouffé les esprits. Tel le Lagardère de Féval,  seul avec son épée face à  vingt ennemis qui veulent sa peau, mais qui ne vont pas jusqu'à se cacher tels les snipers : ils l'affrontent malgré tout, comptant sur le nombre mais l'un d'eux peut y laisser sa peau.  Féval croyait au concept de la noblesse. J'y crois aussi,  elle ne tient pas pour moi et peut-être pour lui non plus,  à une classe sociale spécifique mais à la dose de courage que tout un chacun a ou pas pour affronter son ennemi si combat il doit y avoir. 

vendredi 12 décembre 2014

les antifascistes

Les antifascistes déclarés  les plus virulents   que je connaisse pour ma part  sont des chrétiens, notez  que je ne connais pas suffisamment  les autres confessions pour savoir s'ils le sont autant que certains chrétiens comme cette femme par exemple dont j'ai lu un extrait édifiant d'un de ses textes ce matin, elle se nomme Adrienne Von Speyr  et déclare ceci :

"Humainement parlant, personne n’est indispensable même si, du point de vue du Seigneur, on est irremplaçable. Humainement parlant, d’autres pourraient accomplir notre tâche aussi bien, voire mieux que nous, parce qu’ils ont des dispositions, des aptitudes et des expériences aussi bonnes ou meilleures que les nôtres. Du point de vue du Seigneur, par contre, chacun est irremplaçable parce que chacun est indispensable à la plénitude de la gloire de Dieu."
 
Je lis cela dans Jubilate Deo ce matin et je me dis à la manière d'Astérix qu'"ils sont forts ces Chrétiens." Vrai, ils m'épatent dans ces cas-là d'autant plus les Chrétiens de cette tournure d'esprit  qu'ils ont fort à faire ces temps-ci où tout le monde est tellement préoccupé à "se vendre" selon  l'expression qui est entrée dans la coutume et donc à se faire valoir de façon qui devient quasi maniaque, que c'en devient sec et froid alentour, sans ambiance véritable, sinon délétère.
 
Je remets un peu de télé parce que j'ai repéré un feuilleton policier plutôt intéressant avec de bons scénarios sur la belge chaque soir à 17h30. Hier y était abordée, hélas un peu  mollement, la question de l'écologie, et du respect des employés d'usines chimistes, lesquels dans ce scénario se font polluer à mort sans que ça émeuve plus que cela, à un moment donné,  Madame la Juge d'instruction. Mais déjà le problème est abordé, on traite la question... c'est toujours mieux que  l'occultation habituelle.

Je conclue mon billet avec la déclaration d'un autre chrétien, Augustin d'Hippone :

"Les temps sont mauvais, voilà ce que disent les gens. Vivons bien et les temps seront bons, car c'est nous qui sommes les temps. Tels nous sommes, tels sont les temps."

Lu encore dans Jubilate Deo 

    
 
 
 
 
 
 

mercredi 10 décembre 2014

Petit tour par ici

Je suis allée sur le blog de Solko qui déprime durant les fêtes de Noël à cause des lumières  techno projetées à grand fracas sur les murs de quelques maisons de la ville, à Lyon, quartier des canuts je crois, techno que je trouve abrutissante moi aussi mais je n'ai pas cette colère et pas de haine (car il semble haineux cet auteur  lorsqu'il est trop éprouvé par ce genre de manifestations, qu'il impute aux francs-maçons aussi, lesquels sont perçus par lui comme des personnes plutôt malveillantes dans l'ensemble, on dirait), je n'éprouve pas cette colère, non, d'abord je n'habite pas à Lyon ça aide peut-être, je ne connais pas de francs-maçons non plus...   jusqu'ici quand je suis vraiment déprimée j'ai toujours trouvé un refuge ou du moins le moyen de m'éloigner suffisamment des sources, disons  "polluantes". J'ai sûrement comme beaucoup laissé des plumes sans le savoir cependant. Solko se fait-il vraiment du souci pour la "populace décérébrée" ou est-ce autre chose ?  Pour percer le mystère je vais le suivre, avec bienveillance, sans espiègleries dans les commentaires et même le moins de commentaires possible...  plutôt quelques considérations sur le mien à l'occasion de quelques-uns de ses écrits qui me feront réagir.
 
 
Autre chose.  J'écoutais la radio tout à l'heure, c'est fou comme les gens interviewés  veulent se montrer très forts, peut-être presque à leur insu parfois pour certains, mais sciemment pour d'autres, si l'on se fie à cette apparente volonté de vouloir  se démarquer de tel ou telle rival(e). C'est nouveau cela pour moi mais cela fait plus de trente ans que ça dure si ça se trouve, le fait est plutôt que je ne m'y habitue pas ; "je parle dix langues" "je joue trois rôles en même temps" (NP : c'est vrai qui plus est), dit l'autre avec négligence, ou encore : "c'est affreux,  le gars s'est mis, à cause de ses parents qui ont cassé son histoire d'amour, avec une autre fille qui ressemblait à son amoureuse mais en plus épais ! Abominable !" La belle ayant déclaré cela s'était identifiée à la première des deux cela va sans dire. Enfin,  j'entends quantité de choses du même genre à la radio et dans les salons également où je ne traîne pas longtemps mes chaussons. Comme aussi lors d'un entretien entre un journaliste et la  dame qui présentait ses doléances "Je vois Madame que vous avez accroché les diplômes de vos fils aux murs du salon...." "Oui, répond la dame, mes trois fils ont le bac S et seront tous les trois bientôt ingénieurs" "Alors madame, de quoi vous plaignez-vous ? " "Je me plains parce que je ne pense pas qu'à moi. Je veux que tous les gosses de mon immeuble aient le Bac S et deviennent ingénieurs, c'est pour ça qu'il faut améliorer notre environnement."
 
Les gens se font mousser pour telle ou telle raison. Presque comme lors d'une bousculade pour trouver une place dans un autobus.  Mais peut-être pour d'autres raisons que celle avouée plus haut,  légitime mais mal justifiée.  Les vantards  se défient-ils simplement  de la faiblesse des cancres ou considérés comme tels ?  Veulent-ils écraser les faibles ? Veulent-ils pousser du coude des rivaux ? 
Se faire valoir coûte que coûte me pose question. On a coutume de dire aujourd'hui que telle personne "ne sait pas se vendre." Nous serions donc dans le monde de ceux qui ont su se vendre...  monde assez peu convaincant à mon sens.
 
Tout ça marque au moins de la défiance, et peut-être seulement de la défiance dans beaucoup de cas, soyons optimistes. Les vantards ou les arrogants pensent simplement ne pas être acceptés s'ils montrent leur côté faible, même avec humour... lequel humour ne sera pas partagé, on les humiliera plutôt, la mode du bonnet d'âne étant revenue. La gentillesse serait dans le même mouvement devenue une tare aussi... avec un certain pousse-toi que je m'y mette qui reste souvent à craindre. La prudence est de mise hélas dans ce monde froid ! Et c'est vrai que les lumières techno de messieurs les ingénieurs n'apportent pas grande chaleur humaine. 

lundi 8 décembre 2014

La pluie tombe sur nous

La pluie ! Mais je suis équipée d'une longue écharpe en coton souple, d'un beau gris clair,  coupée de façon spéciale, selon une coupe d'écharpes orientales cela s'élargit au milieu de façon à s'enrouler joliment autour de la tête puis deux fois si l'on veut autour du cou. Cela donne une tête triangulaire, et avec mes lunettes cerclées de noir, j'ai la touche d'une libellule. Le coton ne protège pas de la pluie, mais par exemple :  tout à l'heure, j'avais l'écharpe autour du cou quand je suis sortie du magasin, le temps d'aller jusqu'à la voiture je l'ai remontée en cagoule comme expliqué précédemment : j'avais la tête au chaud et seule l'écharpe à été mouillée en quelques deux à trois minutes sous l'averse qui était de densité moyenne. Pour une balade en vélo par temps incertain, j'enroule l'écharpe en cagoule et dessus je passe quelque chose que je trouve ma foi esthétique, qui ressemble à une casquette-chapeau, en tissu certes, mais épais et doublé, joliment et sobrement décoré, le "bec" fourré relevé sur le devant, décoré d'une fausse fourrure, la casquette-chapeau ou bonnet russe possède des rabats pour protéger les oreilles, fourrées sur le haut aussi sont les oreillettes.  Je m'aime bien comme ça, cela sied à mes longs yeux eurasiens... me voilà un brin coquette moi qui m'étais mise à taquiner le dandy ou la minette ces derniers temps. Pas de sarcasme, j'ai dit "taquiner".

samedi 6 décembre 2014

Changement climatique

La newsletter : http://energie-climat.greenpeace.fr/climat-vers-100-denr-pour-100-des-populations?utm_source=email&utm_medium=newsletter&utm_term=recette,COP20&utm_campaign=Climate&__surl__=Igehx&__ots__=1417871067952&__step__=1

Lu ce matin, et vu hier




Lu aujourd'hui, au hasard d'un surf sur la toile, ce billet :



http://espacecreationjeanlouis.blogspot.fr/2010/02/un-texte-propose-par-john-quelle.html





Il s'agit de tolérance, il faut aller plus loin que ça dit le billet car dans tolérance il y a forçage, le fait de se faire violence en soi n'augure rien de bien folichon concernant l'acceptation forcée et non pas profonde de l'autre ... bien sûr. Mais c'est sûrement un moindre mal dans certaines situations. Il eût mieux valu un Hitler tolérant, que pas du tout. On a vu ce qui en a résulté. L'auteur du billet parle en réalité de changement de mentalité qui ferait que tout le monde s'accepterait tel qu'il est... un précepte chrétien, mais pas que, d'autres philosophies vont dans ce sens.



J'étais venue parler de Fabiola, du décès de Fabiola. Une personne que je ne connaissais pas sauf de vue, mais j'ai suivi le reportage sur la chaîne belge hier soir. Où l'on dit que longtemps elle fit l'unanimité ce qui induit qu'un jour elle ne la fit plus mais le reportage garde là-dessus le silence. Est-ce pour sa position soupçonnée contre l'avortement ? Là on est bien loin d'Hitler. S'il y a eu intolérance de l'avortement ce fut alors une intolérance par empathie... et ça change tout !



Belle jeune femme au long cou de signe, les yeux tout ronds et intelligents, le sourire où s'allume parfois une ironie légère car être reine et ne pas être mère biologique c'est une position plus qu'inconfortable ; elle fut mère courage pourtant, qui a énormément œuvré pour les enfants, handicapés notamment. Comme tout le monde je crois qui a vu ce reportage, j'ai admiré le couple : ils ne font pas qu'être beaux, il y a quelque chose de mystique en eux qui chez moi a forcé le respect. Ils ont réussi en effet à braver la pression de l'intolérance négative qui fait porter à la femme le fait qu'un couple n'a pas d'enfant. Fabiola fit, de plus, une fausse couche, ce qui pouvait la fragiliser plus encore face à l'opinion publique et machiste, la fausse couche mettant l'accent sur elle à leurs yeux. La réponse du couple a été de faire le bien, de développer un intérêt affectueux pour les enfants des autres. Si cela ce n'est pas de la noblesse, alors la noblesse est un concept vain. Je tire mon chapeau à ce couple qui dégage de la beauté à tous les niveaux. Cette nuit j'ai fait une sorte de cauchemar sur le martyr pourtant d'un couple royal qui ne peut mettre en avant sa fonction reproductrice, comme ça a dû être dur de résister à la pression culturelle, religieuse aussi parfois, nombre de bigots interprétant cela comme un mauvais signe de Dieu, familiale aussi souvent... Le roi n'a pas cherché une autre femme cependant... je me dis qu'il ne faisait pas semblant d'être mystique cet homme au visage touchant. Car sa beauté à lui m'a également sauté aux yeux durant ce reportage.

vendredi 5 décembre 2014

On December 11

"On December 11, the moon is close to Jupiter and the star Regulus, which trails behind Jupiter."

Le 11 décembre : anniversaire de notre  Samuel.