samedi 30 avril 2016

L'insoumis ♣♣♣ Création à rebours du chemin vers soi et son prochain ?


Des personnes qui donnent à réfléchir, courageusement, sans passer par la violence, j'apprécie beaucoup, cela fait avancer le schmilblick. Avec L'insoumis Patrick Vast, (mon ami),  est de ces personnes-là. Il est content d'avoir reçu une critique pertinente de la part d'une chroniqueuse qui a bien compris les enjeux de l'histoire racontée dans L'insoumis, livre qui vient de paraître, de portée philosophique à mon sens. Je vous invite à aller lire cette chronique en suivant ce lien :

http://the-love-book.eklablog.com/insoumis-de-patrick-s-vast-a125776160

♣♣♣

Autre lecture ce jour sur le blog Le jour où.

Qu'est-ce que la maladie, un genre de "création à l'envers" ? La personne qui a créé ce blog  donne son  point de vue là-dessus,  y parle d'émotions négatives. Je pense que ces émotions négatives peuvent surgir de différents contextes ou mondes. Parfois, force réflexion à l'appui, la maladie pourrait être évitée nous dit la personne qui tient le blog.... se serait une question d'intelligence de choix. 

Pour ma part je crois à la providence comme un miracle qu'elle est,  se traduisant par une intervention auprès du, ou de la,  malade. Une présence très forte, tel un courant, peut passer, se frayer un chemin,  ou des présences, et la donne peut alors changer, du moins au niveau du moral si cela ne se propage pas jusqu'au physique.

J'ai trouvé cette analyse propre à donner à méditer, c'est ici :

http://lejourou130113.hautetfort.com/archive/2016/04/29/0025459164d5ca83c8055e170aac3d91-5794999.html

vendredi 29 avril 2016

Le silence du vieil oiseau sage ♣♣♣ Les perceptions d'Henri Michaux ♣♣♣ Trois heures plus tard


A wise old owl lived in an oak
The more he saw the less he spoke
The less he spoke the more he heard.
Why can't we all be like that wise old bird?



Un vieil oiseau sage vivait dans un chêne,
plus il voyait, moins il parlait
Moins il parlait, plus il entendait.
Pourquoi ne pouvons-nous pas tous être comme ce vieil oiseau sage ?


D'un poète inconnu lu dans le Daily Ray, ce jour.


L'intellectuel qui a exposé dans la Vie des Idées ce qui s'est passé au Rwanda (post précédent, d'hier), dans cet exposé même, si approfondi, fait silence sur ses émotions. Il faut que les hommes méditent, et aussi qu'ils donnent à méditer sur des choses parfois extrêmement tragiques, cette analyse des événements remplit cette fonction : donner à réfléchir. Et cette démarche correctement menée, n'est pas bavarde, un certain silence y est respecté, le silence du vieil oiseau sage.


♣♣♣

Les perceptions d'Henri Michaux 


J'ai lu en diagonale, car je dois m'occuper de l'intendance, j'espère faire plus ample connaissance avec ce poète plus tard.

Mais j'ai lu cette phrase de lui : "l'autre a surtout le mérite de nous faire sentir étrangers à  nous même" ou quelque chose de très approchant, vous verrez si vous allez lire en suivant le lien ci-dessous. L'autre nous fait nous sentir étranger à nous- même s'il montre de l'hostilité à notre encontre et que nous sommes fragile, non ? Sinon, il peut tout aussi bien nous apaiser si on ne va pas bien et qu'il nous revigore parce que ce serait un autre, très hôte et chaleureux. Hein,  qu'en pensez-vous ?

♣♣♣

Trois heures plus tard : J'ai relu le texte d'Henri Michaux en rentrant. "Comme le voyage, le prochain a surtout le mérite de nous faire nous sentir étranger à nous même.", là je pense avoir la phrase à peu près exacte.

"Comme le voyage" est une indication importante, ainsi que "le prochain", terme plus chaleureux que "l'autre",  montrant que la sensation d'être étranger à soi est enrichissante, on se découvre nouveau face au nouveau. C'est très positif. Alors que j'avais entendu la première fois le témoignage d'une sensation un peu schizophrénique.  Excusez-moi Henri Michaux là où vous êtes. Lire quand on est pressé, ce n'est pas bien pour l'auteur qu'on évacue à la légère. Encore pardon.



http://diereseetlesdeux-siciles.hautetfort.com/archive/2015/04/10/la-perception-du-moi-dans-l-espace-par-henri-michaux.html 

jeudi 28 avril 2016

Les diables des mille collines



Ce matin, je vais étudier l'anglais tout en méditant sur le massacre du Rwanda,  je continuerai ensuite, ordinateur éteint,  à penser à la nature des bourreaux,  humaine ou autre ? À moins qu'il ne convienne mieux de dire "à la dénaturation des bourreaux".

Le texte est déjà tout traduit sur le site de La Vie des Idées. Je donne l'extrait dans les deux langues. D'abord en anglais, dessous en français :  

The Devils from the Thousand-Hills

Although the massacres in Rwanda did not take place in the context of a religious war, religion did play an important role: identifying the Tutsi with the devil caused violence to spread throughout society. 


Les diables des mille collines 

Les massacres au Rwanda n’ont pas été une guerre de religion. Il n’empêche que la religion y a joué un grand rôle : en identifiant les Tutsi au démon, elle a permis à la violence de pénétrer la société tout entière.

Intégral :

http://www.laviedesidees.fr/Les-diables-des-mille-collines.html

Mon commentaire :

en focalisant sur les syntaxes des deux langues, et en suivant l'analyse très intellectuelle de l'auteur du texte, la tristesse des événements est, je pourrais dire, canalisée,  et n'impacte pas trop le moral du lecteur. Il le faut car la violence est, d'aucuns diraient "bestiale", mais l'adjectif est impropre : aucun animal ne se livrerait à un sadisme aussi dément que celui dont il est dit que les bourreaux firent preuve. Pas même le chat qui semble sadique envers la souris, mais qui ne fait que répéter des techniques de chasse, de l'époque où les chats devaient chasser pour manger, ces animaux ne pouvant pas se passer de protéines d'origine animale.

mercredi 27 avril 2016

Le futur existe-t-il déjà dans l'avenir ?


La réponse proposée du philosophe Étienne Klein est "Oui, mais seulement un peu."

Il reste alors une marge de manœuvre pour un projet de société. 

Quelle bonne idée de mettre ces cours en ligne (quand quelque chose vous échappe, vous pouvez reculer le curseur et ré-entendre : voilà du progrès positif !) Merci à vous monsieur Klein.

Ces cours sont très riches.

J'ai écouté et je ré-écouterai.

Je mets ici un extrait de Bachelard, à propos du vaste monde et des vastes pensées, pour illustrer le cours d'Étienne Klein qui aime Bachelard je pense, l'ayant plusieurs fois  cité. Étienne Klein aime aussi Baudelaire (longuement cité dans le cours, vers la fin) ; dans cet extrait Bachelard  parle de Baudelaire à travers le mot Vaste, employé le plus souvent de façon qu'on pourrait dire non objective.

L'extrait :

"Dans l'âme détendue qui médite et qui rêve, une immensité semble attendre les images de l'immensité. L'esprit voit et revoit les objets. L'âme dans un objet trouve le nid d'une immensité. Nous en aurons des preuves variées si nous suivons les rêveries qui s'ouvrent, dans l'âme de Baudelaire, sous le seul signe du mot vaste. Vaste est un des mots les plus Baudelairiens, le mot qui, pour le poète, marque le plus naturellement l'infinité de l'espace intime.

Sans doute, on trouverait des pages où le mot vaste n'a que sa pauvre signification de géométrie objective : "Autour d'une vaste table ovale..." est-il dit dans une description des Curiosités esthétiques (p. 390). Mais quand on se sera rendu hypersensible au mot, on verra qu'il est une adhésion à une heureuse ampleur. Au surplus, si l'on faisait une statistique des divers emplois du mot vaste chez Baudelaire, on serait frappé que l'emploi du mot dans sa signification objective positive est rare en comparaison des cas où le mot a des résonances intimes.


[...] Ce n'est pas trop dire que le mot vaste est, chez Baudelaire, un véritable argument métaphysique par lequel sont unis le vaste monde et les vastes pensées. Mais n'est-ce point du côté de l'espace intime que la grandeur est le plus active ? Cette grandeur ne vient pas du spectacle, mais de la profondeur insondable des vastes pensées. Dans les Journaux intimes (p.29), Baudelaire écrit en effet : " Dans certains états de l'âme presque surnaturels, la profondeur de la vie se révèle tout entière dans le spectacle, si ordinaire qu'il soit, qu'on a sous les yeux. Il en devient le symbole." C'est bien là un texte qui désigne la direction phénoménologique que nous nous efforçons de suivre. Le spectacle extérieur vient aider à déplier une grandeur intime."

Gaston Bachelard La poétique de l'espace p.174-175

mardi 26 avril 2016

La seconde vidéo

Il m'a fallu un temps de digestion  avant d'envisager d'écouter la seconde partie du discours de Klein.

Cette écoute sera pour ce soir ou demain, au petit matin, mais pour l'heure je dois vaquer à mes occupations concernant la maison.

La vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=OHVXHwrGapc


Comme quoi


 Les chats ne sont pas les seuls à avoir par moments des attitudes inélégantes. Les pies par exemple (lu ce matin), ces beaux oiseaux jacassant avec un remarquable tonus communicatif, sous leur faciès bon enfant turbulent et bavard, mais qui ne ferait pas de mal à une mouche, peuvent dissimuler une face moins glorieuse. En effet les pies, qu'on imagine toujours au féminin du fait qu'elles jacassent sans doute, comme si les hommes étaient épargnés de ce syndrome, les pies peuvent, au masculin comme au féminin, si l'occasion se présente, ingurgiter l'œuf d'un oiseau d'une autre espèce que la leur : belle mentalité !

 Mère Nature ne donne pas toujours le bon exemple, mais en même temps, si on se coupe d'elle, je pense, à l'instar de Rousseau et John Muir et de bien d'autres, que c'est la catastrophe. Car elle donne à voir ce qui est beau en elle et ce qui est laid. Elle renvoie à l'homme un miroir : ce que tu aimes en moi, et ce qui te déplait en moi, cela  définit ou du moins contribue à construire ta personnalité. La Nature donne à l'homme des repères ; l'homme qui a compris cela, par gratitude peut la guider avec douceur et s'établit alors une symbiose. 

Je suis végétarienne depuis trois mois maintenant, je l'ai été durant cinq ans, il y a quelques années mais cela m'avait valu d'atteindre 90 kg parce que j'avais mangé des biscuits aux céréales à gogo, croyant qu'il fallait compenser absolument par ce régime très céréalier. Je ne fais plus cela, mange  légumes et fruits, une tranche de fromage par jour, à midi, de la soupe le soir, de la salade et deux ou trois galettes toutes légères que j'achète au rayon bio en grande surface, j'ai oublié de mentionner quelques fruits secs accompagnés d'une boisson aux céréales, fruits secs en petite portion au creux de la main, cela deux fois par jour ; ce nouveau mode de vie m'a valu de baisser à 69 kg. Je pense que ce n'est qu'un pallier, que si je me tiens à ce nouveau mode de vie, mon poids baissera encore, enfin, je l'espère.

Par contre, je ne suis pas végétalienne et hier soir.... comme les pies, j'ai ingurgité un œuf.... le mien était à la coque.

N'écoutez pas ce qu'ils disent, regardez ce qu'ils font !

Néanmoins, faute avouée, faute à moitié pardonnée.

La pie en moi, ne fait rien que d'obéir à sa nature... mais l'être humain en moi se pose des questions, si oui ou non  gardera les œufs dans le régime alimentaire.

Mon ami est franchement carnivore : je respecte. Mais je le déplore quand même. Comme les animaux seront soulagés, je pense aux animaux réservés aux abattoirs, quand les hommes leur ficheront enfin la paix !

Les pies, ici :

http://www.mangeoire-oiseaux.fr/oiseaux/pie/

lundi 25 avril 2016

De l'objectivié ♣♣♣ De la subjectivité


Klein au début de la première vidéo a donné en citation Einstein alors qu'il participait à un séminaire de théologie je ne sais plus où, en 1939 : 

"Il est indéniable que les convictions ne peuvent trouver confirmation plus sûre que celle qui provient de l'expérience et d'une pensée consciente claire, on doit sur ce point donner raison au rationaliste extrême, mais le point faible de cette conception est que les convictions indispensables pour agir et pour porter des jugements ne peuvent en aucun cas être obtenus par la seule voie scientifique. La méthode scientifique ne peut en effet rien nous apprendre d'autre que la bonne façon de saisir conceptuellement les faits dans leur détermination réciproque. Le désir d'atteindre à une connaissance objective fait partie des choses les plus sublimes dont les hommes soient capables mais il n'existe aucun chemin qui conduise de la connaissance de ce qui est,  à celle de ce qui doit être."

La dernière phrase, Klein l'a commentée car elle pointe la séparation entre la science et les valeurs. Je découvre la bombe atomique, mais est-ce bien ou pas de découvrir la bombe atomique ?   D'aucuns diront, dont je fais partie :"La bombe atomique n'a pas lieu d'être car il vaut mieux désarmer tout le monde." D'autres argumenteront que si, il la faut.

Celui qui l'a découverte à atteint à une connaissance objective par cette découverte mais il ne détient pas, par la science, le cheminement pour avoir la connaissance s'agissant de savoir  si la bombe a lieu d'être, ou pas.

♣♣♣

De la subjectivité, en voici, par les deux rêves de cette nuit. Bachelard déclare ne pas s'intéresser aux rêves apportés par l'inconscient, lorsque l'on dort profondément. Je pense que l'esprit scientifique de Bachelard a pu le "garder" de cette impression "de voyage astral" que donne le rêve qui vous parle la nuit.

J'en fais part ici, non pas par accès caractérisé d'impudeur, car ces rêves ne sont pas impudiques, mais parce qu'ils relèvent de la pure subjectivité qui parfois peut faire respirer au point qu'au réveil, si désagréable qu'ait été le premier rêve, j'aie eu l'impression de communiquer avec moi-même et plus que cela,  un voyage vers soi et vers l'autre aussi, autrui, compris dans le soi.

Le premier rêve :

J'ai emménagé dans un deux-pièces à Marseille. Je trouve ce deux pièces agencé de façon pragmatique : j'ai des étagères, un lit composé d'un support en osier, avec un matelas posé dessus. Il y a du monde dans mon deux-pièces. J'aperçois Véronique Jeannot se faisant courtiser par  un homme empressé autour d'elle, homme dont je ne vois pas le visage. J'en conçois un sentiment de solitude sur le coup. Mais pas de panique quant à cette solitude, juste de la tristesse car je réalise qu'étant à Marseille, je n'ai pas reçu la visite de mes deux sœurs qui résident en Provence. Je sors : je vois très nettement une cour, entourée de bâtiments, cette cour devient une place pavée. Les bâtiments sont noirs. Je m'étonne qu'à Marseille, la couleur des maisons ait cette teinte foncée. Les sentiments d'étonnement et de solitude, de précision dans la vue de certains objets  et bâtiments dominent ce rêve si bien qu'au réveil j'ai l'impression d'avoir fait "un voyage astral".

Une fois réveillée, je vais aux toilettes, descends m'asseoir sur le canapé car ces impressions ne me donnent pas envie de me recoucher tout de suite. Pourtant, je finis par retourner au lit. Deuxième rêve :

Je suis dans un appartement avec mon ami et Samuel. C'est au moins un T4. Il est bourré de gens, qui, comme dans le rêve précédent ne sont pas serrés malgré l'espace limité. Je donne son bain à Samuel ; ensemble nous papotons. Il est très doux. M'apparaît une vieille copine que j'ai connue à 18 ans, autant dire un bail. Elle me déclare qu'elle n'est plus avec son petit ami. Je suis étonnée de tout ce monde dans l'appartement, dont un s'est endormi sur le canapé, ce sont des amis de mon ami, mais les amis de mon ami ne sont pas forcément les miens. Ceux-ci sont neutres, ni empathie entre nous, ni antipathie. Tout va bien. Je suis contente de revoir cette vieille copine et lui déclare que "sans vouloir la flatter, le fait de s'être fait "abandonner" par son ami, l'a beaucoup embellie." Nous discutons, je lui demande de reprendre sa guitare et de chanter une chanson.

Je n'ai pas souvenir d'autre chose. C'est comme si les deux rêves s'étaient répondus. J'ai conscience qu'il ne s'agit pas là d'un "rêve de devin", que l'important ce ne sont pas les informations  objectives,  à savoir si cette copine est seule ou non. Le rêve m'a donné la sensation de communiquer, et si c'est avec moi-même, il y avait aussi le sentiment de bienveillance au second rêve. Et cette bienveillance était incarnée dans un visage d'autrui, qui avait embelli.
Nous nageons dans la subjectivité et peu importe, je respire. Illusion, intime conviction... si autrui est laissé en paix, tout va bien.

Pour autant l'objectivité qui donne le calcul des marées montantes et descendantes, l'heure à laquelle la mer sera à son maximum là, sur la plage, ou retirée au plus loin, cette exactitude que permet l'objectivité, cela peut rendre de grands services et du coup émerveiller.... tant qu'il ne s'agit pas d'endroit-cible exact où explosera une bombe.

Mais d'où vient que l'on ait envie de s'émerveiller ?
Ce doit être juste le contraire de la consternation.... cela donne la force de l'enthousiasme.

  

dimanche 24 avril 2016

Petite méditation sur la vidéo de Klein

J'étais très rassurée en lisant le scientifique Bachelard, parce qu'il pouvait se plonger dans le domaine de la littérature avec délice, et avoir des lectures "créatrices" dans le sens où il fait émerger des sens auxquels on n'aurait pas forcément pensé, du moins à la première lecture. Et puis voilà qu'en suivant attentivement le discours de Klein, je suis de nouveau sur mes gardes à l'égard de la science : pas à cause de Klein, mais du fait que l'orateur, ne quittant pas le domaine de la science, à un moment donné, je n'ai pas pu suivre, un moment qui ne fut pas long, mais un moment qui avait son importance avant que ça ne devienne à nouveau abordable pour mon intellect.

Au niveau des équations etc. J'ai la très nette impression que même sans paresse intellectuelle de ma part, je décrocherais pour la simple raison non pas que je suis cruche, mais que mon esprit n'est pas prêt à se saisir des données en question, ou mes neurones. Neurones pas assez nombreux, ou chimie du cerveau altérée, ou je ne sais quoi d'autre qui empêche à certains humains d'appréhender les sciences dures.

Pour autant, lorsque Einstein par exemple est devenu vieillard, avait-il encore la force de s'occuper de hard équations  ?

Autre question : où mènent leurs détenteurs ces intelligences qui découlent de cerveaux au plein de leur forme ?

Ces hommes et femmes aux super capacités intellectuelles, n'ont-ils pas la tentation de considérer les autres comme des "pas grand-chose", et par là,  de dériver vers la déshumanisation ? À leur insu, ou pas.

Si cela peut les conduire à un certain narcissisme (car il y a de quoi s'épater soi-même d'être en mesure d'intégrer des notions abstraites pour tous les autres), la question n'est pas : peuvent-ils se permettre ce narcissisme en quelque sorte parce qu'il y aurait de quoi l'être, mais où mène le narcissisme.

Si la science, beaucoup s'en détourneraient aujourd'hui parmi les jeunes, c'est parce que ses retombées dans le quotidien sont ressenties depuis quelque années comme non plus dispensatrices de mieux être, mais au contraire, dispensatrices d'un malaise. On redoute de ne plus faire que la subir si les technologies continuent de s'emballer au train où elles vont. On redoute aussi je pense la déshumanisation de scientifiques narcissiques.

D'autre part, j'ai relevé dans le discours de Klein, un léger déni quant à la science qui a remplacé les religions.  Je pense qu'elles sont revenues au devant de la scène, justement parce que le monde tel qu'il tourne, asséché par les technologies invasives, font retourner les gens soit, par exemple vers le spirituel de musiques inspirées par la religion, comme celle de Bach, parfois celle de Mozart, et autres musiciens, notamment du Moyen-Age, soit vers la religion tout court, comme pour trouver un refuge. Les fameux refuges où se blottir dont parle Bachelard, mais là, ce ne sont plus des maisons, des nids ou des coins... ce sont d'autres univers où s'envelopper.

J'ai une pensée pour l'amoureux de la science qu'était Bachelard, mais qui trouvait refuge souvent dans un tout autre domaine : la poésie, disant qu'il avait en lui deux registres. 

Par exemple, la science "dure", ne fait-elle qu'utiliser des animaux pour ses expériences ou peut-elle faire preuve d'humanité, tout narcissisme vaincu,  envers les animaux ? 

Sinon, cet forme d'esprit super éveillé grâce à l'assimilation de phénomènes dans le domaine de la physique, dont parle Klein, vaudrait-elle la peine ?

le projet initial des sciences : être heureux et libre

J'ai écouté le discours intégral de Klein de la première vidéo (une heure et quart, ou trente), il y en a une seconde. Je n'ai décroché qu'à un moment, hélas crucial,  où est parlé de la relativité du temps. Je vais réécouter le passage en espérant comprendre comment un homme qui part dans l'espace, pour une durée à sa montre qui sera de trois jours trouve tout le monde mort à son retour sur terre du fait que, si  les montres fonctionnent toujours pareil,  les temps eux, celui du voyageur dans l'espace, et celui des terrestres se sont désynchronisés... d'après ce que j'ai compris de ce qu'il disait.  Une vie comptant de nombreuses années aura été vécue par les terrestres et pas par la personne qui est allée dans l'espace.... quelque chose devrait clocher au niveau des montres, non ? La montre du voyageur dit trois fois 24 heures, marche toujours pareil que lorsqu'elle était sur terre... et celle des terrestres n'a pas accéléré... et pourtant les uns ont vécu tout une vie et l'autre rentre au bout de trois jours seulement d'après ce que j'ai compris du discours de Klein. Nos astronautes ne sont pas allés assez loin dans l'espace pour expérimenter ce.... drame. 
 Comprendre le mécanisme de la désynchronisation des temps est ardu pour moi. Il y a un truc au niveau du mouvement dans l'espace et de sa vitesse... qui ralentit la montre du voyageur... et pourtant non, il ne serait pas vieillard lui, quand il rentre sur terre.

!!!

  

samedi 23 avril 2016

De Myrdhin à Monsieur Klein

Quelle aventure parfois le Web ! Je cherchais une vidéo sur Myrdhin, car je vais offrir un CD de harpe celtique jouée par Myrdhin à Samuel tout à l'heure.  Je tombe très vite sur lui dans You Tube, mais le son n'est pas bon et le talent de Myrdhin, n'y est pas du tout valorisé du même coup. Un coup d'œil sur la liste de droite, et je vois une vidéo qui y est proposée, sur un sujet de philosophie alléchant : Le négatif est-il le ferment du meilleur, traité par un certain Monsieur Klein. Très bien, j'en mets le lien à cette heure ici même pour l'écouter ce soir. C'est ici :

https://www.youtube.com/watch?v=NlP8bom5F9k 

vendredi 22 avril 2016

L'aubépine dans le coin



Un origami d'éléphant retenait une page du livre Légendes et croyances d'Artois, acheté il y a une huitaine d'années, au chapitre parlant des Arbres sacrés, page 285. Le loufoque des croyances en question  a retenu mon attention... un loufoque sans vulgarité : pas glauque, et qui flirte avec un certain absurde. Je retiens le côté innocent de ces croyances, les gens, à ce niveau de candeur, sont comme protégés de la méchanceté, c'est le bon côté des choses. Un extrait où l'aubépine est à l'honneur :

"Notre-Dame du Bonsecours que l'on vénère à Bouret-sur-Canche a été trouvée par un berger dans un buisson d'épines sur le territoire de Bouquemaison. L'aubépine est un végétal à l'honneur chez la Vierge Marie ; ne dit-on pas en effet que l'odeur un peu urineuse de ses fleurs est due au fait qu'elle y faisait réchuer (sécher) les langes de l'Enfant-Jésus."

Un peu plus loin, c'est le saule qui est sacré grâce à la Vierge Marie :

"Un ermite taille, un jour, une statuette informe et la place sur un saule étêté du bois de Recques-sur-Course. La mère de Charlemagne, Berthe au grand pied, vient à passer par là, s'y arrête et prie. Conscient de l'honneur fait, les villageois décident de transporter la statue dans l'église mais le lendemain la Vierge est revenue sur son saule."

page 290, Légendes et croyances d'Artois Bernard Coussée

On est encore dans les odeurs fortes et intimes avec l'aubépine.  La statuette prend valeur d'être dans le second fait raconté, elle s'anime pour marquer la bienveillance d'une entité supérieure ; les hommes se sentent petits face aux dangers multiples et variés qui les menacent, ils ont besoin de plus forts qu'eux. Une vierge-statuette perçue comme toute faible, les intéresserait-elle ? Si l'intuition de John Muir est bonne : oui, quand même. "La mère-amour" s'éveillerait en eux pour la protéger, et ils la rangeraient quelque part  à l'abri de l'humidité, comme une poupée. Mais pour l'heure, se sentant faibles, ils prêtent de la force à la statuette puisqu'elle n'est pas comme les autres, mais est beaucoup plus que cela. L'attitude poétique des Sœurs  de ma petite école en somme, du fait qu'est suggérée une présence, un possible, une porte s'ouvre, un foi peut naître ou pas, mais le merveilleux, lui, est au rendez-vous.  

On est en Artois dans ce livre de Bernard Coussée, mais cela pourrait se passer partout ailleurs de la même façon... les humains se ressemblent beaucoup !
 

Le poète chante, mais peut-il déchanter à la Artaud ? ♣♣ L'anniversaire de John Muir



Pour Jean-Charles Sommerard, aromatologue dont j'ai acheté un livre édité à France Loisir, il y a de cela plus d'un an, le poète chante, la poésie passe  par la rime ou le rythme autant que par l'image.

On  le voit à travers les premières lignes de cet écrit consacré au cyprès :


 Le Cyprès vert par J-C Sommerard

"de nombreux poètes ont chanté la pureté des lignes de cet arbre d'une grande élégance, qui appelle à des pensées essentielles sur la vie et la mort. Déjà, dans la Grèce antique, Platon affirmait que le bois du cyprès était plus durable que le bronze, ce qui en faisait une représentation parfaite de l'éternité. Pour les Perses, il était l'arbre primitif de l'Eden, l'image même d'Ormuzd le Prince bienveillant, la Lumière fondamentale qui ordonna le monde un jour béni, fit le soleil et l'armée des étoiles et des puissances bienfaisantes, celui qui répand la lumière et la chaleur, lutte contre l'esprit des ténèbres, couronne les rois et a inspiré Zoroastre le prophète.... À titre divers, le cyprès était présent devant tous les temples et tous les palais. En Iran, aujourd'hui encore, il est de tradition de tailler une canne de guérison avec la troisième branche d'un cyprès, à partir du sol, pour éloigner les maladies.

Au premier siècle avant notre ère, le poète romain Ovide lui rendit hommage dans ses Métamorphoses, faisant dire à Apollon, dieu de la Lumière, des Arts et de la Divination : "[...] Tu seras toujours l'objet de mes regrets. Tu seras chez les mortels le symbole du deuil et l'arbre des tombeaux". Et c'est ainsi que le cyprès toujours vert devint le symbole de la douleur et du souvenir et prit place dans les cimetières.

Lourd d'allégories, le cyprès vert était dans le monde antique associé à l'enfer, au culte des morts, symbole funèbre de deuil et de tristesse et arbre des trépassés ; il était déjà planté auprès des tombeaux d'alors. Cette habitude s'est perpétuée, et les Chrétiens y ont associé leur message biblique d'espérance en l'au-delà. En Extême-Orient, si la pureté de ses lignes évoque raffinement et art de vive, le cyprès est aujourd'hui encore réservé à des enclos sacrés : de tout temps, il a été associé à la notion d'immortalité en raison de son feuillage toujours vert, sempervirens en latin (d'où son nom botanique). Il est la représentation emblématique du pont, du lien cosmique entre le Ciel et la Terre. Symbole d'incorruptibilité et de pureté dans le shintoïsme japonais, son bois entre dans la construction des temples ou est brûlé lors de feux qui marquent des moments sacrés."

   Plus loin, la rubrique "le mot du pharmacien" toujours au sujet du cyprès :

"Divers papyrus nous enseignent que le cyprès est déjà présent dans la matière médicale de l'Égypte ancienne. Son bois, quasiment imputrescible, y était très apprécié pour fabriquer des sarcophages, et son essence entrait dans la composition qui servait à embaumer les corps. Les Assyriens du début de notre ère connaissaient un de ses usages majeurs et l'utilisaient pour "remédier aux démangeaisons de l'anus", ce que notre médecine moderne a traduit par : traitement adjuvant contre les hémorroïdes. La médecine d'orientation anthroposophique, très répandue dans l'Europe du Nord, indique que le cyprès peut aider l'évolution psychologique des personnes qui se sentent dispersées, déstructurées, déconcentrées, car il ramène à l'essentiel, renforce les tempéraments trop sensibles en les accompagnant pour retrouver identité, repères, et force morale."


Est ajouté un dernier paragraphe intitulé :


Le cyprès, sentinelle millénaire

"Cet arbre ligneux vit plus longtemps que les civilisations qui l'ont maudit ou aimé : certaines sources mentionnent des individues âgés de presque deux mille ans. Ce sont certainement ses magnifiques qualités qui expliquent que le cyprès se soit largement répandu dans les campagnes des régions du Sud. En Provence, il fait partie du paysage ; et voilà bien longtemps que les "mas" sont bornés par deux cyprès. Ceux-ci sont destinés à la fois à marquer l'entrée du lieu, mais aussi à devenir les futures poutres maîtresses du toit de la bastide quand viendra le temps de rénover la toiture. Telle une sentinelle, le cyprès veille sur les maisons comme les dernières demeures d'ici et d'ailleurs, non pas de manière funèbre mais bien plutôt comme un rappel : la vie pourrait bien être éternelle..."


Mon commentaire :

 l'aromatologue a une vision du poète comme être qui "sent bon", chante, élève, à l'instar de Bachelard. Pour autant, dans leur vie, certains poètes comme par exemple Rimbaud pouvaient se comporter de façon assez brutale (envers Verlaine concernant Rimbaud), mais ce qui compte pour l'aromatologue et Bachelard, c'est le moment sacré où le poète compose, ou "crée", le moment où il est capable de s'élever, donc, pour Bachelard, de dépasser la souffrance en élevant sa conscience à un autre niveau de perception, emportant son lecteur dans son sillage, d'où la reconnaissance de Bachelard qui par sa lecture enthousiaste "co-créait" le poème.


Le travail d'Artaud fut peut-être plus proche de la philosophie qu'il n'y paraît, et d'un combat politique. Artaud était un combattant qui luttait contre des pouvoirs établis, épris d'absolu ; je pense qu'il se laissait parfois aveugler par la passion. Une passion douloureuse. Mais je dois le relire car j'ai le souvenir que j'avais à l'époque trouvé sublime ses écrits. Le "cas" du poète douloureux est assez complexe, on ne peut pas se détourner de sa poésie par simple conviction que le poète ne peut que chanter...  heureux comme un pinson. Il y aurait des envols "fracassants" comme des cris de guerre d'aigle qui va attaquer.

♣♣♣

L'anniversaire de John Muir, notre Rousseau Américain, c'est ici :

http://www.sierraclub.org/sierra/2016-2-march-april/green-life/coming-home-celebrates-john-muir-s-birthday?suppress=true&utm_source=greenlife&utm_medium=email&utm_campaign=newsletter 

jeudi 21 avril 2016

De l'optimisme



There is a love of wild Nature in everybody, an ancient mother-love ever showing itself whether recognized or no, and however covered by cares and duties.

~ John Muir


"Il y a en tous un amour de la nature sauvage, une antique mère-amour  se montrant toujours, qu'elle soit ou non reconnue,   toujours pleine de dévouement et de sollicitude."
Ma traduction



Pour John Muir, son lien à la nature fait de l'être humain un homme bon, l'être dénaturé n'est apparemment pas envisageable  pour lui,  l'homme  a l'instinct de veiller sur la nature avec cette mère-amour en lui. C'est un Rousseau Américain... ou alors, moins optimiste qu'il n'y paraît, il exprime de cette façon sa conviction que, dès lors qu'un homme reste  humain, il prend naturellement soin de la nature, du vivant. Ne pas prendre soin d'elle est le signe d'une déshumanisation en quelque sorte. C'est juste implicite, ce "tout le monde", c'est "chaque être humain".

Choses plus terre à terre, terre et eau, avec cette vidéo


C'est ici :

https://www.youtube.com/watch?v=oOJJopdaPtY

Étrange tatouage :

http://www.cerdd.org/

Divergence

Je pense que Bachelard et Artaud étaient à peu près de la même génération. Je crois que s'ils s'étaient rencontrés, il y aurait eu vive discussion au niveau de la "création" ou, plus humblement, de la production d'un poème, impossible si j'ai bien compris la pensée de Bachelard à ce moment-là de sa vie,  dans un contexte de  souffrance au moment de la composition, alors que pour Artaud, la souffrance psychique étant très souvent au rendez-vous, il a sûrement écrit, alors qu'il souffrait.  Pour l'instant je n'ai pas trouvé de référence à Artaud de la part de Bachelard. L'expression libère, à savoir si elle le libérait à la manière, juste,  d'un cri. Restait-il au ras des pâquerettes ? Non, car il donnait quand même beaucoup à cogiter. 

J'ai mis cette note à partir de cette lecture :

".... C'est ce goût du ludique qui explique qu'il ait confié à Antonin Artaud le photomontage de la contine "Roudoudou n'a pas de femme", et la traduction du poème "Jabberwocky" de Lewis Caroll. Artaud a vu un sens sexuel dans la contine et détesté le poème, Antonin écrit alors : "Quand on creuse le caca de l'être et de son langage, il faut que le poème sente mauvais, et "Jabberwocky" est un poème que son auteur s'est bien gardé de maintenir dans l'être utérin de la souffrance où tout grand poète a trempé et où, s'accouchant, il sent mauvais." (à ce propos, on se reportera utilement à la thèse soutenue à Paris VII par B. Zrim-Delloye, "Artaud, les psychiatres et l'institution psychiatrique", 1985). Mais il s'est remis à l'écriture : ce qui mérite ici d'être précisé, même si cette forme d'art-thérapie a été contesté par Paule Thévenin ("Oeuvres complètes", tome X, éd. Gallimard, 1979). C'est donc l'acte de naissance des Cahiers de Rodez, avec les péripéties éditoriales que l'on sait..."    

Intégral :

http://diereseetlesdeux-siciles.hautetfort.com/archive/2014/05/05/gaston-ferdiere-5362343.html

Le pragmatisme chinois

Je suis ouverte, pas du tout psycho-rigide ne pouvant écouter qu'un style de musique par exemple, ... c'est pourquoi le silence, je prends aussi, car le revers de tant d'ouverture peut éventuellement être l'éparpillement, or le silence est un temps qui oblige au recueillement, à la digestion... les hommes ne sont pas aussi séparés qu'ils le pensent, tous ces styles de musique, d'écriture, de peinture, et aussi toutes ces différences au niveau des croyances si tout cela convergeait vers un mieux être pour l'homme ? Les hommes, si différents soient-ils ont la capacité de se rencontrer, les styles différents ne devraient pas être vécus comme des barrières mais pris comme une invitation à la dialectique,  car la différence peut agir comme un stimulant au niveau de la pensée, faire sortir des zones de confort les esprits paresseux. Parmi les catholiques par exemple, j'ai rencontré toutes sortes de personnes, certaines que j'ai mal perçues, d'autres, tout le contraire. Le catholicisme, ma religion de base, m'a ouvert la porte de la poésie.... et ce, malgré une certaine incompréhension de ma part quant au scandale de la croix brandie par exemple, et des zones d'ombre pour moi quant à l'idée du sacrifice. Je me  dis qu'au fond rares doivent être ceux qui ont tout compris parmi les catholiques eux-mêmes, mais certains, faute de tout comprendre, ont choisi la confiance. Et cette démarche est respectable.  C'est peut être à partir de ces zones d'ombre et de lumière que des catholiques, sont devenus des poètes philosophes,  comme Max Picard.

 J'ai le souvenir à l'école, de religieuses drôles, jolies à mes yeux et très poètes dans leur attitude. Telle fut ma perception. Une connaissance qui était avec moi à cette même école n'a pas eu la même, du fait me raconta-t-elle alors que nous approchions de la cinquantaine,  que sa sœur aînée handicapée, (que j'aimais énormément, entre nous un courant fort passait),  couchée constamment dans une grande voiture "d'enfant" mais à la taille XL, les religieuses la refusaient aux séances de patronage. Les impressions d'enfant sont la base du carrefour : on abandonnera ou pas telle voie, on respectera ou pas telles personnes parce qu'elles appartiennent à telle ou telle "obédience". Je n'ai pas pu me départir quant à moi de la reconnaissance envers ces religieuses, comme si, malgré le témoignage de mon amie, il fallait laisser à chacun sa chance, malgré les grosses erreurs commises. C'est d'ailleurs  une valeur à laquelle tiennent beaucoup les catholiques : la miséricorde.

J'en viens maintenant au pragmatisme chinois avec ce proverbe lu dans le Daily Ray  ce matin : 

A bird does not sing because it has an answer. It sings because it has a song.

~ Chinese Proverb 


Un oiseau ne chante pas parce qu'il a une réponse. Il chante parce qu'il a une chanson.

Mais oui. 

mercredi 20 avril 2016

Le philosophe Max Picard ♣♣♣ Là où je suis sans voix

Quelle chance j'ai de lire cet homme : Bachelard, qui a demandé qu'on écrive son nom avec un petit "b" alors qu'il est si riche, riche de la manière dont le mot "riche" est employé par Desnos dans un des poèmes que je préfère de lui ; "Elle est riche d'elle-même"  a-t-il en effet écrit, parlant d'une femme a l'aspect de presque pauvresse, qu'il a vue quelque part dans un café et qui lui a bien innocemment je pense inspiré cet hommage. Bachelard est riche lui aussi de cette façon et il branche ses lecteurs sur d'autres que lui, comme à la page 167 : Max Picard, qui semble lui aussi baigner dans l'opulence d'une vie intérieure riche et féconde d'après les extraits de textes de son cru, que j'ai lus sur la toile. Du coup, me concernant, je ne dis plus grand-chose, je plonge dans un bienheureux silence ravi, silence de lecture, et je partage :

"Le silence unifie en quelque façon le présent, le passé et l’avenir. Or dans l’amour il y a plus de silence que de paroles. Et on comprend dès lors que ceux qui s’aiment soient comme soulevés au-dessus du temps. Les dons de prémonition et même de clairvoyance qui leur sont parfois impartis sont justement liés à cette qualité supratemporelle du silence.

[...] 

Notons encore que le philosophe, pour autant qu’il est de moins en moins professeur, tend à se rapprocher du poète. Nous voyons affleurer devant nous comme une Atlantide qui ressurgirait des flots, où l’unité initiale de la pensée et de la poésie tend à se recréer ; c’est sur celte Atlantide que se situe à n’en pas douter, l’œuvre de Max Picard. Certaines confusions ruineuses doivent bien entendu être évitées. Max Picard est chrétien, il est catholique. Dès lors, la résonance d’un livre tel que celui-ci est entièrement différente de celle qu’on peut trouver chez Heidegger ou même chez le Rilke des Élégies sur lequel il formule, je crois, bien des réserves. On peut dire sans crainte de se tromper que toute la méditation de Max Picard est orientée vers la restauration d’une certaine intégrité de l’être qui est mise en péril, non pas seulement par le progrès des techniques mais par la volonté de puissance dont celles-ci ne sont que les instruments aveugles, des instruments qui d’ailleurs risquent de devenir les maîtres, aveugles certes eux aussi, de ceux-là mêmes qu’ils sont censés servir. Je doute qu’on puisse exagérer l’importance de semblables avertissements, mais nous n’avons point à faire, il faut le répéter, à un pessimiste nihiliste, mais à des assurances prophétiques au sens plein de ce mot (Bloy et Péguy eux aussi sont des Prophètes), à des assurances qui prennent leur source dans une conscience eschatologique. Mais, ce qui est remarquable, c’est que le ton du livre n’en reste pas moins merveilleusement paisible, le silence qui est exalté ici c’est « la paix qui passe tout entendement »."

Préface intégrale du Monde du silence :

 http://sophia.free-h.net/spip.php?article323 

♣♣♣

Là où je suis sans voix, c'est ici :

http://jubilatedeo.hautetfort.com/archive/2015/09/18/morceaux-choisis-469-yves-raguin-5686967.html

Se faire arrêter de son propre gré pour défendre la cause d'une vraie démocratie




"Pour la deuxième fois dans plus de 120  ans d'histoire du Sierra Club, le 18 avril des représentants du Sierra Club se sont volontairement fait arrêter dans un acte de désobéissance civile.
 La première fois eut lieu il y a juste trois ans, quand le directeur exécutif du Sierra Club Michael Brune, le président du Sierra Club Allison Chin, et le directeur du Sierra Club Jim Dougherty  se tenaient aux côtés de leaders influents tel le militant des droits civiques Julian Bond, et s'étaient menottés à la clôture de la Maison Blanche pour protester contre la pipeline Keystone de sables bitumineux, alors proposée, maintenant rejetée.
Ce simple acte de défi, qui a fait atterrir nos courageux leaders en prison ce jour-là,  mit fin à l'interdiction de désobéissance civile durant 120 années au Sierra Club. Ils firent cela parce qu'ils le devaient. Ils furent arrêtés pour évoquer l'urgence de la nécessité pour Obama de rejeter ce dangereux projet qui aurait été désastreux pour les communautés dans tout le pays, sans parler des dommages irréversibles à notre climat.

Ce lundi, je me suis fait arrêter de mon propre gré pour une autre cause, d'une importance capitale pour le Sierra Club : une démocratie où chaque voix soit entendue.

Dans l'histoire de cette organisation, nous avons appris que pour protéger notre environnement — la pureté de notre air, de  notre eau, de nos espaces naturels — nous devions avoir une démocratie fonctionnant pleinement. Cela signifie que tous les Américains pouvant voter aient accès au vote. Cela signifie que l'argent des super riches et des pollueurs industriels n'étouffe pas la voix d'autres personnes. Cela signifie aussi que nous avons besoin d'une cour suprême fonctionnant pleinement, avec tous les sièges occupés. Les trois Services de notre gouvernement doivent fonctionner totalement pour que nos droits soient protégés."


Intégralement :

http://www.sierraclub.org/change/2016/04/why-i-risked-arrest-for-democracy?utm_source=insider&utm_medium=email&utm_campaign=newsletter

Lu ce jour


mardi 19 avril 2016

La journée de la critique ♣♣♣ Le théâtre et ses bienfaits ♣♣♣ lu ce jour, au sujet de l'amour qui cause le bien


Le poème de Desnos mis en ligne hier  est élégamment écrit et mieux, sait faire surgir une ambiance, un climat, comme dirait Bachelard, on est dans l'image vécue qu'on ne peut faire advenir qu'en poésie, en état de rêverie consciente. Mais ce poème dégage trop de tristesse à mon goût. Bachelard pense qu'on ne peut créer en état de souffrance, Desnos dément par ce poème, mais pas totalement cependant car la souffrance de Desnos, à mon sens, n'est pas dans ce poème-ci sublimée totalement. À partir du moment où un lecteur peut éventuellement se prendre un bon coup de blues non sublimé celui-là, après lecture du poème, c'est qu'il est quand même trop peu créatif, si créatif avait à voir avec "chanter le cri", et non plus  "souffrir comme une bête" à qui on vient de voler ses petits.

Hier aux infos, j'ai vu des gens, dont la famille est ensevelie sous des décombres de maison, souffrir comme des bêtes, justement, car le niveau de souffrance est trop élevé... et oblige à passer par la phase animale en nous... l'art ne pourra faire quelque chose pour eux que bien plus tard, pour les aider à se reconstruire. Pour l'heure s'agissant des gens dont la famille est ensevelie sous les décombres, morte ou vivante, ou ils seront capables de prier si une foi forte les habite, ou ils souffrent de façon animale, ce qui n'est pas honteux du tout, mais la douleur alors est à son comble et peut rendre fou un humain.

Évidemment qu'à ce niveau de souffrance, on ne peut créer. Desnos lui,  souffre mais c'est comme si la souffrance elle-même était endolorie, qu'il s'y était habitué,  ne l'empêchant pas d'être un être organisé, mais cette souffrance n'est pas assez endolorie cependant pour que la tristesse soit dépassée. 

Il y a des seuils en somme à la souffrance.

Ceux qui créent les chansons  de blues ont fait ce travail de dépassement, car le blues en général, stimule l'auditeur. Et sûrement, en effet, alors que les auteurs composent la chanson, ils ne souffrent pas, plus, déjà, du fait d'avoir cette défense, cet art. Le blues peut être spirituel autant qu'un gospel, tout dépend du texte pour faire la différence du point de vue de la spiritualité.

Et notre fameux cri chanté du Miserere montre aussi que la personne ne souffre plus lorsqu'elle compose et chante en elle-même le cri. Elle est même au plein de sa forme, en plein dépassement de la douleur qui se transforme en appel à une entité supérieure et en offrande. Ce chant en lui-même est déjà une offrande, déjà de l'encens offert à Dieu pour demander miséricorde.

Donc Bachelard a raison en général, sauf dans le cas de poèmes comme celui de Desnos, qui a clairement composé celui-là, mis en ligne hier, alors que la souffrance n'était pas dépassée à mon sens, mais, percevant ce poème comme juste un peu raté, à mes yeux, je pense de ce fait qu'il ne dément pas complètement cette pensée de Bachelard qui veut qu'on ne puisse pas créer alors qu'on souffre... je nuancerais alors avec  "pleinement créer". Évidemment cela reste  suggestif et je ne vois aucun inconvénient à ce que des lecteurs du poème en question le trouvent pleinement réussi.

Alors, pourquoi l'ai-je mis en ligne hier ? 

Parce que les "choses" juste un peu ratées ont leur charme (voyez mes dessins), on ne peut pas tout dépasser après tout et malheureusement pour les auteurs des trucs un peu ratés, oui mais, pleins de charme. Et aussi parce que ça n'avait pas décanté complètement et que j'avais juste vaguement senti que j'aurais quelque chose à dire à ce sujet par rapport à la pensée de Bachelard. Par ailleurs si je prenais connaissance du conte de Poe, dont parle Bachelard pour affirmer qu'on ne peut créer que lorsqu'on ne souffre pas, et que le texte me plombait, je penserais que cette création d'Edgar Poe n'est pas non plus aboutie.

Mais être créatif, c'est quoi exactement ? Si c'est juste inventer une histoire ou inventer je ne sais quoi d'autre, ce n'est pas si difficile d'être créatif. 
Mais il y a le niveau d'art atteint, de subtilité, qui détermine si la création vaut ou pas d'être présentée comme telle. 
Cela dépend  de ce que l'on met dans ce mot, "créatif" pour savoir qui l'est et qui ne l'est pas.

Afin d'éviter ce tri par trop sévère, ne vaut-il pas mieux plutôt parler "d'aboutissement" ? Car tout cela a quelque importance pour l'épanouissement personnel aussi, pas seulement d'autrui. Il faut se permettre je pense de cafouiller, de faire ses propres essais, de jouer à composer, à dessiner, comme un enfant... créatif.

 Quand j'ai découvert Don Quichotte, ce qui m'a ravie, c'est la tendresse que porte l'auteur à Don Quichotte et Sancho Pança, l'un à moitié fou, l'autre le devenant, sans "créer" de tristesse malgré la situation dramatique. Mais les pièces vraiment dramatiques qui elles, permettent aux auditeurs de la pièce d'extirper une éventuelle souffrance logée en eux, du fait que d'autres l'ont exprimée à leur place, c'est encore de la création de la part des auteurs de ces pièces dramatiques, mais effectivement,  Bachelard a raison : il y a une prise de distance par rapport à cette souffrance. Si eux-mêmes étaient en train de vivre ce genre de souffrance, ils n'auraient pas pu écrire la pièce au vif de la douleur morale. Là encore, les pièces, ne sont pas censées plomber les auditeurs mais les aider à prendre de la distance, voire à dépasser quelque chose de lourd. C'est peut-être cela, le propre de l'homme. Que fait la louve au vif de la douleur ? Elle hurle, mais gueule ouverte vers le ciel.... au départ, nous avons cela en nous, aussi. C'est ensuite que cela diffère :  la louve oublie, probablement, peu à peu,  et l'homme opère un dépassement plus qu'il n'oublie. S'il ne l'opère pas, ... peut-être devient-il psychopathe alors ? ... si, ni la foi en Dieu, ni l'art ne peuvent l'aider ?  Et l'on parlera d'un mal qui est en soi comme une fatalité. Mais je n'irai pas plus loin car je me retrouve ici dans la pure supputation.

♣♣♣

Le théâtre et ses bienfaits, à lire, ici :

http://www.talentattitude.com/avis-theatre-bienfaits/   

♣♣♣

L'amour et le bien, c'est ici :

http://jubilatedeo.hautetfort.com/archive/2016/04/20/morceaux-choisis-471-jan-van-ruysbroeck-5752984.html





lundi 18 avril 2016

Un poème de Robert Desnos "Jamais d'autre que toi " dit par Reggiani



Jamais d'autre que toi en dépit des étoiles et des solitudes
En dépit des mutilations d'arbre à la tombée de la nuit
Jamais d'autre que toi ne poursuivra son chemin qui est le mien
Plus tu t'éloignes et plus ton ombre s'agrandit
Jamais d'autre que toi ne saluera la mer à l'aube quand
Fatigué d'errer moi sorti des forêts ténébreuses et
Des buissons d'orties je marcherai vers l'écume
Jamais d'autre que toi ne posera sa main sur mon front
Et mes yeux
Jamais d'autre que toi et je nie le mensonge et l'infidélité

L'aigle prisonnier dans une cage ronge lentement les barreaux
De cuivre vert-de-grisés
Quelle évasion !
C'est le dimanche marqué par le chant des rossignols
Dans les bois d'un vert tendre l'ennui des petites
Filles en présence d'une cage où s'agite un serein
Tandis que dans la rue solitaire le soleil lentement
Déplace sa ligne mince sur le trottoir chaud
Nous passerons d'autres lignes
Jamais jamais d'autre que toi
Et moi seul seul comme le lierre fané des jardins
De banlieue seul comme le verre
Et toi jamais d'autre que toi.
Ce navire à l'ancre tu peux couper sa corde
Jamais d'autre que toi.


 https://www.youtube.com/watch?v=bgjtVWDh4SE

Quand Bachelard défend la peau d'Edgar ♣♦♣ Un beau texte superbement imagé

Cliquer sur le dessin, pour lire.

♣♦♣♦♣♦

Le joli texte d'une chanson chantée par Reggiani... que je me donne pour mission d'apprendre par cœur ce jour, voire de chanter car elle n'est pas difficile à fredonner, à la portée de tous  :

Si tu étais un arbre, un arbre, un arbre, mon amour
Je te ferais sapin, sapin, sapin pour faire un mât
Si tu étais un arbre, un arbre, un arbre, mon amour
Je te ferais sapin, sapin droit et le pied marin

Si tu étais un arbre, un arbre, un arbre, mon amour
Je te ferais bouleau, bouleau, bouleau pour faire la coque
Si tu étais un arbre, un arbre, un arbre, mon amour
Je te ferais bouleau, bouleau pour le pont du bateau

Pour tailler la grand-voile, si tu étais d'étoffe
Je te ferais de toile, je te ferais de lin
Et tu franchirais l'eau pour des pays lointains



Si tu étais de plume, de plume, de plume, mon amour
Tu serais cormoran, tout blanc te perdant dans les brumes
Si tu étais de plume, de plume, de plume, mon amour
Tu serais cormoran, d'eau bleue, d'eau verte ruisselant

Si tu étais d'écaille, d'écaille, d'écaille, mon amour
Je te voudrais dauphin, dauphin prince des baladins
Si tu étais d'écaille, d'écaille, d'écaille, mon amour
Je te voudrais dauphin, dauphin dansant dans les embruns

Mais si tu étais meuble, je te construirais lit
Dans le bois d'un tilleul pour y cacher tes nuits
A l'avant du bateau mon tendre et merveilleux et solitaire enfant
Mon tendre et solitaire et merveilleux enfant, mon fils


La chanson peut être entendue ici :

http://tidido.com/a35184372198517/al5601748be7c622686aaf23a0/t5601748ee7c622686aaf256a

 

dimanche 17 avril 2016

Ce matin

Ce matin ce n'est pas la musique du Miserere que j'ai recherchée, heureusement parce que ça traduirait une longue crispation quelque part.

Hier sur la radio belge dans la soirée, ils ont passé du jazz et des chansons blues jazzy, détente à un autre niveau de méditation.

Ce matin, j'ai choisi Reggiani pour sa belle voix et ses mélodies qui emportent, et ses paroles car Reggiani est un philosophe chantant.

je prends Pierrot l'esbroufe comme chanson du jour.

D'abord les paroles de la chanson :


Je prends tous mes quartiers d'hiver
Sous le pont Alexandre III
Là, on en a brisé des verres
À vos santés, le tsar et moi !
À la santé de vos pantoufles
De vos étages où l'on étouffe
Et de vos beaux appartements
On m'appelle Pierrot l'Esbroufe
On me trouve en aval du Louvre
J'habite le palais du vent
Du vent... du vent... du vent

Pour une taffe je te dis du Verlaine
Pour un quignon je te pleure du Rimbaud
Pour quelque faffes je te repeins la Seine
Pour un canon je te sacre clodo !
Tu dis "Bonjour", ça j'en ai rien à faire !
Tu me souris, je réponds "Assieds-toi !"
Tu veux parler, alors tu es mon frère
Tu veux trinquer, alors tu es le roi
Le roi... le roi

J'ai des copains de toutes races
Des avatars du "One two two"
Des princes de la populace
Des faux Corot, de vrais voyous
Et chaque pont a ses coutumes
A ses légendes de bitume
Comme des chansons de favellas
Ainsi on dit, pont Notre-Dame,
Que c'est à cause d'une femme
Que Pierrot l'Esbroufe en est là

Pour une taffe je te dis du Verlaine
Pour un quignon je te pleure du Rimbaud
Pour quelque faffes je te repeins la Seine
Pour un canon je te sacre clodo !
Tu dis "Bonjour", ça j'en ai rien à faire !
Tu me souris, je réponds "Assieds-toi !"
Tu veux parler, alors tu es mon frère
Tu veux trinquer, alors tu es le roi
Le roi


Chanson qui peut être entendue ici :

http://tidido.com/a35184372198517/al5601748be7c622686aaf23a0/t5601748ee7c622686aaf256a

vendredi 15 avril 2016

Des ambassadeurs de l'océan : Tara ♣♣ La rédemption


Vidéo d'ambassadeurs de l'océan : Tara. Elle date de décembre dernier.  Du 12 novembre 2015 à la mi-décembre, présence de Tara dans le contexte de la conférence sur le climat qui eut lieu à Paris :

https://www.youtube.com/watch?v=HU_YM1KaVvY 


♣♣♣

De rédemption il fut question dans la vidéo où Lio défendait la mémoire de son amie Marie Trintignant et qu'il fut dit, parlant de Cantat, que tout le monde avait le droit à la rédemption. Le Miserere est quand même un chant avant tout sur la rédemption, une demande de rédemption, même si à la fin de ce chant les paroles sur le sacrifice restent un mystère pour moi, je retiens la puissance de cette demande de rédemption. Cette prière  chantée monte dans les airs comme un puissant encens. Je la réécoute ce soir :

https://www.youtube.com/watch?v=fcWo1hKHu40    

Bachelard face à la miniature.... c'est géant ! ♣♣ Et puis


Je me suis levée cette nuit, non pas pour manger, ça c'était il y a longtemps, maintenant que j'aborde les 69 kg à la balance de la maison, (qui est plus indulgente de deux kg que celle du médecin), encouragée par la dite balance, je me tiens à certaines règles pour le repos du système digestif. Je me suis levée car je m'ennuyais de Bachelard. Et bien m'en a pris, car j'ai lu par exemple cette page sur la miniature.

Avant de la mettre en ligne, je note qu'un éléphant grandeur nature m'émerveille, mais qu'un félin en miniature, comme le chat, miniature du tigre, je préfère. Il doit bien y avoir une raison à cela, mais il n'y a pas que cela... c'est aussi et encore une question de cosmicité et de respiration. Bachelard en parle si bien.

L'extrait :

"La miniature est un exercice de fraîcheur métaphysique ; elle permet de mondifier à petits risques. Et que de repos dans un tel exercice de monde dominé ! La miniature repose sans jamais endormir. L'imagination y est vigilante et heureuse.

Mais pour nous livrer en bonne conscience à  cette métaphysique miniaturée, nous avons besoin de multiplier les appuis et de collectionner quelques textes. Nous aurions peur sans cela, en avouant notre goût pour la miniature, de renforcer le diagnostic que Mme Favez-Boutonier nous indiquait au seuil de notre bonne et vieille amitié il y a un quart de siècle : vos hallucinations lilliputiennes sont caractéristiques de l'alcoolisme.

Les textes sont nombreux où la prairie est une forêt, où une touffe d'herbe est un bosquet. Dans un roman de Thomas Hardy, une poignée de mousse est un bois de sapins. Dans un roman aux passions fines et multiples : Niels Lyne, J.-P Jacobsen décrivant la forêt du bonheur : les feuilles d'automne, les cormiers ployant sous "le poids des grappes rouges"  achève son tableau par "la mousse vigoureuse et drue qui ressemblait à des sapins, à des palmes". Et "il y avait encore la mousse légère qui revêtait les troncs d'arbre et faisait songer aux champs de blé des elfes" (trad.p.255). Qu'un auteur dont la tâche est de suivre un drame humain à grande intensité comme c'est le cas pour Jacobsen, interrompe le récit de la passion  pour "écrire cette miniature", voilà un paradoxe qu'on devrait élucider  si l'on voulait prendre une mesure exacte des intérêts littéraires. À vivre d'un peu près le texte, il semble que quelque chose d'humain s'affine en cet effort de voir cette forêt fine emboîtée dans la forêt des grands arbres. D'une forêt à l'autre, de la forêt en diastole à la forêt en systole, une cosmicité respire. Paradoxalement, il semble qu'en vivant dans la miniature on vienne se détendre dans un petit espace.

C'est là une des mille rêveries qui nous mettent hors du monde, qui nous mettent dans un autre monde et le romancier en a eu besoin pour nous transporter dans cet au-delà du monde qu'est le monde d'un amour nouveau. Les gens pressés par les affaires n'y entrent pas. Le lecteur d'un livre qui suit les ondulations d'une grande passion peut s'étonner de cette interruption par la cosmicité. Il ne lit guère le livre que linéairement  en suivant le fil des événements humains. Pour lui, les événements n'ont pas besoin de tableau. Mais de combien de rêveries nous prive la lecture linéaire !

De telles rêveries sont des appels à la verticalité. Elles sont des pauses de récit durant lesquelles le lecteur est appelé à rêver. Elles sont très pures car elles ne servent à rien. Il faut les distinguer de cette coutume du conte où un nain se cache derrière une laitue pour tendre des pièges au héros, comme c'est le cas dans Le nain jaune     de Mme d'Aulnoy. La poésie cosmique est indépendante des intrigues du conte pour enfant. Elle réclame, dans les exemples que nous citons, une participation à un végétalisme vraiment intime, à un végétalisme qui échappe à la torpeur à laquelle le condamnait la philosophie bergsonienne. En effet, par l'adhésion aux forces miniaturées, le monde végétal est grand dans le petit, vif dans la douceur, tout vivant dans son acte vert." 

P. 151, 152 La poétique de l'espace Gaston Bachelard, Presses Universitaires de France

♣♣♣

"Si tu es sage, tu auras des images" chante Reggiani dans la chanson "Et puis" : https://www.youtube.com/watch?v=gEs5fcOfnBw

jeudi 14 avril 2016



La vidéo que j'ai mise en ligne au précédent post, en deuxième thème abordé, je l'ai regardée intégralement. J'ai trouvé à Lio de la noblesse, à défendre avec ténacité la mémoire de son amie Marie Trintignant, sans jamais manquer de respect envers sa protagoniste, en dépit d'une sacrée virulence du propos. Lio,  qui parla même du Christ, de la rédemption, et aussi de la perversion narcissique quand elle tourne au gravissime, et du syndrome de Stokolm dont à son avis l'écrivain à laquelle elle s'opposait faisait preuve, l'écrivain, devant elle-même faire face à la violence extrême d'un compagnon de vie malade.

J'ai sorti de l'ombre moult CD, et l'envie d'en réécouter est venue immédiatement. Après Tony Murena, j'ai passé deux fois de suite le CD de Baden Powell en m'activant dûment dans la maison (c'est la pause maintenant), sa musique m'emmène à Toulouse où je l'écoutais beaucoup à l'époque où j'habitais rue Guilleméry, près de la place Dupuy où se trouve La Halle aux grains, lieu où se déroulent beaucoup de concerts. C'était un 33 tours à l'époque. Et enfin, j'ai mis un CD de Reggiani, j'en ai 5 de ce chanteur. 

Parmi toutes les chansons réécoutées chantées par Reggiani, je mets celle-ci sur ce blog : Maximilien. La chanson parle des doutes supposés de Robespierre marchant vers la guillotine.  Émouvante chanson si bien chantée :

https://www.youtube.com/watch?v=0gCXXPkRFdI 

Le rangement d'hier et celui d'aujourd'hui ♣♣♣ Video à propos de l'acte de Cantat vu par des personnes différentes



Je ne me suis pas encore acquittée de ma mission : à savoir lire intégralement les textes de philo mis en ligne hier, et celui de La vie des idées, mais je n'y manquerai pas dès ce soir ou au plus tard, demain. Des idées de  rangement ont monopolisé mon esprit en ébullition, tout affairé à créer de la place afin de dégager totalement une pièce à repeindre ; je fourmille d'idées.

J'ai par exemple hier rassemblé un maximum de CD sur le buffet de la grande salle...  ce grand rassemblement me donna l'occasion de redécouvrir  Tony Murena, qui joue sur ce CD de l'accordéon swing musette, et j'ajouterai, jazzy. Cette musique, légère comme une bulle de champagne me dynamise encore un peu plus dans mes allers venues intra muros en vue de "créer de l'espace".

Les CD bien exposés, alors qu'avant, un peu cachés mal à propos, ils se laissaient oublier pour certains :



 Tony Murena, ici :

https://www.youtube.com/watch?v=UyI3SN7Myv8 


♣♣♣

Cherchant une vidéo de Tony Murena, je vois sur la liste de droite une vidéo parmi toutes celles proposées,  sur l'acte de Cantat dont a été victime l'actrice Marie Trintignant. Difficile pour Lio d'évacuer la passion, et compréhensible, car l'actrice était son amie. Mais la passion de Lio s'exprime dans la non violence... comme quoi c'est possible et du coup devient très belle.

C'est ici :

https://www.youtube.com/watch?v=2fWVQVsI-F4

mercredi 13 avril 2016

Rangements ce jour

Yoko cherche à se ranger mais sa tête léonine ne passe pas partout :



La mini bibliothèque dans l'escalier, composée de deux étagères à outils de jardin, que j'ai ingénieusement détournées ce jour :



Le deuxième élément :


 Discrets présentoirs à livres...

Rangement réalisé sous l'☺œil  indulgent de Yoko :

 "Ma mémé est une originale.... comme tout le monde si vous voulez l'avis d'un chat spirituel."

Philo : Hannah Arendt comme base de réflexion sur la liberté ♣♣ Cochon à dents de requin

endt insiste sur cette nécessité de ne pas se méprendre relativement à l’extension de la notion d’autorité et centre alors ses distinctions sur deux points : d’une part la question du rapport du type de pouvoir à la liberté et d’autre part le problème de la structure et de l’organisation du pouvoir. Il convient dès lors de distinguer le régime autoritaire de la tyrannie et du totalitarisme afin de mieux cerner ce qu’est l’autorité en politique.
– Régime autoritaire et régime tyrannique : le gouvernement autoritaire ne supprime pas la liberté mais la restreint, il reste toujours lié par des lois et un code et ne s’abime pas dans l’arbitraire du tyran. Cela est notamment lié à la légitimité du pouvoir autoritaire contre le pouvoir tyrannique qui doit s’imposer à tous (notamment par la violence) pour pallier son illégitimité. A cela s’ajoute également une différence structurelle liée au fait que le tyran soit seul contre tous (et en cela la tyrannie est une forme égalitaire de gouvernement puisque le tyran ne fait plus partie de l’humanité et se dresse contre l’humanité tel un fauve) alors que le régime autoritaire est pyramidal et implique une diffusion progressive de l’autorité au sein de la société afin de garantir sa stabilité. Afin que cette analyse ne soit pas abstraite, il est possible de mentionner les exemples suivants : le régime autoritaire est incarné par exemple par la Rome antique ou la monarchie française avant la Révolution de 1789 alors que la tyrannie est bien illustrée par certaines étapes politiques de l’Antiquité grecque comme la tyrannie des Trente1. La tyrannie est particulièrement violente et cette violence est une nécessité à cause de l’illégitimité du pouvoir parce que ce pouvoir n’est justement pas autorisé. En revanche, ce qui caractérise le régime autoritaire est une justification ou une autorisation soit par l’antiquité de la fondation pour Rome soit par Dieu pour la monarchie absolue de droit divin française. L’autorité du régime disparaît quand ce qui venait justifier sa valeur est remis en question et n’est plus accepté comme allant de soi.
- See more at: http://articles.chantiers-philo.fr/2012/02/02/liberte-autorite/#sthash.FAzYOZkG.dpuf
Hannah Arendt insiste sur cette nécessité de ne pas se méprendre relativement à l’extension de la notion d’autorité et centre alors ses distinctions sur deux points : d’une part la question du rapport du type de pouvoir à la liberté et d’autre part le problème de la structure et de l’organisation du pouvoir. Il convient dès lors de distinguer le régime autoritaire de la tyrannie et du totalitarisme afin de mieux cerner ce qu’est l’autorité en politique.
– Régime autoritaire et régime tyrannique : le gouvernement autoritaire ne supprime pas la liberté mais la restreint, il reste toujours lié par des lois et un code et ne s’abime pas dans l’arbitraire du tyran. Cela est notamment lié à la légitimité du pouvoir autoritaire contre le pouvoir tyrannique qui doit s’imposer à tous (notamment par la violence) pour pallier son illégitimité. A cela s’ajoute également une différence structurelle liée au fait que le tyran soit seul contre tous (et en cela la tyrannie est une forme égalitaire de gouvernement puisque le tyran ne fait plus partie de l’humanité et se dresse contre l’humanité tel un fauve) alors que le régime autoritaire est pyramidal et implique une diffusion progressive de l’autorité au sein de la société afin de garantir sa stabilité. Afin que cette analyse ne soit pas abstraite, il est possible de mentionner les exemples suivants : le régime autoritaire est incarné par exemple par la Rome antique ou la monarchie française avant la Révolution de 1789 alors que la tyrannie est bien illustrée par certaines étapes politiques de l’Antiquité grecque comme la tyrannie des Trente1. La tyrannie est particulièrement violente et cette violence est une nécessité à cause de l’illégitimité du pouvoir parce que ce pouvoir n’est justement pas autorisé. En revanche, ce qui caractérise le régime autoritaire est une justification ou une autorisation soit par l’antiquité de la fondation pour Rome soit par Dieu pour la monarchie absolue de droit divin française. L’autorité du régime disparaît quand ce qui venait justifier sa valeur est remis en question et n’est plus accepté comme allant de soi.
- See more at: http://articles.chantiers-philo.fr/2012/02/02/liberte-autorite/#sthash.FAzYOZkG.dpuf
Dans « Qu’est-ce que l’autorité ? » Hannah Arendt insiste sur cette nécessité de ne pas se méprendre relativement à l’extension de la notion d’autorité et centre alors ses distinctions sur deux points : d’une part la question du rapport du type de pouvoir à la liberté et d’autre part le problème de la structure et de l’organisation du pouvoir. Il convient dès lors de distinguer le régime autoritaire de la tyrannie et du totalitarisme afin de mieux cerner ce qu’est l’autorité en politique. - See more at: http://articles.chantiers-philo.fr/2012/02/02/liberte-autorite/#sthash.pizvqyzH.dpuf


A vrai dire je n'en ai lu qu'un extrait et j'ai survolé le reste, où la démocratie participative n'a pas encore l'air d'être ne serait-ce qu'évoquée. Mais je lirai l'analyse intégralement ce soir. 
Ici :

http://articles.chantiers-philo.fr/2012/02/02/liberte-autorite/


♣♣♣

Cochon à dents de requin : âme non encore aguerrie, avant de cliquer, prenez une bonne respiration :

http://articles.chantiers-philo.fr/2012/05/31/philosopher-vivre-porc/ 

Censure et autorité à Rome ♣♣♣ Simon Leys


"Comment moraliser la vie politique ? En revenant sur la surveillance des mœurs (« regimen morum ») dans la Rome antique, Clément Bur montre que la vertu a longtemps été considérée comme une condition du maintien de l’autorité des gouvernants sur les citoyens."

Intégral :
http://www.laviedesidees.fr/Censure-et-autorite-a-Rome.html


♣♣♣



"Les Habits neufs du président Mao (1971) et Ombres chinoises (1974), ses deux ouvrages phares ont fait sa célébrité et sa (mauvaise) réputation dans les cercles littéraires et intellectuels.
À contre-courant de la pensée dominante d'alors fortement influencée par la Révolution culturelle et le mouvement de Mai 68, Simon Leys, alias Pierre Ryckmans, a été le premier écrivain à dénoncer les horreurs du maoïsme. Cet homme de plume n'a pourtant pas été qu’un pamphlétaire. Sa passion pour la mer a également été dévorante." 

Intégral :

http://stephanedugast.hautetfort.com/archive/2016/04/12/ecrivain-simon-leys-navigateur-entre-les-mondes.html

mardi 12 avril 2016


Elsa cette après-midi, chatte des voisins. Son colocataire Blacky s'est fait écraser par une voiture il y a deux mois, la voisine l'a retrouvé, l'œil sorti de l'orbite. Quand les voisins s'absentent, il vaut mieux pour les chats qu'ils viennent dans notre patio.



 J'ai observé que les chats sont assez égocentrés, sans que ça ne prenne de graves proportions chez eux. Par exemple, quand j'ai sorti ce fauteuil, elle a tout de suite pensé que c'était pour elle, et s'y est installée comme si personne n'allait éventuellement lui disputer cette place.



Après ce qui est arrivé à Blacky, je ne l'ai pas contrariée. En ce moment elle doit encore y être.



Yoko n'y a vu aucun inconvénient.



Nono, la très chère sœur de Yoko, non plus. Ce sont des chats qui ne pratiquent pas la discrimination, chose peu banale chez les chats quand même, quand il s'agit de chats "étrangers".





Lu ce matin ♣♣♣ L'apocalypse des éléphants ♣♣♣ Autre poème du jour


"Nous partons vers des destinées inconnues. Pour dire à ceux que nous avons croisés que nous reviendrons et que nous referons connaissance. Nous partons pour apprendre la langue des arbres qui, eux, ne partent guère. Pour lustrer le tintement des cloches dans les vallées saintes. A la recherche de dieux plus miséricordieux. Pour retirer aux étrangers le masque de l'exil. Pour confier aux passants que nous sommes, nous aussi, des passants, et que notre séjour est éphémère dans la mémoire et dans l'oubli. Loin des mères qui allument les cierges et réduisent la couche du temps à chaque fois qu'elles lèvent les mains au ciel."

Issa Makhlouf

Intégral :

http://jubilatedeo.hautetfort.com/archive/2016/01/29/chemins-de-traverse-383-issa-makhlouf-5752067.html

♣♣♣

L'apocalypse des éléphants. 


Les éléphants sont vus comme des monstres j'imagine par ceux que les grandes dimensions impressionnent, pour le coup quand il s'agit des éléphants je suis inversement impressionnée, leur beauté majestueuse et leur innocence m'émeuvent. On dirait qu'à tout moment ces êtres-là pourraient s'ils le voulaient s'envoler comme des ballons à l'hélium, des montgolfières  surpuissantes ; ce sont en plus des joueurs de trompette, je les vois en Babars jazzy, jouant le soir  dans la pénombre de berceaux qui les cachent derrière de grands voiles blancs, pour endormir les petits. Or des gens les tuent, les massacrent sans pitié. 

Ces tueurs sont-ils des personnes pressées par la faim ? Car il est connu que la faim rend fou. Qu'attend-on pour secourir ces hommes ? Pour faire coup double : sauver des hommes et sauver des éléphants. Ne disais-je pas récemment que ce monde est bas, bien bas... qu'attendons-nous pour le dénoyauter et libérer l'accès au secours.

L'apocalypse des éléphants, c'est ici :

http://www.cmontruc.com/cmontruc/avaaz-org/lapocalypse-des-elephants-alice-jay-avaaz/

♣♣♣

Après Issa Makhlouf, encore de la poésie, lue dans le Daily Ray : 

There is no glory in star or blossom till looked upon by a loving eye; There is no fragrance in April breezes till breathed with joy as they wander by.

~ William C. Bryant  


Il n'y a pas d'éclat dans l'étoile ou la fleur jusqu'à ce qu'elles soient regardées par un œil aimant ; Il n'y a pas de parfum dans les brises d'avril jusqu'à ce qu'elles soient respirées avec joie  tandis qu'elles errent par là.