lundi 25 avril 2016

De l'objectivié ♣♣♣ De la subjectivité


Klein au début de la première vidéo a donné en citation Einstein alors qu'il participait à un séminaire de théologie je ne sais plus où, en 1939 : 

"Il est indéniable que les convictions ne peuvent trouver confirmation plus sûre que celle qui provient de l'expérience et d'une pensée consciente claire, on doit sur ce point donner raison au rationaliste extrême, mais le point faible de cette conception est que les convictions indispensables pour agir et pour porter des jugements ne peuvent en aucun cas être obtenus par la seule voie scientifique. La méthode scientifique ne peut en effet rien nous apprendre d'autre que la bonne façon de saisir conceptuellement les faits dans leur détermination réciproque. Le désir d'atteindre à une connaissance objective fait partie des choses les plus sublimes dont les hommes soient capables mais il n'existe aucun chemin qui conduise de la connaissance de ce qui est,  à celle de ce qui doit être."

La dernière phrase, Klein l'a commentée car elle pointe la séparation entre la science et les valeurs. Je découvre la bombe atomique, mais est-ce bien ou pas de découvrir la bombe atomique ?   D'aucuns diront, dont je fais partie :"La bombe atomique n'a pas lieu d'être car il vaut mieux désarmer tout le monde." D'autres argumenteront que si, il la faut.

Celui qui l'a découverte à atteint à une connaissance objective par cette découverte mais il ne détient pas, par la science, le cheminement pour avoir la connaissance s'agissant de savoir  si la bombe a lieu d'être, ou pas.

♣♣♣

De la subjectivité, en voici, par les deux rêves de cette nuit. Bachelard déclare ne pas s'intéresser aux rêves apportés par l'inconscient, lorsque l'on dort profondément. Je pense que l'esprit scientifique de Bachelard a pu le "garder" de cette impression "de voyage astral" que donne le rêve qui vous parle la nuit.

J'en fais part ici, non pas par accès caractérisé d'impudeur, car ces rêves ne sont pas impudiques, mais parce qu'ils relèvent de la pure subjectivité qui parfois peut faire respirer au point qu'au réveil, si désagréable qu'ait été le premier rêve, j'aie eu l'impression de communiquer avec moi-même et plus que cela,  un voyage vers soi et vers l'autre aussi, autrui, compris dans le soi.

Le premier rêve :

J'ai emménagé dans un deux-pièces à Marseille. Je trouve ce deux pièces agencé de façon pragmatique : j'ai des étagères, un lit composé d'un support en osier, avec un matelas posé dessus. Il y a du monde dans mon deux-pièces. J'aperçois Véronique Jeannot se faisant courtiser par  un homme empressé autour d'elle, homme dont je ne vois pas le visage. J'en conçois un sentiment de solitude sur le coup. Mais pas de panique quant à cette solitude, juste de la tristesse car je réalise qu'étant à Marseille, je n'ai pas reçu la visite de mes deux sœurs qui résident en Provence. Je sors : je vois très nettement une cour, entourée de bâtiments, cette cour devient une place pavée. Les bâtiments sont noirs. Je m'étonne qu'à Marseille, la couleur des maisons ait cette teinte foncée. Les sentiments d'étonnement et de solitude, de précision dans la vue de certains objets  et bâtiments dominent ce rêve si bien qu'au réveil j'ai l'impression d'avoir fait "un voyage astral".

Une fois réveillée, je vais aux toilettes, descends m'asseoir sur le canapé car ces impressions ne me donnent pas envie de me recoucher tout de suite. Pourtant, je finis par retourner au lit. Deuxième rêve :

Je suis dans un appartement avec mon ami et Samuel. C'est au moins un T4. Il est bourré de gens, qui, comme dans le rêve précédent ne sont pas serrés malgré l'espace limité. Je donne son bain à Samuel ; ensemble nous papotons. Il est très doux. M'apparaît une vieille copine que j'ai connue à 18 ans, autant dire un bail. Elle me déclare qu'elle n'est plus avec son petit ami. Je suis étonnée de tout ce monde dans l'appartement, dont un s'est endormi sur le canapé, ce sont des amis de mon ami, mais les amis de mon ami ne sont pas forcément les miens. Ceux-ci sont neutres, ni empathie entre nous, ni antipathie. Tout va bien. Je suis contente de revoir cette vieille copine et lui déclare que "sans vouloir la flatter, le fait de s'être fait "abandonner" par son ami, l'a beaucoup embellie." Nous discutons, je lui demande de reprendre sa guitare et de chanter une chanson.

Je n'ai pas souvenir d'autre chose. C'est comme si les deux rêves s'étaient répondus. J'ai conscience qu'il ne s'agit pas là d'un "rêve de devin", que l'important ce ne sont pas les informations  objectives,  à savoir si cette copine est seule ou non. Le rêve m'a donné la sensation de communiquer, et si c'est avec moi-même, il y avait aussi le sentiment de bienveillance au second rêve. Et cette bienveillance était incarnée dans un visage d'autrui, qui avait embelli.
Nous nageons dans la subjectivité et peu importe, je respire. Illusion, intime conviction... si autrui est laissé en paix, tout va bien.

Pour autant l'objectivité qui donne le calcul des marées montantes et descendantes, l'heure à laquelle la mer sera à son maximum là, sur la plage, ou retirée au plus loin, cette exactitude que permet l'objectivité, cela peut rendre de grands services et du coup émerveiller.... tant qu'il ne s'agit pas d'endroit-cible exact où explosera une bombe.

Mais d'où vient que l'on ait envie de s'émerveiller ?
Ce doit être juste le contraire de la consternation.... cela donne la force de l'enthousiasme.

  

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