Je pense que Bachelard et Artaud étaient à peu près de la même génération. Je crois que s'ils s'étaient rencontrés, il y aurait eu vive discussion au niveau de la "création" ou, plus humblement, de la production d'un poème, impossible si j'ai bien compris la pensée de Bachelard à ce moment-là de sa vie, dans un contexte de souffrance au moment de la composition, alors que pour Artaud, la souffrance psychique étant très souvent au rendez-vous, il a sûrement écrit, alors qu'il souffrait. Pour l'instant je n'ai pas trouvé de référence à Artaud de la part de Bachelard. L'expression libère, à savoir si elle le libérait à la manière, juste, d'un cri. Restait-il au ras des pâquerettes ? Non, car il donnait quand même beaucoup à cogiter.
J'ai mis cette note à partir de cette lecture :
".... C'est
ce goût du ludique qui explique qu'il ait confié à Antonin Artaud le
photomontage de la contine "Roudoudou n'a pas de femme", et la
traduction du poème "Jabberwocky" de Lewis Caroll. Artaud a vu un sens
sexuel dans la contine et détesté le poème, Antonin écrit alors : "Quand
on creuse le caca de l'être et de son langage, il faut que le poème
sente mauvais, et "Jabberwocky" est un poème que son auteur s'est bien
gardé de maintenir dans l'être utérin de la souffrance où tout grand
poète a trempé et où, s'accouchant, il sent mauvais." (à ce propos, on
se reportera utilement à la thèse soutenue à Paris VII par B.
Zrim-Delloye, "Artaud, les psychiatres et l'institution psychiatrique",
1985). Mais il s'est remis à l'écriture : ce qui mérite ici
d'être précisé, même si cette forme d'art-thérapie a été contesté par
Paule Thévenin ("Oeuvres complètes", tome X, éd. Gallimard, 1979). C'est
donc l'acte de naissance des Cahiers de Rodez, avec les péripéties éditoriales que l'on sait..."
Intégral :
http://diereseetlesdeux-siciles.hautetfort.com/archive/2014/05/05/gaston-ferdiere-5362343.html
jeudi 21 avril 2016
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