samedi 28 février 2015

Lu ce soir

Ce n'est pas rationnel à première vue, mais j'y crois. C'est ici :

http://lejourou130113.hautetfort.com/archive/2015/02/28/9996ff98407de4c48c03778bc4525132-5568610.html

La lecture



Photo trouvée sur mon facebook, laissée par Salem. Il a beaucoup de dignité ce petit singe n'est-ce pas ?
 
J'en suis arrivée à la page soixante de L'Education sentimentale. Je ne suis pas loin d'éprouver de la compassion pour Frédéric Moreau. Car pourquoi est-il si creux au fond ? Parce qu'il est livré à lui même sans y être préparé. Un de ses anciens camarades de lycée par contre a organisé sa vie comme du papier à musique, le soir il prend "sa demi tasse" au café machin, il a une bonne amie ouvrière (précise effectivement Flaubert) qui l'aime de tout son cœur (d'après les observations de Victor Hugo, en certains cas que l'on peut supputer nombreux, à la fin des études la petite ouvrière est vertement abandonnée et le futur notaire ou avocat s'en retourne prendre femme de même milieu que le sien dans sa province natale, prêt à servir la République.) Frédéric Moreau s'abstient, seul l'amour d'une élégante est à même de le combler (ouvriers presque aussi maltraités que l'étaient les Noirs à cette époque.) Mais tout cela n'est-il pas illusion, est-ce si profond, concernant le sentiment amoureux de Frédéric ? C'est vrai que ce qui paraît plus solide chez Frédéric, c'est sa capacité à l'amitié profonde, généreuse. Cela néanmoins ne lui fournit toujours pas de cause à servir, en laquelle il aurait foi, de ce fait il est essentiellement préoccupé de paraître dans le monde pour y trouver une éventuelle assise,  de même il a des "apparitions" d'êtres ayant indiscutablement  leur place dans la société, soit, concernant les femmes parce qu'elles sont dans le confort d'une vie où peut s'épanouir leur beauté et leur élégance  ou concernant les hommes parce qu'ils ont leurs aises eux aussi et sont pleinement reconnus par le biais d'un statut enviable qui leur vaut moult relations "flatteuses". Frédéric flotte, désœuvré, tel un petit bouchon sur des eaux mouvementées... d'où la compassion.
 
Flaubert peint une société, des scènes de la vie courante d'alors s'insérant  dans les événements politiques,  d'où surgissent des ambiances. L'état d'esprit des gens de  l'époque était différent. Concernant les Noirs par exemple, on ne sent pas une grande prise de conscience de la condition qu'ils subissaient alors,  non plus une sensibilité à l'esthétique noire. Le temps a fini par agir en faveur d'une certaine prise de conscience. Quelle patience il faut ! n'est-ce pas ?

Le livre à rendre

Je dois rendre L'Education sentimentale à la bibliothèque municipale incessamment sous peu, d'où qu'il a une priorité de lecture. J'ai aimé la préface, un lecteur averti en vaut deux quand l'homme ou la femme de lettres qui l'ont écrite connaissent à fond leur sujet comme c'est le cas ici. Après lecture de celle-ci j'étais en effet avertie de la veulerie du personnage du roman, Frédéric Moreau. Le jeune homme commence par tomber amoureux dès le début du livre, dans l'exaltation des pensées que sa belle lui inspire  lui vient l'idée de  prendre la place du cocher, serviteur de la maison familiale, et de fouetter énergiquement les chevaux,  moins pour les faire courir plus vite que pour évacuer une sorte de trop plein d'inspiration amoureuse. Flaubert décrit ensuite des chevaux exténués et boitant. Le préfacier avertit  que Flaubert, volontairement,  ne prend pas forcément de distance suffisante avec Frédéric Moreau, son  personnage, pour que la distinction entre les deux puisse être clairement faite parfois par un lecteur non averti. Dès le début le personnage m'inspira cette pensée que snobisme et  lourdeur d'esprit sont tout un, la veulerie  ou ploucardise de Frédéric Moreau se confondant avec son snobisme. Du coup ce serait trop bête de le confondre avec l'auteur  ! 
 
Voilà qui commence bien, j'entends déjà les connaisseurs se récrier à la lecture de mes humbles lignes sur le début du roman L'Education sentimentale : "Tout de suite des jugements de valeur !" Je ne dirais pas cela quant à moi. Pour commencer "jugement de valeur"  que cela signifie-t-il  au fond ? Sinon pour ma part de parler d'une perception, en l'occurrence,  de lourdeur d'esprit, chez un personnage, perception que je ne peux m'empêcher d'avoir ou sentiment dans l'acception "impression". Par contre j'ai aussi reconnu la grande plume de l'écrivain. Dès lecture de ces premières lignes, j'ai vu le  poète averti dans la  traduction des perceptions qu'il a de son environnement paysager. Ces perceptions seraient d'après le préfacier le reflet des états d'âmes de Frédéric Moreau. Probablement par la suite. Mais dans les premières pages c'est bien Flaubert qui traduit sa propre vision de paysages, il ne s'est pas encore mis dans la peau de Frédéric Moreau... du beau texte c'est quoi ? Une mise en mots juste, sensible des choses si bien que le lecteur puisse les sentir à son tour, voir un espace  s'ouvrir et y respirer. Cela un écrivain comme Flaubert sait  faire. Enfin, si Frédéric Moreau continue comme cela,  je sens aussi qu'il pourrait bien plomber le paysage. Courage lecteurs et lectrices ! Il faut souffrir pour apprendre jusqu'où ne peut pas aller la tolérance !


Autre lecture après détour par ma  boite mails :

People take different roads seeking fulfillment and happiness. Just because they're not on your road doesn't mean they've gotten lost.
Les gens prennent différentes routes à la recherche de l'épanouissement et du bonheur. Cela ne signifie pas qu'ils se soient perdus juste parce qu'ils ne sont pas sur votre route.

Citation du Dalaï Lama le quatorzième.

Ma critique (constructive) à propose de cette citation est que l'idée de bonheur change à mesure que notre maturité d'esprit  rend plus clairvoyant. Ne pas considérer d'autres comme perdus parce que leur quête de bonheur n'est pas la même, ne prend pas grand sens pour moi du fait que le bonheur de l'un peut-être éventuellement  vu à juste titre comme une calamité par quelqu'un d'autre. Si quelqu'un s'estime heureux durant huit heures à jouer à des  jeux vidéos par exemple... vous voyez ce que je veux dire ?  Je crois en effet que parfois l'on peut se croire heureux et être en réalité dans une sorte d'enfer....  par besoin d'échapper à une réalité trop dure. 
 
Autre lecture, un petit passage de Hemann Hesse lu dans Jubilate Deo. Philosophique et mystique à la fois. Je suis sensible à la prose de cet écrivain.  Voici ces lignes :
 
"Aux gens heureux nous n'avons rien à dire, nous autres. Pour qu'un homme éprouve le besoin de la rédemption et de la foi rédemptrice, pour qu'il ne trouve plus de joie dans la sagesse et l'harmonie de ses pensées et pour qu'il assume le grand risque de croire au miracle de la rédemption, il faut d'abord qu'il connaisse le malheur, un très grand malheur, il lui faut l'expérience de la douleur et de la déception, de l'amertume et du désespoir, il faut que l'eau lui soit montée jusqu'à la gorge."
Hermann Hesse, Le jeu des perles de verre (coll. Livre de Poche/LGF, 2002)


 


 
 
  

vendredi 27 février 2015

Gibran Khalil Gibran

 
Photo prise par moi-même, de Nono
 
 
Photo de Olaf V. Black, prise au museum de sciences naturelles de Houston, envoyée par le Daily Ray Of Hope du Sierra Club, avec cette citation de Khalil Gibran :
 
 
Friendship is always a sweet responsibility, never an opportunity.
~ Khalil Gibran  
 
 Je vais me mettre en quête d'ouvrages de lui. Il n'était pas copte (chrétiens d'Egypte) mais maronite (chrétiens du Liban).

Gibran Khalil Gibran, ici :


jeudi 26 février 2015

Via Greenpeace, un message à Ségolène Royal

J 'ai souscrit à la lettre qu'envoie Greenpeace à Ségolène Royal pour ma part.

Ici :

http://act.greenpeace.org/ea-action/action?ea.client.id=1849&ea.campaign.id=35730&utm_source=email&utm_medium=campaign&utm_term=eaction,traficbois&utm_campaign=Forests&__surl__=IgeOZ&__ots__=1424943209047&__step__=1

La question de la souveraineté

Cette question de la souveraineté relative des Etats (d'Amérique du Nord) chapeautés par une instance générale qui leur est supérieure (le gouvernement fédéral) est posée avec ce problème juridique en Alabama. Je mets ici la moitié de la traduction de l'article intitulé  Dixie Diehard An Alabama judge fights the feds on same-sex-marriage / Dixie Diehard, un juge de l'Alabama combat le gouvernement fédéral sur le mariage des personnes du même sexe.
 
La marée de mariages de personnes du même sexe devrait se heurter à quelques nouveaux obstacles alors qu'il se répand à travers tout le pays. Ainsi La Cour Suprême des Etats-Unis  a signalé une fois de plus que les interdictions de l'Etat (d'Alabama)  seraient bientôt balayées, Roy Moore, le juge en chef de la Cour Suprême  de l'Alabama, a répondu par une vaine tentative de s'opposer à l'inéluctable changement.
 
La confusion commença le 23 Janvier quand la juge de district américain Callie Granade invalida l'interdiction du mariage des personnes du même sexe en Alabama, rejoignant une majorité de juges fédéraux en fonction un peu partout.
 
En réponse, (NP : du berger à la bergère) l'association en Alabama des juges homologués — qui représente les fonctionnaires qui délivrent les licences de mariage —  a dit aux juges membres qu'ils se devaient  de suivre le droit de l'Etat quelle que soit la décision de la Cour fédérale. 
 
Trois jours plus tard, la juge Granade précisa son ordre : tous les fonctionnaires publics à travers tout l'Etat (d'Alabama), y compris les juges d'homologation, avaient à s'y conformer.
 
Alors qu'on en appelait à la Cour Suprême des Etat-Unis, Moore, connu pour avoir commandé une exposition,  sous forme de bloc de granit où étaient inscrits les dix commandements, et avoir défié un ordre de  la cour fédérale, qui était de l'enlever, se catapulta sur le devant de la scène. (L'affaire de la tablette coûta son siège à Moore en 2003 ; il fut réélu en 2012.) Affirmant son autorité en tant que chef du pouvoir judiciaire, Moore a chargé les juges d'homologation de maintenir l'interdiction. L'autorité de la juge Granade s'applique uniquement au procureur général, qui fait partie du service exécutif de l'Etat, argumenta-t-il, et pas à ses juges.

Le 9 février, quand la décision de la juge prit effet, la confusion et l'incohérence s'ensuivirent. Dans certaines parties du pays, des couples de même sexe furent mariés sans que cela ne crée d'incidents, dans d'autres juridictions, les juges de l'Etat ont suivi les consignes de Moore. D'autres encore essayèrent de débroussailler le droit en acceptant les demandes de mariage mais en refusant de délivrer les licences.

"Sur un plan strictement technique, Moore ne commet pas d'erreur dit Ron Krotoszynski, professeur de droit à l'Université de l'Alabama. Cependant, sous un angle plus large, il est tout à fait faux de prétendre que cet ordre (NP : de la juge Granade) ne représente pas une décision exécutoire au niveau du statut constitutionnel de l'interdiction en Alabama concernant le mariage des personnes du même sexe."

By Josh Sanburn  Time (de ce mois, page 12) 

           
 
 
 

mercredi 25 février 2015

Des jeunes aujourd'hui "retournent" à la ferme ou plutôt s'essaient à un nouveau mode de vie, quasi en autarcie

 
Encore faut-il avoir un peu de terre. Les chanceux !

La photo du jour du Sierra Club



Avec cette citation : Blues is easy to play, but hard to feel.

~ Jimi Hendrix

Points de vue ou perceptions différentes et divergentes

À propos du tireur d'élite happé à son tour par le feu des balles :

http://www.valenciennes.maville.com/actu/actudet_-american-sniper-son-meurtrier-condamne-a-la-prison-a-perpetuite_fil-2723154_actu.Htm?abo=1063518&serv=173&utm_source=newsletter&utm_medium=email_interne&utm_campaign=lettre_information_maville&utm_content=actualite&xtor=EPR-300-[lettre_information_maville]-20150225-[actualite]-1063518@2

Le débat

"Pour qui avait, au début des années 80, le sentiment aigu d'un monde à tous égards nouveau, la tâche était claire : lutter sur deux fronts, contre la réduction médiatique d'un côté, la spécialisation universitaire de l'autre ; maintenir un espace de discussion publique ; défendre et illustrer un travail intellectuel de réflexion et de critique. Ce travail, nous l'avons distribué autour de trois axes : histoire, politique, société.
Histoire, parce qu'un immense travail de sélection critique et d'enregistrement réfléchi s'impose d'un siècle qui, loin de se solder par un bilan tragique et négatif, a le plus profondément et radicalement enrichi la connaissance de l'homme par l'homme et démultiplié sa conscience de lui-même. Et l'affrontement du suivant implique la réinterprétation générale de notre tradition et de notre héritage. Notre avenir appelle l'histoire, si nous ne voulons pas être les orphelins du passé.
Politique, parce que le ralliement général aux valeurs et aux principes de la démocratie n'est pas la sortie de l'histoire. La généralisation de la démocratie est le début de la confrontation concrète à la multitude des problèmes dont personne ne peut prétendre, sauf les démagogues, détenir la solution : de la démocratisation du système politique à la réforme fiscale en passant par la réforme de la puissance publique, de l'État Providence et de l'Université. Le Débat n'a pas arrêté d'en débattre."

Ici : http://www.cairn.info/en-savoir-plus.php?ID_REVUE=DEBA

Je trouve ce propos intéressant notamment après avoir entendu la colère d'une dame des média déclarant que l'expression "français de souche" était très mal connotée (raciste). Désormais. Car il fut une époque où pas mal d'intellectuels et non intellectuels l'utilisaient sans problème. Si elle était parfois connotée à l'époque cette expression c'était alors pour exprimer la ploucardise de  ceux qui étaient ainsi désignés. Retournement. Maintenant, en se désignant "français de souche" c'est comme si on revendiquait un privilège de droit d'aînesse si j'ai bien compris ! Je crois qu'en fait, on dit "français de souche" à la base pour faire référence à ceux dont les ancêtres  étaient en France alors que l'histoire du pays à l'époque des rois,  assez ancienne, se jouait. Des Français d'origine d'ailleurs ne devraient pas avoir honte de cela. Ils sont français de toute façon. ☺ pas de quoi s'énerver !

mardi 24 février 2015

lundi 23 février 2015

Dessins du jour

 
Study nature, love nature, stay close to nature. It will never fail you.
~ Frank Lloyd
 

D'où survient le rire ? et de même, d'où les larmes surviennent-elles ?


Tout est question "d'envie de", au niveau du rire ou des larmes ?  même pas, il serait plutôt  question de submersion,  de quelque chose qui d'un coup vous étreint. L'autre jour, à un enterrement, on diffusait une magnifique musique,  d'une mélancolie aux accents espagnols ; les larmes sont venues spontanément et  malgré moi à l'évocation d'un jeune homme bronzé aux yeux bleu marines qui avançait dans l'allée qui menait à notre maison, sourire timide aux lèvres. Je pense qu'il portait son uniforme. Il revenait de l'Algérie, à l'époque de la guerre pour l'Algérie française. Ce soldat était celui qu'on enterrait ce jour-là. Le jour de sa visite à ses nièces, lors de cette permission, il nous observait avec une certaine timidité mêlée de tendresse. Nous étions des petites filles, son sourire énigmatique m'était agréable. Il nous avait amené à chacune un sac en forme de boite ronde, comme faite en roseau souple, peinte en blanc, dont le couvercle rouge, plat, coulissait le long de la anse  qu'il fallait mettre autour de l'épaule. Tous les dimanches je l'exhibais fièrement à l'église,  l'église étant un lieu idéal à l'heure de la grand-messe pour ce genre d'exhibition : nouveau manteau, nouveau sac, souliers neufs, coiffure, fraîche mise en plis, broshing impeccable etc. L'allée centrale  se transforme en défilé de gens qui  se montrent aussi le jour d'un enterrement pour dire à la famille du défunt "je suis venu(e)". Quand je suis allée à cet enterrement, c'était  pour sentir s'il y avait encore une connection avec cet oncle et j'ai été étonnée de la réponse, ces larmes m'ont étonnée, qui coulaient sans retenue, sans même m'agacer. J'étais loin de tout jugement, de toute critique envers moi-même ou les autres. Car la guerre d'Algérie a soulevé tant de passions. Cet oncle, soldat anonyme parmi d'autres, a pensé qu'il devait se dévouer pour la cause de  l'Algérie française, j'ai pensé plus tard de mon côté qu'il fallait rendre l'Algérie à ceux qui y étaient depuis très longtemps, beaucoup plus longtemps que les français. Ensuite j'ai lu Camus, et découvert que le problème était complexe, il y avait des pieds noirs d'origine espagnole par exemple, pauvres, ou pas très riches, qui ne s'étaient  enrichis sur le dos de quiconque, et qui avaient lié avec les Arabes des liens de fraternité.  Durant cet enterrement, loin la politique, je voyais pourtant toujours le jeune homme bronzé, brun de cheveux,  s'avouant content du fait que,  lorsqu'il se mettait en civil là-bas, avec le hâle que l'Algérie lui offrait, on le prenait pour un Arabe,  cela lui avait donné la possibilité de faire quelques promenades dans un centre ville, sans crainte d'être agressé par un Arabe intolérant à la présence française. Le soleil était chic avec lui. Mais le constat du jour sur les  rires et  les larmes est que ce sont des indices de ce qui se passe à notre insu, au plus profond de nous, en dehors du cadre de la comédie. D'un coup l'un ou l'autre, selon un déclic similaire, qui vient de l'intérieur ou vous est apporté en cadeau,    vous assaille... à l'occasion d'un fait, d'un événement et vous dit quelque chose qui a trait à la connaissance de soi et la reconnaissance que des "choses"  dépassent l'homme.   

dimanche 22 février 2015

Lui, c'est Léon

 
 
Dans un kit d'apprentissage de la BD, (pour enfants de plus de six ans), j'ai pris grand  plaisir à copier au feutre, en quelques secondes, ces personnages.

Le moment de solitude

Il existe des moments de solitude riches parce que si étrange que cela pourrait paraître à d'aucuns, c'est une solitude habitée et puis existent des moments de solitude dure (comme la science dure), ce sont les moments où l'on se sent isolé. J'ai connu un moment comme cela hier, après avoir décanté ce que j'avais vu à la télé, concernant les humoristes. Madame Foresti est une humoriste adulée de son grand public, comme Madona elle fait quasi l'unanimité. Et j'aurais aimé suivre, pour le côté chaud au cœur car ça fait du bien de n'avoir rien à redire à quelque chose, pas de problème à être  "comme tout le monde",   mais ce fut impossible à la réflexion lorsque l'humoriste se décréta ultra féministe à l'égal de sa star préférée, Madonna. Deux dames qui font l'unanimité, dont je ne conteste pas la beauté physique mais le fait qu'elles se disent en quelque sorte crânement rebelles face à la phallocratie. Madame Foresti éprouve de l'empathie envers Madonna, et cela a l'air d'être pour elle un acte de déclaration de rébellion car dit-elle Madonna est une insoumise.
 
Je pense que c'eût été plus  généreux de se déclarer en empathie, en tant que femme publique, qui a du pouvoir donc, ayant beaucoup de gens qui la suivent, de se déclarer en empathie donc avec les femmes SDF par exemple, dont on sut qu'une perdit son bébé après avoir accouché seule dehors par temps froid. 
 
Ou encore, de se déclarer de l'empathie envers  les mères de personnes handicapées dont on sait qu'elles sont souvent maltraitées en France.
 
En empathie pour Madonna, c'est trop facile !
 
Et de deux, je pense que la belle Madonna n'est pas une femme si rebelle que cela mais selon ma perception, plutôt soumise aux diktats des phallocrates.
 
Et là j'eus le frisson de solitude dure. Depuis je m'en suis remise. Je voulais dire qu'il y a solitude et solitude,  presque à l'opposé l'une de l'autre, l'une n'en étant pas au fond, puisque habitée.

samedi 21 février 2015

Courage fuyant

 
 
Un jour j'ai copié à main levée, ces dessins d'une courte BD, c'était il y a environ trois à quatre mois et je ne saurais plus dire dans quel journal j'ai vu ces petits personnages, et encore moins le nom de celui qui les créa (mes excuses), pourtant ils sont génialement dessinés de la part de leur auteur, moi je n'ai eu qu'à copier, et c'était amusant de le faire. J'ai dû donner deux trois  coups de gommes, dont on voit la trace mais je pense que j'ai réussi à rendre, à l'instar de l'auteur, l'énergie de trouille des personnages. Je les ai mis en ligne après avoir feuilleté un bloc de dessins. J'ai trouvé qu'ils tombaient à pic, car je pensais faire un  billet traitant du problème de la peur. De la peur que j'ai de la méchanceté. Pourtant il m'arrive de n'en être pas épargnée moi-même (de la méchanceté) mais enfin, elle n'atteint pas des niveaux où l'on peut craindre un passage à l'acte désastreux. Et elle s'en va dès que je fais suffisamment silence, si possible en solitude. Je découvre alors que je me tiens bonne compagnie, que je vais bien. Sinon, la méchanceté des autres à mon encontre peut me mettre en état de régression du moi, tels que les dessins la représente. C'est pourquoi j'adore la BD (pour enfants de plus de six ans quand même) où l'on  voit en miroir sa propre régression d'un moment parfois mais avec la BD, pas grave on  en sourit, ça ne pourrit pas à l'intérieur et ensuite redevenu adulte on  peut revenir au cas traité en littérature, de Vidocq,  par Féval, ou au roman Madame Bovary (qui n'était pas méchante, au contraire même, mais dramatiquement adulatrice d'un hypothétique homme de rêve, un dieu devant lequel elle se mettait à genoux et qui trompa ses attentes. Non, j'éprouve de la sympathie et même de l'empathie pour le personnage de madame Bovary dont on se doute que beaucoup de femmes sont un jour passées par la même phase sans peut-être aller jusqu'au suicide.)  Période de régression terminée, on se rend compte que les enfants ne sont vraiment pas couillus mais ont le charme de la fraîcheur d'âme qu'ils nous rendent via la BD notamment. 

vendredi 20 février 2015

Ce qui laisse sans voix

 
Les 21 Coptes décapités par Daesh :  ne supportant plus la politique odieuse des Américains et autres Occidentaux  à l'encontre de pays qui ont des puits de pétrole, d'aucuns se sont laissés dévorer par un sentiment : la haine. Dévorés en ce sens qu'ils ont besoin  de boucs émissaires, ce furent les Coptes l'autre jour qui leur fournirent le saignant dont ces désormais vampires ont tant besoin pour assouvir cette haine. Haine qui se manifeste par la soif de sang chez les vampires.   Les têtes de turc sont  belles à exciter ces dramatiquement vaincus.

Et pour finir d'illustrer le billet sur l'éducation du sentiment

 
Dessin de Frédéric Baylot, dessinateur BD
 
 
 
 
En matière d' éducation du sentiment, Frédéric Baylot, un dessinateur pro dont j'aime les dessins, est maître,  ayant   une nombreuse tribu sous son aile. Son site  : https://fredericbaylot.wordpress.com/

L'éducation du sentiment

Je pensais pour ma part que le sentiment  ne s'éduque pas, étant comme une sorte d'instinct plutôt positif afin de repérer le danger, ou de donner le feu vert,    lorsqu'on navigue dans les milieux potentiellement bénéfiques ou  hostiles, qu'ils soient des regroupements familiaux ou composés  de gens sur un même lieu de travail. "Sentiments",  comparables à une paire d'antennes. Pour ma part avec l'âge ce "sentiment" s'est affiné en ce sens que je repère par exemple assez vite quand "ce n'est pas la peine" de s'investir vis-à-vis d'une personne avec qui éventuellement j'aurais initialement pensé à une amitié possible ; le fameux "peine perdue" m'est maintenant vite communiqué par cette "paire d'antennes", et j'ai du même coup  acquis  cette capacité de passer à autre chose sans délai,  d'oublier,  dès lors que,  je le répète "ces antennes", ces sentiments qui pour moi viennent de l'instinct,  m'ont communiqué le message. Or voici un livre L'Education sentimentale, qui semblerait dire que le sentiment est éducable. S'il faut entendre par là qu'il s'affine je le sais d'expérience, mais il s'agirait d'autre chose si j'en crois la préface. L'Education sentimentale est un livre que j'aurais dû lire en terminale mais je ne l'ai pas fait, n'ayant pas essayé d'aborder même la première page... alors que peut-être ce livre m'aurait fait gagner du temps. Allez savoir, dans le sens de "Lisez, ma grande !" (aparté qui m'est adressé, auto-sollicitation intellectuelle mais dont vous savez que vous pouvez vous emparer pour vous-mêmes). Voici le début, fort intéressant à mes yeux, de la préface de Pierre-Louis Rey  : 
 
 
"L'Éducation sentimentale est le plus mythique des romans français du XIXe siècle. On y devine (on croit y deviner), en transparence, la vie de Flaubert ; mais aussi le plus haut degré de sa tentation d'un "livre sur rien". Cherchant à définir "le premier effort de l'écrivain vers le style", Proust y puise ses meilleurs exemples : ses analyses du talent de Flaubert, auquel il n'accordait qu'une "intelligence moyenne", ont fondé  la modernité de L'Education sentimentale. Des grands romans d'apprentissage de l'époque, elle est le parangon : Adolphe,   Illusions perdues, Le Lys dans la vallée, Volupté, Dominique pourraient  s'intituler "L'Education sentimentale", ou plus banalement, du sous-titre choisi par Flaubert, "Histoire d'un jeune homme". À l'optimisme épique des Misérables, elle oppose le désenchantement de la seconde génération romantique, celle qui assista au naufrage des songeries de 1848, et cette désillusion est aussi, jusqu'aux yeux des enfants de mai 1968, un indice de modernité. Ce titre mythique contient pourtant, Proust l'a remarqué, une faute de français, si par "éducation sentimentale" il faut entendre "éducation du sentiment". Parions que cette ambiguïté grammaticale  n'a pas échappé à Flaubert. L'acception péjorative de l'adjectif "sentimental" est attestée par un passage de Madame Bovary : elle était, écrit Flaubert, plus "sentimentale qu'artiste". La sentimentalité gâte les idées et énerve les passions. Elle est même impuissante à éduquer le sentiment. À la limite, elle est le contraire d'une éducation.
 
Si ce titre est fautif, Flaubert avait eu le temps de le méditer. Il a en effet publié dès 1845 une première version de L'Education sentimentale [...]
 
... On ne doit pas imaginer Flaubert ressassant sa vie durant cet épisode banal  (NP : la rencontre avec Elisa Schlesinger) qui n'emplit l'existence de Frédéric Moreau  (NP : le personnage principal de L'Education sentimentale) que parce que celle-ci sonne creux."
 
Mon commentaire : dans ma doxa personnelle "sentiment" se confond presque avec instinct de conservation, ici, on traite d'autre chose qui est la sentimentalité. Les mots recouvrent des sens différents selon la doxa, attention ! J'ai bien compris maintenant le sujet :  la sentimentalité, effectivement, sans ou avec nunucheries, nous verrons,  je suppute en m'appuyant sur la préface que  chez Flaubert il s'agirait de "dénoncer" l'échec d'un jeune homme qui  loupe sa vie parce qu'il se fabrique une obsession pour se distraire de son désœuvrement.  Attitude aux antipodes de l'instinct en somme, elle ressortirait plutôt de la détresse que les désillusions ont fait naître,  désillusions du personnage que je découvrirai à la lecture  ou que l'auteur m'aidera à deviner ...  au regard  aussi du climat de découragement  touchant cette génération comme l'a mentionné l'auteur de la préface. Et pour finir, écoutez ces quelques mots de Sandro Penna, il s'agit d'un poème déjà mis en ligne hier. Écoutez comme le sentiment de ce poète est noble. Point de mièvrerie, il est debout ce poète :



Ils m'ont battu. À toi seul, enfant

je saurais dire que rien, rien n'importe.


Mais je le dis à un reflet de lumière

qui me poursuit, me poursuit dans l'eau morte.

Sandro Penna (1906-1976)

      

jeudi 19 février 2015

La loi pas toujours juste, où l'entendendement peut faire défaut, ici : un couac

 

Les poèmes de Sandro Penna




Ils m'ont battu. À toi seul, enfant

je saurais dire que rien, rien n'importe.


Mais je le dis à un reflet de lumière

qui me poursuit, me poursuit dans l'eau morte.

Sandro Penna (1906-1976)


Les poèmes de Sandro Penna :

http://diereseetlesdeux-siciles.hautetfort.com/archive/2015/02/18/sandro-penna-1906-1976-5561770.html

lundi 16 février 2015

Ah! comme j'ai mal de devenir vieux !

la vieillesse, la mort, voilà ce qu'exprime gaiement (pour le tonus) ce poème de tradition rabelaisienne ma foi. Oui ou non ?  J'ai raison ou j'ai pas raison ?


Le titre : Quand j'aurai du vent dans mon crâne

Quand j'aurai du vent dans mon crâne
Quand j'aurai du vert sur mes osses
P'tet qu'on croira que je ricane
Mais ça sera une impression fosse
Car il me manquera
Mon élément plastique
Plastique tique tique
Qu'auront bouffé les rats
Ma paire de bidules
Mes mollets mes rotules
Mes cuisses et mon cule
Sur quoi je m'asseyois
Mes cheveux mes fistules
Mes jolis yeux cérules
Mes couvre-mandibules
Dont je vous pourléchois
Mon nez considérable
Mon coeur mon foie mon râble
Tous ces riens admirables
Qui m'ont fait apprécier
Des ducs et des duchesses
Des papes des papesses
Des abbés des ânesses
Et des gens du métier
Et puis je n'aurai plus
Ce phosphore un peu mou
Cerveau qui me servit
A me prévoir sans vie
Les osses tout verts, le crâne venteux
Ah comme j'ai mal de devenir vieux.
Boris Vian

dimanche 15 février 2015

La contagion de l'Europe anti-austérité

J'ai lu l'article de Ian Bremmer qui parle de la crainte des pro-Europe (à tout prix) concernant la contagion de l'Europe anti-austérité. Ce qui se passe en Grèce, relate l'article,  pourrait entraîner l'Espagne à imiter l'attitude de défi qu'a adoptée Syriza,  affirmant que son parti de gauche radicale annulera une grande partie de la dette de la Grèce et défiera qui plus est l'austérité. L'article  :
 Some in Europe have begun to fear that Syriza's defiance will embolden similar movements in other countries, fatally undermining all that has been accomplished.
Quelques-uns en Europe commencent à craindre que le défi de Syriza n'encourage à des mouvements similaires dans d'autres pays, fragilisant irrémédiablement tout ce qui a  été accompli.


Suite de l'article qui parle alors de Podemos, un parti espagnol, assez disposé pour le moment suppute Ian Bremmer à suivre l'exemple de la Grèce :

  Podemos, a left-wing anti-austerity party in Spain, has already posted huge gains in opinions polls. Podemos, un parti anti-austérité de gauche en Espagne a déjà affiché une montée énorme en sa faveur dans les sondages d'opinions.



A podemos government could join Syriza-led Greece in refusing calls for more sacrifice.
Pedemos au gouvernement pourrait imiter l'attitude de Syriza en Grèce en refusant les appels à plus de sacrifices.

Voters in Italy and France might join the protest. That would spell an end to the euro — and perhaps to the E.U.
Les électeurs en Italie et en France pourraient rejoindre la protestation. Ce qui pourrait appeler à une fin de l'euro et peut-être de l'Union Européenne.
 
Intermède : que les européanistes de l'Europe de la finance se rassurent, peu de gens y croient à cause des sanctions sévères et du chantage exercé par les financiers. Il faudrait pour se défaire de cette Europe-là  une montée de résistance du peuple allemand lui-même, s'alliant aux autres. Mais comme il fait l'objet de pas mal de racisme, je crois que, cela rendra frileuse la gauche allemande qui ne réussira pas à faire sortir Angéla de la sphère du pouvoir. La montée des nationalismes est due selon moi à cette frilosité.
 
L'article enclenche comme on pouvait s'y attendre :

This isn't likely to happen. The so-called troïka — the European Central Bank (ECB), the European Commission and the International Monetary Fund (IMF) — and germany, the higgest contributor to Greek bailouts, have a great deal of leverage.

Cela n'arrivera probablement pas. Ce qu'on nomme la troïka — La Banque centrale Européenne, la Commission Européenne, et le Fond Monétaire International (FMI) — et l'Allemagne, la plus grosse contributrice aux renflouements de la Grèce, ont un puissant moyen de pression.

They have the money Athens needs to keep the lights on, and for all of Syriza's demands for concessions, everyone involved knows that absent a negociated deal, Greece default on his debt, and its economy will collapse.

Ils ont l'argent dont a besoin Athènes pour subvenir aux besoins énergétiques du pays, et à toutes les demandes de concessions de Syriza. Toute personne impliquée sait que sans négociations, la Grèce ne remboursera pas la dette, et son économie s'effondrera.

Intermède : ce n'est pas le cercle enchanté, mais au contraire le cercle diabolique de la finance ! Perfide Europe des banques !

Et voilà maintenant le paradoxe que relève Ian Bremmer :
 
 Polling suggests that Greek voters want an end to austerity, but strong majorities also want to remain within the E.U. and keep the euro. Syriza will have to cave.

Les sondages suggèrent que les électeurs grecs  veulent une fin de l'austérité, mais beaucoup parmi eux veulent aussi rester au sein de l'Europe et garder l'Euro. Syriza sera obligé de céder.


Intermède : un piège à la Vidocq décrit par Féval, une souricière pour  démunis que Syriza sera empêché de défendre ? Car on trouve tous les ingrédients de l'infernalité !

Reprise de l'article : Podemos is now telling voters what they want to hear, but Syrisa will demonstrate that those things aren't true.

NP : Le journaliste prend ici clairement position à droite avec cette phrase : Podemos dit actuellement aux électeurs ce qu'ils veulent entendre, mais Syriza démontrera que ces choses ne sont pas vraies.

mon commentaire : contraint forcé Syriza sera vaincu mais n'aura rien pu démontrer.

La suite de l'article :

Spain's unemployment remains above 20%, but the country's economy is now growing faster than European average. On election day this fall, few voters will want to import Greek style turmoil. That's good news for the future of the euro zone.

Le chômage en Espagne reste au-dessus des 20%, mais l'économie du pays croît plus rapidement que la moyenne européenne.
 Le jour des élections cet automne, quelques électeurs voudront importer des turbulences du style de celles  qu'on trouve en Grèce. Ce sont de bonnes nouvelles pour l'avenir de la zone euro.


Mon commentaire : la stratégie des pro-Europe de la finance est que Syriza finisse par servir de contre-exemple aux espagnols, c'est cela que pense le journaliste. Je le déplore mais je crois qu'effectivement cela pourrait se passer ainsi.

Et enfin dernier paragraphe :

But the over-the-top demands of Greece's news leaders suggest they might not recognize that they're fighting a war they can't win.

Mais les exigences  au-delà des   limites des nouveaux leaders de la Grèce laissent supposer qu'ils pourraient ne pas reconnaître qu'ils sont engagés dans un combat qu'ils ne peuvent gagner.

If Syriza overplays its hand, it could generate enough scary headlines to provoke a national banking crisis ahead of critical repayments to the IMF and ECB.

Si Syriza présume de ses forces, cela pourrait générer suffisamment de gros titres de presse terrifiants pour provoquer une crise bancaire nationale au regard des remboursements cruciaux dus au FMI et à la BCE.

If the Germans and the troïka are too complacent to offer Syriza a face-saving way to back down, they could join Syriza in stumbling into a debt default that would force Greece out of both the euro and the union.

Si les Allemands et la troïka montrent trop d'auto-satisfaction pour offrir à Syriza le moyen de sauver la face en faisant marche arrière, ils pourraient encourager (sous cape) Syriza dans son hésitation à payer la dette, ce qui entraînerait la Grèce à la fois hors de l'Euro et de l'Union Européenne.

Once that precedent is set, no one knows where it might lead.

Une fois ce précédent créé, personne ne sait où cela pourrait conduire.

Un article du Time

La peur de l'inconnu laissera-t-elle des gens par milliers sous le joug des banques ? Car cette Europe selon moi a programmé la mort des gens qui n'ont pas de fortune, les sacrifices demandés, selon ma perception de la chose politique actuelle c' est un retour très en arrière aux sacrifices d'humains. C'est de la barbarie.
 
 
 

samedi 14 février 2015

Concernant ce que j'ai posté précédemment, de Wikipédia à propos de la nef des fous

Wikipédia nous dit que dans la Nef des fous, se trouvaient représentés  des hommes du clergé notamment, surtout peut-être, car  à l'époque ils avaient beaucoup plus de pouvoir à travers toute l'Europe qu'aujourd'hui ; Bosch les stigmatise dans son tableau en tant qu'êtres ayant failli à leur mission, n'ayant pas respecté les codes, fait ce qu'on attendait d'eux, ils ne faisaient  pas  ce qu'ils disaient, selon la même observation que Jankélévitch qui en déduit : regarde ce qu'ils font, n'écoute pas ce qu'ils disent. Les gens dits fous de la période Bosch,  sont ceux qui ont eu la faiblesse de trahir les attentes, prêcher la vertu mais n'être pas vertueux, la morale sans être eux-mêmes moraux... accusés  d'aller dans des excès de toutes sortes, ce qui n'est pas sans rappeler le problème aujourd'hui, soulevé fort à propos, du consumérisme et  du mercantilisme. Les carnavaleux de l'époque riaient du rire qui raille les vices et non les êtres affirmaient-ils peut-être un peu en présumant de leurs forces mentales d'ailleurs ? C'est une question qui me vient. On  brûle symboliquement le mal mais parfois du symbole à la personne il n'y a qu'un petit pas, qu'ils ne  franchissaient pas sans doute, la nef symbolique suffisant certainement à la catharsis ; le clergé de l'époque par contre carbonisait à l'occasion la ou les sorcière(s) du coin. Le peuple de cette période, moins cruel que son clergé vis-vis de celui-ci, ne le fait que symboliquement avec les curés et les religieuses qui deviennent pour le coup, et malgré tout, le mal à la limite extrême de l'incarné, ce qui ne devait pas plaire à Diderot, qui lui, éprouverait plutôt — de façon plus mâture ou plus indulgente ? car la compréhension et donc la compassion  a ses limites quand les victimes souffrent trop —  une sorte d'empathie finalement pour la religieuse qu'il perçoit comme honteusement incarcérée. Quand il suppute que  certaines d'entre elles s'adonnent au sexe, il trouve juste malheureux que le sexe soit vécu comme un vice (mais bon, les partouzes à tout crin, n'est-ce pas un peu dissolu aussi ?) Les sentiments ne sont pas les mêmes, du moyen-âge au dix-huitième. Le besoin de repères clairs est plus fort au moyen-âge, du moins dans la région flamande mais je crois un peu au-delà,  où apparemment il fallait dire ce qu'on était sans biaiser, la religieuse se devant donc de tenir parole. Pour autant le peuple reste mesuré puisqu'il s'en tient aux symboles sans dresser aucun bûcher, une façon somme toute sophistiquée de distinguer le mal qui habite l'être,  de l'être lui-même, nuance de taille, les curés et les religieuses ne sont par là pas loin d'être potentiellement considérés comme des  victimes par ce peuple, des victimes trop faibles pour résister au mal qui les font agir de façon absurde, que l'on fait semblant de prendre pour des fous, en guise de rappel à l'ordre de la part du peuple, le fou étant le repoussoir. De leur Moyen-âge, les aïeux  s'ils nous voyaient  considèreraient par le même ordre d'idées comme fous plutôt, désormais,  les politiques qui se montrent les marionnettes des banquiers sans tenir leur parole vis-à-vis du peuple. Comme eux, ne les faisons pas brûler pour de vrai sur les bûchers, mais raillons leur manque de vertu quand ils trahissent. L'absurde pointé comme tel par les gens du moyen-âge est totalement négatif, ceux  qui le pointent  dénoncent quelque chose de répréhensible... nous sommes revenus à une période où le besoin de repères se fait cruellement sentir comme à cette époque -là, ne trouvez-vous pas ?   

vendredi 13 février 2015

"Mais d'un rire qui n'est pas joyeux..."

 
 
 
 
"Le thème de la « Nef des fous » est connu dans la littérature contemporaine de Bosch et dans les traditions des Flandres au XVe siècle. On a fait le rapprochement avec Das Narrenschiff ou La Nef des fous de Sébastien Brant, dont la première édition paraît en 1494 à Bâle, et est rapidement traduite dans plusieurs langues, notamment en néerlandais. Une édition de cet ouvrage paraît à Bois-le-Duc vers 1500. L'auteur accueille, dans sa nef symbolique, des fous de toutes catégories et fait défiler les faiblesses humaines. L'une de ses strophes dit : « Mieux vaut rester laïque que de mal se conduire en étant dans les ordres ». Beaucoup de similitudes existent entre ce livre et la représentation faite par Bosch.
De nombreux autres textes rappellent les fêtes des fous en honneur au bas Moyen âge. Ces textes stigmatisent la folie à Satan. L'atmosphère du temps était à la dérision du comportement du bas clergé. Les carnavals allemands se sont inspirés de ces textes et faisaient défiler des chars représentant la « Nef du Mal » que la foule finalement incendiait. Bosch est un homme de la fin du Moyen Age, la Réforme n'est pas très loin. Tant l'Église catholique que les réformateurs veulent freiner les débordements des carnavals ; le pouvoir lui aussi craint pour l'ordre public. On réprime le rire de la foule ou à tout le moins on veut le contrôler. C'est le pouvoir qui bientôt organisera les fêtes. Bosch n'est pas sans doute très éloigné de son contemporain Érasme qui « ne raille pas les individus mais les vices  : le rire est mis au service de la morale ». Érasme ironise aussi à propos des concitoyens de Bosch. Dans L'Éloge de la folie, il a dit à propos des Brabançons  : « Au lieu que chez les autres hommes l'âge apporte la prudence, plus ceux-ci approchent de la vieillesse, plus ils sont gais ». Et George Minois commente « la folie est utilisée comme un repoussoir  : il s'agit de montrer l'absurdité d'un monde privé de codes et d'interdits, d'un monde qui renie ses valeurs. Ce monde est fou, et l'on en rit, mais d'un rire qui n'est pas joyeux »." Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Nef_des_fous_(Bosch)

Lecture pour cet après-midi

Car ce matin je dois m'en aller, je me réserve cette analyse pour cet après-midi :

"In order to examine the differences between Utilitarianism and Humanism let's look at a major moral controversy: the death penalty."

"Afin de traiter les différences qui existent entre l'utilitarisme et l'humanisme, penchons-nous sur un sujet de controverse morale majeur : la peine de mort."

 
Englishtown 

mercredi 11 février 2015

Dernières lectures

La dernière lecture que j'ai faite est celle de mon propre billet, posté juste avant celui-ci, à propos du regard que porte Féval sur son  Lecoq  et son chef de la pègre le colonel Bozzo. Je voulais juste ajouter que lorsque je parle de "marquise légitime et légitimiste" cela ne signifie pas une marquise que son papa aurait reconnue en tant que sa fifille (comme d'autres ne le font pas, faute de le pouvoir, de savoir ou encore de trouver cela opportun au vu de je ne sais quelle situation),  mon propos s'insère dans le contexte des histoires de Féval et de l'Histoire, la grande. Dans les histoires de Féval en effet nous trouvons des personnages de femmes briguant des titres de noblesse à moins qu'on ne les brigue pour elles. Cela dit, que de choses cruelles trouvons-nous dans la littérature de Féval, la femme par exemple si elle n'est pas exceptionnellement belle ou au goût de l'auteur peut passer à la moulinette d'une écriture qui va la réduire à une offensante caricature, alors que celles qu'il agrée sont mises sur piédestal, on ne peut mieux dire, puisque le piédestal est le socle soutenant une statue, Féval les figeant dans leur beauté et/ou ce qu'il  décrète en être. Tant pis pour les autres ! il vaut mieux qu'elles ne se trouvassent point sur son chemin. C'est con, non ? Imaginez une femme si exigeante en matière de beauté masculine que des hommes craindraient la stigmatisation grave en se présentant  devant elle. Pourtant c'est courant côté masculin, cette exigence à des canons stricts de beauté concernant la femme. D'où les traumas des femmes : peur de vieillir, peur de prendre un peu d'épaisseur, panique du corps etc. Féval est lui-même, il ne triche pas, il se présente avec ses défauts de phallocrate, mais à part cela il est une mine de renseignements, et même d'enseignements, fussent-ils  à rebours parfois.
 
Autre lecture : le texte d'Englistown sur l'émigration. Le monde se rétrécit ! Les Etats-Unis se disent toujours prêts à suivre leur  philanthropique philosophie, l'Amérique invite pourtant toujours le monde à lui donner "ses pauvres, ses fatigués, et ses faibles qui désirent respirer librement" mais faute de pouvoir concrétiser cette promesse les État-Unis donnent le change avec une politique étrange sous forme de programme appelé  "Diversity Visa Lottery",  proposé aux pays ayant un taux historiquement bas d'immigration aux Etats-Unis.  En gros il faut avoir de la chance, ne pas rechigner à faire beaucoup de paperasserie, être parrainé par un patron, avoir de la famille là-bas si possible, quoique,  les infirmiers et infirmières seraient les bienvenus, auraient plus de chances qu'un ingénieur ou enseignant à l'obtention de la fameuse carte verte, car la population étant vieillissante en Amérique, on a plus besoin d'infirmiers que d'autres qui sont légion là-bas (NP : pays de matheux, rempli à ras bord d'ingénieurs de toutes sortes, en veux-tu Ubu, en voilà  !)
 Ma traduction du début du texte d'Englishtown :

 "Ici, aux falaises, aux portes du coucher de soleil se tiendra une femme puissante munie d'une torche dont la flamme est une lumière emprisonnée  et le nom Mère des Exilés. De sa main en guise de phare  brille un souhait de bienvenue de dimension internationale. Ces mots apparaissent à la base de la statue de la Liberté et, au fil des ans, ont accueilli d'innombrables immigrés sur les côtes de l'Amérique. Cependant, de nos jours, les États-Unis d'Amérique sont à peu près le continent où il est le plus difficile de devenir un résident permanent. En ce sens, ses lois sur l'immigration sont similaires à celles de la plupart des autres pays, en ce que la question n'est pas en quoi le pays peut-il faire quelque chose pour vous, mais est, en quoi vous pouvez faire quelque chose pour lui."


  Sans commentaire. Et puis si ! Formule passe-partout pour noyer le poisson et qui induit un rapport de domination des uns, les travailleurs, sur les autres, potentiellement juste vus comme oisifs et/ou inutiles. Cependant, à bien y réfléchir,  Bush n'aurait-il pas mieux fait d'aller à la pèche ?  exemple parmi d'autres. Cela dit, le début du texte est bien poétique,  par ironie je crois, car derrière les mots doux et mensongers imputés à la statue de la Liberté, symbole de l'Amérique,  brandissant énergiquement sa lampe torche, se cache la vérité d'une administration prussienne. Le monde s'est rétréci sous l'effet des guerres à répétition et est devenu utilitaire du coup... et autoritaire "vous les "bons à rien", restez chez vous, ici c'est chez nous."
  Je souhaite bon voyage aux candidats reçus, possédant la carte verte tant rêvée, désirée, à vous l'Amérique !    Un brin amère,  j'ajouterai les mots que la brunette adressa à  Charlie Brown qui part en France  :  "don't come back !"



 

Le regard de Féval sur le colonel Bozzo et Lecocq

Nous savons que Féval, parce qu'il le dit lui-même, s'est inspiré  de Vidocq pour le personnage de Lecocq (surnommé "L'Amitié" par les intimes, si on peut parler d'intimes), quant au colonel Bozzo — colonel est un titre ou grade que Bozzo son personnage s'est lui-même donné — il  est le chef de la pègre Corse  imaginé par Féval. C'est frappant que l'auteur les décrive tous les deux comme d'incroyables comédiens, capables du pire sous des dehors plus que policés, parfois débonnaires, bon enfant, frisant même la naïveté (admirablement bien jouée). Dans L'Arme Invisible, le dernier roman que comprend l'énorme pavé  trouvé à la bibliothèque municipale, voici un passage où ces traits de caractère percent en filigrane du dialogue. Le colonel Bozzo, avec une marquise tout ce qu'il y a de plus légitime et légitimiste,  vient de jouer de façon plus débonnaire que jamais les intermédiaires pour favoriser les fiançailles d'un jeune juge d'instruction, avec Valentine dont il est  follement amoureux. Il quitte juste la marquise en question  quand il rencontre Lecocq, pour la dernière mise au point  de l'assassinat de ce même juge. Cela, afin de sauver son association de malfaiteurs sur laquelle  le juge menait une enquête qui allait bientôt aboutir, où il découvrirait que son vieillard d'ami, le colonel Bozzo, est le chef de la pègre. L'extrait (rencontre de Lecocq et du colonel Bozzo)  :


— Eh bien ! fit-il après l'avoir respectueusement salué, tout va-t-il comme vous voulez, papa ?


— Tu sais, répondit  le vieillard d'un air fat, je suis né coiffé, j'ai une chance de possédé et de la corde de pendu dans toutes mes poches. Nous allons encore gagner cette partie-là, haut la main, et ce sera ma dernière affaire.

— Dans cinquante ans, papa, répliqua Lecocq, nous parlerons de votre retraite. Ne me gardez pas rancune pour un mot ; les vrais maîtres de billard sont ceux qui jouent bien et qui réussissent par-dessus le marché. Voilà qu'il se fait plus de minuit, avez-vous des ordres à me donner ?

— Après moi, l'Amitié, répondit le colonel en s'appuyant familièrement sur son épaule, tu es celui qui fait le plus de carambolages ; aussi tu me succèderas, je l'ai promis, je l'ai juré, je te le signerai quand tu voudras. J'ai oublié de te demander qui tu avais choisi pour soigner le flagrant délit du numéro six.

— Je me suis choisi moi-même, patron, répondit Lecocq ; quand il s'agit de vous seconder, je ne m'en fie qu'à moi. Je vais de ce pas me mettre au lit, ici près, dans ma chambre, au troisième étage du numéro six, porte à porte avec M. Chopin, le professeur de musique, qui a une voix à réveiller tout le quartier. Comptez sur moi, au premier cri de M. Chopin toute la maison sera debout.

Le colonel lui prit la main et la serra.

— Mon bon chéri, lui dit-il avec émotion, tu ne sers pas un ingrat, et quand le moment sera venu, tu verras bien si ton vieux maître t'aimait d'une tendresse sincère.

Ils se séparèrent et Lecocq quitta l'hôtel d'Ornans en se disant :

— Si on ne connaissait pas le vieux vampire, il serait capable de vous faire voir des étoiles en plein midi !

Paul Féval, extrait de l'arme invisible

L'arme invisible, il me semble avoir écrit un texte jadis qui s'intitulait ainsi. Nougaro aurait pensé à larmes invisibles et aurait joué là-dessus. Si la victime en réchappait pourrait-elle verser des larmes, même invisibles ?   un tel débordement de cruauté étant propre à assécher le cœur de la  plus tendre victime.  Consolation, écoutez-moi le dialogue du saxo et du violencelle, ici :

https://www.youtube.com/watch?v=NcFM4UdFGMc#t=25
 
 

mardi 10 février 2015

Le regard de l'animal... et celui de l'homme

 
 


Quand bien même ce ne soit pas du chien que je mange trois fois par semaine, mais du poulet et parfois une tranche de jambon...  je regrette de ne pas savoir arrêter complètement la viande. Parce que ce chien, par son regard, incarne toute la condition animale. C'est dans le regard des hommes qu'on trouve parfois de l'animosité : mépris, cruauté etc.,  plus rarement dans celui d'un quadrupède. Je le redis, il y a ce quelque chose que j'appelle moi, divin, en eux (les animaux). Je ne trouve pas d'autre mot. Et je ne pense pas blasphémer. Mais ce regard de l'homme, intérieur, en dit long sur sa condition difficile à lui aussi. Mes dessins ne sont pas toujours humoristiques, ce sont alors mes dessins à réflexion.

Remarquable

Je n'ai pas le temps de traduire tout le texte sur Confucius, mais voici un délicieux bout de traduction du texte du jour sur Englishtown :
 
 
"Confucius, un homme connu à travers le monde pour sa philosophie et son enseignement. On peut aussi lui attribuer la façon de fonctionner de nombreux pays à travers le monde. L'attitude de Confucius concernant l'éducation était de ne pas faire de distinction de classe — l'éducation pour tous. Cette croyance fondamentale en l'équité pour tous a ouvert la voie à l'idée révolutionnaire de méritocratie.
 
On avait besoin de milliers de fonctionnaires  pour effectuer diverses tâches administratives, à ce point qu'on mit en place l'examen impérial, afin d'identifier ceux qui savaient lire et écrire, pouvaient être aptes à effectuer diverses tâches administratives et s'adapter le mieux à une vie dans la fonction publique. À son apogée, l'examen impérial à son plus haut niveau était une épreuve de neuf jours, de jour comme de nuit. On examinait les candidats sur leur compréhension des classiques chinois, des valeurs confucéennes, et des styles stricts d'écriture.
 
En raison des exigences de l'examen, ceux qui y participaient étaient tenus en haute estime, et leur était accordé un certain pouvoir. Sous le règne de l'empereur Kang Xi, les candidats prenaient des garanties contre les examinateurs par des méthodes de marquage et s'interrogeaient quant à l'impartialité de ces examinateurs. Il en résulta que l'empereur ne fut pas satisfait des méthodes de l'examinateur en chef et affecta le prince Yong Zheng au poste d'assistant au re-marquage." 
 
 
Épatant, non ?

lundi 9 février 2015

Je n'ai besoin de personne


L'identité nationale ce jour dans Englishtown

Comme thème abordé du jour dans Englistown : l'identité nationale. Texte intéressant ! Traduit pour moi et vous ou, plus poliment, vous et moi,  ici-même par moi-même  :
 
 
"Au cours du vingtième siècle, le monde a connu des changements continus tandis que les empires s'effondraient et que les petites nations affirmaient leur indépendance. Ce vingt-et-unième siècle cependant nous sommes confrontés à un autre type de changement et ce changement est une question difficile et controversée : alors que le monde où nous vivons devient de plus en plus mondialisé un pays peut-il encore conserver une identité nationale ?


On peut considérer que l'identité nationale recouvre les rituels, les traditions et les croyances du peuple d'une nation. Cependant, du fait que les caractéristiques démographiques des pays changent en raison de l'immigration et de l'émigration, le concept de l'identité nationale est en lui-même l'objet d'un changement complexe.

D'une part, ceux qui quittent leur maison et se déplacent vers un autre pays ont une identité déjà bien établie, fondée sur la race, la langue, la religion, l'histoire, la nourriture, l'habillement et la musique qu'ils apportent à leur nouveau pays.

D'autre part, les résidents d'un pays sentent l'identité de leur nation changer en raison des différentes coutumes et croyances des immigrants. Ce mélange de différents types de personnes vivant dans le même pays est appelé multiculturalisme. Et le sujet du débat dans de nombreuses sociétés multiculturelles est celui de l'identité nationale quant tant de cultures existent ainsi côte à côte.


Pensez au pays où vous vivez ou dans lequel vous êtes né. Quelles choses, diriez-vous, le définissent, vous définissent ? La langue ? la nourriture ? la tradition ? Pourtant, n'y a-t-il rien de plus profond que ces facteurs, qui pourraient rassembler les gens ? Est-il possible de regarder les différentes cultures, les différentes sortes de personnes, et de voir les similitudes, au lieu des différences ?

Le drapeau national français est composé de rouge, blanc, et bleu, couleurs qui représentent les valeurs "Liberté, "Égalité" et "Fraternité". Si celles-ci sont prises à cœur alors nous pouvons voir comment différentes personnes avec différents modes de vie, comportements, peuvent commencer à coexister.  Pensez à la nation dans laquelle vous êtes né. Quelles sont les valeurs qui vous ont réunis tous ensemble ? Quelles valeurs souhaitez-vous que votre nouvelle identité nationale du vingt-et-unième siècle y inclue ?"







 

entendu

 je trouve les dessins de Schulz très bons, les mimiques de Snoopy formidables d'expressivité mais une fois que j'ai eu fini de regarder l'excellent film pour la deuxième fois, j'ai visionné un décryptage des évènements Charlie Hebdo  où deux journalistes analysent le contexte politique dans lequel ils se sont déroulés, l'un d'eux pointe  du doigt  les mensonges dont seraient victimes les français depuis 2011 à propos de la Syrie. Ce qu'on y entend est  grave,  profondément. Fin de la vidéo, je clique sur l'une de celles qui sont proposées dans le "menu" et tombe sur un dynamique jeune homme, à l'allure à première vue d'un jeune gauchiste des années soixante-dix par sa coupe de cheveux. En fait il est d'extrême droite. Le jeune homme, fort de sa chrétienté affirmée haut et fort annonce en substance que les  gauchistes vont payer pour leur politique d'accueil des immigrés (comme si la droite très à droite n'était pas concernée par la politique en faveur de l'immigration, sous cape). Il jubile à propos de "ces abrutis de Charlie Hebdo". Sa haine de l'Amérique est à l'égal de la haine de l'Amérique qu'éprouvent les combattants Arabes. Côté Arabe, je comprends que l'attitude mercantile sanglante des dirigeants  Américains depuis Bush ait pu leur mettre la haine au cœur,  mais concernant la haine de l'Amérique qu'éprouve le jeune chrétien bon teint, le fait qu'il se serve d'une foi qui ne peut être du coup que factice, pour l'affirmer, le discrédite. Car c'est le métissage des Américains que le jeune politique ne supporte pas, alors que pour lui les Arabes sont des ennemis naturels  qu'il respecte tout en voulant que l'Europe reste "blanche". Quel gâchis ! Comment en est-on arrivé là ? Les journalistes de la première vidéo le disent : par la soif inextinguible de puits de pétrole et de gaz.... l'envie de pérenniser donc un consumérisme que la planète ne supportera  bientôt plus de toute façon !

Pour le débat qui fait rage dans les médias ces temps-ci, à savoir : comment conscientiser les  lycéens, les rendre moins violents et plus moraux par là-même ? Je réponds que les aînés, grosso modo,  ne supportent pas le reflet que ces lycéens leur donnent d'eux. En effet, ils ne donnent pas le bon exemple ces aînés, pour ensuite jouer les effarouchés d'où que nous nageons de plus en plus dans un absurde qui touche au burlesque. "Un exemple de mauvais exemple" que donnent les aînés aux générations qui les suivent avec cet article sur le voyage au cœur de l'évasion fiscale :

http://www.sudouest.fr/2015/02/09/swissleaks-la-banque-hsbc-impliquee-dans-une-fraude-fiscale-massive-1825148-4803.php#xtor=EPR-260-[Newsletter]-20150209-[zone_info

dimanche 8 février 2015

Le voyage en Normandie

Une invitation pour la Normandie, c'est  le retentissement d'une histoire romantique entre un Américain, le grand-père de Charlie Brown et une française, la grand-mère de celle qui envoie l'invitation. Un film remarquable. 

In a bad mood ?

Je ne suis pas de mauvaise humeur, mais  visionner ce dessin animé m'a  apporté un plus. Les dessins sont tellement explicites en eux-mêmes que la langue se devine pour qui ne parle pas l'anglais, on voit bien de quoi il s'agit.
 
Monsieur Schulz fait de l'humour avec un Snoopy dont le  maître, un enfant,  a voulu qu'il se cultive dans le but de l'éduquer. Snoopy, obéissant,  se rend à la bibliothèque. Le livre qu'il choisit de lire est un livre de magie. On aide Snoopy à  réaliser les objectifs de sa nouvelle ambition,  due à son éducation par le livre. Il en découle quelques aventures  désopilantes.  Un peu la société comme le dessinateur la voit ? D'où que c'est un tantinet subversif.  C'est ici :

https://www.youtube.com/watch?v=IF9XmwRrtk0


À la télé je vois parfois des choses navrantes, par exemple une journaliste béate, annonçant des sommes colossales dépensées par des gens extrêmement fortunés pour acheter de vieilles voitures rouillées, mais de marque, et où telle vedette a posé un jour ses fesses. Un même journaliste ayant montré ce genre de choses  avec la mine d'un ravi des bois, aurait pu montrer ensuite quelque politique déclarant que les jeunes ont besoin de repères pour devenir plus civiques (donc moraux) ! Cela s'est déjà vu. Autre cas d'incivisme extrême des aînés, lequel est dénoncé par une chaîne TV, comme quoi il ne faut pas désespérer. Ici  :

http://www.sudouest.fr/2015/02/06/bordeaux-des-cas-de-harcelement-dans-les-cuisines-de-joel-robuchon-1822533-695.php#xtor=EPR-260-[Newsletter]-20150207-[zone_info]

samedi 7 février 2015

♫ À propos du droit à se sucer le pouce en guise d'ultime ressource

le thème du droit à se sucer le pouce est joliment bien traité ici, avec Snoopy in the bad moon :

https://www.youtube.com/watch?v=gKxXAwBRuVo

jeudi 5 février 2015

Requiescant


Les robots peuvent-ils apprendre l'amour et la haine ?

Les sentiments et émotions chez les robots, c'est la grande question du jour sur Englishtown dont voici le texte traduit en français par votre serviteur (pas de féminin à serviteur à ce que je sache) :

"Une machine peut-elle réellement penser ? L'idée d'une intelligence artificielle, d'un ordinateur qui pense comme un être humain, est, à mon avis, totalement effrayante. Construire une machine qui pense comme un humain c'est vraiment possible ?  Nous approchons toujours un peu plus de la conception d'un ordinateur (robot) AI, qui pensera comme un humain. Quiconque douterait de la probabilité que cela se produise, il lui suffit de penser aux avancées qui ont été faites dans l'informatique au cours des dix dernières années.

La vérité est que l'ordinateur AI a été utilisé dans les centres de contrôle aériens, dans l'automobile, pour les systèmes d'injection de carburant, pour pratiquer la chirurgie, et acheminer chaque texto et courriel  que vous envoyez,  cela depuis un bon moment maintenant. En fait, les intelligences artificielles sont partout. Que signifie vraiment "intelligence" ? Si vous pouvez résoudre une équation mathématique ou apprendre une langue, vous êtes intelligent, non ? 
 Mais que dire de l'intelligence émotionnelle ?


Comment expliquons-nous des sentiments comme la tristesse, l'amour et la haine ? Il me semble que, bien que nous puissions apprendre à un ordinateur comment  jouer aux échecs, nous ne serons jamais en mesure de lui enseigner comment se sentir heureux quand il gagne. L'intelligence se situe sur tout ce qui concerne la résolution de problèmes, ou comment réaliser et atteindre des objectifs. Dans un avenir pas trop lointain, les scientifiques auront découvert comment programmer des machines avec des traits humains tels que la raison, les compétences pour planifier, la communication, la perception et la capacité d'apprendre. Si une machine peut présenter toutes ces compétences à la fois, alors elle peut être certainement considérée comme intelligente.


Je n'en suis pas sûr. Est-ce que programmer un ordinateur à imiter les compétences  à résoudre à la manière des humains un problème signifie vraiment qu'il est intelligent ? Dites-moi quelques mots dans une langue que je ne connais pas et je pourrais probablement vous les répéter. Mais cela ne veut pas dire que je comprends ce que je dis.


Dans les premières années de sa vie, un enfant apprend tout ce qu'il sait sur le monde par la copie. À l'heure actuelle, comme un enfant, le robot AI est à ses balbutiements. Mais à mesure que l'industrie  se développe, les machines intelligentes ne  copieront plus seulement les humains, elles vont totalement les déjouer.

Thinf of it this way Pensez à cela de cette façon : deux des différences majeures entre humains et ordinateurs sont :
 a)  les humains ont des émotions, les ordinateurs, non

b)  les humains font des erreurs, les ordinateurs n'en font pas.

Imaginez une machine à l'avenir qui a l'intelligence de l'homme le plus intelligent, mais sans commettre aucune de ses erreurs possibles.

Ainsi, dans l'avenir le robot AI pourrait nous être bien supérieur. Si cela arrivait nous serions tous au chômage et les ordinateurs se seraient vraiment emparés du monde.

 Je pense que tout dépendra de la façon dont nous remodèlerons notre société pour inclure les robots AI de l'avenir. Si AI peut faire tous les emplois pourris que nous détestons, de sortir les poubelles à désamorcer une bombe à retardement, alors peut-être notre monde sera-t-il meilleur. Ou, si à l'avenir Le robot AI apprend vraiment à ressentir des émotions comme l'amour et la haine, peut-être nous feront-ils sortir les poubelles  alors qu'ils seront assis sur le canapé à regarder la télé."

Là-dessus, le bel optimisme de Goethe nous paraîtrait  presque ironique si nous ne faisions pas confiance en sa tranquille bonhommie quand il déclare :

So divinely is the world organized that every one of us, in our place and time, is in balance with everything else.
~ Johann Wolfgang von Goethe  Le monde est tellement divinement organisé que, chacun d'entre nous, en notre place et  temps, est  en équilibre avec toutes les autres choses.

Oui, les candides peuvent avoir, tel le génial musicien Goethe, d'un côté du génie, de l'autre une sorte d'état idiot pratiquement sauf respect.

Je reviens deux heures plus tard, turlupinée par ma note, allez savoir pourquoi j'ai confondu l'écrivain avec le musicien Jean Sébastien Bach ? L'erreur m'est venue soudain à l'esprit... mon disque dur fait des ratés...

 

Vous connaissez la ballade des trente roses ?

Cela vous plairait-il de lire la ballade des Trente roses, gentes dames et sires, princes et princesses,  du fond de votre royaume mental ? C'est ici : http://quaidebruay.blogspot.fr/2010/03/un-poeme-de-luc-berimont.html
 
 
Et à cette époque où j'ai mis en ligne le poème, l'an 2010, il y avait ma Zébra, dans mon royaume mental, elle causait déjà l'anglais toute petite :