mardi 3 février 2015

Grande conversation

Grande conversation avec un congénère ; alors que je revenais... des courses, encore les courses ! je l'ai rencontré. "Alors vous vous êtes mis au vélo ?" lui dis-je, car je l'avais vu en bicyclette quelques heures auparavant, coiffé d'un casque et gilet jaune fluo poussin. Ce qui est curieux avec ce monsieur, c'est que nous aimons bien converser, sans que lui sache combien je ne partage pas ses opinions politiques. Il est sincère et de bonne foi, par exemple à sa phrase très Célinienne (si cela se trouve) " C'est ça la vie ! La vie c'est obéir ! C'est ce que les jeunes ne veulent pas comprendre !" j'ai répondu avec tact dans la langue de bois honnie "C'est vrai que dans la vie il faut parfois savoir en rabattre !" Ce que j'étais justement en train de faire en prononçant cette phrase fort peu courageuse. Mais que voulez-vous, malgré ses opinions politiques je le trouve gentil le bonhomme, sans méchanceté aucune. Si je lui avais dit "Je pense que dans la vie il faut parfois aussi savoir désobéir" cela l'aurait plongé dans un océan de perplexité et la conversation aurait tourné court, au lieu de quoi, grâce à ma langue de bois  — à l'instar des politiques que je critique tout le temps, pour le coup mais bon — il a continué de me parler et j'ai ainsi  appris que la maison que j'habite et la maison mitoyenne, celle que Maureen a quittée depuis peu, avaient été construites à la place où se trouvait un antique moulin. "Avec des ailes ?" ai-je demandé à mon congénère "C'était une roue, qui plongeait dans la rivière, une grande roue qui tournait dans l'eau." "ça devait être beau ! et il a fallu qu'ils démolissent ça ! Vous me direz, j'habite dans la maison construite à la place ..." "Avant, reprend mon protagoniste, c'était le moulin, avec un mur assez haut qui le ceinturait, mais on voyait la roue de la rue, et il y avait toute la nature autour. C'était un quartier très vivant, avec plein de cafés de mariniers, c'était vivant ! et plein de petits magasins de toutes sortes dans votre rue ! y'en avait ! Y'avait de l'ambiance parce que les mariniers y aiment la bagarre, c'est des bagarreurs... mais c'était pas méchant, juste le coup de poing vous voyez. Pas comme maintenant. Avec le chômage les jeunes sont plus méchants à c't'heure, mais faut pas montrer qu'on a peur d'eux." Que j'ai apprivoisé des jeunes du quartier, avec de vraies dégaines "de blousons noirs", je ne lui dis pas, ce sont des petits hasards qui ont favorisé l'apprivoisement, et un peu de chance. Je ne l'ai pas contredit à ce sujet... ils peuvent l'être, en effet. Écoutez ce que Céline dit à propos de la violence, des sales instincts de l'homme, et même de la plupart des animaux quoique en moins pire peut-être, et même ... écoutez comme il le déplore aussi, voilà ce qui m'a surprise : qu'il le déplore sincèrement à mon sens dans les propos qu'il tient lors de l'interview,  étant donné que je ne connais que l'image du personnage, pas encore ses écrits, étonnée en effet de trouver aussi cette étrange profonde humilité parfois chez lui quand il déclare par exemple : "j'écris parce que je suis taré. Mes parents étaient nerveux tous les deux, ils étaient tarés..." Après ce que j'ai entendu des déclarations de Céline dans cet entretien précisément, me reste à le lire, j'y trouverai des propos racistes et antisémites parce qu'il est taré,  mais aussi d'autres choses je pense,  beaucoup plus intéressantes . C'est ici : https://www.youtube.com/watch?v=zQNuZdZXUjY

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