dimanche 15 février 2015

La contagion de l'Europe anti-austérité

J'ai lu l'article de Ian Bremmer qui parle de la crainte des pro-Europe (à tout prix) concernant la contagion de l'Europe anti-austérité. Ce qui se passe en Grèce, relate l'article,  pourrait entraîner l'Espagne à imiter l'attitude de défi qu'a adoptée Syriza,  affirmant que son parti de gauche radicale annulera une grande partie de la dette de la Grèce et défiera qui plus est l'austérité. L'article  :
 Some in Europe have begun to fear that Syriza's defiance will embolden similar movements in other countries, fatally undermining all that has been accomplished.
Quelques-uns en Europe commencent à craindre que le défi de Syriza n'encourage à des mouvements similaires dans d'autres pays, fragilisant irrémédiablement tout ce qui a  été accompli.


Suite de l'article qui parle alors de Podemos, un parti espagnol, assez disposé pour le moment suppute Ian Bremmer à suivre l'exemple de la Grèce :

  Podemos, a left-wing anti-austerity party in Spain, has already posted huge gains in opinions polls. Podemos, un parti anti-austérité de gauche en Espagne a déjà affiché une montée énorme en sa faveur dans les sondages d'opinions.



A podemos government could join Syriza-led Greece in refusing calls for more sacrifice.
Pedemos au gouvernement pourrait imiter l'attitude de Syriza en Grèce en refusant les appels à plus de sacrifices.

Voters in Italy and France might join the protest. That would spell an end to the euro — and perhaps to the E.U.
Les électeurs en Italie et en France pourraient rejoindre la protestation. Ce qui pourrait appeler à une fin de l'euro et peut-être de l'Union Européenne.
 
Intermède : que les européanistes de l'Europe de la finance se rassurent, peu de gens y croient à cause des sanctions sévères et du chantage exercé par les financiers. Il faudrait pour se défaire de cette Europe-là  une montée de résistance du peuple allemand lui-même, s'alliant aux autres. Mais comme il fait l'objet de pas mal de racisme, je crois que, cela rendra frileuse la gauche allemande qui ne réussira pas à faire sortir Angéla de la sphère du pouvoir. La montée des nationalismes est due selon moi à cette frilosité.
 
L'article enclenche comme on pouvait s'y attendre :

This isn't likely to happen. The so-called troïka — the European Central Bank (ECB), the European Commission and the International Monetary Fund (IMF) — and germany, the higgest contributor to Greek bailouts, have a great deal of leverage.

Cela n'arrivera probablement pas. Ce qu'on nomme la troïka — La Banque centrale Européenne, la Commission Européenne, et le Fond Monétaire International (FMI) — et l'Allemagne, la plus grosse contributrice aux renflouements de la Grèce, ont un puissant moyen de pression.

They have the money Athens needs to keep the lights on, and for all of Syriza's demands for concessions, everyone involved knows that absent a negociated deal, Greece default on his debt, and its economy will collapse.

Ils ont l'argent dont a besoin Athènes pour subvenir aux besoins énergétiques du pays, et à toutes les demandes de concessions de Syriza. Toute personne impliquée sait que sans négociations, la Grèce ne remboursera pas la dette, et son économie s'effondrera.

Intermède : ce n'est pas le cercle enchanté, mais au contraire le cercle diabolique de la finance ! Perfide Europe des banques !

Et voilà maintenant le paradoxe que relève Ian Bremmer :
 
 Polling suggests that Greek voters want an end to austerity, but strong majorities also want to remain within the E.U. and keep the euro. Syriza will have to cave.

Les sondages suggèrent que les électeurs grecs  veulent une fin de l'austérité, mais beaucoup parmi eux veulent aussi rester au sein de l'Europe et garder l'Euro. Syriza sera obligé de céder.


Intermède : un piège à la Vidocq décrit par Féval, une souricière pour  démunis que Syriza sera empêché de défendre ? Car on trouve tous les ingrédients de l'infernalité !

Reprise de l'article : Podemos is now telling voters what they want to hear, but Syrisa will demonstrate that those things aren't true.

NP : Le journaliste prend ici clairement position à droite avec cette phrase : Podemos dit actuellement aux électeurs ce qu'ils veulent entendre, mais Syriza démontrera que ces choses ne sont pas vraies.

mon commentaire : contraint forcé Syriza sera vaincu mais n'aura rien pu démontrer.

La suite de l'article :

Spain's unemployment remains above 20%, but the country's economy is now growing faster than European average. On election day this fall, few voters will want to import Greek style turmoil. That's good news for the future of the euro zone.

Le chômage en Espagne reste au-dessus des 20%, mais l'économie du pays croît plus rapidement que la moyenne européenne.
 Le jour des élections cet automne, quelques électeurs voudront importer des turbulences du style de celles  qu'on trouve en Grèce. Ce sont de bonnes nouvelles pour l'avenir de la zone euro.


Mon commentaire : la stratégie des pro-Europe de la finance est que Syriza finisse par servir de contre-exemple aux espagnols, c'est cela que pense le journaliste. Je le déplore mais je crois qu'effectivement cela pourrait se passer ainsi.

Et enfin dernier paragraphe :

But the over-the-top demands of Greece's news leaders suggest they might not recognize that they're fighting a war they can't win.

Mais les exigences  au-delà des   limites des nouveaux leaders de la Grèce laissent supposer qu'ils pourraient ne pas reconnaître qu'ils sont engagés dans un combat qu'ils ne peuvent gagner.

If Syriza overplays its hand, it could generate enough scary headlines to provoke a national banking crisis ahead of critical repayments to the IMF and ECB.

Si Syriza présume de ses forces, cela pourrait générer suffisamment de gros titres de presse terrifiants pour provoquer une crise bancaire nationale au regard des remboursements cruciaux dus au FMI et à la BCE.

If the Germans and the troïka are too complacent to offer Syriza a face-saving way to back down, they could join Syriza in stumbling into a debt default that would force Greece out of both the euro and the union.

Si les Allemands et la troïka montrent trop d'auto-satisfaction pour offrir à Syriza le moyen de sauver la face en faisant marche arrière, ils pourraient encourager (sous cape) Syriza dans son hésitation à payer la dette, ce qui entraînerait la Grèce à la fois hors de l'Euro et de l'Union Européenne.

Once that precedent is set, no one knows where it might lead.

Une fois ce précédent créé, personne ne sait où cela pourrait conduire.

Un article du Time

La peur de l'inconnu laissera-t-elle des gens par milliers sous le joug des banques ? Car cette Europe selon moi a programmé la mort des gens qui n'ont pas de fortune, les sacrifices demandés, selon ma perception de la chose politique actuelle c' est un retour très en arrière aux sacrifices d'humains. C'est de la barbarie.
 
 
 

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