lundi 19 octobre 2015

Le cimetière Indien

Je ne parlerai pas ce jour de l'été indien mais du cimetière indien, hélas pour ces morts étant donné les circonstances de leur décès,  leur vie cruellement écourtée durant la première guerre mondiale. Nous l'avions déjà vainement cherché un soir ce cimetière indien, après avoir tourné de-ci, de-là,  dans Festubert. Ce matin, bien que j'eusse  (moui  un subjonctif nous tombe du ciel) aperçu vite fait le panneau annonçant le cimetière indien un de ces jours derniers alors que je faisais du vélo, je l'ai repéré pour de bon en  "bûchant" une autre piste — "bûcher une piste" comme disait une africaine que nous avons rencontrée à Toulouse il y a longtemps déjà, quand, nouvelle arrivée, elle  repérait en marchant comment se rendre à tel ou tel endroit de la ville — quant à moi ce matin, il s'agissait d'établir un circuit "longue marche", le plus agréable possible, à faire en duo avec mon compagnon. 
 
 
Je pris donc ce matin dans l'avenue Berthelot, la petite rue qui la coupe perpendiculairement et qui se nomme la rue du Pré des sœurs. J'allai jusqu'au bout, ce faisant, je changeai de commune, j'étais à Beuvry, traversai la départementale déjà envahie  d'un flux assez conséquent de voitures dès potron-minet, arrivai dans la rue Julien Guérard, continuai rue Jules Guesde, tournai à droite, rue Édouard   Vaillant, après avoir laissé de côté la rue Raoul Briquet. J'arrivai jusque l'église de Beuvry à côté de laquelle se trouve une grande maison signalée comme étant le siège de la confrérie des Charitables, là je file du mauvais côté de la rue Sadi Carnot pour atterrir direct où je ne voulais surtout pas déboucher, c'est-à-dire, rue de Lille,   l'avenue très fréquentée qui conduit en plein centre de Béthune. Marche arrière, je bifurque du bon côté et, à la fin de la rue Sadi Carnot, me trouve nez à nez avec la rue perpendiculaire qui se nomme Jean Jaurès. Nous sommes en terre socialiste décidément ! Arrivée là,  je file jusqu'à la gare d'eau de Beuvry qui s'appelle aussi Préolan je crois, et que je trouve très belle. Je suis un bras du canal, arrive à l'étang des signes, en fais le tour, débouche sur une route qui me mène à la passerelle de la gare de Beuvry. Je décide de ne pas la traverser, car monter les escaliers en soulevant mon vélo est dangereux  pour mon cœur au grand souffle (souffle cardiaque), je file donc tout droit et tourne ensuite pour traverser le canal un peu plus loin, par le pont de Gorre. J'aurais pu ne pas prendre le pont de Gorre car des panneaux indiquaient Béthune de l'autre côté. Il se trouve que j'ai décidé de le prendre malgré tout, pour voir. Après la descente, en continuant un peu, je l'ai vu, lui : le cimetière indien.

Me suis arrêtée pour lire les plaques qui racontaient les batailles où avaient été piégés ces soldats, écrites en anglais et en français. Il y a des photos  montrant les soldats indiens, attendant à la queue leu leu, des mouchoirs sur les yeux pour les uns, d'autres tiennent la  tête baissée. Ils ont l'air en   totale  détresse.

Après le recueillement qui s'impose, je reprends la route, un rond-point qui distribue la direction Béthune cette fois, à droite, et l'on arrive à un feu, sur la droite encore, le boulevard Washington, qui se trouve tout près de mon quartier.

Avec la voiture nous n'avions pas trouvé ce cimetière, n'ayant pas non plus pris le plus court chemin en passant par Festubert,  alors que du boulevard Washington qui est près de chez nous, grâce à l'observation que permet le déplacement plus lent en vélo, je me suis aperçue qu'il se trouvait à quatre petits kilomètres de notre habitation. Pourquoi voulions-nous voir ce cimetière indien ? Parce que, après en avoir vu beaucoup d'autres de la première guerre mondiale,  nous nous attendions à ce que soit raconté un pan de l'histoire de celle-ci en cet endroit, ce qui fut le cas... je ne m'attendais pas par contre aux photos, où l'on voit aussi des Britanniques qui avaient pris leur quartier général au château de Gorre. Ce château n'existe plus, il a été totalement détruit, bombardé sans doute.  

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