jeudi 17 février 2011


"Quelle est l'origine de la honte ? Ce mystérieux sentiment de sa propre indignité, cette volonté de détruire et dégrader ce que l'on a soi-même construit, image d'une vie simple qu'il s'agit pourtant, à tout prix, de briser, de souiller ? Ainsi, «Certains hommes éprouvaient le besoin de souiller, de dégrader ce qui avait été leur abri et leur fierté. Ici et là, en dépit des règlements d'hygiène, on pouvait voir un soldat se soulager dans ce qui avait été son logis, et parfois, après, il s'arrêtait songeur, sombre, tristement étonné, comme s'il ne comprenait pas les motifs de son acte» (p. 156).L'Histoire seule en partage. Mais, face à l'absurdité de cette dernière qui semble décidément indifférente à nos destinées, la honte, universelle, en unique juge de nos paroles et de nos actions, surtout lorsque comme pour Aaron la vérité de l'expérience de guerre la plus intime, la possibilité de tuer un autre homme et de mesurer son propre courage physique, est refusée au héros (cf. p. 173), du moins jusqu'aux toutes dernières pages de notre roman."
http://stalker.hautetfort.com/archive/2011/02/06/la-grande-foret-wilderness-robert-penn-warren.html

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