mardi 30 décembre 2014

l'extrait

Bientôt midi et toujours pas de chauffagiste qui n'a plus qu'une demi-heure pour venir  détartrer le corps de chauffe de la chaudière. Je suis bloquée au niveau de l'estomac, en ai carrément des brûlures, sûrement de la colère rentrée, à force d'attendre. Je m'en vais taper un extrait des écrits de Féval, plus précisément un extrait du roman Cœur d'acier, l'auteur ne se révolte pas contre les choses qui nous font détourner le regard en France, parce que selon lui, les français ne s'en rattrapent que mieux ailleurs. Vous allez voir :

"Chez nous il y a un terrible dévergondage autour de ces choses. C'est une dernière débauche, je suppose, et nous serons une population tout aimable quand on nous aura guéris de cette ineffable fringale qui nous attire vers les héros du poison et du poignard. On ne nous permet pas ces pâtés de sang et de chair morte que la boxe pétrit à la si grande volupté de la joyeuse Angleterre ; on nous défend ces grillades de toreros qu'on dévore en hurlant de joie sous le beau ciel de l'Espagne ; mais on nous permet la cour d'assises et nous réunissons là toutes nos forces : nous avons le premier théâtre criminel de l'univers."

Paul Féval

Le divin ne s'introduit pas si facilement chez les hommes qu'il ne le fait chez les éléphants. Le taureau en tête de turc selon Féval, mais pour lui, philanthrope,  il vaut mieux cela que les coups de poignards et le poison qui brûle les tripes et fait durer longtemps les agonies. Le taureau serait alors le moindre mal pour lui, le détour par le sacrifice obligé de la bête pour canaliser la violence des pauvres hommes. Une pauvreté basse que cette violence-là, sournoise et d'autant plus indécrottable. Tiens, je sens moins les brûlures d'estomac.


 
 
 

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