À mes heures de survoltage, au moment des courses, je prie. Prière brève de mon cru, je demande en quelques mots suppliants, en mon for intérieur, le pouvoir d'aimer quand les gens m'insupportent. Pour pallier le manque d'énergie qui menace je répète simplement "donne-moi le pouvoir d'aimer mon Dieu." J'ai trouvé ce mantra en quelque sorte assez récemment, en ces périodes de fêtes où tout le monde s'aime plus encore que d'ordinaire paraît-il. Alors que mon caddy avançait péniblement dans les allées du magasin, tamponné par-ci, par-là, sans bouger mes lèvres je me récitais ces mots. Cela dit, pas que moi à être saturée, j'entendais des soupirs plaintifs autour de moi, et d'exaspération. Inévitable courses, je suis bien obligée d'aller à cette grande surface une fois par semaine puisque j'y effectue les achats hebdomadaires pour Samuel. Mais en ces périodes surtout... voir l'état des gens dans leur "course aux cadeaux" me rend misanthrope. À ce propos j'ai vu quelqu'un qui pourrait ressembler à un misanthrope serein et aimable ma foi. Il s'agit d'un homme qui élève des loups et qui n'a pas besoin de prier pour les aimer, tant ces bêtes sont aimables envers lui, le mot juste est aimantes. C'était un reportage à la télé. Les loups sont moins violents et même pas du tout en présence de cet homme assez jeune, il parvient à les faire cesser de se battre pour une femelle par exemple quand il arrive parmi eux. Le voilà qui s'empare de la louve qui a provoqué malgré elle la discorde, la prend dans ses bras comme sa fille, la sort du vaste enclos herbeux, puis s'en retourne vers les combattants et fait cesser le combat. À voir avec quelle facilité il parvient à les calmer, les loups semblent plus raisonnables que les hommes. Notre héros a l'air apriori solitaire en raison de son amour pour les loups, mais il ne l'est pas, il a une famille humaine aussi ; d'où lui vient cette forte empathie pour ces bêtes qui le lui rendent si bien ? Altérité des loups qui comprennent les codes humains par lui, lequel a appris ceux des loups de son côté, car sinon explique-t-il, pas de communication possible. Soudain l'homme, en guise de démonstration de sa joie d'être parmi les loups se met à "hurler" et eux de lui répondre par d'autres hurlements mélodieux en diable. Ce que les humains perçoivent comme des cris de damnés devient beau. L'homme est manifestement heureux en leur compagnie et réciproquement. Il est leur chef bien aimé, un père, et les adoucit quelque part, car j'ai trouvé le regard des loups plein de douceur lorsqu'il est à leurs côtés. Les hommes qui ne connaissent pas les loups croient que ceux qui relèvent les babines en plissant des yeux sont les plus méchants. En effet leur faciès devient alors impressionnant, L'homme ami des loups nous apprend qu'ils font cela face au dominant loup, en guise de soumission, le chef se contente d'émettre alors des grognements, gueule fermée. Sans les codes de hiérarchie, pas de meute possible... c'est ainsi qu'il se trouve des loups solitaires. Les anarchistes... mais l'ami des loups les a si bien apprivoisés, avec ses interventions pacifistes... qu'il n'y a pas de loup solitaire chez lui. Les loups savent faire des compromis qui ne compromettent pas leur bonheur en compagnie de l'homme en question. Se sent-il autant d'atomes crochus envers les humains en général ? Les loups lui en auront appris beaucoup sur lui-même, il était manifestement bien dans sa peau. J'irais bien faire un stage chez lui, moi, pour devenir plus naturellement pacifiste comme ce grand jeune homme.
vendredi 19 décembre 2014
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