mercredi 4 février 2009

Comment va l'absurde

Extrait de la chronique de Fabienne Pascaud

« ...L'absurde selon Martin Crimp, 52 ans, héritier et compatriote de Harold Pinter, est plus sournois et littéraire. C'est dans l'âme de tout un chacun ou plutôt sa Ville intime (comme l'indique le titre) qu'il fouaille vérités et mensonges, débusque ce qui en nous est authentique ou créé par l'autre, l'environnement extérieur, le jeu... et les mirages du je. Avec un sens du suspense proche du polar, l'auteur piège son public dans des situations illusoires où font en plus semblant de se perdre ses personnages eux-mêmes. C'est alambiqué et un rien bavard, mystérieux et fabriqué en même temps. Dans un décor gris glacé abstrait, presque mental, Marc Paquien dirige heureusement Marianne Denicourt, André Marcon, Hélène Alexandridis en olympiens funambules dans une comédie en trompe-l'oeil où le virtuel menace sans fin de se réaliser. Etonnant exercice de voltige.
C'en est un aussi que celui de Jean-Michel Ribes avec Un garçon impossible, du Norvégien Petter S. Rosenlund, 41 ans. Si cette bouffonnerie cauchemardesque (étrangement proche de Victor ou les enfants au pouvoir, du surréaliste Roger Vitrac) finit par souffrir de ses excès mêmes, les acteurs mettent toute leur folie - douce ou pas - à incarner une microsociété malade de mensonges et de frustrations où les enfants ne peuvent que tuer pour exister. Ça se passe justement dans un hôpital. Comme ça se passait dans une banque. L'absurde s'émancipe. »

La chronique de Fabienne Pascaud

Absurde où tout un chacun devient le martien de l’autre ; faux-semblants et zéro repère au bout de la déroute ?


http://www.telerama.fr/art/voyage-en-absurdie,38717.php

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