mercredi 25 mars 2009

Réflexions et informations sur l'actualité cinéphilique par Edouard Waintrop.

"… Dans son livre sur le cinéaste, et à propos de La ciudad y los perros, le critique péruvien Ricardo Bedoya signale que le réalisateur sait «transformer, comme le roman dont il est inspiré, la description d’une chaîne de loyautés et de convictions en une enquête morale, une exposition de conflits individuels exacerbés par la révélation d’un fait caché, l’assassinat d’un cadet. La vision critique de l’institution militaire est la conséquence des actions des personnages, de leurs doutes et trahisons, pas le résultat d’un discours articulé et d’effets calculés.»
La même chose se produit avec La boca del lobo, film inspiré par le massacre de Soccos, perpétré en novembre 1983. Au départ nous avons un village des Andes où une patrouille de l‘armée tue soixante paysans, uniquement parce qu’ils sont soupçonnés de faire partie de la bande terroriste du Sentier lumineux. Le résultat, c’est un film sur un groupe militaire soumis à une pression maximale et mis en scène comme un western d’Anthony Mann.
Pour Pantaleón et les visiteuses, qui lui aussi recèle son potentiel de critique de la hiérarchie et de l’hypocrisie militaires, Lombardi et ses scénaristes ont préféré changer de tonalité. Avec la pleine autorisation de Vargas Llosa, l’auteur de cette épopée picaresque, qui a essayé de réaliser lui même quelques années plus tôt une version de son propre roman, ils s’intéressent aux problèmes moraux de Pantaleón, qu’ils ont transformé en personnage sinon tragique, du moins tragicomique."


http://cinoque.blogs.liberation.fr:80/waintrop/2009/03/lombardi-la-cin.html

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