mercredi 17 mars 2010
ILS S'EN VONT AUX VEILLÉES
À grandes pedzouillées
En rupture de ban,
Ils s'en vont aux veillées
Lanterne sous caban.
Tout le village aboie,
Tremble dans les lueurs.
La lune a ses pâleurs,
Ses blessures de soie.
Ou bien c'est la nuit terne
Comme un gouffre séant
Où se perd la lanterne,
Espace d'océan.
Au ras des ganipotes
Ils traînent leurs sabots.
Mais ils se sentent potes
— Ça chauffe le jabot ! —
On n'a pas peur d'être hommes
Sous ce noir de velours.
Pourtant, tous que nous sommes
Nous ne pesons pas lourd.
Nous sommes un village
Dans la paume de Dieu ...
J'en dirais davantage
Ça ne vaudrait pas mieux,
— Nous sommes un village ! —
Maurice Fombeure
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