mardi 19 octobre 2010


Les pays membres de l’Union harmonisent-ils leur politique en matière d’immigration de travail venue des pays tiers ?

En matière de migration de travail, et plus encore depuis la crise, les États membres entendent rester maîtres sur leur territoire national, même si les débats actuels sur la gouvernance économique de l’Union pourraient les forcer à aborder ensemble le sujet, fût-ce sans le dire explicitement, à travers les questions de l’emploi et de la pauvreté.
Pour l’heure, les divergences sont grandes. Les pays qui ont fait un choix courageux en accueillant de nombreux immigrants dans les années 2000, en supportent le coût aujourd’hui puisque la plupart de ces migrants sont restés sur place. En revanche, l’Allemagne, par exemple, reste très protectionniste en la matière, au nom de la défense de l’État-providence. Les syndicats allemands notamment sont sur cette ligne alors qu’à l’inverse, la gauche d’Europe du Sud est assez systématiquement pro-immigration — quitte à négliger les conditions d’exploitation dans lesquelles vivent de nombreux migrants, surtout les clandestins. Plusieurs pays de l’Union voudraient bien trier les immigrants pour ne retenir que les plus qualifiés. L’Allemagne a essayé d’attirer ainsi des informaticiens indiens. Sans succès … Nicolas Sarkozy, lui, a mis en avant l’immigration "choisie". Mais ce type de politique, pratiqué au Canada par exemple, exige une compétence administrative spécifique qui est très longue à acquérir. Et cela coûte en outre très cher. Alternatives internationales Numéro 48

Les voyageurs devront-ils justifier leurs déplacements dans un monde qui se verrouille de plus en plus ? C’est la question qui me vient tout de suite à l’esprit en lisant cet article intitulé "L'Union doit se doter de règles plus souples". Pour les touristes très encadrés et riches, pas de problème, mais adieu voyageurs bohèmes et poètes dans l’âme : les globe-trotters d’aujourd’hui sont des techniciens, des informaticiens (les déplacements ne devraient pourtant pas être indispensables pour ces derniers. Il faut croire que la machine ne peut pas tout). Bientôt les robots pourront eux aussi se mettre en marche à travers le vaste monde en raison de leur utilité patentée. Il reste, pour ceux qui ne sont pas dans le bon créneau, à développer une philosophie d’ultra sédentaires. Dans un futur proche, quand un policier demandera au voyageur ses papiers, peut-être incombera-t-il à celui-ci de lui fournir sur-le-champ des photocopies de ses diplômes et certificats divers de compétences en tous genres en plus de sa carte d'identité. "La bourse ou la vie", dans une doxa différente ! Sans regret, voyageur bohème en herbe ! Le monde devient tellement violent que l’envie de bouger sans encadrement "spécifique" s’émousse de toute façon.

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