vendredi 28 mars 2014

à partir de la note précédente

Je viens de relire la note précédente, où je m'aperçois par ce petit segment de phrase : ne plaçait pas mal sa vanité,  que l'écriture fait entre autre appel à la concentration ou présence d'esprit, et à la mémoire, mémoire des mots, de leur orthographe (dans la note précédente j'avais écrit aussi mahoiste, ... avec le h de masochiste ?) de leurs différents sens et agencement possible qu'on appelle grammaire ; par défaut des qualités précédemment citées, pourraient advenir des assemblages bancals, où une absence involontaire du sens qu'on voulait y mettre, (le pataquès) alors qu'un autre sens  parfois, inattendu, peut se révéler, hélas le plus souvent c'est bien de bafouillage dont il est question, qui ne fait que traduire notre confusion du moment.
 S'exercer à la peinture, au dessin ou à tout autre activité artisanale ou artistique procède entre autre de cette concentration et de cette mémoire, comme d'autres activités, dont les professionnelles. D'où que, à mon sens, l'artiste n'est ni plus haut, ni plus bas qu'un autre et si génie il y a, il peut rester aussi éphémère (à terme) que celui d'un excellent chirurgien ou mécanicien ou tout autre exerçant une activité précise. L'artiste s'exprime juste plus personnellement que ne le font ceux qui exercent simplement un métier, et à qui il n'est pas demandé, au sein de cette activité, qu'ils s'expriment en tant qu'individu. C'est là où réside  la différence, non pas de statut (lequel ici n'a pas d'importance en soi), mais de démarche. L'artiste s'octroie le luxe de s'exprimer. Un luxe qui pourrait déboucher autant sur la lumière, ou le soleil de la communication à terme, que sur la froide incompréhension, ou jalousie parfois.  L'activité, par exemple d'écriture, procède aussi d'un temps de solitude que requiert le cheminement vers soi et les autres, un temps qui n'est pas toujours accepté ou mal interprété, un peu comme si l'artiste voulait se couper des autres ou alors se faire plaisir à lui seulement, se monter l'ego... interprétation dommageable et là, je pense à la révolution culturelle de Mao et à ses millions de morts. L'idéal serait de faire espace à tous, espace mental d'abord et surtout, faute de quoi j'entrevois l'assèchement des esprits, la machinisation de l'homme.... La liberté se serait cela pour moi, oser le luxe, lorsque l'on en éprouve le besoin, de s'exprimer à travers une activité artistique. Luxe à bouder d'autant moins si l'on n'a pas de profession par ailleurs (si la peinture coûte cher en matériel, l'écriture non.)

Après réflexion à l'écrit de ces quelques mots, je  pourrais apparemment tout aussi bien  prendre le philosophe pour un artiste, mais non, détrompez-vous, car le philosophe à mes yeux s'exprime en général (sauf Michel Onfray qui lui, est plus un érudit qu'un philosophe) au nom du système qu'il a mis en place, tandis que l'artiste, non.
  
Pour en revenir à ces mots que j'ai utilisés dans la note précédente, "vanité pas mal placée", à la relecture, je me suis dit que la vanité est toujours mal venue en principe, alors pourquoi ai-je écrit ça tout de go ?
J'ai vu dans le fait que la mère s'offusque  qu'on puisse retenir de son fils que c'était un dingue, de la vanité, c'est vrai, mais je l'ai excusée j'ose dire, du fait que c'était  par respect pour la mémoire de celui-ci, qui a droit à la vérité de ce qu'il a été sur terre. D'un coup, par un raccourci, la vanité n'était plus inconvenante dans ce contexte. À croire que mon cerveau ne peut s'empêcher en certains cas, sous l'émotion même, de juger à toute vitesse et ensuite d'essayer, par un sentiment plus profond (qui tiendrait de la bonne volonté de la petit fille qui fut bien éduquée ?)  d'aller au-delà du jugement qui a été fait de prime abord ; en l'occurrence je jugeai la mère vaniteuse parce que j'étais plus préoccupée par la condition du fou, sur un plan aussi politique, que par le suicide volontaire, le sacrifice à une cause, de son fils. En même temps, est-on pleinement conscient de ce que l'on fait lorsque l'on se suicide ? ... une fois revenu à la réalité, que pense un homme qui s'est raté s'il n'est pas entamé au niveau de la conscience ? Donc, que le jeune étudiant ait eu, ou non, sa part de folie, là n'est pas la question au fond. La question est : où le désespoir conduit-il ? 

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