Peaky Blinders dont j'ai vu les deux derniers épisodes hier. Les Peaky blinders étaient communistes, ou proches des communistes. Rêvant de respectabilité par l'argent, comme la plupart, comme ceux contre lesquels ils combattent notamment. L'argent étant le moteur de tout dit-on, ils ne se sont pas distingués en cela dans leurs aspirations essentiellement matérialistes. Une charmante espionne à la voix très belle, annihile les passions dès lors qu'elle se met à chanter dans le pub qui est devenu le lieu de ralliement de ses ennemis, une alchimie soudaine se crée ainsi entre les hommes qui, aux premières notes, cessent tout comportement trivial ou vulgaire ; un coin de ciel tout à coup où l'on oublie des désirs physiques de boire et de baiser comme sous l'effet d'une urgence, la vanité aussi fiche le camp. La voix de l'espionne, lorsqu'elle chante opère cette magie. Mais la vie n'étant pas un opéra, les contingences reprennent vite le dessus, l'espionne qui est serveuse reprend son plateau et sa lavette. Pied de nez du destin : elle tombe amoureuse du chef des Peaky Blinders. Les Peaky Blinders, à qui elle porte une vieille haine motivée par un besoin de vengeance. La tante du leader de ces Peaky Blinders est comme toute sa famille, qui forme comme une sorte de gang, de tendance communiste ou sous l'étendard communiste. Sa prise de position politique est née du temps où elle faisait partie de la société pauvre classique. Une voisine, représentante de cette majorité l'a dénoncée aux autorités, histoire classique de jalousies mesquines non transcendées. Résultat : ses deux enfants de trois et six ans lui ont été brutalement retirés. Une sorte de rafle commanditée par la société bien pensante sous un prétexte futile... on a vaguement retrouvé chez elle un petit alambic.
Dans cette série il a été parfois question de l'IRA, mais pas tant que cela. Les Peacky Blinders ne diabolisent pas ceux de l'IRA en général mais peuvent à l'occasion les trahir semble-t-il (je n'ai pas vu tous les épisodes). Ils semblent respecter leurs positions mais dans le camp de l'IRA ils sont perçus comme des traitres à la cause d'une Irlande libre et méprisés du même coup.
Un propos sur l'inanité de la vengeance est tenu. L'amoureuse, voulant emmener son fiancé à New-York, où la donne serait complètement changée là-bas argumente auprès de lui, qui hésite à laisser les siens, à les abandonner pour partir avec elle, avec ces mots : "ce ne sont que des uniformes". Autrement dit : aussi bien ceux de l'IRA, ceux qui appartiennent au communisme, que les défenseurs du pouvoir en place, dont Churchill fait partie à cette époque, portent l'uniforme, la politique est au fond quelque chose de superficiel par rapport à l'amour. Cependant, pas si superficiel quand on pense aux enjeux. Les conséquences sur la vie d'autrui des comportements de ceux qui détiennent le pouvoir : enfants raflés par exemple, quelle férocité ! avec l'assentiment de ceux qui agréent les tenants du pouvoir. Cependant que d'autres stratégies de pouvoir se mettent en place en vue essentiellement de n'être plus vulnérable, d'avoir le droit de fonder famille. La violence fait rage, les désirs de vengeance montrent combien, de victime on peut facilement devenir bourreau, combien les gens sont jumeaux dans leur haine de l'autre. Si bien que, dans cette série, l'amour des tourtereaux est balayé par l'éternel désir de vengeance d'un vaincu qui pourtant appartenait au camp des vainqueurs sur un plan politique.
vendredi 27 mars 2015
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire