mercredi 15 juillet 2015

Keats

"le pauvre, l'autodidacte, le roturier parmi ses pairs poètes d'une autre classe sociale, il avait la tête dans les nuées et ses visions allaient vers un envol dans ces mots et par ses mots. Comme un somnambule il traverse dans un rêve éveillé ce monde, se demandant s'il dort encore ou s'il est éveillé. Adorateur des sensations, « Ô qu'on me donne une vie de sensations plutôt qu'une vie de pensée! » Il fut exaucé, mais dans la brièveté.
 
Peu importe, il est passé, sorte d'elfe perdu dans ses visions.
 
Au lieu du monde des sensations il hume tous les parfums de l'imagination. Il s'y dilue, il fait passer l'intensité du monde dans l'intensité de ses vers. Mais cette intensité ne sert qu'à mieux s'effacer. Comme ses mots il est devenu une réminiscence."
 
Étrange destin que celui de John Keats. La réalité sociale était d'une grande violence... "déjà" pourrait-on penser au vu de ce qui se passe aujourd'hui. Un poète humaniste. Autre extrait avant le lien :

"Keats propose un contre-modèle, qui ouvre à la Modernité, qui préfigure Baudelaire : le poète dé-sacralise le langage (non la langue ni la parole poétique...) et les critiques contemporains haïrent le poète des « Odes » sur ce point! Mais dans le même mouvement, il fait de l'allégorie poétique ...la seule réalité accessible, déchiffrable....
Le poète fuit le monde qui re-devient Barbare ou qui invente une industrialisation de la Barbarie...
Keats doute des mythes et des allégories, les trouble de l'onde et de l'ordre du Désir (« La vigile de la Sainte-Agnès ») et insiste sur la quête du Vrai...cet insaisissable...cet Absolu...
Il rejette la « véracité » et l'allégorie anciennes (Blake, déjà, avait refusé Dante!) pour puiser dans la parole poétique elle-même une lueur dans la nuit du Sens."
 
Intégral :

http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/keats.html
 
 

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