dimanche 19 juillet 2015

À perdre haleine... tant c'est épuisant

"Mentir à perdre haleine" de David Samuels, intitulé The Runner dans sa langue originale, traduit de l'anglais (États-Unis) par Louis Armengaud Wurmser, éd.du Sous-sol 192 pages, 19 euros.

J'en ai découvert une critique dans le Télérama de cette semaine :

 extrait : "David Samuels prend plaisir à nous égarer dans les arcanes de cette vie plus troublante que bien des constructions littéraires. En fervent partisan du "nouveau journalisme", il écrit à la première personne et se met en scène dans la peau d'un chasseur qui se confond avec sa proie (NP : la proie étant la personne sur qui l'auteur enquête, en l'occurrence le mythomane imposteur "qui a passé sa vie à bifurquer d'une identité à l'autre.") Il (l'auteur de cette enquête) est fasciné par les vices, les vertus et la nécessité du mensonge qui dévoile des mondes et expose les rouages d'un système hypocrite. Son livre est presque un manifeste pour un genre littéraire qui se pose en lisière du monde réel afin d'en faire surgir les innombrables fictions : "Nous pensons que la vérité nous est cachée et que le langage est un mensonge.""

Fichtre ! Je le pense peut-être un peu aussi par moment, ce qui est dit à propos du langage, d'où mon ravissement pour celui des oiseaux, tout en sincérité et en grâce à mon avis. D'après une synthèse faite dans un magazine trouvé au hasard d'un rangement, ce langage d'oiseaux serait la plupart du temps un langage amoureux de la part des mâles, pour ravir les tympans des femelles, et ainsi les conquérir. D'autres chants seraient en fait des avertissements pour marquer le territoire...  mieux que le coup de sifflet du gendarme, avouez ! J'ai entendu se manifester une espèce d'oiseaux il y a peu, cachée dans les arbres touffus, qui émet parfois une sorte de sifflet d'admiration  comme le font les petits jeunes "sans vergogne"  à l'adresse d'une jolie jeune fille passant à proximité. À ce propos, un jour un jeune homme a dit à la jeune femme que j'étais alors, que des ouvrières d'usine avait émis ce même sifflement à son égard alors qu'il en était à son premier jour d'intérim dans la boîte. L'ouvrier improvisé  en était mortifié. "Quelle vulgarité !" avait-il déploré, visiblement abattu.
C'est surtout candide selon moi de siffler comme ça un garçon, les filles !  Il ne me viendrait pas à l'idée de siffler d'admiration, à tout prendre je me serais mise plus volontiers à l'époque dans le rôle de BB la poupée. Par contre je siffle pour appeler les chats... sifflet auquel les oiseaux répondent parfois, sans doute pour me remercier.

Mais revenons aux mensonges multiples et variés qui émaillent le langage des pauvres humains que nous sommes. Autre critique, ou plutôt enquête à propos de l'enquêteur qu'est David Samuels. Extrait avant le lien :

Only Love Can Break Your Heart (The New Press, 2008 ; Counterpoint, 2009) (NON TRADUIT)

 

 

En dix ans de collaboration à Harper’s Magazine et au New Yorker, David Samuels a composé une élégie désenchantée à une tradition américaine souvent cocasse et parfois mortelle : la propension à s’illusionner. Ses reportages nous ouvrent un territoire peuplé de marchands, de rêveurs, d’écologistes radicaux, de rappeurs de banlieue cossue, d’experts en démolition, de légendes du baseball sur le retour, de milliardaires fantasques et de parieurs sur les courses de chiens, dont les échecs déchirants et les succès occasionnels sont illuminés par des éclairs de rage ou d’humour.

 

Au travers des portraits d’activistes du Pacific Northwest ou d’employés des sites d’essais nucléaires du Nevada, au travers de reportages sur les conférences de presse du Pentagone ou le Super Bowl à Détroit, Only Love Can Break Your Heart révèle en Samuels un prodigieux héritier de la grande tradition journalistique établie par Gay Talese, Tom Wolfe et Joane Didion dans les années 60. Ce premier recueil d’articles aussi minutieux dans leur documentation qu’exubérants dans leur originalité dévoile le large spectre de ses talents, ainsi qu’une sensibilité hors du commun aux dissonances - qu’elles soient tragiques ou comiques – nées du contraste entre la promesse américaine d’un nirvana éternel et les existences d’hommes ordinaires qui se débattent pour donner corps à leurs rêves.

Les portraits qui se dessinent sont exhaustifs et souvent sans concession, mais la méthode de Samuels est porteuse d’une indéniable délicatesse. Dans ses récits, le flux aléatoire des événements se pare d’un sens véritable, grâce auquel nous parvenons à voir ce que nous avions sous les yeux sans le remarquer et à entendre ce qui s’énonce.

 The New York Times Book Reviewhttp://www.villagillet.net/fileadmin/Contenus_site/Tickets/Fiche_Auteur/2015/SAMUELS_David.pdf

Aucun commentaire: