vendredi 11 juin 2010
Film vu hier soir : Mon nom est Tsotsi
L’action du film vu hier soir sur Arte se situe à Johannesbourg. Des jeunes vivant dans les townships environnant la capitale se déshumanisent à des degrés différents. Une scène se passant dans le métro montre un jeune gangster planter un couteau dans le cœur d’un homme noir relativement âgé, lequel habillé en bourgeois est supposé avoir un portefeuille bien garni. D’emblée on comprend que le film traite de ce qui pourrait s'appeler apartheid social, il ne s'agit plus de couleur de peau. Le jeune bandit, étranger à lui-même, n’éprouve visiblement aucune véritable émotion lorsqu'il commet cet acte. D’autres gardent une certaine sensibilité, notamment celui qui a failli devenir instit, à un examen raté près. Lui vole mais ne tue pas. "Cet excès d’émotivité" agace prodigieusement Tsotsi qui finit par casser méchamment la figure du philosophe en herbe lorsqu'il tente de le raisonner, invoquant la notion de décence. Faute de pouvoir se payer des soins, le malheureux y perdra probablement un œil.
Un bébé rencontré sur la route d‘un casse, sans doute parce qu’il incarne l’innocence, réveille souvenirs et sentiments chez Tsotsi, une sorte de rédemption commence pour lui. Mais que vont en faire la police, l’ordre social, lorsqu’il va tomber entre leurs mains ? C’est toute la question du film. Retrouver une sensibilité, c’est aussi retrouver une grande vulnérabilité pour ce jeune qui n’avait plus d’autre nom que Tsotsi (qui signifie gangster). Dans le contexte footbalistique de ces jours-ci, ce film pour le coup, pose indirectement la question du foot censé représenter une réconciliation possible entre des gens appartenant à des mondes socialement différents. En regard de cette incommunication de part et d'autre, le foot paraît bien dérisoire.
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