mardi 1 juin 2010

Peinture

Djamel Tatah prince de la mélancolie


"... Sans illusion, sans dissipation, elle parle de l’être sans chercher à paraître, bref, être dans la vie tout au moins, démarchant, marchant, errant, dormant, vivant le monde à distance tout en étant volontaire. Tels ces personnages à la tête souvent inclinée, c’est le regard de l’autre qui incite à ne pas la relever, le renvoi de sa propre histoire quelque peu cruelle que chacun porte en lui-même, et toute l’histoire des hommes qui nous engage avec. Nous sommes dans cette impasse moderne, celle de la peinture qui s’affronte à son passé, celle de l’être sans victoire extrême, rien ne peut désormais nous échapper. Comment d’ailleurs pourrions-nous échapper à une vaste plaine monochrome, un tableau d’espace insulaire, quand les règles sont déjà posées comme celles qui nous attendent dès notre arrivée, le peintre orientant son modèle au format clos prédisposé. S’installent dans cette réalité des figures contemporaines posant avec la langueur tranquille de l’immortel, leur bréviaire d’habit noir adaptable à toutes les époques. Avec cette prédisposition laconique et d’apparence désabusée, chacun se suffit à son être dans les usages d’une vie qui pourrait être celle d’un autre, dégagé des passions fébriles et des intrigues ordinaires. "Un et un font un" concluait en huis clos, et par cette équation, Serge Réggiani dans "Les séquestrés d’Altona". Les visages satinés, telle la casaque de Pierrot ou la souquenille d’Arlequin, ne retiennent ni éclat de rire arrogant, ni sourire méprisant, ni colère exsangue. Sans affectation, acteur impartial, le modèle se repose parfois à l’écart de son cadre, à la limite d’abdiquer, mais se montre toujours désintéressé de tout objectif matériel dont on ne trouve ici nul intérêt. ... "

Le site : http://serendipities.over-blog.com/ext/http://www.creuxdelenfer.net/Djamel-Tatah

"Séquestrés d'Altona, Les. Play by Sartre, first performed 1959. It focuses on the fortunes of the Von Gerlach family in post-war Germany, but reflects Sartre's concern with issues raised by the Algerian War. The younger son, Frantz, has incarcerated himself in his room since the war ended, unable to face the implications of the fact that he participated in torture, or of Germany's economic recovery. He seems half-mad, trapped in an incestuous relationship with his sister, Léni, and refusing to confront the truth about his own life or European history. It is Sartre's most pessimistic play. There appears no possibility of redemption or conversion. The forces of family and history conspire to reduce Frantz to impotence—he is victim and prisoner of both subjective and objective contradictions. Sartre's rapprochement with Marx and Freud here reveals the potential abyss of human alienation. The play seems to announce not now the death of God, but the death of Existential man himself. Paradoxically, however, Frantz's suicide, his only way out of an intolerable situation, could be seen to bring him close to some kind of tragic authenticity."
[Christina Howells]

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