samedi 5 juin 2010

Un livre de Aminata Sow Fall La grève des Bàttu



J'ai entendu cet après-midi Marthe Keller lire un extrait de La grève des Bàttu sur France culture. cela m'a donné envie d'en savoir plus sur l'auteure du bouquin. D'où cette interview trouvée en deux clics dont j'ai mis une partie ici, il date de 2005 mais je doute que Aminata Sow Fall revienne sur ses propos :

"Après trente ans de présence régulière sur la scène littéraire africaine, quel regard portez-vous sur cette littérature ?

Comme toutes les littératures, la littérature africaine pose les problèmes de l’humain. Toute littérature, d’où qu’elle soit pose toujours le questionnement essentiel que tout être humain se pose : qui suis-je ? Comment survivre ? Comment échapper à la mort ? Ce sont des questions immuables auxquelles les hommes cherchent des solutions. Certains auteurs n’aiment pas l’expression littérature africaine parce qu’ils estiment que c’est de la marginalisation. Il y a une littérature française, il y a une littérature espagnole, pourquoi on ne veut pas qu’il y ait une littérature africaine. ? Moi, ça ne me gène pas d’aller dans une librairie et de voir mon livre au rayon littérature africaine. Je ne peux pas renier ma propre identité. Dire que je suis sénégalaise ne me dispense pas d’être universelle. Parce que l’universel commence au fond de soi-même. Tout universel part d’un endroit précis. La Grève des bàttu a été traduit en chinois. Je ne suis pas étonnée que des Chinois, des êtres humains ou qu’ils se trouvent, prennent un livre qui est à 10 000 lieues de leur préoccupation, et s’y retrouvent. Toute œuvre littéraire, artistique a une vision d’éternité. Comment échapper à la destruction par la création artistique ? Même lorsque l’auteur ne pose pas le problème, ce sont ces problèmes qui ressortent. Regardez tout ce que Mariama Ba[ auteur du classique africain Une si longue lettre, Ed. du Serpent à plumes ] a écrit sur la polygamie. Toutes les femmes, toutes les personnes qui ont lu son livre ne connaissent pas ces problèmes. Mais ce qu’ils ont perçu, c’est la souffrance, c’est la condition humaine, le destin de l’être humain dans ses aspirations, dans ses oppressions, dans ses questionnements, ses émotions. Et tout ça, c’est humain. C’est tout cela qu’on partage avec l’humanité, avec l’universel. La littérature africaine est universelle."


Le site :
http://www.congopage.com/Qui-est-donc-la-plus-grande-dame

Aucun commentaire: