dimanche 27 décembre 2015
Impression
Ce matin Patrick et moi avons vu un jeune homme tout seul à la gare d'eau, ce qui n'est pas rare, sauf que celui-ci avait l'air hésitant de quelqu'un qui se demande ce qu'il fait là. Il était black, peut-être nouvellement arrivé dans la ville. J'ai tenu à lui dire bonjour et il a marmonné un "bonjour" un peu timide et grognon en retour. Il semblait ne pas savoir quoi faire, donnait l'impression de n'être pas à l'aise. Enfin, comme beaucoup de monde le fait à la gare d'eau où nous nous trouvions, il s'est mis à courir, c'est un lieu en effet où la plupart des gens viennent pour s'adonner au jogging. "Mon bonjour l'aura mis plus à l'aise mine de rien et voilà, maintenant il court", j'ai dit ce genre de chose à mon ami qui m'a répondu que c'était possible. Il courait le petit père et, faisant plusieurs fois le tour de la gare d'eau, nous l'avons régulièrement rencontré encore et encore en l'espace d'une heure car il courait vite. Chaque fois qu'il nous croisait, je lui souriais ostensiblement, et je pense que sous ses paupières moitié baissées il voyait ce sourire. "Cours petit père, sois à l'aise." pensai-je... m'était venu à l'esprit cette chose anodine à première vue : les jeunes s'agglutinent dans leurs quartiers, qui deviennent parfois des zones de non-droit raconte-t-on, à force de ne pas oser se mettre à l'aise partout ailleurs. Figés dans un cocon et finissant par y macérer. Par impression de n'être pas à leur place partout ailleurs ? D'où le mal être. À méditer. Enfin, celui-là, ce matin, s'est lancé et ça avait l'air de lui réussir de se défouler comme ça parmi les autres et avec les autres.
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