lundi 20 avril 2015

Baby please, don't go

Une musique qui recèle un tonus discret mais efficace dans le sens noble du terme :

https://www.youtube.com/watch?v=f4mBTjJ_Yrg

 
 
 
L'extrait promis de Walter Benjamin ESSAIS 1 1922-1934
 
 
Commentaires des Affinités électives de  Gœthe par Walter Benjamin :
 
"Si tout ouvrage, aussi bien que les Affinités électives, peut éclairer la vie de l'auteur et son œuvre, la manière usuelle de le considérer le manque d'autant plus qu'elle croit se tenir plus près de lui. Car s'il est rare qu'une édition classique omette d'affirmer dans son introduction que précisément le texte qu'elle présente, plus que tout autre, ou presque, ne serait compréhensible qu'à partir de la vie de l'auteur, ce jugement contient déjà fondamentalement le (NP : ici, Walter Benjamin a écrit en grec, définition en bas de page  : l'erreur initiale qui vicie tout le raisonnement) de la méthode qui cherche à représenter dans l'auteur le devenir de son œuvre grâce au cliché d'une image essentielle et d'une expérience vécue, vide ou insaisissable. Ce (NP les mêmes caractères grecs signifiant : erreur initiale qui vicie le raisonnement) de presque toute la philologie moderne, c'est-à-dire de de celle qui ne se détermine pas encore par une recherche  portant sur les mots et les choses, est de partir de l'essence et de la vie, sinon pour en inférer l'œuvre comme un produit, du moins pour établir entre elles une oiseuse concordance. mais dans la mesure où il est incontestablement indiqué de fonder la connaissance sur ce qui est le plus assuré, sur ce qui peut être prouvé, partout où le discernement s'oriente vers la teneur et l'essence, l'œuvre nécessairement est mise au premier plan. Car nulle part cette teneur et cette essence n'apparaissent au jour de façon plus durable, plus marquée, mieux saisissable que dans l'œuvre  Que même là elles ne se manifestent qu'assez difficilement et restent inaccessibles à beaucoup, ce puisse être pour ces derniers une raison suffisante pour fonder l'histoire de l'art sur la recherche concernant la personne et ses relations, et non sur un discernement précis de l'œuvre, mais cela n'autorise pas pour autant celui qui porte un jugement à leur accorder créance, moins encore à suivre leur exemple. Au contraire il ne perdra jamais de vue que la seule corrélation rationnelle entre le créateur et l'œuvre consiste dans le témoignage qui libère celle-ci de celui-là (NP : qui libère l'œuvre de l'auteur ). De l'essence d'un homme, non seulement on ne sait rien que par ses expressions, auxquelles, en ce sens, appartiennent aussi les œuvres, mais cette essence même ne se détermine dès l'abord que par elles. Les œuvres ne s'infèrent pas plus que les actes, et toute étude qui accepte en gros ce principe pour y contredire dans le détail perd toute prétention à atteindre la teneur."
 
Walter Benjamin
 
Quand je vous disais que c'était ardu même sans "gros mots". Ce que j'ai cru comprendre est qu'on ne tire pas de conclusions  en analysant une œuvre à propos de l'homme qui l'a créée, de même que certains actes de celui-ci ne diraient rien ou pas grand-chose de son essence... ? La teneur d'une œuvre pour Benjamin Walter, s'aborde autrement qu'en passant par une biographie de l'auteur,  message immédiatement compréhensible que celui-ci, par contre.               

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