samedi 11 avril 2015

La longue phrase

Jusqu'à ce que vous preniez corps sur cet astre-ci,
Je vous invente le rêve, en des astres éternels.
S. George


"Le scandale qui, devant toute critique d'art, sous prétexte qu'elle s'approche trop de l'œuvre, émeut ceux qui ne trouvent pas en cette critique le reflet de leur égoïste familiarité avec l'œuvre, témoigne, quant à l'essence de l'art, d'une telle ignorance qu'un temps pour lequel l'origine strictement définie de cet art est de plus en plus vivante n'est pas tenu d'opposer des arguments à une telle émotion."

Merci Walter Benjamin pour une construction de phrase aussi.... sinueuse.

Autrement dit  s'offusquer d'une critique d'art de la part de ceux qui ont tendance à s'approprier d'une œuvre   et ne sont pas d'accord avec cette critique, témoigne d'une ignorance totale sur l'essence de l'art de la part des offusqués, si bien qu'on n'est pas tenu d'accorder un temps à opposer des arguments à  l'émotion qu'ils manifestent, ce temps sera dédié à l'origine strictement définie de l'art, de plus en plus vivante.

En même temps, vous ai-je bien compris Monsieur Walter Benjamin ? Il n'est pas là pour me rembarrer méchamment "en cas que non".... À moins de m'envoyer un éclaircissement par le biais d'un rêve par exemple. Heureusement toutes les phrases ne sont pas aussi sinueuses chez Walter Benjamin. Parfois cependant, outre la doxa particulière il y a aussi la syntaxe, la métaphore... beaucoup de paramètres à saisir dans l'expression de tel ou tel passage. Mais je ne me lasse pas de tenter de les déchiffrer. Ce matin je suis revenue sur le contexte d'éléments nébuleux... j'étais en train d'attendre mon tour chez le coiffeur alors plutôt que de prendre l'éternel magazine, bref, certaines  choses ont fini par s'éclaircir. Quelles  découvertes émouvantes et pleines d'enseignements sur l'univers de personnes qui ont beaucoup souffert on fait dans les commentaires de Walter Benjamin ! Je remettrai un autre extrait plus tard.

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