vendredi 10 avril 2015

Rien de tel pour se remettre les neurones en phase

que de lire une ou deux pages de Walter Benjamin  des Essais 1 sur les Affinités électives (de Gœthe)  avant de commencer à faire les choses plus ou moins quotidiennes et routinières qui nous incombent... car cela donne de quoi méditer pour la journée ! C'est profond,  je ne suis pas sûre de tout à fait bien comprendre par moments... néanmoins...  à mesure que j'avance dans cette lecture, des silhouettes surgissent dans le brouillard, ce sont des propos de Walter Benjamin qui effleurent mon esprit. Fascinante nébuleuse où je ne m'ennuie pas,  même "au fond du profond"... même dans ces passages  brumeux dont je viens de vous parler à moins que ce ne soit mon esprit qui s'embrume à certains passages.... mais je ne crains pas le rhume, j'ai l'esprit solide si je peux me permettre cet oxymore.  La suite de l'extrait sur les Affinités électives,  que j'ai mis précédemment en ligne :

"Dès l'origine le propre de ce livre fut une trouble influence capable de s'élever chez des esprits parents, jusqu'à une participation exaltée, et chez des esprits plus étrangers, jusqu'à un bouleversement générateur d'hostilité ; pour l'affronter, il faut un cœur qui, à l'abri d'une raison indéfectible, puisse s'abandonner à sa prodigieuse, à sa magique beauté.

L'incantation veut être le pendant négatif de la création. Elle prétend elle aussi faire naître le monde du néant. Ni avec l'une ni avec l'autre l'œuvre d'art n'a rien de commun. Elle ne naît pas du néant mais du chaos. Elle ne peut cependant surgir de lui comme les théoriciens idéalistes de l'émanation veulent qu'ait surgi l'univers. L'artiste qui produit ne "fait" rien à partir du chaos, il ne pénètre pas en lui ; pas plus en vérité que l'évocation magique, en mélangeant les éléments de ce chaos, il ne crée une apparence. Il y faut la formule. Mais l'ensorcellement de la forme, en un instant, fait de l'œuvre d'art un univers. Aucune, par conséquent, ne saurait  paraître vivante sans quelque attache magique ; sinon, elle devient pure apparence, elle cesse d'être œuvre d'art. Il faut que la vie qui s'agite en elle apparaisse figée et comme en un instant ensorcelée. Ce qui est essentiel en elle est cette pure beauté, cette pure harmonie qui se répand à travers le chaos — à travers lui seulement , en vérité, non à travers le monde — mais ne lui donne ainsi que les dehors de la vie. L'inexprimable suspend cette apparence, fige magiquement le mouvement et réduit l'harmonie au mot. Dans l'œuvre, cette vie fonde le mystère, ce durcissement fonde la teneur.  En interrompant d'un mot impératif une femme en train de recourir à des faux-fuyants, on peut lui arracher la vérité à l'instant même où se situe l'interruption ; ainsi, l'inexprimable peut retenir une harmonie qui vacille ; par la protestation même qu'elle émet, elle peut de cette harmonie éterniser la vibration. Pour que le beau se justifie, il faut qu'il s'éternise ; mais précisément dans cette justification il semble à présent interrompu, et c'est à la grâce même de cette protestation qu'il doit l'éternité de sa teneur. L'inexprimable est cette puissance critique, qui peut, non point sans doute séparer, au sein de l'art, le faux-semblant de l'essentiel, mais empêcher du moins qu'ils se confondent. S'il est doué d'un tel pouvoir, c'est pare qu'il est parole d'ordre moral. Il manifeste la sublime violence du vrai, telle que la définit, selon les lois du monde moral, le langage du monde réel."

Walter Benjamin

Lu ce matin dans l'actualité à propos de l'antisémitisme qui s'accroît. Sans vouloir dédramatiser à propos de ce qu'ils subissent aujourd'hui, il me semble à lire les infos, que les écoles soient devenues de toute façon, des repaires de harceleurs. Tout ce qui est différent en prend plein la figure. Soit pour une particularité physique qui n'est pas au goût du jour, soit parce que l'on est trop bon en quelque chose, ou alors trop mauvais... car il faut être moyen en tout pour ne pas susciter les foudres des blaireaux que sont devenus moult élèves, probablement enfants de parents eux-mêmes blaireaux et  harceleurs. Vous me direz que de mon côté je fais de l'antiblaireautisme...eh bien oui et il est assumé, car le blaireautisme mène à ce genre de harcèlements divers et variés dont les Juifs notamment sont victimes aujourd'hui, harcèlement qui mène au suicide certains adolescents ou au crime certains harceleurs. L'article    :  http://www.valenciennes.maville.com/actu/actudet_-commentaire-ces-vieux-demons-qui-grondent_fil-2749705_actu.Htm?abo=1063518&serv=173&utm_source=newsletter&utm_medium=email_interne&utm_campaign=lettre_information_maville&utm_content=actualite&xtor=EPR-300-[lettre_information_maville]-20150410-[actualite]-1063518@2 

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