J'ai trouvé des émissions tout à fait propres à donner à réfléchir, et aussi courageuses sur le France culture de ces temps-ci. Stimulée, je donnais sur ce blog mon sentiment sur la chose politique de temps à autre. Mais hier j'étais si déconcertée à l'écoute du témoignage de jeunes de banlieue qui parfois semblent s'offenser que l'on dise d'eux "d'origine africaine ou d'origine magrébine" (et non magret-de-bobine), comme si l'on trahissait ainsi un rejet en le disant, que je pense laisser tomber ce mode d'expression consistant à donner son sentiment sur tel ou tel sujet. J'aurais presque pleuré des larmes de sang après l'émission.
La chose politique donc, il me semble que j'en parle ici pour la dernière fois. Je mettrai des dessins ludiques avec commentaires anglais/français de temps à autre et plus rien sur mon sentiment concernant le politique, du moins consciemment exprimé, que je livre à cette heure de façon ultime. Le scoop !
J'ai ressenti du désespoir en effet, entendant ces jeunes reprendre toutes les valeurs de la bourgeoisie la plus féroce, reprenant les termes : "aller loin" de façon inquiétante, pour parler en fait de leur futur job ("aller loin" ou "faire une brillante carrière"), pour culminer un tout jeune lâcha "ce sont des ploucs", un étudiant précisant ensuite avec un contentement audible dans les intonations que "le plouc était le pauvre".
Perso, les jeunes d'origine arabe que j'ai rencontrés à Créteil, ne m'ont jamais traitée de plouc, ni de gogol, comme on l'entend dans certains raps, ils regardaient également avec bienveillance Samuel qui, de son côté, adorait les regarder danser le hip hop à Créteil Soleil (le centre commercial), il en oubliait de râler, et gardait un beau sourire aux lèvres, ça l'émerveillait. Malheureusement les danseurs n'étaient pas souvent là à l'époque. Je n'ai pas vu à Créteil de ces futurs bourgeois des plus féroces en eux.
De ce fait j'ai eu l'impression que ceux de l'émission dont je parle répondaient aux questions comme les autres voulaient qu'ils y répondent.
Imaginez un jeune parmi leurs copains, ayant décroché à l'école et qui entend le genre de propos tenus à certains moments... je pense que les médias eux-mêmes créent, quand les émissions sont mauvaises comme celle-là, du "sans-issue" pour les laissés pour compte du scolaire, et donc du désespoir et donc de la violence.
Mais les plus violents ne seront-ils pas par la suite ceux qui auront été formatés en bourgeois des plus féroces par une certaine gent de blancs becs bon teint et bien propres sur eux ?
Car déjà, la manière dont l'un des jeunes disait "aller loin", semblait ne pas contenir d'empathie envers ses futurs interlocuteurs, et à mon avis, on l'y incitait.
Le mouvement retour à la nature, à des valeurs plus saines comme de protéger la planète afin qu'elle nous protège, ce n'est pas gagné dites-moi.
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