samedi 31 janvier 2015

Le rap et le rêve

Je viens d'écouter un nouveau texte d'Oxmo. Avec ce poète, la poésie française rimant joliment revient par l'Afrique, sinon,  côté dit "souche", je n'ai pas connaissance que nous sachions encore rimer aussi bien. Les textes d'Oxmo chantent tellement d'eux mêmes que la musique rap l'accompagne juste en tant qu'amie de vieille date.
 
Mais j'étais venue ce jour parler du rêve singulier que j'ai fait et qui pourrait intéresser quelque scientifique de passage car j'y ai fait l'expérience involontaire (c'était très désagréable !),  du physiologique lié au mental, les deux se confondant à un moment donné.
 
Patrick connaissait dans mon rêve la gloire avec ses livres auprès des gens du coin. Tant et si bien qu'il en avait la grosse tête, "le melon" pour être plus  explicite. Tous les deux nous étions  rendus dans le centre-ville de Béthune, il est soudain  appelé par la patronne du "bistrot du coin" qui l'invite à entrer, admirative ; je l'interpelle pour lui faire remarquer ma présence mais cela  n'interrompt que brièvement les exclamations tendrement admiratives de la dame envers mon compagnon, du coup je n'entre pas dans le café où mon ami devise en m'ignorant lui aussi, très et trop  sensible à l'admiration qu'il suscite. J'arrête ici le rêve pour préciser que dans la vie réelle mon ami n'est pas atteint du syndrome "melon",  après coup au réveil j'ai compris que c'est moins l'attitude de mon ami que celle de la béthunoise de souche qui m' a choquée. Je reviens au rêve : L'ami Pat ne sort pas du bistrot, lasse d'attendre et ne me rendant pas compte tout de suite du choc reçu, je veux repartir à la maison seule et là surprise, je ne reconnais plus les lieux, les lieux se télescopent en mille visions de maisons typiquement du Nord des années soixante, en briques rouges et toits en escalier sans que je ne reconnaisse pour autant la topographie des lieux où je me trouve ou plutôt où je suis soudainement perdue, si bien que j'erre dans un dédale de rues qu'il ne m'est plus possible d'identifier et ne me retrouve que par hasard dans ma maison que je peine à reconnaître elle aussi, cependant que Yoko le chat m'y aide quelque peu. Je ressors, intriguée par mon état et aussi celui dans lequel la ville m'apparaît : "inreconnaissable", dans ce désarroi me reste la curiosité de ce qui m'arrive qui fait ressort. Après quelques pas, je me rends compte que Yoko m'accompagne, je sens sa petite patte dans la mienne et soudain un scrupule, quelque chose comme le sens de la responsabilité dû à la présence du chat que je vois marcher sur les deux pattes arrière à mes côtés. Je me dis que les chats n'ont pas un sens de l'orientation bien développé, sachant qu'ils ne sont jamais très loin quand ils s'égarent. Je fais demi tour pour lui, mais toujours dans le même état, je ne reconnais plus rien de ce qui m'entoure et ne peut ramener Yoko, qui a toujours sa petite patte dans la mienne. Le fait de ne plus rien reconnaître faisait sensation dans mon rêve au point que, quand l'angoisse a culminé je me suis réveillée, satisfaite de repérer immédiatement l'endroit où je me trouvais. J'étais passée en une seconde à un état de non reconnaissance à celui de reconnaissance des lieux et cela m'a bien soulagée. Je me suis rendue compte que cette sorte de perte d'intelligence dans le domaine de  la topographie était lié à un choc, donc, un état mental. Une découverte éprouvée physiologiquement et mentalement en quelque sorte par ce rêve et non par un scanner qui voit moins loin pour le coup en cette situation.  Et en y réfléchissant j'ai compris que c'était un choc d'enfance que j'avais revécu à travers Patrick à qui j'ai raconté le cauchemar et qui m'a dit "Bien sûr que non, je ne suis pas comme ça !" Et de fait, il est gentil mon compagnon. Je trouve le rêve intéressant du point de vue des mécanismes où le mental et le physiologique finissent par se confondre, c'est pourquoi je le mets en partage ici.       

vendredi 30 janvier 2015

Il parle du ghetto Oxmo dans son rap

 
J'aime  cette larme de paix et du coup ce visage.
 
J'ai écouté trois de ses raps, que j'ai appréciés, une fois le blues évacué par ce rappeur poète....  a kind of freedom breaking forth .
 
Pour l'écouter, c'est ici :
 
 

jeudi 29 janvier 2015

Message du présent à vivre pleinement

There is no dusk to be,
There is no dawn that was,
Only there's now, and now,
And the wind in the grass.



~ Archibald MacLeish


Ma traduction :

Il n'y a pas de crépuscule qui doive venir,

Il n'y a pas d'aube qui fut,

Il y a seulement maintenant, et maintenant,

Et  le vent dans l'herbe.


Mon commentaire,  le haïku est dans cette philosophie-là

Yoko , royal et néanmois courtisan dans le sens de serviable

Sous l'escalier comme sous tout escalier qui s'insère dans un bâtiment, il y a un espace, je précise pour ceux qui connaîtraient des escaliers qui se dresseraient tout seuls au milieu de rien ;  dans cette niche se trouvent chez moi quelques paniers où sont archivés des classeurs. Difficile d'y faire les toiles d'araignée, il faut tout enlever chaque fois, donc de ma part, elles sont faites deux fois par an en cet endroit de par trop rencogné. Grâce à Yoko,  peut-être n'aurai-je plus le souci d'y passer le plumeau. En effet, lui a pris l'idée d'aller fourrager dans ce recoin, parmi les archives ;  ce matin il en est sorti avec ce qui ressemblait à un ballon gris crevé, suspendu au bout d'une antenne au-dessus de son œil, oeil devant lequel la chose s'exhibait, il pouvait du moins loucher sur un bout du trophée. Encore  une excentricité du fantaisiste Yoko, me dis-je en acceptant le cadeau avec le sourire (d'une pitchenette je fis s'évanouir la toile d'araignée rabougrie). Une toile d'araignée qui s'était ratatinée comme un ballon d'hélium au passage d'une contrefaçon de tête de loup, la  tête du royal Yoko ;  ballons d'hélium et toiles d'araignée sont différents de texture comme vous savez, et pourtant il me plairait de voir se détacher du plafond ces hamacs gris perlé, soudainement arrondis en ballons, percés comme des dentelles de Calais,  mais qui flotteraient quand même dans les airs ; à l'intérieur desquels une fée araignée  me ferait signe telle Marie Poppins ! it would be an incredible  fantasy !  et elle me dirait "Hey you ! Pas besoin de passer le plumeau, je pars voir ailleurs si j'y suis,  cause que je ne veux point te créer d'embarras, non plus que te Mère Deniser, merdenis que non ! telle n'est pas mon intention, toute belle ! Reste toi-même ! n'en découds pas trop avec le réel, gentille dame, ainsi garderai-je mon élan et toi de même ! Bye !"
 
 Voilà le royal Yoko sur mes genoux qui me regarde comme la huitième merveille du monde, royal et serviable à la fois, il ne peut cependant pas dire : "je suis un bon gros toutou royal et serviable à la fois." Cause que le mot  "toutou" est trop connoté... Je me souviens de ce spectacle de marionnettes de mon enfance où le chien finissait par déduire après une petite aventure qu'il était "un bon gros toutou ceci ou cela (remplacer ceci ou cela par un adjectif valorisant que le mot toutou contrebalançait quelque peu).  

mercredi 28 janvier 2015

Premiers pas difficiles néanmoins, beaucoup d'obstacles ! Jim Inhofe vu par le Boston Globe

La mort représente le Jim en question, rapport à son insensibilité à la cause de la planète Terre :

http://www.bostonglobe.com/opinion/2015/01/26/editorial-cartoon-jim-inhofe-and-climate-change/643ujFwtgoslE3KT54OgXJ/story.html

Les premiers pas, encouragés : thank you for protecting the Arctic National Wildlife Refuge

Thank President Obama for protecting the Arctic National Wildlife Refuge

In a historic move, President Obama announced his commitment to protect the Arctic National Wildlife Refuge's coastal plain as a Wilderness area.

The Arctic's coastal plain is one of America's last wild places -- supporting the birthing grounds of a caribou herd almost 170,000 animals strong, the nesting grounds of birds that migrate to all 50 states, and the denning grounds of the mighty polar bear.

The Arctic Refuge is the only place in America's Arctic where the landscape is protected from the shores of the Arctic Ocean, south through the rolling coastal plain tundra, over the Brooks Range mountains, and into the boreal forest of Interior Alaska. For centuries, the Gwich'in and Inupiaq people have relied on the bounty of the Arctic for their livelihood. The Gwich'in refer to the coastal plain as the "Sacred Place Where Life Begins," a place vital to their native culture.

Send your letter today, and thank President Obama for taking his first step toward creating a lasting legacy to protect the coastal plain of the Arctic National Wildlife Refuge.

mardi 27 janvier 2015

Le dessin du jour

Par rapport au texte qui a été posté tout à l'heure ici même, intitulé "quand la providence n'agit pas clairement", imaginez un ou deux dessins selon ce dialogue illustrant une sorte de déni de la dame qui a perdu son époux,  en fait de déni ça n'en est pas un ici, puisqu'il s'agit plutôt d'une croyance mise à rude épreuve.
 
Voici le dialogue que je propose, à écrire dans les bulles des dessins imaginés par vous ( à vos crayons !) :
 
The doctor,  — He's dead !
 
The dead man's wife, — Can we assume that this is in fact the case ? Pouvons-nous considérer que c'est bien le cas ?
 
 
The doctor, maugrée (et non Maigret),  — It's a clear case of mismanagement, really  ! C'est un exemple manifeste de mauvaise question, vraiment !
 
The dead man's wife, — Are you dead to reason, doctor ? Ne voulez-vous pas entendre raison, docteur ? 
 
La madone n'a pas tenu à prolonger son séjour sur Terre, montant en quatrième vitesse au ciel l'heure venue ;  Dieu pourrait penser que le quidam qui veut s'attarder en bas en réclamant une résurrection précipitée  n'est pas impatient de le retrouver... or il faut ménager sa susceptibilité. N'en déplaise aux scientifiques  pouffant avec suffisance,  ceci  doit être la raison pour laquelle la veuve non éplorée mais pugnace n'a pas trouvé d'oreille favorable à sa requête.  Pour illustrer ce dernier propos, les dessinateurs et dessinatrices peuvent éventuellement représenter une dame à grosses lunettes à monture noire (comme les miennes), souriant gentiment en levant le doigt tout en causant. 

Quand la providence n'agit pas clairement

Peter Wald's family truly believed he would rise from the dead.
La famille de Peter Wald a réellement cru qu'il ressusciterait d'entre les  morts.
 
They believed it because they had prayed for it, every single day, while his corpse lay rotting for six months in an upstairs bedroom of their home in Hamilton, Ontario, Canada.
 
Ils ont cru à cela parce qu'ils ont prié pour cela, chaque simple jour, tandis que son cadavre gisait pourrissant depuis six mois dans une chambre à l'étage de leur maison à Hamilton, Ontario, au Canada.  
 
When neighbours asked about her husband, curious about the 52-year-old man's seeming disappearance, Kaling Wald would tell them he was "in God's hands now."
 
Quand les voisins l'ont questionnée à propos de son mari, curieux de la vraisemblable disparition de l'homme âgé de 52 ans, Kaling Wald leur a bel et bien dit qu'il était "entre les mains de Dieu désormais" 
 
 
 
 
Last month, Kaling, 50, pleaded guilty to failing to notify police or the coroner that her husband had died due to a sickness that was not being treated by a doctor.
 
Le mois dernier, Kaling, âgée de cinquante ans, a plaidé coupable pour n'avoir pas signalé à la police  ou à l'officier civil que son mari avait décédé  en raison d'une maladie qui n'avait pas été traitée  par un docteur.
 
It's the first known case of its kind (involving the resurrection belief) in Canada. The criminal charges originally laid in the case — neglect of duty regarding a dead body and offering an indignity to a body —  were withdrawn and replaced with that single charge under the Coroner's Act. Kaling had not ill intent, all agreed. Peter Wald, 52, had suffered from diabètes and his left foot had become infected. But he had refused to go to the hospital and believed God would cure him.
 
C'est le premier cas connu de ce type (impliquant la croyance en la résurrection) au Canada. Les charges d'accusation de crime,  portées initialement  -  manquement au devoir concernant le corps d'un mort et atteinte à la dignité de celui-ci - ont été retirées et remplacées par ce seul chef d'accusation en vertu de la loi soumise aux officiers civils. Kaling n'avait pas de mauvaises intentions, tout le monde en convient. Peter Wald, âgé de 52 ans souffrait de diabète et son pied gauche s'était infecté. Mais il avait refusé d'aller à l'hôpital et cru en une guérison providentielle.

Mon commentaire :

J'ai trouvé cet article dans le Vocable 701 où j'ai pu réviser l'utilisation du "would" de la conjecture et du "would" utilisé pour marquer le ton emphatique. 

lundi 26 janvier 2015

Requiescant

 
 
Requiescant est le titre du livre qu'a écrit Patrick Vast, mon compagnon et ami. J'ai lu deux fois son manuscrit et  l'ai  plus aimé encore la seconde fois. L'histoire racontée donne à cogiter, et j'aime cela ... trouver une histoire où  la philosophie est instillée à petite dose alors que le lecteur ne s'en préoccupe pas à priori ; occupé  est-il le lecteur, à suivre le cours morose de la vie de ces personnages  à première vue sans histoire,  mais avec le sentiment que quelque chose d'imminent va se produire, qui couvait depuis longtemps ;  une petite voix de la sagesse l'accompagne alors qu'il descend d'un coup  dans les méandres de la folie des principaux acteurs de l'histoire, l'auteur nous invitant à regarder les bourreaux en marche comme des êtres fagotés dans des préjugés dont ils  n'entreverront l'entrave qu'après le passage à l'acte : un scrupule soudain, venant on ne sait d'où de leur part, les prémices d'une conscience.
 
Requiescant est pour moi le contrepied de la démarche de  Boris Vian dans son roman J'irai cracher sur vos tombes ; dans Requiescant, les nègres qu'ils soient blancs ou noirs ne se vengent pas, ils essaient juste de vivre et ceux qui semblent vouloir se venger à tout crin de ces nègres-là, une sorte de monde à l'envers que nous connaissons bien, n'ont de griefs que ceux que leur concoctent  leurs propres fantasmes, d'ailleurs,  l'idée même d'une tombe pour d'aucuns de ces nègres, leur est odieuse. J'ai aimé ce manuscrit qui vient d'être édité et que vous aurez la chance  de lire vous aussi, il ne tient qu'à vous. Voici le lien pour plus de renseignements : http://patricksvast.hautetfort.com/
 
    

dimanche 25 janvier 2015

Lu tout à l'heure à propos du forage en Arctique, message du Sierra Club

[...] If we’re going to stop their agenda for the next two years, we need you to become a member.
 help stop Big Oil-backed politicians from letting fossil fuels wreak havoc on our environment. 
 

[...] En vue de stopper leur pojet pour les deux prochaines années, nous avons besoin que vous deveniez membre. Aidez-nous à empêcher Big Oil, soutenu par les politiciens, de laisser les combustibles fossiles faire des ravages sur notre environnement.  

Devenez  un membre du Sierra Club pour 2015... à partir de quinze dollars.


Protection de l'Arctique !  le forage par fracturation  risque de mettre en péril la faune, de dégrader la qualité de l'air, l'installation d'un oléoduc ou pipeline n'est pas  une bonne idée. La mauvaise santé de la planète, du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest,  impacte tout le monde. 

Vu en reportage : Mayotte

"En  1974, la France organise un référendum d'autodétermination dans l'archipel : trois des quatre îles optent pour l'indépendance (Grande Comore, Anjouan, et Mohéli) et formèrent un État souverain appelé initialement État comorien. Mayotte devient une collectivité territoriale. L'Assemblée générale des Nations unies a, dès l'indépendance autoproclamée des trois îles, pris position contre le maintien de la présence française à Mayotte. Cette résolution n'est pas contraignante. La France a usé, d'ailleurs pour la première fois, du droit de veto dont elle dispose en tant que membre du Conseil de sécurité des Nations unies, de manière qu'aucune résolution la condamnant puisse être prise à ce niveau. Et cela quand bien même d'autres instances comme le Commonwealth ou l'Union africaine, jugent pour la même période, illégale la présence française à Mayotte. En 1994, l'assemblée générale a réitéré en demandant au gouvernement français de se plier à sa résolution, ce qui aurait résolu la crise qui couvait dans le pays appelé à cette période République fédérale islamique des Comores." Wikipedia
 
 
J'ai regardé le reportage sur Mayotte. Il semblerait que cela se passe mal concernant les îles qui ont demandé leur indépendance, au vu de ses habitants en nombre, qui tentent de rejoindre, au péril de leur vie, Mayotte. Ceux qui y parviennent sont régulièrement expulsés vers leur île d'origine laissant parfois des enfants, non expulsés  s'ils ne sont pas pris en même temps que les parents par la police, pour cette raison mais aussi tout simplement pour avoir du travail, ils retenteraient le voyage très vite. Les enfants abandonnés vivent livrés à eux-mêmes dans des bidonvilles. Une grande de seize ans a été interviewée, elle ne voyait que la prostitution pour se sortir du guêpier. Tout semble prendre caractère administratif, il ne s'agit pas en effet de débarquer à Mayotte et de se dire que l'on va fonder là un orphelinat. À moins que d'être une star de  l'envergure de Johny Depp peut-être ? L'argent étant l'argument propre à faire plier le système administratif lui-même en ces cas-là, étant donné qu'en ces circonstances on y a recours  pour en débloquer  pour la cause, j'imagine que l'administration n'ayant pas à en fournir deviendrait soudainement plus souple... Je lance donc un appel au passage :  Johny Depp et autres stars richissimes, si cela vous dit, il y a de quoi faire à Mayotte et ailleurs.

 Le seul avantage par rapport à la misère qui s'installe aussi jusqu'en Europe est qu'il n'y fait pas froid.
 Monde des puissants,  d'une cruauté aberrante vas-tu  t'attendrir un jour ? Puissants  que nombre d' intrigues politiques acculent à des stratégies stériles,  allez-vous vous entendre un de ces quatre ? sentir palpiter en vous ces enfants, hommes et femmes  qui ont bien le droit de vivre eux aussi. Si j'en avais la possibilité, je partirais  pour Mayotte, un peu de soleil qui plus est, ne me ferait pas de mal, mais sans une logistique derrière, dérisoire !    

samedi 24 janvier 2015

Le dessin du jour

Il se pourrait que Frédéric Baylot soit un autre breton, comme notre crâne  Féval anti-Vidocq ... il se pourrait, rien n'est moins sûr en fait, et en fait de fait, on s'en fiche un peu. Le monsieur fait de la bonne BD ; il n'a pas coupé le cordon avec l'enfant qu'il fut, et n'appréciant pas que lui comme enfant on peut voir sa petite fille qui se fend crânement le pipo sur son blog. En parlant de coupure et de canard,  fussent-elles enchaînées, pourquoi aurait-il coupé trois pattes à un canard monsieur Frédéric ? parce que tout bonnement, les canards n'en ont que deux.   Je vous mets ici un dessin de lui (J'aime d'autant plus  que c'est rafraîchissant rapport au broyage de noir si transcendé soit-il  de son aïeul   breton) 
 
 
 

vendredi 23 janvier 2015

Pourquoi s'obstiner ?

Pourquoi s'obstiner à lire Féval ? ce terrible breton qui broyait du noir.  Il a transcendé la chose selon moi, en disant ce qu'il avait sur le cœur à propos de la camorra... à propos aussi du plus terrible ch'ti que le Nord eût porté dans ses flancs, j'ai nommé Vidocq... il a dit, il a raconté sous couvert de fiction des histoires à ne pas dormir debout, ni même couché pour peu que l'on soit un peu anxieux, ce, dans un style suranné voire nunuche quand il s'agit des femmes mais qui changeait d'un coup pour  un autre ton, avant-gardiste, faisant apparaître Flaubert un peu poussiéreux, car il rejoint par moments  les élucubrations d'un Boris Vian.  Mais ce qui   m'intéresse chez Féval, c'est le dégoût qu'il a pour le crime sous cape, que l'on fait porter à l'autre, dont on imagine que les victimes ne reposeraient pas en paix si personne ne soulevait le voile. Une façon de déterrer les morts symboliquement pour les réhabiliter. Sinon Féval lui-même aurait-il pu reposer en paix ? 

Les habits Noirs de Paul Féval

Extrait de La rue de Jérusalem de Paul Féval :
 
 
Les gens rassemblés dans cette chambre, ce vénérable et doux vieillard, cette femme élégante et souverainement distinguée, son compagnon à l'énergique regard (NP : Vidocq vu par Féval, dit Toulonnais l'amitié), M. l'abbé, le comte Corona et les autres étaient les Habits Noirs ou du moins l'état-major de cette criminelle association, organisée si fortement, conduite si habilement, qu'après avoir épouvanté deux grands pays pendant les trois-quarts d'un siècle, elle n'a laissé dans nos fastes judiciaires qu'une trace insignifiante.
 
L'affaire relatée dans les causes célèbres, sous ce titre : Les Habits Noirs,  n'eut en effet pour héros que les comparses d'une puissante affiliation, que les goujats d'une terrible armée.
 
Il y a à parier même que les Habits Noirs de nos causes célèbres étaient des contrefacteurs. Rien dans le procès ne prouve qu'ils appartenaient à la redoutable frérie du scapulaire corse.
 
Si j'en parle si net, c'est que je sais. Il faut me pardonner : c'est tout ce qui m'est resté de mon long et triste voyage autour de la préfecture de police.
 
Là — au lieu même qui fait le titre de ce livre —, dans la rue de Jérusalem, en une maison qu'il ne m'est point permis de désigner, car la maison a laissé des souvenirs et l'homme est presque célèbre, je rencontrai un homme, vivant répertoire de ce qui touche les Habits Noirs.
 
Un Corse, un serviteur de la maison Bozzo-Corona — un Habit-Noir.
 
Qu'on me pardonne ce que j'ai écrit et aussi ce que j'écrirai sans doute, car il y a dix romans encore dans les souvenirs à moi laissés par cet homme.
 
Cela dit, je résume en peu de mots ce qu'il faut savoir pour comprendre.
 
Les Habits Noirs viennent d'Italie.  Les Veste Nere (deuxième camorra de Naples et des Abruzzes) étaient connues dès le milieu du dernier siècle (NP : le dix-huitième). Leur chef, Frère-Diable (Fra Diavolo) était immortel à la façon des pharaons d'Egypte. Les hommes tombaient, le nom restait debout.  Le titre de Fra Diavolo était : il padre d'ogni (le Père-à-tous).
 
Le dernier Père-à-tous de la deuxième camorra, qui combattit longtemps, refoulé dans les Calabres, pendant les guerres de l'Empire, avait nom le colonel Bozzo. Il fut exécuté à Naples, dit l'histoire, en 1806.
 
Mais les bonnes gens du pays de Sartènes, en Corse, savent bien à quoi s'en tenir à cet égard. En 1807, le colonel Bozzo, qui avait déjà les cheveux blancs, vint prendre ses quartiers dans les souterrains du fameux couvent de la Merci, où les chefs des Camorre avaient fait tant de belles et bonnes orgies.  On l'appelait Il Padre d'ogni et Fra Diavolo comme devant.
 
Et il est avéré qu'en 1842, année où, pour la dernière fois, l'association donna signe de vie, le couvent de la Merci, sous Sartène,  était encore le refuge des Habits Noirs de France et des Black Coats d'Angleterre.
 
Par quelle filière cependant et selon quelle métamorphose les sauvages bandits de l'Apennin étaient-ils devenus chez nous ces malfaiteurs cauteleux, ces diplomatiques coquins, liant une affaire avec des habiletés miraculeuses et faisant servir le Code lui-même à la réussite de leurs desseins ?
 
Les choses changent selon les lieux ; les hommes font comme les choses. La géographie a des lois absolues. Dans les sentiers ouverts de la montagne, la violence ; dans les rues encombrées des villes, l'adresse.
 
C'est ainsi, prétend un philosophe, que les loups tombèrent au rang des chiens par l'éducation et la culture. (NP : Féval fait référence à La Fontaine probablement.) 
 
Mais dans le principe même de l'association, et lorsque les veste nere de la deuxième camorra  n'étaient que de rudes brigands, leur dogme avait déjà quelque chose de raffiné. Ils disaient, et c'était le seul commandement de leur catéchisme : Payer la loi.
 
Payer la loi, c'était pour eux, se mettre sous la sauvegarde du droit romain qui n'a jamais cessé d'être en vigueur au-delà des Alpes et qui régit encore la France sous l'autorité du Code Napoléon.
 
Payer la loi, c'était se faire un bouclier de l'axiome vénérable : " Non bis in idem." On ne peut pas punir deux coupables pour le même fait.
 
la loi tient ses comptes en partie double comme toute honnête personne qui a un droit et un avoir. Pour la loi, le problème se pose toujours ainsi, le lendemain du crime : — Doit X, l'inconnu, à tel meurtre ou à tel vol.
 
Il s'agit de dégager X, de mettre la main sur l'inconnu pour balancer la faute par le châtiment.
 
Le compte est alors réglé, le bilan a repris son solennel équilibre : on n'y peut plus revenir.
 
Payer la loi, c'était fournir un coupable à la justice pour chaque crime commis.  
 
La justice avait son dû, et cela ne coûtait aux Habits Noirs qu'un crime commis en plus. Tout le monde était content, sauf les morts.
 
Paul Féval
 
 
La Fontaine voyait peu d'humain parmi les humains, les animaux durent venir à la rescousse de ces auteurs comme La Fontaine  afin qu'ils expriment ce sentiment (certaines fables de La Fontaine sont tirées de fables grecques et indiennes). À  la lecture de Féval, qui, avocat de profession, lisait des procès verbaux pour écrire ses histoires, je comprends ce sentiment. 
 
 
 
  
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

mercredi 21 janvier 2015

Lu

J'ai acheté Fluide Glacial hier après-midi et il y a environ une heure j'ai à peu près tout lu du contenu de cette revue. J'ai compris  le dessin de la couverture, lequel traduit selon moi un sentiment qui est exprimé sans haine, avec un humour acide mais qui passe. Concernant les autres BD de la revue je trouve que la pornographique, où il est question de fellation suggérée,  peut générer de la haine parce que le regard que porte le dessinateur sur les deux hommes qu'il montre, n'est pas des plus sympas, ce regard porté ne traduit pas d'empathie et c'est là que l'on s'aperçoit que le dessin, peut parfois être une projection  de soi sur d'autres personnes.  Le dessinateur avait  probablement une envie qu'il aura projetée sur ces deux personnages lesquels désignaient malencontreusement des hommes d'origine africaine.  J'estime que le dessinateur aurait dû franchement parler de lui un soir de canicule quand il s'est retrouvé avec un ami et qu'il a fait la chose, ou a eu envie de la faire, c'eût été plus courageux.
 
Le mieux quand on n'est pas content d'une BD où l'on se sent stigmatisé, c'est de l'ignorer à la fin, l'oublier, passer à autre chose. Pas de quoi fouetter un chat, pas de quoi se donner toute la peine du monde. Etre plus fort que ça ne devrait pas être bien difficile.
 
Les autres dessins : beaucoup de talent aussi ! peut-être trop... le crayon va si vite, au point parfois d'avoir comme des envies de le gaspiller ? ... je parle du talent.

Ecoute du jour

Ici :

http://www.englishtown.fr/community/channels/lesson2.aspx?ptn=memb&hash=bGVzc29uX2lkPTczNiZ0YWI9MSZwdG49Z29mciZzaWQ9MTU1MTcwNTkmbGlkPTczNiZlZD0yMDE1LTAxLTIxVDE3JTNhMzAlM2EwMCZjdHI9ZnImbG5nPWZyJmNjPSZldGFnPUUxMTM4ODBfbWVtYiZlZXZlcj000&etag=E113880_memb&eever=4

mardi 20 janvier 2015

Pourquoi indécent ?

Autant je comprends que les caricatures de Mahomet ne soient pas à faire par esprit conséquent, étant donné qu'elles mettent en danger des personnes fragiles ou exposées (le dessinateur lui-même comme on a malheureusement pu s'en apercevoir récemment) ;  finalement on ne devrait  brocarder que sa religion à soi si l'on veut apporter une garantie de tolérance envers les autres  ;  j'entends d'aucuns murmurer, qu'eux, n'ayant pas de religion, ça sent l'ennui à plein nez. À  quoi je réponds que nous avons tous peu ou prou une religion. Par exemple certains athées, à mon sens, tiennent pour une religion la science, d'autres ont pour dieu Freud ou tel autre penseur envers lequel ils  montrent peu d'esprit critique.  Tel peut très bien voir Voltaire comme son dieu  à force de trop admirer l'esprit critique de ce dernier qui  finissait  en certains cas par le dédain, la suffisance, Voltaire par exemple n'aimait pas les "prolos", non seulement ne les aimait pas, ce qui est un moindre mal,  mais les méprisait. Tel peut se tenir lui-même pour admirable tant et si bien que les affres de Narcisse le guettent s'il ne s'autocritique jamais ou ne fait jamais preuve d'autodérision.  Les religieux de la science devraient parfois brocarder, non les croyants pour une fois,  mais plutôt la déesse science au vu des échecs de celle-ci en certaines circonstances, songez que les découvreurs de l'électricité par exemple ont électrocuté moult chevaux, simplement pour prouver la puissance de la déesse électricité... Il y aurait une belle caricature à faire là-dessus,  encore mieux de la part de scientifiques eux-mêmes,  de façon à rester ouverts au monde, à éviter la couche d'autisme, laquelle  rouille, c'est bien connu, les mécanismes de la communication. Par exemple, prenons la fin du texte d'hier sur les favelas. Des actions  vont être menées pour apporter l'eau courante propre, l'électricité, etc. dans les bidonvilles. Par contre rien n'est dit sur le fait que ce sont quand même les nouveaux modes de vie des riches et nouveaux riches qui ont sécrété les favelas. C'est donc la moindre des choses que de donner ce genre de coup de main aux laissés pour compte de la modernité. Les dernières phrases du texte disent :" Pourquoi ne pas sécuriser les taudis, les rendre propres et encourager la population à contribuer à l'économie. De cette façon, tout le monde gagne, et on donnera une chance aux pauvres du futur, en zone urbaine." Pourquoi envisager "des futurs pauvres", sur le plan matériel ? Et non pas un partage plus équitable des richesses, qui permettrait d'éradiquer la pauvreté. En effet si l'on maintient des personnes dans la pauvreté, n'est-ce pas  pour les instrumentaliser ? Maintenir dans la pauvreté  plus propre certes,  et apte à servir, cela a un prix, qui est d'engendrer le matérialisme à tout crin chez les gens frustrés et les crimes qu'il  suscite.
 
J'aime le dessin de Fluide Glacial. Il n'y a pas que le chinois à être brocardé, les français aussi, avec le gros nez rouge et le béret sur la tête. J'aime, je trouve cela sain pour ma part, ce dessin montre les inquiétudes rapport à l'esprit revanchard qu'on peut craindre de la part des anciens colonisés, qui miment pour le coup leurs anciens bourreaux, ceux du moins qu'ils considèrent souvent comme tels de par le fait que le sentiment de supériorité des nouveaux venus engendra beaucoup d'abus. Dans le chinois qui se fait trimballer, on voit aussi l'ancien colonisateur. Cela en dit long sur les sentiments bien réels à ce sujet, sentiments qu'il faut exprimer. Le dessin :
 
 
 
On pourrait illustrer le dessin par ces mots ironiques et néanmoins bienveillants : Découvrez les affres de la vie ensemble Push through the daily shell shock of life together.  
 
 
                                
 
 
 
 
   

lundi 19 janvier 2015

l'écoute du jour

Retour à l'ordi, pour chanter aussi

Je reviens à l'ordi, pour lire ce que je m'étais proposé de lire et pour chanter aussi cette chanson des Pink Floyd, généreuse chanson que celle-ci et pas si évidente à chanter au niveau de la phonétique :

 

 
 
Hey You (Eh Toi)
 
Hey you
Eh toi
Hey you, out there in the cold
Eh toi, là-bas dans le froid
Getting lonely, getting old
Devenant seul, devenant vieux
Can you feel me ?
Peux-tu me sentir ?
Hey you, standing in the aisles
Eh toi, debout dans les allées
With itchy feet and fading smiles
Avec tes pieds qui démangent et ton petit sourire
Can you feel me ?
Peux-tu me sentir ?
Hey you, don't help them to bury the light
Eh toi ne les aide pas à éteindre la flamme
Don't give in without a fight
N'abandonne pas sans te battre
 
Hey you, out there on your own
Eh toi, là-bas replié sur toi-même
Sitting naked by the phone
Assis nu près du téléphone
Would you touch me ?
Veux-tu m'appeler (me contacter) ?
Hey you, with you ear against the wall
Eh toi, avec ton oreille collée contre le mur
Waiting for someone to call out
En attendant d'appeler quelqu'un
Would you touch me ?
Veux-tu m'appeler ?
Hey you, would you help me to carry the stone ?
Eh toi, m'aiderais-tu à porter ce fardeau ?
Open your heart, I'm coming home
Ouvre ton coeur, je rentre à la maison
 
But it was only fantasy
Mais c'était seulement un rêve
The wall was too high
Le mur était trop haut
As you can see
Comme tu peux le voir
No matter how he tried
Qu'importe ce qu'il ait essayé
He could not break free
Il ne peut s'échapper
And the worms ate into his brain
Et les vers ont mangé son cerveau
 
Hey you, standing in the road
Eh toi, debout sur la route
always doing what you're told
Faisant toujours ce qu'on te dit
Can you help me?
Peux-tu m'aider ?
Hey you, out there beyond the wall
Eh toi, là derrière le mur
Breaking bottles in the hall
Cassant des bouteilles dans le hall
Can you help me?
Peux tu m'aider ?
Hey you, don't tell me there's no hope at all
Eh toi, ne me dis pas qu'il n'y a plus d'espoir
Together we stand, divided we fall
Ensemble nous vaincrons, divisés nous tomberons

Jouer le rabat-joie n'est pas du jeu

J'ai arrêté la radio quand j'ai entendu la speakrine pavoiser que des médecins avaient trouvé le moyen de ficher un cœur artificiel qui marche comme un vrai dans le corps d'un patient. Cela creuse encore les inégalités, car qui est encore dupe que dans nos sociétés modernes tout le monde ait droit à ce genre de soins très poussés ? Qui encore dupe ? Je n'aurai pas la générosité un peu idiote de me réjouir pour le bourgeois et sa cour...  pas le cœur à ça.. À propos d'inégalité j'ai noté aussi que personne n'avait pratiquement parlé de l'agent de maintenance descendu par les tueurs de Charlie Hebdo. Un monde qui ne prête pas à rire et qui nous vaut du coup pléthore d'humoristes plus ou moins bons.


Je me propose de lire ceci tout à l'heure, où j'ai noté à la lecture des premières lignes l'expression "à la sauce bruxelloise", si cela vous dit, c'est ici :

http://www.herodote.net/La_Grece_un_pays_en_detresse-article-1489.php


Avant d'éteindre l'ordinateur (je vais y revenir tout à l'heure pour lire l'article que j'ai mis en ligne ci-dessus), j'ai lu ces quelques lignes qui ont retenu mon attention dans Jubilate deo :

"Au-delà des armées d'occupation et les hécatombes des camps d'extermination, il y a deux ennemis irréconciliables dans la profondeur de chaque âme : le bien et le mal, le péché et l'amour. Et à quoi donc peuvent servir les victoires sur les champs de bataille, si nous-mêmes sommes vaincus dans notre être le plus secret ?"
Maximilien Kolbe
 
Autrement dit, et là c'est moi qui commente, l'erreur viendrait de ce que nous manquons d'amour pour l'autre, autrement dit d'empathie ; cependant, en ce qui me concerne je ne me réjouis pas pour le bourgeois et ses nombreux satellites, plutôt par volonté politique du fait que je trouve ces gens souvent injustes et férocement égoïstes ; peut-on en effet s'autoriser à aimer tout le monde sur un plan éthique ?  Mais ce n'est pas une question de "s'autoriser" probablement.  Pour autant je ne m'en prendrai pas à leur vie comme eux indirectement peuvent très négativement impacter  celle des autres. 
 

   

dimanche 18 janvier 2015

Moby Dick, or The Whale

J'ai regardé le reportage sur Moby Dick. Le cachalot blanc, certainement vieux au regard de sa peau blanche signe physiologique d'ancienneté,  défend les siens dans des combats épiques contre les marins qui le chassent avec obsession car il a compris ce cachalot, comment couler les colossaux navires qu'il envoie par le fond : en fonçant dessus avant de leur administrer un magistral coup de tête. Sans les écologistes qui se sont donné pour mission d'arrêter la chasse à la baleine, ces magnifiques habitants des mers auraient disparu aujourd'hui, Moby-Dick, sans eux aurait perdu la bataille.
 
 
Ce massacre fut perpétré par appât du gain, mais les chasseurs peu scrupuleux   s'appuyèrent sur quelques mots de la bible : " Tu assujettiras la Terre"  pour  donner le change. Au regard de ce massacre il est permis de conclure que même vis-à-vis des textes considérés comme les plus sacrés, car bibliques, il faut faire preuve de distance, de cette distance que requiert l'esprit critique. Cependant je pense qu'avec ou sans la bible, ces hommes auraient perpétré ce massacre, l'obéissance  à Dieu prétextée, ne dupe personne ; ces hommes se sont rempli les poches, le  justificatif leur calmait-il vraiment la conscience à la fin ?  

samedi 17 janvier 2015

La flatterie

Ne voilà -t-il pas que je rencontre une ado de la maison mitoyenne à la mienne. J'étais avec mon grand Patrick de mari, à cinq mètres encore de l'adolescente quand je la saluais :
 
 
— Bonjour M, ça tombe bien que je te rencontre. Il y a un voilage de mon patio qui s'est envolé jusque dans l'allée chez toi, nous l'avons vu en passant, collé à la clôture, tu pourrais le balancer dans notre patio ? C'est un coup de la tempête de l'autre jour.
 
 
— Oui bien sûr ! Vous savez que nous nous en allons bientôt, nous déménageons.
 
— OH! Merde ! Je ne vais plus te voir alors ! je t'aimais bien moi ! Ou plutôt je t'aime bien ! C'est trop bête ! Et pourquoi vous partez, c'est encore à cause du patio en pointe ?
 
— Oh non, pas à cause de ça, j'aimais bien, moi. C'est à cause de C qui n'arrête pas de m'embêter qu'on part. En plus elle dit de vous que vous êtes une sorcière. Dès la première fois que je l'ai rencontrée elle m'a dit ça de vous.
 
Stupéfaction, mais pas tant que ça puisque la gamine avait déjà écrit cette insulte à la craie sur la porte du garage et ma porte d'entrée il y a trois ans, entraînant l'autre petite voisine de l'époque dans son méfait. Une obsession  en somme si trois piges plus tard elle en est toujours à penser cela. Gratuitement car sa mère ne me saluant pas, je n'ai aucun contact avec eux autre que visuel. Or ai-je la beauté d'une Marlène Jobert par exemple pour susciter cette jalousie hors norme.  Je ne le crois pas, étant donné, en plus mon surpoids dont j'ai un mal de chien à me débarrasser. Alors quoi ? Bon, je me suis repéré un poil au menton avec la ménopause, que j'enlève à la pince à épiler, mais deux  trois mois plus tard, un autre pousse que je ne vois pas toujours tout de suite car il est de couleur toujours claire l'insidieux poil (à gratter ). Non franchement, quelle époque ! La libre expression de C, je me la mets au derrière, moi. Mon compagnon a cru que j'étais bouleversée par la chose, mais non, juste un peu soucieuse de ne pas me complaire là-dedans, car vous savez, ce genre de flatterie peut vous donner le melon, je pourrais me prendre pour une sorte de star à la longue, comme la sorcière bien aimée du feuilleton télé entourée de voisins ballots et babas face à son intelligence hors du commun, et cette dérive prouverait que quelque part je serais devenue à mon tour un tantinet  malsaine. Alors, fichtre bleu,  aérons-nous l'esprit et pour cela pas question de mettre la radio qui radote quelque peu ces temps-ci avec la libre expression. Je m'en vais lire, terminer la lecture de mon pavé dont l'auteur est le fameux Féval qui ne pouvait pas sentir Vidocq... un nordiste notoire... dont les nordistes je pense ont l'air d'être assez fiers... Il n'y aurait certes pas de quoi d'après Féval, mais peut-être se faisait-il des idées après tout. Autant je sens Féval fasciné par le Corse, chef de l'association de malfaiteurs, que sa détestation de Vidocq est palpable, elle pourrait s'assimiler au sentiment que suscite toute personne vécue comme une ou un rival. Etre du Nord n'a jamais été facile on dirait.

Et maintenant, ces quelques phrases de Jubilate Deo, qui font du bien à mon sens. C'est ici  :

http://jubilatedeo.hautetfort.com/archive/2014/12/03/morceaux-choisis-209-wilfrid-stinissen-5502911.html

vendredi 16 janvier 2015

L'humour en question

Trop d'espièglerie tue l'espièglerie. Par exemple j'entendais raconter ces jours-ci par un homme de télé, à la télé, qu'un acteur jouant une pièce de théâtre avait balancé du caca (ou faux caca) sur une représentation de Jésus crucifié. Il racontait cela pour illustrer combien lui, chrétien,  savait faire preuve d'une certaine tolérance en n'étant que vaguement attristé devant la chose. Attristé et non pas navré, et non pas dégoûté.
 
 
 
 L'acte du caca balancé  était  censé faire rire les gens de goût à l'humour rabelaisien. Les gens de goût à la française, au vu de quoi les  intellectuels  devraient   se   targuer, du  moins en France  de cet humour   bidasse, marqué du   sceau de l'intelligence à la française.
 
Pourtant à la base l'humour doit alléger et non pas alourdir.
 
 Les comédiens qui jouent les soudards  sur les planches, c'est plus navrant qu'autre chose, mais cela avons-nous encore le droit de le dire en France ?  En avons-nous  encore   le droit ?
 
Mais j'étais rassurée cependant  quand  Luz   (ou  un autre de Charlie)    m'a  fait rire lors de son passage à la télé où l'on voyait une cérémonie solennelle de Fançois Hollande embrassant longuement et paternellement le docteur urgentiste de Charlie Hebdo,   Luz   témoigna    qu'un   pigeon     insolent passant par là avait déposé une fiente sur l'épaule de François Hollande et qu' ensuite   le médecin    urgentiste lors de la longue étreinte avait incidemment ou volontairement posé sa  main gauche sur le caca de pigeon. Et Luz ajouta qu'il était temps que le pigeon le fasse rire parce que la chappe  de symboles commençait à l'étouffer. Rire pour ne pas étouffer et non pas s'étouffer de rire jaune. Luz avait été libéré par ce rire comme dans les cérémonies d'enterrement où la tristesse  est tellement lourde à supporter que certaines personnes qui aimaient le défunt rient malgré tout pour ne pas devenir fou peut-être. Cela je le comprends. Ainsi comme le général de Gaulle, je peux dire à Luz solennellement (pour le faire rire si jamais un jour il prenait connaissance de cette note) "Je vous ai compris" en ajoutant  toutefois "à ce moment-là". Ce qui donnerait en fait si j'avais pu lui parler de vive voix ; "je t'ai compris, Luz, à ce moment-là."
 
Liberté d'expression conclurai-je, mais sans formatage, sans se sentir obligé de transgresser à l'état puéril, et avec son propre frein d'amour, celui de ne pas blesser l'autre, car on peut blesser à mort dans le sens où quelque chose en soi peut s'éteindre, qui est l'amour, et alors tout devient sec. L'humour ne doit pas servir à assécher les cœurs.








jeudi 15 janvier 2015

silently working all things for good

Believe there is a great power silently working all things for good, behave yourself and never mind the rest.

Beatrix Potter


J'ai lu ce texte ce matin, il donne beaucoup à réfléchir. Ici :


http://jubilatedeo.hautetfort.com/archive/2014/12/31/morceaux-choisis-207-charles-peguy-5523786.html

mercredi 14 janvier 2015

Escalade abrupte

photo de Rob DeGraff

Live life as a monument to your soul.

Ayn Rand
 
J'ai lu cette analyse que j'ai trouvée pertinente, à propos des mots, dessins, toujours arbitraires ; ne pas prendre les mots au pied de la lettre, savoir en rire,  comme aussi d'une caricature de soi faite par on ne sait qui, c'est possible d'y parvenir à la lumière d'une réflexion du genre de celle-ci.  À vous l'escalade au cas où vous seriez en rade dans les buissons épineux de la colère   :
 


mardi 13 janvier 2015

Le livre de Thomas Piketty

"À première vue, le livre de Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle, s’inscrit dans la lignée de Marx. Après tout, le titre fait délibérément référence au Capital de Marx, et une bonne partie du livre parle du « capital » et du « travail » comme les deux éléments fondamentaux du système capitaliste. Mais en dépit de tous ses clins d’œil au marxisme, l’analyse de Piketty néglige et dissimule une réalité essentielle propre aux classes sociales : la longue histoire de l’exploitation et de la domination des travailleurs par le capital." ici :

http://www.laviedesidees.fr/Piketty-hors-classe.html
 
 

Accueillis avec amour

"Accueillis avec amour" J'entendais ces paroles tout à l'heure à la radio à propos des quatre personnes qui vont être enterrées à Jérusalem, victimes de l'attentat  après celui de Charlie Hebdo. La personne disant ces mots a ajouté que 70 ans après la shoa des Juifs ont encore peur de porter la kippa en certains endroits de France.   Et ceux-là par contre ne se moquaient pas des prophètes, Mahomet compris. Ils ont payé pour des politiques qui eux sont toujours bien à l'abri en général, et bien protégés.  

L'homme trouvant mauvais que l'on l'eût convaincu

"L'Homme trouvant mauvais que l'on l'eût convaincu,
Voulut à toute force avoir cause gagnée.
"Je suis bien bon, dit-il, d'écouter ces gens-là.
Du sac et du serpent aussitôt il donna
Contre les murs, tant qu'il tua la bête.
On en use ainsi chez les grands.
La raison les offense ; ils se mettent en tête
Que tout est né pour eux, quadrupèdes, et gens,
Et serpents.
Si quelqu'un desserre les dents,
C'est un sot. - J'en conviens. Mais que faut-il donc faire ?
- Parler de loin, ou bien se taire."

Extrait de L'homme et la couleuvre, fable de La Fontaine
 
 
La caricature est une vue grossissante des défauts, ou une invention de défauts en gardant suffisamment d'indices d'une figure pour que celle-ci soit reconnaissable. La caricature peut être vue comme une stigmatisation en ce sens (  qui à l'ego assez petit pour ne pas rire jaune de sa caricature ) Dans le cas de la caricature du prophète c'est l'invention d'un personnage désigné comme le prophète avec l'intention de le ridiculiser....
 
 Les tueurs des attentats récents ont agi,  non comme des animaux,  mais en humain au cœur fauché. On peut imaginer le sacré comme une sorte de doudou à la limite, l'endroit où se ressaisir, là où se loge le plus intime de l'affection, l'odeur du berceau. Prendre mille précautions pour parler des prophètes hors contexte religieux me paraît raisonnable....  n'en pas parler  sinon ne me gênerait pas outre mesure.
 
 Parler des agissements en sous main, ou pas,  en Afrique de la part de politiques européens, en parallèle des comportements de vitrine,  est téméraire aussi... mais dans ce cas de figure,  ce ne sont pas les humains à qui on titille l'intime à un degré qu'ils ne supportent plus qui  sont le plus à craindre, mais plutôt les grands spoliateurs. La surveillance des blogs va se renforcer je crois sur fond de revendication de libre expression... libre expression. Sur les blogs on ne parlera plus d'assez loin incessamment sous peu. 
 
Mais le silence, comme le rire n'est bon qu'à bon escient.

dimanche 11 janvier 2015

La paix que je te souhaite

"Il n'est pas très facile d'admettre que la force morale possède autant de pouvoir et de vertu que le coup de poing; et que la maîtrise de soi qui refuse la riposte requiert plus de volonté et de courage que le réflexe automatique de rendre coup pour coup."
 
J'ai lu ces quelques lignes ci-desus sur le blog Jubilate Deo, de Martin Luther King. Un autre texte :
 
 Le temps apporte un certain silence... les vieux fantômes s'en vont. Tu as fait ce que tu as pu, puis  ce que tu croyais devoir  absolument accomplir  pour gagner l'oubli, en t'égarant dans un fracas de colère. C'était le grand tonnerre.  Où es-tu maintenant ? Écoutes-tu des profondeurs du silence, quelques sons surgir,  secourables,  vibrations de quelques notes qui t'emmènent vers d' autres rivages où ton cœur t'est rendu avec la paix ?  Ton cœur  rendu avec la paix, la paix que je te souhaite, enfant.

 Régine Vast

bizutage ?

bizutage,  c'est assez Rabelaisien le bizutage, et j'ai l'idée que Rabelais serait assez universel ; les arrivés aiment bien bizuter les arrivants. Il y a les arrivants timides,  hésitant à rester parmi l'assemblée, "à venir au monde", ceux-là se font repérer et risquent un bizutage qui selon les participants bizuteurs, si peu qu'il y en ait un d'un peu sadique, risque de tourner mal, de devenir traumatisant pour le candidat postulant pour son insertion dans le monde, vu comme trop timoré donc à briffer d'urgence et de façon plus décisive selon l'avis des bizuteurs ; il y a aussi les arrivants enthousiastes, eux se prêtent volontiers à leur bizutage qui du coup sera plus modéré. Un peu comme un chevalier qui se fait adouber. Reste qu'il y a des bizutages qui ratent dramatiquement. Les jeunes gens de Charlie Hebdo, je parle des agresseurs, c'est un peu comme s'ils avaient personnellement subi un bizu qui les avaient traumatisés ;  en s'en prenant au prophète, les caricaturistes avaient  touché la zone la plus intime de ces jeunes. 
 
Je ne sais pas si avec Charlie Hebdo on était en constant climat de bizu... car je n'ai lu que deux fois le journal, les deux fois je lui ai trouvé un humour bidasse et n'ai pas récidivé. Par exemple je ne connais pas le travail de Wolinsky, dont j'ai vu des dessins sans doute dans des journaux mais sans y prêter attention,  je ne lis pas régulièrement les journaux papier non plus. Par contre en raison du drame,   ils ont montré de lui quelques dessins  de femmes nues poursuivies par les ardeurs sexuelles d'un bon vivant. Le sexe à ciel ouvert selon Wolinsky perd ce qui pourrait tourner au frelaté. J'ai trouvé les dessins expressifs et d'une énergie légère comme l'humeur légère. Wolinsky l'homme je l'ai vu du même  coup  à travers, hélas, la nécro, dans des reportages où il côtoyait  d'autres dessinateurs. Je lui ai trouvé un regard timide, manifestement pas méchant le bonhomme Wolinsky. Je n'aimais pas Cavanna, celui qui l'avait pris sous son aile, Cavanna, décédé depuis longtemps ;  en raison de  sa façon de traiter les gens atteints de certains handicaps je trouvais le bonhomme fasciste. Des gens qui se fréquentaient pour affirmer des choses dans un contexte politique, mais qui à la base semblaient de caractère très différents, voire incompatibles. Je n'aimais pas l'intolérance de Cavanna, du coup je n'ai aucune idée de comment il dessinait, le mieux pour moi dans ces cas-là étant de me détourner de l'individu dans ce qu'il produit.
 
J'ai lu quelque part que tous les humoristes s'en prenaient plein la gueule, il faut dire que certains d'entre eux revendiquent d'en mettre plein la gueule aussi à ceux qu'ils visent et qui parfois sont des "sans voix", ce qui n'est pas très loyal ; je ne crois pas à la violence pour ma part. Charlie Hebdo qui selon moi n'était pas un bon journal malgré la présence de certains dessinateurs pas méchants était sur le point de s'éteindre tout seul, et à cause de jeunes qui clashent dramatiquement, pour eux et leurs victimes, voilà un mauvais journal selon moi, qui va se prolonger et participer à ce que des arbres se fassent abattre en masse.   Le rire,  s'il est le propre de l'homme n'a pas toutes les réponses. Le rire par ailleurs est-il vraiment le propre de l'homme ? J'ai vu pour ma part des animaux rire, des animaux avec qui j'ai de bonnes relations et qui rient toujours sans méchanceté quant à eux, même quand ils se moquent. Mais bon, faisons silence. Respect pour tous les morts de cette tragédie. Car je reconnais que c'est une tragédie traumatisante ; je pense  à  ces trois jeunes, victimes selon moi avant d'être bourreaux, et à leurs victimes, que les tueurs vivaient comme des bourreaux qu'ils subissaient de longue date. Tragédie complète.

samedi 10 janvier 2015

Que se passe-t-il au juste ?

Ce serait la haine de l'Occident qui motiverait   ceux que je regarde du point de mon vue de mon âge comme des enfants,  pour commettre ce qu'ils ont fait à Charlie Hebdo et ensuite.
 
Les mathématiques sont d'abord nées en Orient et bien au Sud mais c'est en Occident qu'elles  se sont concrétisées au point d'impacter la vie des gens : construction de bateaux énormes requérant ces connaissances dans le domaine des mathématiques, lesquels bateaux conduisirent les colons vers les pays qu'ils ont conquis par la suite dans la violence, cela au désarroi paraît-il de Christophe Colomb lui-même qui, candide aux dires de quelques témoignages, seulement émerveillé par la découverte de gens nouveaux qu'il trouvait fantastiques dans le sens noble du terme, pensait que la rencontre des autres occidentaux avec les indigènes qui l'émerveillaient lui,  se passerait facilement. Or rien ne fut facile puisque, assez vite, les occidentaux épris d'eux-mêmes en raison du sentiment de supériorité que leur apportait la science de construire d'aussi colossaux bateaux se comportèrent mal envers les personnes des pays découverts. Pour ne pas arranger les choses, parmi ces peuples, d'aucuns, impressionnés par ces colosses de bateaux prirent les blancs pour des sortes de dieux qu'ils n'étaient évidemment pas.
 
Les découvertes scientifiques côté occident ne s'arrêtèrent pas, toujours plus écrasantes sur le plan politique, à l'encontre de ceux que la science, cette science-là intéressait moins ou n'intéressait pas. Car la science prise dans l' acception ultra mathématique oblige les autres peuples à la suivre, faute de quoi ils seront vécus comme des retardataires, et de retardataires à être perçus pas les dominants comme retardés il y a pour eux un pas qu'ils franchissent allègrement. Comment l'occidental traite-t-il ceux qu'il prend, au nom de la science, pour des retardés ? Il y a là de quoi fomenter une grande colère de la part de ceux que les technologies de pointe intéressaient bien moins que les arts par exemple, d'autre modes de vie sans elles, plus sains par ailleurs.
 
La science pour l'instant a selon moi un bilan plus que mitigé par sa propension trop souvent à ne pas laisser de choix de vie, et donc d'expression comme il en est beaucoup question aujourd'hui de la part de ceux qui s'en font les parangons et leurs adeptes. La science de la façon dont elle est instrumentalisée par les détenteurs de pouvoir qu'on appelle les puissants peut aussi dénaturer au sens littéral, déshumaniser ceux qui s'en font de piètres détenteurs et ceux qui finissent par en devenir de semblables victimes, matérialistes comme leurs ennemis. L'occident et la science, un couple qui sent le soufre.
 
Au vu de ce que je viens de dire, je me permets de penser que les trois meurtriers des attentats sont également des victimes déboussolées du monde occidental, comme certains occidentaux dits de souche le sont tout autant.  Vu de mon âge, ils étaient des enfants. Paix à leur âme et à celle des victimes des attentats. 

vendredi 9 janvier 2015

En début de semaine

C'était lundi dernier, j'étais  à la caisse de la grande surface (encore!) et je lisais les gros titres de La Voix du Nord (j'ai ach'té le canard cela dit) quand un bébé, mignon comme une immense majorité de bébés tend le bras vers mon journal. Manifestement, assis qu'il était sur le porte bébé du caddy précédent, il voulait attirer mon attention, histoire de s'amuser un peu pour tromper l'ennui. Le petit papa aux commandes du caddy de bébé, fluet "gamin" d'une petite vingtaine d'années, châtain foncé de cheveux et de yeux, au teint pâle, dit au petit quelque chose du genre, "comme quoi il ne faut pas lire le journal de madame, que le journal n'était pas à lui mais à madame" ...  stupidités que l'on dit juste pour parler tendrement à son petit, car évidemment qu'à dix mois le petiot ne savait pas lire, je réponds à son papa sur le même ton, qu'en outre il y a des choses plus intéressantes à lire à son âge que les faits divers qui émaillent les journaux. Nous débitons l'un et l'autre quelques absurdités du même acabit, et fadaises  comme :
 
 — c'est un garçon ou une fille ?
 
— Un garçon.
 
— Mince ! J'aurais cru une fille... quand ils sont mignons comme ça etc. ( tellement que c'est gnangnan que je ne termine pas)
 
— ☺ c'est-à-dire qu'il a pas les cheveux coupés non plus.  Mais je vais le faire. Dis merci à madame pour le compliment.
 
Voyant que ma baliverne a fait chaud au cœur du papa (car si je pense réellement que le petit est mignon cela m'indiffère assez qu'il le soit),  je sens qu'il faut lui donner encore un petit coup de chaud à ce papa-là et lui dis tout de go, que ce n'est pas la peine que son petit me remercie (vu qu'à son âge d'abord on ne remercie pas comme ça me pense-je intérieurement) car il en recevra encore beaucoup des compliments,  "vu comment il est sage comme une image qui plus est."  
 
 Soudain, au détour de ces propos insipides,  le frêle petit jeune homme me déclare tout net, non point sa flamme, tant que nous y étions pourquoi pas ? mais que la maman du petit "s'était barrée" peu de temps après la naissance de cette merveille.
 
Encouragements de ma part, qui tenaient encore un peu au début d'une certaine gnagnatise  car j'étais désarçonnée par la confidence. Le papa m'a fait tranquillement part, comme ça, alors que nous attendions notre tour à la caisse de son désarroi à l'époque où il constata le départ de sa femme, encore trop jeune selon lui pour supporter une telle responsabilité. Coup de bol, l'enfant est facile ! lui fais-je remarquer. Et c'est peu de le dire car en effet il semble qu'il soit  toujours bien dans son élément. Le papa confirme qu'il pleure rarement, est facilement content, à l'aise partout. Un bébé qui rassure son papa. Ou un papa qui en dépit des circonstances n'a pas paniqué. Il me confie encore que, pris au dépourvu, il a dû s'arrêter de travailler, l'enfant n'étant pas inscrit à la crèche, et qu'il touchait une allocation de parent isolé en attendant que le petit intègre une école et qu'il puisse retrouver du travail. Arrivé à ce point de la conversation, le bébé me regardant avec des yeux souriants tandis que son papa causait, arrive  leur tour de passer à la caisse. Le papa soulève un énorme paquet de croquettes pour chien et une autre bricole. Va-t-il m'oublier en partant, en ne saluant que la caissière ? Non. Il se retourne sur moi, me dit merci avec un bon sourire et s'en retourne chez lui à Tourcoing, car il a dit aussi à sa confidente du hasard,  comme souvent heureux,  le nom de sa ville. Le souriant garçonnet s'appelle Maxime. Maxime, le bon ange !    

jeudi 8 janvier 2015

Le clash

Tirer sur un homme par terre à bout  portant, un homme qui levait les mains en l'air. Le gars ne réfléchit pas à ce point, "clash", ou autrement dit à pété les plombs pour agir de telle façon. Zéro réflexion.  Pourquoi cette tempête intérieure, cette colère ?
 
 
  De grands potaches rient de tout, d'un autre côté d'autres pensent qu'on ne peut pas rire de tout. Il y a un tas de choses dont je ne ris pas pour ma part. Le rire ne doit pas devenir tyrannique à force de vouloir s'imposer comme une obligation,  comme seule issue au chagrin, à la douleur en général. D'aucuns se soulagent en pleurant et pas en riant, c'est leur tempérament. Et pour ceux dont c'est le tempérament de pleurer lorsqu'ils ont de la peine c'est terrible quand ils perdent leurs larmes, celles  qui accompagnaient leurs petits chagrins. J'ai vu cela : un enfant de ce tempérament qui, d'un coup ne versa plus une larme et cela alla de pair avec la violence qui se mit à l'habiter.
 
Le rire à tout prix ? Et pourquoi ? Le rire doit rester naturel. Il est bon de rire quand il n'y a pas d'ambiguïté. J'aimais Cabus que je regardais dessiner chez Dorothée : c'était magique. Quand la magie est là pas besoin de rire à tout bout de champ, à cette époque Cabus savait cela. Deux grands gamins déboussolés, très en colère, face à une bande de potaches qui n'avaient pas réalisé où peut mener la colère quand on est désarmé, sans d'autres armes que les armes. Quel gâchis de part et d'autre !